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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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ŒUVRES COMPLETES TOME XI, TRADUCTION SOUS LA DIRECTION DE M. RAULX. BAR-LE-DUC 1872

LES TRAITÉS SUR L’EVANGILE DE SAINT JEAN ONT ÉTÉ TRADUITS PAR UN VICAIRE GENERAL QUI A VOULU GARDER L’ANONYMAT ET PAR M. L’ABBE AUBERT.

SERMONS DE SAINT AUGUSTIN.

CINQUIÈME SÉRIE. TRAITÉS SUR SAINT JEAN.

TRAITÉS SUR L'ÉVANGILE DE SAINT JEAN. SOIXANTE-SEPTIÈME TRAITÉ.

SUR CE QUE DIT NOTRE-SEIGNEUR, DEPUIS CES MOTS : « QUE, VOTRE COEUR NE SOIT PAS TROUBLÉ »,  JUSQU'A CES AUTRES : « JE VIENS DE NOUVEAU ET JE VOUS PRENDRAI AVEC MOI ». (Ch. XIV, 1-3.)

TRANQUILLITÉ.

 

Les Apôtres étaient troublés a la pensée de la mort de leur Maître et du sort qui leur était réservé. Tranquillisez-vous, leur dit Jésus, car si je meurs comme homme, comme Dieu je ne puis mourir; sachez aussi que je vous préparerai une place dans la maison de mon Père, où se trouvent plusieurs demeures, conformes aux mérites de chacun des élus.

 

1. Il faut élever, mes frères, notre esprit vers Dieu avec une plus grande attention, afin que nous puissions en quelque manière faire pénétrer jusqu'à nos âmes les paroles du saint Evangile, qui viennent de retentir à nos oreilles. Car le Seigneur Jésus dit : « Que votre coeur, ne soit pas troublé; croyez en Dieu, « croyez aussi en moi n : il voulait par là empêcher ses disciples, qui étaient des hommes, de craindre la mort et de se troubler ; il les console donc en leur faisant connaître qu'il est Dieu. « Croyez » , dit-il, « en Dieu; croyez « aussi en moi ». En effet, si vous croyez en Dieu, vous devez aussi croire en moi : cette conséquence ne serait pas juste si Jésus-Christ n'était pas Dieu. « Croyez en Dieu » , croyez aussi en celui pour qui ce n'est pas une usurpation, mais un droit naturel, d'être égal à Dieu. Il s'est anéanti lui-même, il est vrai ; mais tout en prenant la forme d'esclave, il n'a point perdu la forme de Dieu. Vous craignez la mort pour cette forme d'esclave (1) : « Que votre coeur ne se trouble point »; la forme de Dieu la ressuscitera.

2. Mais que signifient les paroles suivantes « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures », sinon que les disciples craignaient pour eux-mêmes ? C'est ce qui avait obligé le Seigneur à leur dire : « Que

 

1. Philipp, II, 6, 7.

 

2

 

votre coeur ne soit point troublé ». Et en effet, lequel d'entre eux aurait pu ne pas craindre, quand il avait dit à Pierre, le plus hardi et le plus zélé de tous : « Le coq ne a chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois (1) ? » Ce n'était donc pas sans fondement qu'ils étaient troublés, puisqu'ils croyaient qu'ils le perdraient pour toujours. Mais quand ils entendent : « Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit : car je vais vous préparer une place », leur trouble s'apaise ; ils se confient en sa parole et sont assurés qu'après les dangers des tentations ils demeureront chez Dieu avec Jésus-Christ. Bien que l'un soit plus fort que l'autre, l'un plus sage que l'autre, l'un plus juste que l'autre, l'un plus saint que l'autre : « dans la maison du Père il y a plusieurs demeures » ; par conséquent aucun d'eux ne sera rejeté de cette maison où chacun recevra la demeure due à son mérite. Sans doute le denier que le Père de famille fait donner à ceux qui ont travaillé à sa vigne est égal pour tous; car ce père de famille ne s'inquiète nullement de savoir s'ils ont plus ou moins travaillé (2). Ce denier représente la vie éternelle, où personne ne vit plus longtemps qu'un autre, puisque la mesure de la vie étant l'éternité , se trouve être la même pour tous. Mais la diversité des demeures indique, dans une même vie éternelle, la diversité des mérites et des récompenses. Autre est la gloire du soleil, autre est la gloire de la lune; autre est celle des étoiles; telle étoile diffère de telle autre par son éclat. Ainsi en sera-t-il de la résurrection des morts. Comme les étoiles dans le ciel, les saints occuperont dans le royaume de Dieu des demeures différentes par le nombre et l'éclat. Mais comme le même denier est donné à tous, aucun ne sera exclu et ainsi Dieu sera tout en tous (3). Et comme Dieu est charité (4), la charité opérera cet effet, que ce que chacun des saints possédera, tous le posséderont pareillement. En effet, n'est-ce pas posséder soi-même que d'aimer dans les autres ce qu'on n'a pas en réalité? L'inégalité de la clarté ne fera donc naître aucune jalousie, parce qu'entre tous régnera l'union de la charité.

3. Un coeur chrétien doit donc rejeter bien loin de lui ceux qui de ces paroles : a il y a

 

1. Jean, XIII, 38. — 2. Matth. XX, 9.— 2. I Cor. XV, 41, 42, 28. — 3. I Jean, IV, 8.

 

plusieurs demeures » , veulent conclure qu'en dehors du royaume des cieux il y aura un lieu où seront heureux les enfants qui meurent sans baptême, parce que sans le baptême ils ne peuvent entrer dans le royaume des cieux. Cette croyance n'est pas la foi, parce qu'elle n'est pas la foi véritable et catholique. O hommes insensés et aveuglés par vos imaginations charnelles ! vous seriez blâmables si vous sépariez du royaume des cieux la demeure, je ne dis pas de Pierre et de Paul, ou de quelque autre Apôtre, mais du moindre enfant baptisé, et vous penseriez n'être pas coupables si vous séparez la maison de Dieu le Père? Le Seigneur ne dit pas : dans le monde entier, dans toute la création, ou bien dans la vie et le bonheur éternel il y a plusieurs demeures ; mais il dit . « Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures ». N'est-ce pas cette maison que Dieu nous a construite lui-même, qui n'a pas été faite de la main des hommes et qui durera éternellement dans le ciel (1)? N'est-ce pas cette maison dont nous parlons à Dieu quand nous chantons : «Bienheureux ceux qui habitent a dans votre maison; ils vous loueront dans a les siècles des siècles (2)? » Je ne dirai pas que cette maison est celle du moindre de nos frères baptisés; je dirai qu'elle est la maison même de Dieu le Père, car nous sommes tous frères et nous disons à Dieu : « Notre Père, qui êtes a dans le ciel (3) ». Or, oserez-vous bien la séparer du royaume des cieux ? oserez-vous la partager de telle façon que quelques-unes de ses demeures se trouvent dans le royaume des cieux, et que quelques autres en soient exclues ? Non, oh non ! ceux qui veulent habiter dans le royaume des cieux ne consentiront jamais à habiter avec vous dans cette extravagance. Non, quand la maison tout entière des enfants de Dieu qui doivent régner avec lui, ne se trouve que dans son royaume, nous ne croirons jamais qu'une partie quelconque de la maison du roi lui-même ne se trouve pas dans son royaume.

4. « Et si je m'en vais », dit-il, « et si je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que vous soyez où je serai. Vous savez où je vais, et vous en connaissez le chemin ». O Seigneur Jésus, comment allez-vous préparer la place, si déjà il y a plusieurs demeures dans la maison de votre

 

1. II Cor. V, 1.— 2. Ps. LXXXIII, 5. — 3. Matth. VI, 9.

 

3

 

Père, où les vôtres habiteront avec vous? Et si vous les prenez avec vous, comment pourrez-vous revenir, puisque vous ne vous éloignez pas d'eux ? Mes très-chers frères, comme le discours d'aujourd'hui me paraît déjà assez long, si j'essaie de vous expliquer en peu de mots ces paroles, je me verrai obligé d'abréger; par cela même elles ne deviendront pas plus claires, et la brièveté y ajoutera une nouvelle obscurité. Renvoyons donc à un autre jour l'accomplissement de ce devoir ; nous nous en acquitterons en temps plus opportun, avec la grâce du commun Père de famille.

 

 

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