TRAITÉ LXXVI
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SOIXANTE-SEIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « JUDE, NON PAS L'ISCARIOTE, LUI DIT », : JUSQU'À CELLES-CI : « LA PAROLE QUE VOUS AVEZ ENTENDUE, N'EST PAS MA PAROLE, MAIS CELLE DU PÈRE QUI M'A ENVOYÉ » . (Chap. XIV, 22-24.)

 

MANIFESTATION DE DIEU.

 

Jésus-Christ se manifeste à ceux qui l'aiment, intérieurement en ce monde, et dans le ciel il se manifestera à eux pour toujours, tandis que les mondains ne verront qu'un instant son humanité au jour du jugement, et jamais ils ne le contempleront dans son essence divine, parce qu'ils ne l'aiment pas.

 

 

1. Si les disciples de Jésus l'interrogent et que ce divin Maître leur réponde, nous sommes avec eux pour profiter de ses réponses, puisque nous lisons ou entendons lire le saint Evangile. Notre-Seigneur ayant dit. « Encore « un peu de temps, et le monde ne me voit déjà plus, mais vous me verrez »,  Jude, non pas celui qui le trahit et qui était surnommé Iscariote, mais celui dont l'épître se lit au même titre que les Epîtres canoniques, l'interrogea à ce sujet : « Seigneur, d'où vient que vous vous manifesterez à nous et non pas au monde ? » Soyons avec les Apôtres comme des disciples qui interrogent leur maître, et écoutons la réponse qu'il nous fait à tous. Jude le saint, et non pas l'impie, non pas le persécuteur du Seigneur, mais son suivant fidèle, lui demanda pourquoi il devait se manifester, non pas au monde, mais seulement à ses disciples ; pourquoi encore un peu de temps et le monde ne le verrait plus, tandis que ses disciples le verraient.

2. « Jésus lui répondit et lui dit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et « nous ferons en lui notre demeure. Celui qui «ne m'aime point ne garde pas mes paroles ». Voilà bien exposée la raison pour. laquelle il doit se manifester aux siens, et non pas aux étrangers qu'il désigne sous le nom de monde ; cette raison, c'est que les siens l'aiment et que les autres ne l'aiment pas. C'est la même raison qui fait chanter au saint Psalmiste: « Jugez-moi, mon Dieu, et séparez ma cause a de la nation qui n'est pas sainte (1) ». En

 

1. Ps. XLIL, 1.

 

effet, ceux qui aiment sont choisis parce qu'ils aiment: pour ceux qui n'aiment pas, quand même ils parleraient toutes les langues des hommes et des anges, ils ne sont qu'un airain sonnant et une cymbale retentissante. Quand même ils auraient le don de prophétie, quand ils auraient pénétré tous les mystères et toute science, quand ils auraient toute la foi possible, jusqu'à transporter les montagnes, ils ne sont rien. Quand ils auraient distribué tous leurs biens, quand ils auraient livré leur corps pour être brûlé, cela ne leur servirait de rien (1). C'est l'amour qui distingue les saints d'avec le monde, qui les unit ensemble et fait qu'ils habitent la même maison (2). Dans cette maison le Père et le Fils font leur demeure, et ils donnent ce même amour à ceux devant qui ils se manifesteront à la fin du monde. C'est au sujet de cette manifestation que le disciple interrogeait le divin Maître; de cette manière, ceux qui ont entendu sa réponse de sa propre bouche, et nous qui la lisons dans l'Evangile, nous en sommes tous instruits. Le disciple n'avait fait de question qu'au sujet de la manifestation de Jésus-Christ, et le Christ lui a fait une réponse qui a trait à son amour et à sa demeure. Il y a donc une manifestation de Dieu tout intérieure, qu'ignorent absolument les impies, puisque Dieu, le Père et le Saint-Esprit ne se manifestent jamais à eux. Le Fils a pu se manifester à eux, mais dans sa chair, et cette manifestation est bien différente de la manifestation intérieure. Quelle qu'elle soit, elle ne durera pas toujours pour eux: elle ne durera qu'un peu de temps;

 

1. I Cor. XIII, 1-3. — 2. Ps. LXVII, 7.

 

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et ce sera pour leur jugement, et non pour leur joie; pour leur châtiment, et non pour leur récompense.

3. Voyons maintenant, autant que Dieu daignera nous le découvrir, comment il faut entendre ces paroles:« Encore un peu de temps « et le monde ne me voit déjà plus ; mais « vous, vous me verrez ». Peu après, sans doute, son corps, que les impies eux-mêmes pouvaient voir, devait être soustrait à leurs yeux, puisqu'après la résurrection aucun d'eux ne l'a vu. Mais comme les anges ont affirmé qu' « il viendra de la même manière que vous l'avez vu monter au ciel (1) » ; comme, d'ailleurs, la foi nous apprend qu'il viendra dans le même corps juger les vivants et les morts; alors, sans aucun doute, le monde le verra, et sous ce nom de monde sont compris ceux qui sont étrangers à son royaume. Et ainsi ces paroles: « Encore un peu de temps et le monde ne me voit déjà plus », il semble bien plus naturel de les entendre de la fin du monde, c'est-à-dire du moment où il se soustraira à la vue des damnés, tandis qu'il se fera voir pour toujours à ceux en qui son Père et lui font leur demeure à cause de leur amour pour lui. Il dit: « Encore un peu de temps », car ce qui paraît très-long aux hommes est très-court aux yeux de Dieu. C'est en effet de ce temps si court que notre Evangéliste Jean a dit : « Mes petits enfants, voici la dernière heure (2) ».

4. Mais pour ne pas croire que le Père et le Fils seuls doivent, sans le Saint-Esprit, établir leur demeure en ceux qui les aiment, qu'on se rappelle ce qui a été dit plus haut du Saint-Esprit: « Le monde ne peut le recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point. Mais pour vous, vous le connaîtrez, parce qu'il restera avec vous et qu'il sera en vous (3) ». Le Saint-Esprit est donc avec le Père et le Fils, pour établir sa demeure dans les saints; il reste dans leur intérieur, comme Dieu dans son temple. Le Dieu Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, viennent à nous, quand nous allons à eux: ils viennent en nous en nous secourant, et nous allons à eux en leur obéissant; ils viennent en

 

1. Act. I, 11 — 2. I Jean, 11, 18. — 3. Jean, XLV, 17.

 

nous en nous éclairant, et nous allons à eux en profitant de leurs lumières; ils viennent en nous en nous remplissant, et nous allons à eux en les recevant; par là nous les voyons non pas extérieurement, mais d'une manière intérieure, et leur demeure en nous est, non point passagère, mais éternelle. C'est ainsi que le Fils ne se manifeste pas au monde, car il appelle monde ceux dont il ajoute aussitôt « Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles ». Voilà quels sont ceux qui ne voient jamais le Père ni le Saint-Esprit : ils voient le Fils un peu de temps, non pour être béatifiés, mais pour être jugés. Et ils le verront, non pas dans sa forme de Dieu, sous laquelle il est invisible en même temps que le Père et le Saint-Esprit, mais dans sa forme d'homme, sous laquelle il a paru méprisable aux hommes pendant sa passion, mais sous laquelle, aussi, il se montrera terrible dans son jugement.

5. Si Jésus ajoute: « Et la parole que vous avez entendue n'est pas la mienne, mais celle du Père qui m'a envoyé », n'en soyons ni étonnés, ni effrayés. Il n'est pas moindre que le Père ; mais il n'est que par le Père ; il n'est pas au-dessous du Père, mais il n'est pas de lui-même; et il n'a pas menti quand il a dit: « Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles ». Il dit que ces paroles sont les siennes; peut-il être opposé à lui-même quand il dit ensuite: « Et la parole que vous « avez entendue n'est pas mienne ? « Peut-être a-t-il voulu établir ici une distinction, comme celle-ci : quand il parle de ses propres paroles », il en parle au pluriel; et quand il dit que « sa parole » n'est pas la sienne, mais bien celle de son Père, c'est lui-même qu'il veut désigner. « Au commencement, en effet, était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu (1) ». Le Verbe n'est pas son Verbe à lui, mais celui du Père; comme il est non pas sa propre image, mais celle du Père: il n'est pas non plus son Fils à lui, mais celui du Père. C'est donc avec justesse qu'il attribue au Père ce qu'il fait, quoiqu'il lui soit égal, puisque c'est du Père qu'il tient de lui être égal en toutes choses.

 

1. Jean, I, 1.

 

 

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