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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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QUATRE-VINGT-ONZIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « SI JE N'AVAIS PAS FAIT AU MILIEU D'EUX DES OEUVRES QUE NUL N'A FAITES, « ILS N'AURAIENT POINT DE PÉCHÉ, ETC. » (Chap. XV, 24, 25.)

 

LES MIRACLES DE JÉSUS-CHRIST.

 

Par leur incrédulité, les Juifs rendaient irrémissibles leurs autres péchés : en effet, Jésus-Christ avait fait devant eux par lui-même, en leur faveur, des miracles si nombreux et si merveilleux, qu'en réalité ils étaient inexcusables de ne pas croire en lui et même de le haïr sans sujet.

 

1. Le Seigneur avait dit : « Qui me hait, hait aussi mon Père ». Assurément, celui qui hait la vérité doit haïr celui de qui elle est née : nous vous avons déjà donné l'explication de ce passage, autant que Dieu nous en a fait la grâce. Ensuite il ajouta ces paroles dont il nous reste à parler aujourd'hui : « Si je n'avais pas fait au milieu d'eux des oeuvres que nul n'a faites, ils n'auraient point de péché », c'est-à-dire ce grand péché dont le Seigneur avait déjà dit : « Si je  n'étais pas venu et si je ne leur avais parlé, ils n'auraient pas de péché »; ceci doit s'entendre du péché qu'ils ont commis en ne croyant ni à ses paroles, ni à ses oeuvres, car ils n'étaient pas sans péché, avant qu'il leur eut parlé, et qu'il eut opéré ses oeuvres merveilleuses au milieu d'eux; mais le péché, dont ils se sont rendus coupables en ne croyant point en lui, il le rappelle ici, parce qu'en lui sont renfermés tous les autres. En effet, s'ils n'avaient point eu ce péché, ils auraient cru en lui, et les autres péchés leur auraient été remis.

2. Mais pourquoi le Seigneur, après avoir dit : « Si je n'avais pas fait au milieu d'eux des oeuvres », ajoute-t-il aussitôt, « que nul autre n'a faites? » Entre les oeuvres de Jésus-Christ, aucune ne paraît plus grande que la résurrection des morts; or, cette oeuvre, les Prophètes anciens, nous le savons, l'avaient déjà accomplie. Elie l'avait accomplie (1), Elisée l'accomplit et pendant qu'il vivait (2), et même alors qu'il gisait couché dans son tombeau. Quelques hommes portaient un mort; les ennemis s'étant précipités sur eux, ils prirent la fuite, laissant le corps sur le tombeau; et aussitôt il ressuscita (3). Cependant Jésus-Christ a fait des oeuvres due nul autre n'a faites; par exemple, lorsqu'avec cinq pains il rassasia cinq mille hommes, et qu'avec quatre pains, il nourrit sept mille hommes (4); lorsqu'il marcha sur les eaux, et qu'il y fit marcher l'apôtre Pierre (5); lorsqu'il changea l'eau en vin (6), :lorsqu'il ouvrit les yeux de l'aveugle-né (7); et opéra beaucoup d'autres prodiges qu'il serait trop long d'énumérer. Mais peut-être nous répondra-t-on que d'autres ont fait des oeuvres que Jésus-Christ lui-même n'a pas faites, et que personne autre n'a faites. Quel autre en effet que Moïse a frappé les Egyptiens de tant et de si grandes plaies (8), conduit tout un peuple à travers la

 

1. III Rois, XVII, 21, 22. — 2. IV Rois, IV, 35. — 3. Id. XIII, 21. — 4. Matth. XIV, 15-21; XV, 32-38. — 5. Id. XIV, 25, 29. — 6. Jean, II, 9. — 7. Id. IX, 7. — 8. Exod. VII-XII.

 

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mer (1), fait descendre du ciel la manne pour calmer sa faim (2) et tiré l'eau de la pierre pour apaiser sa soif (3)? Quel autre que Jésus Navé a divisé les eaux du Jourdain pour y faire passer son peuple (4), et par une prière adressée à Dieu, a arrêté le soleil dans sa course et l'a rendu immobile (5) ? Quel autre que Samson a fait sortir de la mâchoire d'un âne mort une fontaine pour étancher sa soif (6)? quel autre qu'Elie a été enlevé au ciel sur un char de feu (7)? quel autre qu'Elisée, ainsi que je viens de le rappeler, a rendu la vie à un mort, par le seul attouchement de son corps enseveli dans le tombeau? quel autre que Daniel a vécu enfermé au milieu des lions affamés sans éprouver aucun mal (8)? quel autre que les trois jeunes hébreux, Ananias, Azarias et Mizaël, s'est promené sans être consumé au milieu des flammes d'une fournaise ardente (9)?

3. J'en omets bien d'autres; mais ce que je viens de rapporter suffit, je pense, pour montrer que plusieurs saints ont aussi fait des oeuvres merveilleuses, que nul autre n'a faites. Cependant, nous ne voyons personne qui, avant Jésus-Christ, ait, avec une puissance si grande, délivré les hommes de tant de maux. Passons sous silence tous ceux qui se présentaient à lui, et qu'il guérit d'une seule parole; ne citons que ce passage de Marc l'évangéliste : « Le soir étant arrivé et le soleil étant couché, on lui amenait tous les malades et tous les possédés ; et toute la ville était assemblée devant la porte, et il guérit un grand nombre de malades de plusieurs maladies, et il chassa plusieurs démons (10)». Matthieu ayant rapporté la même chose, ajoute en ces termes le témoignage des Prophètes : « Afin que s'accomplit la parole du prophète Isaïe : Il a pris nos infirmités, et il a porté nos maladies (11) ». Marc dit encore dans un autre passage : « Et en quelque endroit qu'il entrât, soit dans les bourgs, soit dans les villages, soit dans les villes, on plaçait les malades sur les places publiques, et on le priait de leur laisser toucher seulement le bord de son vêtement; et tous ceux a qui le touchaient étaient guéris (12) ». Voilà ce que nul autre n'a fait pour les Juifs; car ces deux mots : « Sur eux », ne doivent pas

 

1. Exod. XIV, 21-29. — 2. Id. XVI. — 3. Id. XVII, 6. — 4. Josué, III. — 5. Id. X, 12-14. — 6. Juges, XV, 19. — 7. IV Rois, II, 11. — 8. Dan. VI, 22. — 9. Id. III, 93. — 10. Marc, I, 32-31.— 11. Matth. VIII, 17.— 12. Marc, VI, 56.

 

signifier qu'il a fait ces choses au milieu d'eux ou devant eux, mais qu'il les faisait pour eux, puisqu'il les guérissait. Il ne s'agit pas, en effet, de prodiges faits seulement pour attirer l'admiration, mais, bien de miracles destinés à procurer évidemment le salut des Juifs; c'étaient là des bienfaits destinés à attirer leur amour et non pas leur haine. Ce qui surpasse tous les miracles opérés par d'autres hommes, c'est qu'il est né d'une Vierge, c'est qu'il a été conçu dans le sein de sa mère et qu'il en est sorti sans donner atteinte à sa virginité ; mais ce miracle n'a été fait ni sur les Juifs, ni en leur présence. Car si les Apôtres sont arrivés à connaître la vérité de ce miracle, ce n'a pas été par une notion qui leur fût commune avec les Juifs, mais parce que leur qualité de disciples les avait séparés d'eux. Si vous ajoutez que, le troisième jour après sa mort, il a lui-même fait sortir vivante du sépulcre cette chair dans laquelle il était mort, et qu'avec elle il est monté au ciel pour ne plus mourir, je vous dirai que voilà le plus grand de tous ses miracles ; mais ce miracle-là n'a pas été fait sur les Juifs, ni devant eux, et il ne les avait pas encore opérés lorsqu'il disait : « Si je n'avais fait sur eux des oeuvres que nul autre n'a faites ».

4. Ces oeuvres sont donc les miracles qu'il a faits pour guérir leurs malades, et personne n'en avait fait en si grand nombre au milieu d'eux. Les Juifs les ont vues, et il le leur reproche quand il ajoute : « Mais maintenant ils les ont vues et ils m'ont haï, moi et mon Père; mais c'est pour que soit accomplie la parole qui est écrite dans leur loi: Ils m'ont haï sans sujet ». Il dit : « leur loi », non pas qu'ils en soient les auteurs, mais parce qu'elle leur a été donnée; comme nous appelons « notre pain quotidien, ce pain que nous demandons à Dieu en lui disant : « Donnez-nous notre pain (1) ». Il hait sans sujet celui qui par sa haine ne recherche aucun avantage ou ne se garantit d'aucune incommodité; c'est ainsi que les impies haïssent Dieu, c'est ainsi que les justes l'aiment, c'est-à-dire gratuitement, sans attendre d'autres biens que lui-même; car il sera tout en tous. Mais quiconque voudra faire une attention plus particulière à ces paroles de Jésus-Christ : « Si je n'avais pas, fait au milieu d'eux des oeuvres que nul autre n'a faites », (quand

 

1. Matth. VI, 11.

 

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même le Père ou le Saint-Esprit aurait fait ces oeuvres, il serait encore vrai de dire que nul autre que lui ne les a faites, parce que la Trinité tout entière n'est que d'une substance), quiconque approfondira ces paroles trouvera que c'est encore Jésus-Christ seul qui a fait ces oeuvres, lors même qu'elles auraient été faites par quelque homme de Dieu. Jésus-Christ, en effet, peut faire toutes choses en lui-même et par lui-même, et sans lui personne ne peut rien. Car Jésus-Christ, et le Père, et le Saint-Esprit, sont non pas trois dieux, mais un seul Dieu dont il est écrit « Béni soit le Seigneur Dieu d'Israël, qui seul a fait des choses admirables (1) ». Donc nul autre n'a fait les oeuvres qu'il a faites sur les Juifs; car si un homme en a fait quelques-unes, il les a faites par la puissance du Christ, tandis que le Christ a fait les siennes par sa propre puissance et sans la coopération de personne.

 

1. Ps. LXXI, 18.

 

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