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LETTRE CCXXV. A MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE SOISSONS. (JOSSELIN).

LETTRE CCXXVI. AU ROI DE FRANCE, LOUIS.

LETTRE CCXXVII. A L'ÉVÊQUE DE SOISSONS.

 

LETTRE CCXXV. A MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE SOISSONS. (JOSSELIN).

 

L’an 1143

 

Saint Bernard l'exhorte à la paix.

 

Je me suis donné bien du mal et j'attends encore pour voir ce qui en résultera : j'ai même semé à pleines mains, et je n'ai presque rien moissonné. Il est vrai que je m'étais privé de votre aide et de votre présence. Notre ami commun, l'abbé de Saint-Denis, vous dira pourquoi dans une occasion si pressante, je me suis dispensé de recourir à vous. Mais à présent il n'y a plus de temps à perdre et je viens vous conjurer d'employer tous vos soins et de faire servir tous les talents que vous avez reçus du Ciel à procurer la pais à l'Etat. Mais il est inutile de vous prier d'une pareille chose, puisque la gloire ou la honte de votre ministère en dépendent maintenant. J'espère vous voir à l'assemblée (a) qui est convoquée à Saint-Denis.

 

a  On ne sait s'il s'agit ici d'une assemblée de notables, ou de la solennité de l'indict qui se célébrait à Saint-Denys au mois de février, le jour même de la Dédicace, et de la fête de saint Mathias.

 

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LETTRE CCXXVI. AU ROI DE FRANCE, LOUIS.

 

L’an 1143

 

Saint Bernard et Hugues se plaignent au roi de son opiniâtreté dans le mal; il rend inutile tout ce qu'ils tentent pour le rétablissement de la paix, et cela au détriment de son royaume.

 

A Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et duc d'Aquitaine, son très-humble serviteur, Hugues, évêque d'Auxerre, et Bernard, abbé de Clairvaux, salut et souhaits de le voir aimer la justice et gouverner son royaume avec sagesse.

 

1. Il y a longtemps déjà que nous avons quitté nos demeures et délaissé nos propres affaires pour travailler à la paix de votre royaume. Dieu sait avec quel dévouement nous l'avons fait! Mais nous ne pouvons voir sans douleur le peu de succès que nous avons obtenu. Les pauvres ne cessent de crier après nous et la désolation va croissant tous les jours. Où cela, dites-vous? Dans votre royaume, Sire, pas ailleurs. Oui, c'est dans vos propres États que tous ces désordres arrivent, et ils ne peuvent manquer d'en amener la ruine. Ce ne sont pas vos ennemis seulement qui souffrent de cette guerre, mais vos amis en ressentent aussi les effets; les uns et les autres sont réduits à la misère, à la prison, et ruinés sans ressources: et pourtant ils sont tous vos sujets. Il nous semble que nous allons voir s'accomplir cet oracle du Sauveur « Tout royaume divisé contre lui-même sera détruit (Luc., XI, I7). » Pour comble de malheur, ceux qui travaillent à la perte et à la ruine de votre empire vous placent à leur tête et vous rendent complice d'une ruine crue vous devriez être le premier a prévenir et à venger. Nous avions pensé d'abord que Dieu vous avait touché et éclairé et que, reconnaissant votre erreur, vous aviez à coeur de vous dégager de leurs piéges et de revenir à un parti plus conforme à la raison.

2. Mais le colloque de Corbeil a presque fait évanouir toutes nos espérances, car vous n'avez pas oublié la manière peu raisonnable, permettez-nous de vous le dire, dont vous nous avez quittés. Qu'est-il résulté de la susceptibilité que vous avez montrée ? C'est que celui dont le discours vous a blessé pendant la discussion, n'a pas pu vous dire quelle avait été au juste sa pensée, et si vous aviez daigné nous faire l'honneur de nous écouter avec calme, peut-être n'auriez-vous pas tardé à reconnaître vous-même qu'au point oit les choses sont arrivées, on ne vous proposait rien qui fût contraire à l'honneur ou à la raison. Mais vous vous êtes emporté sans motif, et vous nous avez ainsi troublés et déconcertés au point que nous n'avons plus su ce que nous devions faire, quelque dévoués que nous fussions à vos intérêts. Tout celà vient de ce due vous vous laissez influencer par de méchantes gens, et troubler par les vains bavardages de personnes peu éclairées qui prennent le bien pour le mal et le mal pour le bien. Cependant, si nous avons été décontenancés, nous n'avons pas pour cela perdu tout espoir de voir le même esprit qui naguère a touché votre coeur sur les maux passés, le toucher encore aujourd'hui; c'est même ce que nous attendons, avec la ferme espérance que nous vous verrons mener à bonne fin un jour ce que vous aviez si bien commencé. Dans cette conviction, nous vous députons notre très-cher frère André (a) de Baudiment, qui vous expliquera nos intentions de vive voix et nous rapportera fidèlement les vôtres. Mais si, par malheur, Votre Majesté s'opiniâtre à rejeter les sages conseils que nous lui donnons, nous rie serons pas responsables de ce qui pourra en résulter pour Elle; soyez sûr que Dieu ne permettra pas plus longtemps que son Eglise soit foulée aux pieds ni par vous ni par vos partisans.

 

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LETTRE CCXXVII. A L'ÉVÊQUE DE SOISSONS.

 

L’an 1143

 

Saint Bernard le prie avec les plus vices instances de l'aider de tout son crédit.

 

Je suis si faible de corps et d'esprit que j'ai toujours eu le plus grand besoin de l'aide de mes amis; mais jamais leur assistance ne m'a été plus nécessaire que dans les tristes conjonctures où j e me trouve présentement. Pressé d'un côté par les remords de ma conscience, et de l'autre par le poids de la gain de Dieu qui s'est abaissée sur moi, je me suis condamné moi-même à la prison la plus rigoureuse (b). Si vous avez

 

a Cet André jouissait d'une certaine réputation de son temps, et son nom se trouve mêlé à différentes affaires de cette époque. Il est un des signataires des lettres de fondation de l'abbaye de Cercamp, tome II du Spicilége, page 339. Il assista comme témoin avec saint Bernard à la réconciliation du roi Louis le Jeune et d'Algrim, archidiacre d'Orléans, tome IV de Duchesne, page 704. Dans l'acte de donation de l'église de Vieux-Crecy, faite en 1122, par Bourchard, évêque de Meaux, au monastère de Saint-Martin-des-Champs, il est parlé d'une donation de différentes choses faites par Borie, fils d'Etienne, a en présence du comte Thibaut, de dom André de Baudiment, qui donna son approbation pour ce qui le concernait. » Il assista aussi au concile de Troyes en 1128, comme on le voit par le prologue de la règle des Templiers. Voir encore la lettre deux cent quatre-vingt-quatrième.

b Il veut parler de la retraite à laquelle il s'est condamné dans son couvent comme on le peut voir encore dans la lettre suivante, n. 2.

 

encore pour moi ces sentiments de père que vous me témoigniez autrefois, comme j'aime à le reconnaître, donnez-en des preuves aujourd'hui à un de vos enfants qui ne s'est jamais départi de son attachement filial pour vous. Je sais bien qu'il n'est pas facile de dépouiller Hercule de sa massue, mais plus la difficulté est grande, plus je fais d'instances pour que vous tentiez l'entreprise, et plus je vous serai reconnaissant du succès. Mieux vaut, je le sais, donner que recevoir (Act., II, 35), mais la nécessité me fait la loi, il faut parer au péril qui me menace et me tirer du pas dangereux où je me trouve engagé. Voilà pourquoi, mettant de côté en ce moment toute considération d'amour-propre, comme si j'avais oublié le proverbe cité plus haut, je vous laisse le plus beau rôle et ne me réserve que le moins honorable, celui de recevoir, et me fais solliciteur auprès de vous jusqu'à l'importunité. Oui, je sollicite, et même très-humblement, votre intercession; je la réclame instamment, je vous prie à temps et à contre-temps de me l'accorder. Après tout, la grâce que je vous demande est digne de vous et je me ferai toujours gloire de la tenir de votre main, quoique je n'aie pas lieu de me glorifier de la solliciter comme je le fais; mais si, en délivrant ma misère de la main du puissant qui m'écrase, vous me rendez un service signalé, vous ferez en même temps une chose qui vous sera encore plus avantageuse qu'à moi. Enfin je viens de vous ouvrir mon cœur, cous savez ce dont il s'agit pour moi, j'attends à présent le résultat de ma démarche.

 

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