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LETTRE CCXXX. AUX TROIS ÉVÊQUES (a) D'OSTIE, DE FRASCATI ET DE PALESTRINE.

LETTRE CCXXXI. AUX MÊMES PRÉLATS, POUR L'ABBÉ DE LAGNY (a).

LETTRE CCXXXII. AUX MÊMES PRÉLATS.

LETTRE CCXXXIII. A JEAN, ABBÉ DE BUZAY (b), QUI AVAIT ABANDONNÉ SA CHARGE POUR SE RETIRER DANS LA SOLITUDE.

LETTRE CCXXXIV. A HERBERT, ABBÉ DE SAINT-ÉTIENNE (a) DE DIJON.

LETTRE CCXXXV. AU PAPE CÉLESTIN, CONTRE L'ARCHEVÊQUE INTRUS (a) D'YORK.

LETTRE CCXXXVI. A TOUTE LA COUR ROMAINE, SUR LE MEME SUJET.

 

LETTRE CCXXX. AUX TROIS ÉVÊQUES (a) D'OSTIE, DE FRASCATI ET DE PALESTRINE.

 

Saint Bernard leur rappelle qu'il est de leur devoir d'éloigner les loups qui déchirent le troupeau de l'Eglise de Dieu.

 

Dieu ne vous a élevés en dignité que pour vous mettre à même de servir son Eglise en raison du haut rang que vous y occupez; si vous ne répondez pas à son attente, il saura bien un jour vous faire descendre des places éminentes que vous tenez de lui, mais dont vous n'aurez pas rempli les obligations. Quels maux désolent l'Epouse de Jésus-Christ dans le diocèse de Metz ! Vous les connaissez sans doute et vous en avez horreur, mais j'en suis plus ému que vous encore parce que je les vois de plus près. Vous savez quel loup affreux essaie tous les jours tantôt par des ruses secrètes et tantôt de vive force de pénétrer dans ce bercail du Christ, et de disperser le troupeau que Notre-Seigneur a réuni au prix de son sang. Ce n'est pas d'hier ni d'avant-hier que date cet état de choses ; il n'était encore qu'un faible louveteau que déjà il exerçait ses ravages dans cette bergerie et y multipliait ses rapines, ses meurtres et ses incendies. Pour moi, je ne puis que crier au loup et exciter les chiens contre lui; c'est à vous de voir ce que vous avez à faire de votre côté. Il ne m'appartient pas de faire la leçon à plus doctes que moi.

 

a Ils sont nommés dans la lettre deux, cent dix-neuvième; c'étaient Aubry, Etienne et Igmare. Nous ne retrouvons cette lettre que dans un petit nombre de manuscrits, entre autres dans celui de Compiègne.

 

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LETTRE CCXXXI. AUX MÊMES PRÉLATS, POUR L'ABBÉ DE LAGNY (a).

 

Saint Bernard entreprend auprès d'eux la. défense de l'abbé de Logny qu'il justifie de toutes les accusations dirigées contre lui; il termine en les engageant à montrer leur zèle pour la discipline monastique.

 

1. Je me permets de vous parler selon l'inspiration du moment, persuadé qu'étant redevables aux fous comme aux sages, vous ne sauriez vous dispenser de m'excuser un peu, au besoin, si je m'oublie en quelque chose, et de m'écouter avec indulgence. Ce n'est pas que je me permette de propos délibéré aucune impertinence à votre égard, ou que j'affecte de prendre un ton léger en vous parlant et de ne vous entretenir que de bagatelles, car je vous considère comme, les colonnes de l'Eglise; mais quand je m'adresse à vous, ma bouche parle de l'abondance, du coeur, et dans la douleur qu'il ressent il laisse éclater la vérité qu'il ne peut ensevelir dans un plus long silence. Je puis bien vous dire, comme le Prophète : Mes pieds défaillent sous moi, peu s'en faut que ; je ne tombe en voyant le mal si souvent triompher du bien. C'est à qui favorisera l'audace des méchants et découragera le zèle des hommes de bien; on ne trouve plus personne, je ne dis pas qui ose, mais même qui veuille se déclarer pour la justice ; l'orgueil lève partout la tète et nul n'a le courage d'ouvrir la bouche pour le contredire. Plût à Dieu que l'innocence du moins fût en sûreté et que la justice pût suffire à se défendre elle-même! Que reproche-t-on à l'abbé de Lagny (b), ? Est-ce d'être

 

a Lagny-sur-Marne, autrefois du diocèse de Paris, possédait une abbaye fondée par l'abbé saint Fursi, avec le concours d'Erchinoald, et restaure plus tard par Héribert II, comte de Champagne, comme on le voit par un diplôme du roi Robert, livre VI du Recueil des lettres patentes, n. 151. L'abbaye de Lagny est représentée dans les lettres du chapitre général de l'ordre, dont nous aurons bientôt à parler, comme un « monastère célèbre et renommé, où fleurissaient jadis tontes les saintes pratiques de la vie religieuse (Mabillon) ».

 

b Le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs parle en 1122 d'un certain Geoffroi, abbé de Lagny, successeur de l'abbé Arnold, mort en 1106. Un manuscrit de la bibliothèque de Vaucelle place en 1124 l'élection d'un abbé de Lagny, nommé Raoul, dont Hermann de Laon parle en ces termes dans son livre III des Merveilles de la bienheureuse vierge Marie, chapitre XVIII : « Thibaut, comte de Champagne, nomma, d'après les conseils de dom Norbert, à la riche abbaye de Lagny, un religieux de Saint-Nicolas de Voas, diocèse de Laon, nommé Raoul. » On ne peut douter que celui dont parle Hermann ne soit le même que l'abbé dont nous avons parlé plus haut. D'après le manuscrit de Vaucelle, il mourut en 1148 et eut pour successeur, selon le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, Geolfroi ou Geaufroi, qui mourut en 1162. On a deux lettres du chapitre général des moines noirs contre cet abbé, adressées l'une à Adrien III et l'autre à Alexandre III. On les trouvera plus loin dans un appendice.

 

un bon religieux et un très-digne abbé? Est-ce de jouir d'une excellente réputation et d'avoir une vie exempte de tache? Ou bien lui fait-on un crime d'avoir fait fleurir la discipline monastique dans l'abbaye qu'il gouverne, d'en avoir augmenté les revenus et de l'avoir peuplée d'un grand nombre de saints religieux? Sans doute ce sont là les griefs qu'on a contre lui; si c'est un crime d'être agréable à Dieu et aux hommes, qu'on le prenne et qu'on le mette en croix; on ne peut nier qu'il en soit coupable, c'est un fait que la terre et les cieux attestent d'un commun accord. Si c'est un crime d'exercer l'hospitalité, d'être bienveillant et sobre, humble et chaste, il a bien mérité de succomber sous les coups de ses ennemis; la sainteté de sa vie et l'éclat de sa réputation ne lui permettent pas de se justifier de ces sortes d'accusations, il est dûment convaincu de ce crime.

2. Mais que lui reproche-t-on ? De n'avoir pas voulu recevoir le nonce du Pape; si cela est, il s'est mis très-grandement dans son tort. Or cet homme envoyé en Angleterre par le souverain Pontife, reçut de l'abbé un accueil en rapport avec sa dignité; étant sur le point de partir, il voulut en effet avoir avec lui un entretien particulier, l'abbé de Lagny n'en disconvient pas; mais comme il se disposait à l'aller trouver, le prévost Humbert offrit d'y aller à sa place et de faire agréer ses excuses au nonce. Si, après cela, on ne lui a pas rendu tous les honneurs dus à son rang, je vous laisse à juger sur qui le blâme doit en retomber. Que lui reproche-t-on encore ? D'avoir arraché avec violence la lettre du Pape des mains du susdit Humbert et de l'avoir déchirée. Mais d'abord cette lettre existe encore tout entière avec ses bulles, et puis il est complètement faux qu'il l'ait arrachée avec violence des mains d'Humbert, car celui-ci la lui a remise de bon gré, sur le conseil du comte Thibaut a et le mien. On l'accuse encore d'avoir mis plusieurs moines en

 

a Thibaut le Grand, comte de Champagne, patron de l'abbaye de Lagny,où il fut enterré. Son fils, le comte Henri, fit une fondation pour entretenir une lampe ardente devant son tombeau, comme on le voit livre IV du Recueil des lettres patentes, n. 206. On voit par la lettre cent vingtième de Suger, que ce comte Henri séjournait quelquefois à Lagny. On peut consulter an sujet du comte Thibaut, les notes de la lettre trente-septième, et Beaudouin d'Avesne, tome VII du Spicilége, page 584, qui prétend qu'il fût aussi enterré à Lagny.

 

prison, Cela est faux comme le reste. Il s'est contenté d'envoyer dans des monastères différents des religieux séditieux et brouillons, pour leur ôter le moyen de cabaler ensemble; quel homme sensé osera le blâmer d'avoir agi de la sorte ? A l'égard des terres et des biens de son abbaye. qu'on l'accuse d'avoir distraits, aliénés ou donnés à des membres de sa famille, il s'est amplement justifié sur ce point en présence des vénérables évêques de Soissons et d'Auxerre, et du comte Thibaut, patron et protecteur de son abbaye; il répète qu'il a cédé ces biens à ses parents aux mêmes conditions qu'il l'aurait fait à tout autre acquéreur, à raison du cens et de la rente ordinaires.

3. Au reste, il est inouï qu'un moine orgueilleux, ambitieux et rebelle ait été remis par le saint Siège en possession de la plénitude de sa liberté. Depuis le traître Judas, on n'a jamais vu un disciple se révolter contre son maître et trahir le sang innocent. Heureux le maître qui peut s'appliquer ce que le Prophète a dit de notre Maître à tous: «Celui avec qui je vivais en paix et en qui je me suis le plus confié, qui mangeait à ma table et partageait mon pain, est celui-là même qui a fait éclater sa trahison contre moi (Psalm. XI., 10) ! » Jusqu'à présent, en dépit de la défense de l'apôtre saint Pierre, vous avez dominé sur le clergé (I Petr., V, 3) ; et même au mépris du mot de saint Paul (II Cor., I, 23), vous avez pesé en maître sur la foi des fidèles; ce n'est pas assez, vous voulez maintenant étendre votre domination jusque sur les moines! Pourquoi vous arrêter en si belle voie ? Etendez-la jusque sur les anges eux-mêmes. Toute la différence que je trouve entre ce nouveau Judas et le premier, c'est que celui-là surpasse l'autre à mes yeux en malice et en perfidie; car, tandis que la trahison du premier Judas n'inspire que des sentiments d'horreur au reste des apôtres, ce dernier, plus artificieux, a su mettre de connivence avec lui et se les rendre favorables, non pas les premiers venus, mais les princes mêmes des apôtres. Ce n'est pas que j'impute cet état de choses à notre saint Père le Pape qui, étant homme, a pu être induit en erreur (et je souhaite que Dieu ne le lui impute pas non plus) ; car à peine sera-t-il informé de la vérité qu'il se gardera bien, avec la grâce de Dieu, de favoriser l'attentat sacrilège d'un pécheur exécrable. Certainement, en cette circonstance, je n'aurais pas manqué de lui écrire sur ce sujet avec ma liberté ordinaire, pour lui dire ce que je pense de tout cela, si je ne m'étais aperçu que mes lettres ne lui sont plus aussi agréables qu'autrefois. Pour vous, qui êtes religieux (a), prenez en main, je vous en conjure, les intérêts de saint Benoît, notre maître; le jour approche où il sera contredit de toutes parts; bientôt on verra s'éteindre toute la vigueur de la discipline monastique, si ceux qui ont l'autorité en main se permettent d'appuyer les moines contre leurs supérieurs.

 

a Aubry, évêque d'Ostie, et Igmare de Frascati avaient été religieux de Cluny, et Etienne de Palestrine, de Clairvaux.

 

LETTRE CCXXXII. AUX MÊMES PRÉLATS.

 

Contre l'abbé de Saint-Chaffre (a).

 

Si le rapport qu'on vous a fait de l'abbé de Saint-Chaffre est vrai, vous ne sauriez vous dispenser de le punir, c'est, pour vous, un double devoir de conscience et de position. Quand je dis de conscience, je n'entends pas moins parler des autres que de vous. Au reste, ce qu'on dit de cet abbé me parait vraisemblable; et je suis d'autant plus porté à le croire conforme :t la vérité, que la personne qui m'en a instruit et que j'ai chargée de vous porter cette lettre est la sincérité même. Vous me demandez sur quoi je me fonde pour la juger ainsi, c'est sur une foule de lettres que m'ont écrites en sa faveur des âmes pieuses dont je connais la droiture et la sainteté; elles me font dans ces lettres un éloge aussi complet de cet homme, qu'un portrait effroyable de celui qu'il dénonce.

 

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LETTRE CCXXXIII. A JEAN, ABBÉ DE BUZAY (b), QUI AVAIT ABANDONNÉ SA CHARGE POUR SE RETIRER DANS LA SOLITUDE.

 

Saint Bernard l'invite à venir reprendre la conduite de son abbaye, qu'il avait abandonnée pour se retirer dans une solitude.

 

A son très-cher fils Jean, le frère Bernard, salut et voeu sincère qu'il marche selon l'esprit de Dieu et qu'il conserve la crainte du Seigneur.

 

1. Je ne saurais assez vous exprimer toute l'amertume de ma douleur et la tristesse de mon âme, mon bien-aimé Jean, en voyant combien je perds mon temps et mes peines à vous écrire, puisque ce que je vous dis vous laisse complètement insensible. Vous avez déjà reçu de moi une ou deux lettres', si je ne me trompe, qui n'ont amené aucun résultat; je veux une troisième fois jeter dans votre âme la semence de la parole, et je prie le Dieu tout-puissant que ce ne soit pas en vain; puisse-t-elle produire l'effet que j'en attends et me faire moissonner dans la joie de mon coeur le bon grain de votre obéissance et de votre salut. Si vous

 

a Abbaye de l'ordre de saint Bernard, au diocèse du Puy.

b. Buzay était une abbaye de Cisterciens, située dans la basse Bretagne, diocèse de Nantes. Fille de Clairvaux, elle fut fondée en 1135. Voir la lettre cent seizième.

 

écoutez ma voix, ou plutôt si Dieu lui-même daigne m'écouter, j'aurai le bonheur de recouvrer un fils, sinon j'aurai recours à mes armes ordinaires, la prière et les larmes pour votre salut. Je continuerai à pleurer votre perte et à soupirer du plus profond de mon cœur sur l'égarement de l'un des miens. Hélas! qui me rendra un frère bien-aimé qui a sucé le lait de la même mère que moi ? Qui me le rendra pour goûter ensemble cette douce paix de l'âme, cette conformité de mœurs, cette union, cette tranquillité de conscience dont nous avons joui tous les deux autrefois?

2. Comme je ne veux point par ma faute vous priver de si grands biens ni empêcher votre retour, je vous prie de ne pas croire un seul mot de ce qu'on vous a, dit-on, rapporté; il est absolument faux que j'aie songé à vous retirer la conduite de vos frères que je vous ai confiée, j'aurais agi, en le faisant, avec aussi peu de justice que de raison. Il s'en faut tellement que j'aie eu cette pensée que, pour le dire en deux mots, si. je l'avais eue, il ne m'eût pas été possible d'y donner suite; et me l'eût-il été, je vous le dis en conscience, je ne l'aurais pas fait, c'est la pure vérité. Si donc à présent il n'y a pas autre chose qui ait changé les dispositions de votre mur, qu'avez-vous de mieux à faire en présence de la vérité, sinon de rentrer en vous-même et clé nous revenir en confessant que vous avez agi avec une grande légèreté et que vous avez été, crédule jusqu'à l'imprudence? Mais, puisqu'il n'a fallu qu'un rapport sans fondement pour vous égarer et vous perdre, quelle force n'aura pas la vérité toute pure pour vous remettre dans le droit chemin et vous ramener dans la voie du devoir, car vous rougiriez certainement clé ne pouvoir être ramené dans le droit sentier par la vérité, quand le mensonge a eu la force de vous en écarter? Si on est excusable de se laisser prendre à une fausseté habilement déguisée, on ne saurait plus l'être de se régler sur elle au lieu de la repousser avec indignation une fois qu'elle est dévoilée et reconnue. Eh bien, indignez-vous donc, et ne péchez point, indignez-vous, dis-je, si vous ne voulez que je ne m'indigne ou que Dieu ne s'indigne lui-même. D'ailleurs vous ne méritez pas qu'on se fiche contre vous à cause de ce qui vous est arrivé, vous êtes bien plutôt digne de pitié; car vous êtes homme et flottez, comme le reste clés hommes, sur une mer vaste et remplie de monstres sans nombre; qui peut se flatter d'y être constamment à l'abri des flots et des vents? Vous y avez fait naufrage et vous êtes tombé au milieu de faux frères. Oui, je vous le répète, vous avez été trompé, et l'esprit de mensonge vous a séduit par l'organe de faux prophètes.

3. Mais à présent que la lumière de la vérité a dissipé l'erreur, si par malheur vous vous opiniâtrez à y persévérer, il n'est pas nécessaire que je vous juge, vous avez trouvé lui autre juge que moi. Quant à moi je vous ménage, je ne veux pas croire à vos torts, et j'hésite à faire

usage de moyens sévères à votre égard; je veux recourir, pour vous gagner, aux voies de la douceur; c'est plus dans mon caractère, et je suis convaincu que je réussirai mieux auprès de vous de cette manière que de toute autre. Mais je n'en tirerai pas moins contre vous le glaive que je porte caché dans mon coeur, je veux parler du chagrin poignant dont il est consumé et des gémissements que je ne cesse d'offrir à Dieu pour vous jusqu'à ce que vous reveniez à moi. Si les coups redoublés de cette épée charitable ne peuvent entamer la dureté de votre coeur impénitent, et si votre âme ne veut pas encore s'écrier : Je suis atteinte par le glaive de la charité, vous seul en répondrez à Dieu; car pour moi la justice et la charité s'uniront afin de me disculper. Mais que dis-je, malheureux que je suis? pourrais-je me sentir déchargé de tout souci en voyant le fils de mes entrailles périr ? Non, je ne puis devenir indifférent à ce point malgré l'insuccès de mes démarches auprès de vous; ma douleur sera donc toujours aussi vive et mes larmes ne cesseront de couler; je serai toute ma vie un Samuel à votre égard Dieu veuille que vous ne soyez pas un Saül pour moi! Je ne cesserai de vous dire de revenir et de prier Dieu qu'il vous ramène. Revenez donc, je vous en conjure, revenez avant que la mort vous atteigne, et ne mourons pas séparés l'un de l'autre après avoir passé presque toute notre vie dans les liens d'une commune affection.

 

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LETTRE CCXXXIV. A HERBERT, ABBÉ DE SAINT-ÉTIENNE (a) DE DIJON.

 

Saint Bernard le prie de pardonner d un de ses religieux nommé Jean, qui l'avait attaqué dans un écrit.

 

Si le frère Jean (a) a dit ou écrit contre moi des choses qu'il n'aurait pas dû, ou s'il l'a fait en termes répréhensibles, il s'est fait plus de tort à lui-même qu'à moi, et son écrit est plus propre à montrer son peu de jugement qu'à faire voir que je me suis trompé ; mais quand même il m'aurait atteint en quelque chose, il ne me convient pas de lui rendre le mal pour le mal, et je crois de ma dignité, non-seulement de ne point parler de la pénitence que ce jeune homme mériterait qu'on

 

a C'était alors une abbaye de chanoines réguliers.

b C'était un chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Etienne de Dijon. Norbert, dont il est fait mention dans la lettre cinquante-neuvième, en était abbé.

On ignore ce qu'il avait écrit contre saint Bernard; car nous ne pensons pas qu'il faille le confondre avec un certain Jean de Cornouailles, disciple d'Abélard, dont parle Duchesne dans ses notes sur Abélard, page 1159. Peut-être était-ce sur l'immaculée conception de la sainte Vierge.

 

lui imposât, mais encore de vous prier de vouloir bien lui pardonner la faute qu'il a commise, bien plus par une sorte de gloriole que par une véritable malice, pourvu toutefois qu'on lui interdise de parler et d'écrire désormais sur des sujets qui passent manifestement la portée de son esprit. Il est évident que le travail qu'il a eu la témérité d'entreprendre demande un peu plus de maturité qu'il n'en a et une force de style et de pensée qui lui manque. Au surplus, je crois pouvoir vous assurer que dans les quelques pages qu'il a écrites il n'a pas exprimé sa pensée telle qu'elle est, ou, s'il l'a fait, sa pensée n'est pas juste.

 

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LETTRE CCXXXV. AU PAPE CÉLESTIN, CONTRE L'ARCHEVÊQUE INTRUS (a) D'YORK.

 

L’an 1143

 

Saint Bernard implore l'autorité du saint Siège contre l'odieuse et simoniaque intrusion de l'archevêque d'York (b).

 

1. La loi ordonne au frère de faire revivre la mémoire de son frère; pour la remplir en ce qui vous concerne, vous devez donc maintenir et faire observer les juntes décisions du pape Innocent, à qui vous avez succédé dans l'héritage du Seigneur; l'occasion de le faire s'offre d'elle-même à vous. Personne n'ignore que ce pape a réglé l'affaire de l'Eglise d'York, mais ce que malheureusement on n'ignore pas non plus, c'est le peu de cas que l'on fait de la décision d'un si grand pontife. On en parle, hélas! jusque dans le pays de Geth et les places d'Ascalon (II Reg., 1, 20). Mais pour abréger un récit dont le détail déroberait trop de temps à vos nombreuses occupations, je prie Votre Sainteté de vouloir bien écouter en deux mots ce qui fut décidé et ce qui a été fait. Comme celui qui avait l'impiété de prétendre au siège d'York, en vertu de son

 

a. Avant cette lettre, on doit lire les trois cent quarante-sixième et suivantes, qui ont aussi rapport à l'affaire de l'Eglise d'York.

b. C'était Guillaume, neveu du roi Etienne, Voici à peu prés ce qu'on lit à son sujet dans le Monasticon anglais, tome III, page 743, colonne 1. « En 1140, à la mort de Turstin, archevêque de York, la plupart des électeurs lui donnèrent pour successeur Guillaume, alors trésorier de la cathédrale; mais la plus saine partie d'entre eux, parmi lesquels on comptait Richard, abbé de Wells, protesta contre le choix de la majorité. Guillaume l'emporta néanmoins pendant quelque temps, il avait pour lui l'amitié des grands, l'appui du roi et celui de l'évêque de Winchester; Henri; qui lui imposa les mains et le consacra évêque. u Saint Bernard écrivit au pape Innocent II de la manière la plus pressante et réussit à faire écarter Guillaume, au profit de Murdach, abbé de Wells, à qui a succéda plus tard le vénérable archevêque Guillaume, qui remonta ainsi dans la chaire d'où il avait été forcé de descendre quelque temps auparavant. » Ces lignes sont tirées de l'histoire du monastère de Wels, par un religieux nommé Serlon, qui vivait à cette époque. Voir à la fin du volume, la note de Horstius et les lettres deux cent trente-huitième, deux cent trente-neuvième, deux cent quarantième, deux cent cinquante-deuxième et suivantes, ainsi que la trois cent quarante-sixième.

 

élection, était sous le coup de nombreuses accusations, on remit le jugetuent de son affaire aux lumières du très-illustre Guillaume n, doyen de la cathédrale d'York, en stipulant due. si cet arbitre ne le déclarait pas, sous la foi du serment, innocent du crime d'intrusion dont on l'accusait, il serait par le fait même déchu de toutes ses prétentions. Cet arrangement lui était plutôt favorable due contraire, aussi l'avait-il sollicité lui-même. C'était d'ailleurs ce qu'il pouvait souhaiter de moins rigoureux, chargé comme il l'était d'une foule d'autres accusations fort graves dont il se voyait tout à fait hors d'état de se justifier. Malheureusement on ne s'y tint pas; s'il n'était point de nature à donner une entière satisfaction à la justice, du moins il pouvait sauver l'Eglise d'York; aussi ne nous plaignons-nous pas de cette espèce de compromis, car il ne s'en est suivi aucun préjudice, et si notre parti n'a pu tirer de l'extrême indulgence avec laquelle on a procédé à son égard tout l'avantage qu'il s'en était promis, celui sur lequel il comptait n'est pas entré dans ses vues parce qu'il eut peur de se manquer à lui-même en manquant à son serment. D'ailleurs était-il possible qu'un homme de bien rendit témoignage en faveur d'une personne si généralement décriée pour toute sa conduite? Eh bien, qu'est-il arrivé? C'est que l'arbitre n'a point fait le serment que l'intrus en attendait, et celuici n'en est pas moins évêque pour cela.

2. O événement digne d'un éternel oubli et qu'il faudrait dérober, s'il était possible, à la connaissance du monde entier! Mais quoi, il n'est plus temps de le taire, le triomphe de Satan est à présent chose comme de tous. On n'entend plus que la joie des méchants et les soupirs des gens de bien, comme si la vertu vaincue par le mal était perdue sans ressource. On se montre au doigt la honte de l'Eglise notre mère, on rit comme autrefois Cham, en voyant le déshonneur qu'un serviteur indigne fait retomber sur le pape Innocent, notre père, comme s'il n'était plus de ce monde; et pourtant il vit en vous. Fallait-il évoquer de si loin une aussi vilaine affaire, plus digne d'être ensevelie dans l'ombre que d'être portée à Rome, si telle devait en être l'issue? Pourquoi déranger tant de gens et leur imposer les fatigues d'un si long voyage sur terre et sur mer? pourquoi faire venir de contrées si lointaines de pauvres religieux pour déposer contre lui, et épuiser, comme on l'a fait, la bourse des pauvres de Jésus-Christ pour les frais d'une si longue route? Fallait-il, pour élever à l'épiscopat un homme perdu de moeurs et de réputation, je le dis avec douleur, que Rome connût aussi les désordres dont l'Angleterre avait horreur et dont la France gémissait? Il eût mieux valu que cette honteuse affaire n'allât

 

a Son nom était Guillaume de Sainte-Barbe; il était doyen de la cathédrale d'York et devint évêque de Durham.

 

point à Rome, et que l'infecte odeur de crimes si publics et si connus ne se répandit point jusqu'aux portes du tombeau des Apôtres. Ne serait-il pas préférable que le saint Siège ignorât un si grand mal plutôt que de le tolérer maintenant qu'il le connaît ? Quel excès d'audace! On donne l'onction épiscopale à un homme perdu de réputation, accusé, convaincu même! Quelle responsabilité pèse maintenant sur celui qui lui a imposé les mains et donné une consécration qu'il vaudrait mieux appeler une véritable exécration ! Il ne saurait disconvenir de la faute qu'il a faite non plus que de la connaissance qu'il avait de tout ce qu'il en était par la lettre que le souverain Pontife lui a écrite à ce sujet. On objectera peut-être que la sentence n'étant point prononcée contre lui, on ne pouvait le regarder comme convaincu des fautes dont on l'accusait; mais je répondrai qu'il les avait avouées lui-même; en effet, lorsque dans l'espérance d'échapper à sa condamnation, il choisit l'arbitre au jugement duquel il déclare s'en remettre, n'est-il pas censé se condamner lui-même de sa propre bouche, si le juge de son choix le condamne?

3. Après cela, très-saint Père, gardez-vous d'incliner du côté des méchants, car le Prophète vous prévient que « Dieu confond avec eux ceux qui les favorisent dans le mal (Psalm. CXXIV, 50.) » Que deviendraient, je vous prie, ces malheureux abbés qui ont été appelés à Rotne pour déposer contre lui? Quelle règle de conduite conseillerez-vous de tenir à cette foule de religieux du même diocèse qui les ont accompagnés?Devront-ils se soumettre à cet évêque et recevoir les sacrements de la main d'un homme doublement intrus, par le roi d'abord et par le légat du saint Siège ensuite ? Car ce dernier, au mépris des lois divines et humaines, en dépit de l'ordre formel du souverain Pontife et à la honte du Siège apostolique et de la cour de Rome tout entière, n'a pas eu honte de se laisser corrompre, car l'intrus s'est ouvert, avec la clef d'or, comme un dit, la porte du bercail que le légat devait tenir fermée. Si vous ne faites un acte d'autorité, je suis porté à croire qu'ils aimeront mieux, ou je me trompe bien, demeurer en exil que revenir dans leur patrie pour sacrifier à cette idole. Combien n'est-il pas plus digne de Votre Sainteté apostolique et de l'ardeur de votre zèle de prendre en main le glaive de Phinées pour en frapper ces deux infimes fornicateurs, que de souffrir que tant de saintes gens. n'aient plus d'autre alternative que de passer leurs jours loin de leur pays ou d'y retourner pour y demeurer contre leur conscience.

 

On trouve une expression pareille en opposition avec le mot consécration, dans les lettres cent soixante-sixième, n. 1, et deux cent vingt-troisième, n. 2, ainsi que dans la lettre trois centième de la collection de Duchesne, tome IV. Cette lettre est de Drogon, élu archevêque de Lyon, et adressée à Louis le Jeune.

 

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LETTRE CCXXXVI. A TOUTE LA COUR ROMAINE, SUR LE MEME SUJET.

 

L’an 1143

 

A ses seigneurs et révérends pères les évêques et cardinaux de la cour de Rome, le frère Bernard, abbé de Clairvaux, salut et assurance de ses faibles prières.

 

1. Tout le monde a droit de vous écrire sur une chose qui regarde l'Eglise entière, je n'ai donc pas peur en le faisant que vous m'accusiez de présomption, et quoique je sois le dernier des fidèles, je n'en ai pas moins fortement à coeur l'honneur de la cour de Rome ; je m'y intéresse si vivement que je ne puis voir les abominations qui se commettent dans la maison de Dieu sans me sentir consumé du chagrin le plus ardent, et saisi même d'un extrême dégoût de la vie. Dans l'impuissance où je me trouve d'apporter un remède à ces maux, je n'ai d'autre ressource. que de les signaler du moins à ceux qui ont mission de les guérir; s'ils le font, tant mieux, sinon j'aurai fait ce qui dépend de moi pour l'acquit de ma conscience, et vous, vous serez sans excuse. Vous savez que le pape Innocent, d'heureuse mémoire, a déclaré d'un commun accord avec vous et avec la cour de Rome tout entière, que l'élection de Guillaume serait nulle et regardée comme une véritable intrusion, si le doyen Guillaume ne le déclarait par serment innocent des choses qu'on lui reprochait. Vous savez aussi qu'en cette circonstance on eut égard à la prière de l'accusé et qu'on le traita avec indulgence, non pas à la rigueur, dans le jugement qu'il eut à subir. Plût à Dieu que l'on s'en fût tenu à ce qui avait été statué et que ce qui s'est fait de contraire fût regardé comme non avenu! En effet, le doyen n'a pas osé jurer pour l'intrus, et celui-ci n'en est pas moins assis maintenant dans sa chaire, que j'appellerai une chaire de pestilence ! Qui nous donnera de voir un Phinées se lever, le glaive en main, contre ce fornicateur, ou plutôt pourquoi Pierre lui-même n'est-il plus en vie et ne siège-t-il plus dans sa chaire, pour exterminer les impies d'un mot de sa bouche ? Que de gens poussent des cris vers vous, du fond de leur âme, et vous prient en grâce de faire la punition exemplaire d'un pareil sacrilège! Si vous tardez, je vous déclaré que l'Eglise de Dieu est menacée d'un affreux scandale ; je crains même que le saint Siège ne perde beaucoup de son prestige, s'il ne sévit contre celui qui a foulé indignement aux pieds sa sentence, et n'inspire aux autres une crainte salutaire.

2. Mais que dirai-je des lettres secrètes et ténébreuses que Guillaume se vante d'avoir reçues, non pas des princes des ténèbres, ce que je préférerais, mais des princes des Apôtres eux-mêmes ? A cette nouvelle, les méchants n'ont pas manqué de rire de la cour de Rome qui, après s'être publiquement prononcée dans une affaire, donne sous main des lettres établissant le contraire de ce qu'elle a décidé. Après tout, si vous êtes insensibles à l'énorme scandale qui atteint les parfaits et les forts aussi bien que les simples et les faibles; si vous n'avez point de pitié pour les pauvres abbés que la cour de Rome a mandés presque du bout du monde, si vous n'êtes pas touchés de la ruine inévitable de tant de saintes maisons religieuses lorsqu'elles vont tomber sous la juridiction de cet oppresseur; enfin, pour terminer par où j'aurais dû commencer, si vous n'êtes plus animés du zèle de la maison de Dieu, serez-vous indifférents à votre propre déshonneur; au mépris et à la honte qui retombent sur l'Eglise? La malice de cet homme sera-t-elle assez puissante pour imposer aux princes mêmes de l'Eglise? Que faire, me direz-vous peut-être, maintenant qu'il a reçu la consécration épiscopale ? Je vous répondrai qu'à mes yeux il y a plus de gloire à précipiter Simon du haut des airs qu'à l'empêcher d'y monter. Autrement dans quelle position allez-vous mettre tous les religieux qui ne croient pas pouvoir en sûreté de conscience recevoir les sacrements d'une main souillée tomme la sienne ? Je suis porté à croire qu'ils préféreront l'exil à la mort, et qu'ils aimeront mieux vivre en pays étranger que manger chez eux des viandes consacrées aux idoles. S'il arrivait que la cour de Rome les contraignit à fermer l'oreille aux cris de leur conscience et à courber le genou devant l'autel de Baal, je vous renvoie au jugement de Dieu même et de cette cour céleste que nulle pensée d'intérêt ne saurait corrompre. En finissant, votre serviteur vous conjure par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, si vous êtes encore animés de quelque zèle pour sa gloire, de prendre en considération les maux de la sainte Eglise de Celui dont vous êtes les amis, et d'empêcher de tout votre pouvoir qu'on ne confirme une entreprise aussi détestable que celle que je vous dénonce.

 

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