PURIFICATION V
Précédente ] Accueil ] Remonter ] Suivante ]

Accueil
Remonter
GUERRIC
AVÈNEMENT I
AVÈNEMENT II
AVÈNEMENT III
AVÈNEMENT IV
AVÈNEMENT V
NATIVITÉ I
NATIVITÉ II
NATIVITÉ III
NATIVITÉ IV
NATIVITÉ V
ÉPIPHANIE I
ÉPIPHANIE II
ÉPIPHANIE III
ÉPIPHANIE IV
PURIFICATION I
PURIFICATION II
PURIFICATION III
PURIFICATION IV
PURIFICATION V
PURIFICATION VI
CARÊME I
CARÊME II
SAINT BENOIT I
SAINT BENOIT II
SAINT BENOIT III
SAINT BENOIT IV
ANNONCIATION I
ANNONCIATION II
ANNONCIATION III
RAMEAUX I
RAMEAUX II
RAMEAUX III
RAMEAUX IV
RÉSURRECTION I
RÉSURRECTION II
RÉSURRECTION III
ROGATIONS
ASCENSION
PENTECOTE I
PENTECOTE II
JEAN-BAPTISTE I
JEAN-BAPTISTE II
JEAN-BAPTISTE III
JEAN-BAPTISTE IV
PIERRE ET PAUL I
PIERRE ET PAUL II
CANTIQUE III
ASSOMPTION I
ASSOMPTION II
ASSOMPTION III
ASSOMPTION IV
NATIVITÉ DE MARIE I
NATIVITÉ DE MARIE II
TOUSSAINT
CANTIQUE

CINQUIÈME SERMON (a) POUR LE JOUR DE LA PURIFICATION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE.

 

Horstius ne savait pas au juste si le sermon qui suit est de Guerric, soit parce qu'il manque dans le manuscrit de Cologne qui renferme ses discours, soit parce que le style de Guerric paraît plus nerveux et plus serré. Or, bien que jusqu'à ce jour, il fut placé dans les oeuvres de saint Baroud, il n'est pas assez digne d'un si grand maître.

 

1. « Orne ton lit nuptial, ô Sion, et reçois le Christ, ce roi que la vierge conçut, que la vierge enfanta, que la vierge adora après l'avoir mis au monde. » C'est à nous, mes frères, c'est à nous que parle le Saint-Esprit, à nous qui sommes Sion, qui sommes contemplateurs, qui, le jour et la nuit, levons nos yeux vers le Seigneur notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Parons donc notre couche nuptiale et recevons le Christ notre roi. Voici, mes frères, que, venant chez lui et repoussé par les siens, le Christ n'a pas où reposer sa tète. Vagissant à la porte dans les bras de sa mère, il cherche par le Saint-Esprit, l'hospitalité, et dit: « Préparez, ô Sion, son lit nuptial. » Purifions donc cette couche qui est en nous, d'abord en chassant tout ce qui pourrait offenser le Christ à son entrée, et ensuite en y portant tout ce qui lui plait et le réjouit. Quels sont, me demande peut-être quelqu'un de vous, les objets qui peuvent offenser le Christ? Rien ne blesse ses regards comme ,orgueil qui a chassé fange du ciel et l’homme du paradis, comme l'orgueil, commencement de tout péché et vice que le Saint-Esprit nous engage en ces termes à éviter : « Pourquoi t'enorgueillis-tu, terre et cendre ? (Eccli. X, 9) ? » et ailleurs : Toute chair est de l'herbe, l'herbe s'est desséchée et sa fleur est tombée (Isa. XL, 6). » Voyons maintenant les effets produits par l'orgueil. Il a fait tomber l'ange du ciel et chasser l'homme du paradis. C'est donc avec raison qu'il offense les yeux du Christ, puis qu'il a souillé au ciel et dans le paradis son plus bel ouvrage, et a fait de l'ange un démon, et de l'homme récemment créé dans la justice, un perfide. De même qu'il est le premier et le plus grand de tous les pécheurs, de même il est le roi et la source de tous les vices.

2. Il faut donc veiller et nous attacher avec soin à ce que notre âme le bannisse avec tous ses rejetons, pour que notre lit nuptial, purifié et orné, reçoive le Christ notre roi, qui frappe à la porte. Avec tous ses rejetons, ai-je dit, c'est-à-dire avec les sept péchés capitaux. Quels sont-ils? La vaine gloire, l'envie, la colère, la tristesse, l'avarice, la gourmandise et la luxure. Voilà les filles de l'orgueil; elles suivent leur père, et souillent la demeure où elles pénètrent. Mais quelle relation avons-nous avec elles? Quel rapport entre le temple du Seigneur et les idoles? Grâce à Dieu, nulle société n'existe entre elles et nous; en dépouillant le vieil homme avec ses oeuvres, nous les avons fait périr par le glaive de la vraie confession et de la pénitence; que l'orgueil n'ait désormais aucun pouvoir sur nous, lui qui a fait d'un archange un démon, et du premier homme, une créature impie et rebelle envers son créateur. Que la vaine gloire n'ait rien à réclamer en nous qui, depuis le jour de notre conversion, avons commencé à nous glorifier dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, en disant avec l'Apôtre : Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, et moi, je suis crucifié pour le monde (Gal. VI, 14). » Que notre gloire soit donc la croix de Jésus-Christ que nous portons, et le témoignage de notre conscience purifiée par la vertu de cette croix, gloire dont l'Apôtre a dit : « Notre gloire, c'est le témoignage de notre conscience (II. Cor. I, 12). » Se glorifier de sa conscience, c'est rendre gloire à Dieu à cause de ses dons. C'est à quoi l'Apôtre nous exhorte, lorsqu'il nous dit: « Celui qui se glorifie doit se glorifier dans le Seigneur (I Cor. I, 31). » C'est-à-dire, doit, se réjouir dans le Seigneur de la pureté ale sa conscience. « Car ce n'est pas celui qui se recommande, » etc. Du reste, celui qui se glorifie en lui-même et se plaît à ses propres yeux, plaît à un insensé. Celui qui se glorifie en un autre homme, ou attend dans son esprit la louange d'un autre, reçoit la récompense de ses oeuvres, l'huile du pécheur coule sur sa tête: or, le Prophète lui dit : «Maudit l'homme qui place son espérance dans l'homme (Jerem. XVII. 5). » Et au jour du jugement, ceux qui ont le malheur d'être dans ces dispositions, s'ils viennent à crier : « Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous, il leur sera répondu : « En vérité, je vous le déclare, je ne vous connais pas (Matth. XXXV, 12). » Cette vaine gloire est fille de l’orgueil ; partout où elle se trouve, elle produit la désobéissance.

3. De même , après notre conversion, que l'envie n'ait rien en nous, c'est elle qui a fait entrer la mort dans le            monde. (Sap. II. 24).   Car le démon fut jaloux de voir l'homme monter vers le séjour d'où il était tombé, et c'est pour cela qu'il le tenta et qu'il donna la mort à son âme. C'est cette passion qui tourmente sans relâche, non les grands mais les petits, au dire du saint homme Job : « L'envie ne tue que les petits esprits (Job. V, 2). » En portant envie à quelqu'un, on se montre plus petit que celui dont on est jaloux. Ainsi le démon fut jaloux du premier homme, Esaü de Job, et Caïn d'Abel. Cette envie tue les petits esprits; s'ils n'étaient pas petits, ils ne souffriraient pas du bien d'autrui. Nul ne périt victime de ce fléau, sinon celui qui désire les biens terrestres que fou ne peut posséder plusieurs à la fois. Aussi par là même qu'il désire, il porte envie à celui qui les a tous reçus; ou s'il en a reçu une portion, il lui en restreint la quantité. Voilà les petits esprits que tue l'envie : ne pouvant obtenir ce qu’ils convoitent chez les autres, ils tombent dans la haine qui est la fille de l'envie.

4. Après cela, mes frères, que la colère n'ait pas d'empire sur nous, parce que le vice, comme le Seigneur nous l'apprend dans son Evangile, conduit par degrés au puits de l'abîme : « quiconque se met en colère contre son frère, sera coupable au jugement; celui qui lui dira Racha, c'est-à-dire qui lancera, dans son irritation, une parole de colère, « sera coupable devant le conseil, » où se débat la question    de savoir de quelle peine il sera frappé (Matt. V, 22). Quiconque l'aura appelé sot, » c'est-à-dire, celui qui, par ses paroles ou par ses coups, aura rendu son prochain un objet de mépris, « sera passible du feu de l'enfer, « s'il ne vient à résipiscence. La colère trouble les yeux des insensés, elle ne trouble jamais ceux des sages; le Psalmiste s'écrie : «Mon oeil a été agité par la colère (Psalm. VI, 8). » Et le saint homme Job dit du courroux de celui qui est dépourvu de sens : « C'est une colère d'insensé (Job. V, 2). » Parfois, nous voyons qu'il y a deux colères; l'une qui quelque fois trouble 1'œi1, et l'autre qui l'éteint toujours. L'une vient de l'impatience, l'autre de l'amour de la droiture, l'une du vice, l’autre de la vertu. Le Psalmiste a dit de celle qui vient de la vertu: « Mettez-vous en colère et ne péchez point (Psalm. IV, 5). » Comme s'il disait, soyez rudes pour le vice, doux pour votre frère, en considérant ce que vous êtes vous-même, afin de ne point éprouver de tentation. Quant à celle qui vient d'une source vicieuse, l'Apôtre en parle en ces termes : « Que le soleil ne se couche point sur votre colère (Eph. IX, 26), » c'est-à-dire, que Jésus-Christ, le soleil de la justice, n'abandonne point votre esprit livré à la colère, car il ne demeure jamais, lui, avec la colère. Pour ce qui est de la colère qui vient de l'amour de la droiture,  nous devons la déployer d'abord contre nos errements et ensuite contre ceux de nos frères; elle est meilleure que le rire, parce que la tristesse du visage corrige le prochain (Eccle. VII, 3). Elle doit être soumise la à raison pour n'être point immodérée, mais il faut tenir compte du temps et de la manière lorsqu'il s'agit de punir le péché. Cette sainte colère trouble parfois les sages; celle qui vient du vice tue les insensés en leur ouvrant la bouche pour les rixes et les paroles injurieuses.

5. De même, mes frères, après notre conversion, il faut fortifier la retraite de notre tueur, de crainte que la tristesse ne revienne l'occuper; je veux parler de la tristesse qui riait de la perte des biens temporels et qui opère la mort. Elle engendre les mauvaises pensées, rend le moine murmurateur, produit le dégoût, et contraint celui qui a mis la main à la charrue dit royaume de Dieu, de regarder en arrière avec l'épouse de Loth; on ne peut jamais perdre, sans douleur, ce que l'on possède avec un amour désordonné. Bannissons donc cette tristesse qui opère la mort, et introduisons dans notre âme celle qui est provoquée par le souvenir de nos péchés, par la vue de notre pèlerinage, et disons avec le Psalmiste : « Hélas ! mon exil s'est prolongé : j'ai séjourné avec ceux qui habitent Cédar, mon âme a été longtemps sur la terre étrangère (Psalm. CXIX, 5). » Voilà la tristesse qui opère la vie dont l'Apôtre a dit : nous paraissons tristes et nous nous réjouissons toujours (Cor. VI, 10). » C'est d'elle que Notre-Seigneur a dit à ses disciples : « Votre tristesse se changera en joie (Joan. XVI, 20). » L'autre produit la mort , et met la rancune dans le coeur.

6. Après notre conversion, mes frères, munissons aussi notre couche intérieure, de crainte que l'avarice, qui est la racine de tous les maux, n'y rentre et ne fasse de nous des serviteurs des idoles, en nous éloignant du culte du vrai Dieu. C'est de cette passion que l'Apôtre, en s'adressant à ses disciples, a dit entre autres choses : « mortifiez vos membres qui sont sur la terre : la fornication, l'impureté, les passions la concupiscence mauvaise et l'avarice qui est la servitude des idoles (Col III, 5). » II compare, avec raison , l'avarice à l'idolâtrie, parce que de même que l'idolâtrie s'efforce d'enlever la gloire au seul Dieu, afin qu'il ne garde pas seul la Divinité, ainsi l'avare se précipite sur les choses de Dieu, afin d'accaparer seul ce que le Tout-Puissant a fait pour l'usage de plusieurs. Ces deux vices sont ennemis de Dieu, parce qu'ils lui ravissent ce qui lui appartient. L'avarice n'est pas seulement l'amour qui fait aimer et amasser les richesses, elle est encore l'ambition des places, qui porte l'homme à s'efforcer de dominer. Celle-ci, pour tout dire, tourmente tellement, même les pauvres qui ont un jour abandonné leurs biens pour Jésus-Christ, que, contre la règle et le droit, en dépit de toutes leurs résolutions, non-seulement ils veulent, mais encore ils cherchent à commander à leurs frères et à leurs compagnons. Si l'abbé ou le prieur ne se rend pas à leurs voeux, ils se fâchent, ils murmurent, ils reprochent à ceux qui ne les poussent pas de leur être hostiles et d'éprouver de la jalousie à leur endroit. Voilà l'avarice que trouble le souvenir des commandements de Dieu, le Psalmiste dit à ce sujet au Seigneur : « Inclinez mon coeur vers vos commandements, non vers l'avarice (Psalm. CXVIII, 36), » mère de la trahison, vice malheureux qui entraîna Judas, le disciple de Dieu , d'abord à l'oubli des commandements; de cet oubli à la trahison, et enfin de la trahison au suicide.

7. Fortifions encore, mes frères, le lit de repos de notre coeur, après notre conversion , de peur que la gourmandise n'y rentre, cette gourmandise qui dépouilla Adam de l'habit d'innocence, et fit perdre à Esaü son droit d'aînesse. C'est ce fléau qui rendit nos pères ingrats pour les bienfaits du Seigneur dans le désert, qui les porta à murmurer contre lui et à dire : « Plût au ciel que nous fussions morts en Egypte quand nous étions assis auprès de marmites pleines de viandes, et que nous mangions de l'ail, des oignons et des melons (Exod. XVI, 3 et Num. XI, et XIV, 2), » C'est aussi cette peste funeste qui entraînait à blasphémer les malheureux qui disaient, comme s'il n'y avait pas d'autre vie après celle-ci : « Mangeons et buvons, car nous mourrons demain, » c'est-à-dire dans un avenir prochain (Isa. XXII, 13). C'est comme s'ils avaient dit: nous n'aurons que ce que nous mangeons ; cette vie finie, nous n'espérons rien avoir dans l'autre. L'Apôtre nous apprend que cette peste doit périr avec l'homme : «Au ventre la nourriture, et le ventre aux aliments. Mais Dieu détruira l'un et l'autre (I Cor. VI, 13). » La gourmandise a trois branches : elle nous a porté à manger avant l'heure ou à manger autre chose que ce qui est promis, ou bien à manger plus qu'il ne faut, et s'efforce de satisfaire les désirs de la chair en ses concupiscences. De là vient la sotte joie, dont il est dit au sujet du peuple d'Israël : « Le peuple s'assit pour manger et pour boire, il se leva pour se divertir (Exod. XXXII, 6). »

8. Je vous dis encore, mes frères, après notre conversion, munissons notre coeur pour que si la luxure s'y présente de nouveau, elle n'y retrouve aucun accès: car ce vice , quand il revient, est pire que la première fois. Il ne revient pas seul, mais, comme le Seigneur nous l'apprend dans l'Évangile : « Il prend avec lui sept esprits pires que lui, et ayant fait leur entrée dans l'âme, ils s'y fixent: et la fin de cet homme est pire que ses commencements (Matth. XII, 45). » C'est ce vice qui démembre le corps de Jésus-Christ, et fait de ses membres, les membres du diable. Car celui qui s'attache à une personne pour satisfaire sa passion devient un seul et même corps avec elle, et un membre du démon, dont elle est membre elle-même par l'union qui résulte de ses actions coupables. C'est cette peste qui enflamme, dans le corps de l'homme, cette ardeur infernale qui le rend fort et robuste pour assouvir ses appétits, et qui apporte toujours à ce feu inextinguible de nouveaux aliments et des forces nouvelles, qui lui permettent de s'alimenter sans relâche et sans fin. La sainte Écriture nous parle de ce double feu, de la luxure et de l'enfer; voici, en effet, ce que le texte sacré dit du feu de la luxure : « Tous ceux qui commettent l'adultère sont comme un four allumé par celui qui veut cuire (Ose. VII, 4). » Du feu de l'enfer, il dit : « Vous les mettrez comme une fournaise enflammée au temps de votre colère (Psalm. XX, 10) ; » c'est-à-dire, au temps de votre jugement, afin qu'ils brûlent intérieurement dans leur conscience comme un four embrasé. Le Seigneur les agitera dans son courroux, en leur disant : « Retirez-vous de moi, artisans d'iniquité (Luc. XIII, 27). » Et, à la fin, ce        feu de l'enfer, qu'ils ont allumé par les actions honteuses de la luxure, les dévorera. Mes frères, que le grand soin et l'attention souveraine de ceux qui se trouvent dans une si triste position, soient d'en sortir et de prendre la fuite.

9. Pour nous qui, par la grâce de Dieu, en sommes sortis, qui avons dépouillé le vieil homme, pour nous qui sommes une Sion, que notre application consiste à orner et à fortifier notre appartement nuptial et à recevoir le Christ, notre roi, comme nous y engagé l'Écriture dans le passage que nous avons cité : « Orne ta couche nuptiale, ô Sion. » Qu'est-ce à dire, orner notre couche nuptiale ? C'est rassembler les vertus qui décorent toute la maison, qui couvrent le pavé comme d'un tapis, et les murailles comme de tentures. Que le premier ornement de notre coeur, à nous qui sommes Sion, soit la crainte qui est le commencement de la sagesse ; c'est là le premier degré qui élève vers la sagesse. L'Écriture en parle ainsi : « Heureux l'homme qui est toujours dans la crainte (Prov. XXVIII 14). » Le Psalmiste s'écrie aussi: « Servez le Seigneur dans la crainte, et tressaillez en sa présence avec frayeur (Psal. II, 11) : » Afin que la crainte enlève la sécurité nuisible, et le tressaillement, la tristesse mortelle. Cette crainte produit l'humilité, qui est l'ornement le plus précieux de l'appartement nuptial de Sion, et qui fut le plus agréable au Christ, lorsqu'il entra dans le sein de la Vierge, comme nous l'apprend la bienheureuse Marie lorsqu'elle s'écrie : « parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante, désormais toutes les nations me proclameront bienheureuse (Luc. I, 48).» Oui, je le répète, cette humilité est l'ornement de Sion, c'est-à-dire des pauvres du Christ, dont il a dit lui-même : « Bienheureux ceux qui sont pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux (Matth. V, 3). » Voilà comment la crainte du Seigneur, qui est le premier degré qui élève et le premier ornement de Sion, produit aussi les autres ornements, l'humilité et la pauvreté volontaire. Orne donc, ô Sion, ton appartement nuptial, de la crainte du Seigneur.

10. Le second ornement de l'appartement nuptial de Sion et le second degré qui conduit à la sagesse, c'est la piété, dont l'Écriture nous dit a Ayez pitié de votre âme et vous plairez à Dieu (Eccli. XXX, 24). » Et ailleurs : « Sur qui se reposera mon esprit, sinon sur celui qui est humble et paisible? (Isa. LXVI, 2)? » Elle a compassion de ceux qui l'offensent, elle supporte le fardeau de ses frères, elle préfère perdre quelque bien temporel que ce soit, plutôt que de disputer avec autrui. Cette piété n'est pas autre chose assurément que honorer Dieu et lui plaire au moyen de ce culte. Elle produit en nous la douceur, cet excellent ornement de Sion, qui nous rend enfants de Dieu, selon ce mot du Seigneur : « Heureux ceux qui sont doux, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu : (Matth. V, 4). » Voilà comment la piété, qui est le second ornement de l'appartement nuptial de Sion et le second degré d'ascension, procure, de son propre fonds, un autre ornement, la mansuétude, qui nous fait enfants de Dieu. Orne donc, ô Sion, orne de piété ta chambre nuptiale.

11. Le troisième ornement et le troisième degré, c'est la science qui communique la connaissance à l'homme, afin qu'il n'ait en lui ni plus ni moins de confiance qu'il ne faut. De ces excès, l'un, l'excès de confiance, fait tomber dans le péché ; l'autre, celui qui l’empêche de se connaître, le rend engourdi à l'égard des bonnes œuvres. Le Saint-Esprit, au Cantique des cantiques, invite l'Église à cette science, en disant «Si vous vous ignorez vous-même, ô vous qui êtes belle parmi les enfants, allez sur les pas de vos troupeaux (Cant. I, 7), » c'est-à-dire des hérétiques : et gardez vos chevreaux, c'est-à-dire les convoitises charnelles. Cette science nous donne la confiance de vaincre, au moyen de la vraie foi, toutes les tentations, car le Seigneur a dit dans l'Évangile : « Si vous pouvez croire, tout est possible à celui qui croit (Marc. IX, 22), » avec le secours de la grâce et avec le libre arbitre. Nous apercevons déjà comment la science, qui est le troisième ornement de l'appartement nuptial de Sion et le troisième degré d'ascension, produit en nous une autre ornement, je veux dire le deuil religieux, qui mérite la consolation du Seigneur pour l'avenir. Elle excite en nous la douleur et la tristesse du pèlerinage, en sorte que, au sein des maux que nous souffrons dans cet exil, nous poussons des soupirs de regret vers la patrie loin de laquelle nous voyageons, et nous entendons la parole que nous adresse le Sauveur : « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés (Matth. V, 5). »

12. Le quatrième ornement de Sion, c'est la force, qui convient à ceux qui travaillent pour obtenir les biens véritables. C'est cette vertu qui fortifie l'appartement nuptial, qui l'empêche de s'élever dans la prospérité, et de s'abattre dans la mauvaise fortune : elle confond, en ces termes, la langue qui la gourmande et celle qui la caresse : « Seigneur, délivrez-moi des lèvres iniques et de la langue rusée (Psalm. CXIX, 2). » C'est elle qui, croissant de jour en jour, excite dans Sion la faim et la soif de la justice, et lui fait entendre cette sentence du Sauveur : « Bienheureux ceux qui sont affamés et altérés de le, justice, parce qu'il seront rassasiés (Matth. V, 6). »  Orne donc de force ta chambre nuptiale, ô Sion. Le cinquième ornement est le conseil par lequel l'homme recherche ses infirmités, pèse ce qu'il peut et ce qu'il ne peut point ; et, dans le sentiment qu'il éprouve de son infirmité, considère les autres, a de l'indulgence et de la compassion pour eux, dans la pensée que Dieu aura également compassion de lui; il remet à ses frères leurs offenses, comme il demande au Seigneur de lui pardonner les siennes, et il mérite d'entendre de la bouche de Dieu : « Heureux ceux qui sont miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Ibid). » Pare donc, ô Sion, pare ton appartement nuptial de l'ornement du conseil. Le sixième ornement, c'est l'intelligence qui élève l'esprit de l'homme au dessus des choses basses et intimes ; dans son regard élevé, elle dépasse toutes les réalités corporelles, ne s'arrête jamais dans ce qui est matériel et grossier, mais se porte au delà, et entend le Seigneur lui dire: « N'approche point, car l'homme ne me verra pas sans      mourir (Exod. III, 5 et Ibid, XXXIII, 20). » Ce don de l’intelligence convient à ceux dont il est dit : « Heureux ceux dont le coeur est pur, parce qu'ils verront Dieu (Matth. V, 8). » Orne donc, ô Sion, orne d'intelligence, ton lit nuptial.

13. Le septième ornement de Sion, c'est la sagesse qui convient à ceux qui contemplent du regard de l'intelligence les réalités éternelles, dont la conversation est dans les cieux, qui désirent mourir et se trouver avec Jésus-Christ, et au noie desquels l'Apôtre s'écriait « Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un gain (Philip. I, 2l). » C'est comme s'il disait : Pourvu que je glorifie le Christ, je ne veux vivre que pour ce divin maître, et c'est lui qui est la récompense de ma mort. Et un peu plus loin : « Je suis pressé de deux côtés, voulant mourir et être avec Jésus-Christ, ce qui est bien préférable : et rester dans la chair, chose qui vous est nécessaire (Ibid). » Voilà ce qu'opère la véritable sagesse, elle soumet tous les mouvements rebelles du corps, au point qu'il ne ressent plus aucune lutte dans la chair : il souffre volontiers pour ses frères infirmes l'exil, pour leur annoncer le Christ ; il n'entend pas les insultes, il ne sent point les pertes ; si on lui ôte sa tunique, il abandonne son manteau, à qui le frappe sur une joue, il tend l'autre, et c'est à lui que le Seigneur dira : « Bienheureux ceux qui sont pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu (Matth. V, 9). » Voilà des ornements, ô Sion, parons-nous-en, nous qui sommes Sion, recevons le Christ notre roi que la Vierge a conçu, que la Vierge a enfanté, et qu'elle     a présenté quarante jours après, c'est-à-dire en ce jour, dans le temple du Seigneur.

14. C'était, en effet, écrit dans la loi, toute femme qui mettra au monde un enfant mille, devra, quarante jours après, se purifier et entrer dans le temple avec son fils, en portant avec elle un agneau d'un an et sans tache, pour l'expiation de son péché. Si elle n'a pas d'agneau, elle offrira une paire de tourterelles, ou deux petits de colombes. Toutes ces prescriptions, la bienheureuse Vierge les a accomplies, non par nécessité, mais par humilité. Pendant quarante jours, elle se priva d'entrer dans le temple, bien qu'il n'y eût point pour elle nécessité de se purifier, puisqu'elle avait conçu du Saint Esprit, sans volupté charnelle, sans la moindre altération de sa virginité. Elle offrit une victime, non pour son péché, comme les autres femmes, mais par un motif d'humilité, et elle a montré de plus par là que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, n'était pas venu détruire la loi, mais bien plutôt l'accomplir. Et voilà que le vieillard Siméon, qui avait appris du ciel, en réponse à ses voeux, qu'il ne verrait pas la mort avant de contempler le Christ du Seigneur, et de recevoir celui qu'il attendait, le reçut entre ses bras, c'est-à-dire, étreignit celui qui tient suspendue, à trois de ses doigts, la masse de la terre, celui qui remplit tout, qui renferme toutes choses, il le porta dans ses bras en s'écriant : « Maintenant, Seigneur, vous renvoyez votre serviteur en paix selon votre parole (Luc. II, 2), »  Je désire mourir, et aller attendre dans les enfers, avec les patriarches et les prophètes, celui qui doit établir la paix entre vous et le genre humain. « Parce que mes yeux ont vu votre salut, » votre fils; que j'ai tant souhaité de voir, et au sujet duquel, le Saint-Esprit a daigné répondre Lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël votre peuple. » Au sujet de quoi Isaïe s'écrie : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière (Isa. IX; 2), » parce que, « lorsque la plénitude des nations sera entrée, alors tout Israël sera sauvé (Rom. XI, 25). »

15. Entendez, mes frères, entendez ce qu'offre Marie, ce que reçoit Siméon. C'est le Fils unique de Dieu, consubstantiel et coéternel à Dieu son Père. Verbe dès le principe. Et pour ouïr une vérité qui fait tout notre bien et noire consolation, la Vierge offre celui que Dieu promit à Abraham, en lui disant : « Dans ta race, » c'est-à-dire dans le Christ, r seront bénies toutes les nations (Gen. XXII, 18) ; » celui qu'il promet à David, en ces termes : « Je placerai sur son trône le fruit de ses entrailles (Psalm. CXXXII, 1). » C'est celui-là même que la Vierge présente, la joie des patriarches, le désiré des prophètes, l'attente des Gentils, le salut des Juifs qui l'ont reçu, la réparateur de la ruine des anges. Voilà celui que la Vierge offre à Dieu, ce personnage est infiniment plus grand que ne peut le dire la langue des hommes ou des anges. Et, bien qu'il soit si élevé, quelque grand qu'il se connaisse, la Vierge ne se contente pas de l'offrir seul, elle présente de plus, pour lui, la victime que la loi prescrit, afin de nous donner ainsi un exemple d'humilité, et nous apprendre comment nous devons l'offrir nous aussi. Elle fit l'offrande pour lui de deux tourterelles ou de deux petits de colombes. La colombe, mes frères, est un animal simple, sans fiel, qui ne frappe point du bec, et qui établit son nid dans les trous des rochers; elle nourrit les petits des autres oiseaux, demeure le long des eaux afin de prendre la fuite quand elle y voit l'image du vautour, elle choisit les meilleures graines, n'a pour chant que ses plaintes, vole toujours en compagnie des autres, se défend avec ses ailes et recouvre la vue. Nous aussi, mes frères, quand nous sommes devant l'autel pour y offrir le fils de Dieu, offrons avec lui et pour lui, c une paire de tourterelles, a c'est-à-dire la chasteté du corps et celle de l'âme. Offrons aussi deux petits de colombes, et, pour tout chant, le double gémissement provoqué par le désir de la patrie céleste, et par la vue de notre propre misère. La colombe est sans fiel ; nous aussi soyons sans colère, car la colère nous fait commettre des péchés. Ne donnons point de coups de bec, mais, frappés sur une joue, présentons l'autre. Établissons notre demeure dans les trous des rochers; ayons notre refuge dans les plaies de Jésus-Christ. Nourrissons les enfants des autres, et changeons, par la prédication, les enfants du démon en enfants de Dieu. Demeurons le long des eaux, c'est-à-dire soyons assis le long du fleuve de cette vie mortelle; considérons les péchés qui sont l'ombre du démon, voyons la chute des méchants, et fuyons les serres du diable. Choisissons les meilleures graines, c'est-à-dire les sentences préférables qui se trouvent dans les saintes Ecritures. Volons par bandes, et vivons unis pour le bien dans notre congrégation, sous la conduite de notre supérieur. Défendons-nous contre les ennemis de Dieu avec les ailes de l'ancien et du nouveau Testament, ou bien par les deux préceptes de l'amour de Dieu et du prochain. Recouvrons la vue par de bonnes actions, tendons toujours vers le bienfait de la contemplation.

16. Mes très-chers frères, c'est en cet état que nous devons être lorsque nous consacrons le corps du Christ, lorsque nous le sacrifions ou le mangeons après qu'il a été consacré, lorsque nous vous l'offrons pour le salut de votre corps et de votre âme. C'est en cet état aussi que vous devez vous trouver quand vous recevez de nos mains l'adorable sacrement, sachant que celui qui reçoit indignement le corps de notre Seigneur et boit indignement son sang, mange et boit sa condamnation (I Cor. XI, 29). Mais parce qu'on trouve rarement un homme qui soit animé de toutes ces dispositions, que chacun de nous aime celui en qui il voit le bien qu'il n'a pas en lui-même ; et qu'il ait en lui ce qu'il n'aperçoit nullement en soi; car nous ne devons point croire que les vertus indiquées à l'instant ne soient nécessaires que pour le prêtre, comme s'il consacrait ou sacrifiait seul le corps de Jésus-Christ. Il ne sacrifie pas, il ne consacre pas seul , mais toute l'assemblée des fidèles lui assiste, consacre et sacrifie avec lui. L'ouvrier qui travaille le bois ne construit pas seul la maison, mais un autre porte les verges, un autre les bois, un autre les poutres, etc. Par conséquent, les assistants doivent avoir de leur côté, comme les prêtres, une foi ferme, une prière pure, une . dévotion tendre. Il faut savoir qu'aucun des assistants ne doit se trouver sans la foi. Quant aux autres vertus énumérées plus haut, bien que tous ne les aient point en soi, ils doivent aimer celui qui possède ce qu'ils ne trouvent point en eux, et ils ont en lui ce qu'ils n'aperçoivent point encore dans leur âme: ainsi, de même que saint Pierre a en saint Jean le mérite de la virginité, ainsi saint Jean a dans saint Pierre le mérite du martyre.

17. Il faut savoir aussi que nous devons trois choses à ce corps de Jésus-Christ que Marie a présenté au temple en ce jour, et que Siméon a reçu dans ses bras la dignité, le respect et le fruit. La dignité, en le croyant Fils de Dieu, Dieu de Dieu, tout-puissant, créateur de toutes choses, juge des vivants et des morts. La dignité, en croyant que, aussitôt après notre sortie du corps, nous recevrons de lui, comme de notre juge, le bien ou le mal,selon que nous l'aurons mérité. Car celui-là même que Marie a porté au temple,que Siméon a reçu dans ces bras, celui que nous consacrons dans nos mains, que nous élevons vers le ciel, que nous bénissons, que nous mangeons, que nous vous donnons à manger, cet ami familier sera notre juge. Prenons donc bien garde de ne pas être séparés par le jugement, après la mort, de celui avec qui nous sommes si familiers durant la vie. Disons-lui donc de coeur, quand nous le touchons, disons-lui quand nous le consacrons : Seigneur, après notre trépas, nous viendrons vers vous, nous comparaîtrons devant votre tribunal pour y être jugés. Vous qui daignez être si familier durant cette vie, qui vous laissez toucher, consacrer et manger, ne nous devenez point étranger à la mort, mais épargnez-nous au jour mauvais. Que les démons qui nous poursuivront alors soient confondus, détruisez leur force dans votre puissance; parce que nul autre ne combat pour nous, que vous qui êtes notre Dieu et notre ami familier. Voilà la dignité que nous devons reconnaître en lui.

18. Nous lui devons le respect, je veux dire qu'il faut nous sonder nous-mêmes , et, si nous trouvons notre coeur souillé de mauvaises pensées ou de volontés coupables, écartons-nous et écartons les autres de son contact, comme s'il s'agissait du feu. Car ce divin maître est un feu consumant (Dent. IV, 24) ; celui qui est indigne ne s'en doit point approcher, de crainte d'être consumé intérieurement et livré au sens réprouvé. Qu'il sorte donc du camp, ainsi que Moïse l'a commandé (Deuteron. XXXIII, 10), » celui qui a été souillé par un songe durant la nuit, c'est-à-dire celui qui par sa négligence durant cette vie obscure qui (passe tout entière dans un songe) , est tombé dans les mauvaises pensées. Qu'il sorte du camp, c'est-à-dire, tant qu'il est en cet état, qu'il se juge indigne de rester en la société des fidèles qui communient à ce corps sacré, et qu'il lave ses vêtements par une sainte confession, et qu'après le coucher du soleil, c'est-à-dire après que la chaleur de la tentation sera tombée, il revienne joyeux et communie avec les autres. Tel est le respect que nous devons au corps du Christ, que la Vierge Marie a présenté au temple en ce jour, et que Siméon, transporté de joie, reçut entre ses bras.

19. Nous devons connaître aussi le fruit, c'est-à-dire l'heureux résultat qui se produit en nous, si nous le mangeons dignement. Entendez, mes frères, ces paroles qui ne sont pas de moi, mais bien de l'Apôtre : « Le calice de bénédiction que nous bénissons, n'est-il pas la communication du sang de Jésus-Christ (I Cor. X, 16) ? » Le calice, c'est-à-dire la communication à ce calice, nous fait avoir quelque communion avec Jésus-Christ. «Et le pain que nous rompons n'est-il pas la participation au corps du Seigneur ? » C'est comme le saint apôtre disait : le pain que nous rompons fait de nous un seul corps sous Jésus-Christ notre chef : parce que comme un pain résulte de plusieurs grains, et se trouve converti au corps de Jésus-Christ par la foi et les saintes paroles que Jésus a apprises aux siens, de même plusieurs personnes, participant à ce corps en l'unité de la foi , de l'espérance et de la charité, forment un seul corps avec Jésus-Christ et, après leur mort, iront vers ce divin maître pour régner sans fin avec lui comme avec leur chef, lui que la Vierge conçut, enfanta et présenta au temple en ce jour, et qui avec le Père et le Saint-Esprit vit et règne Dieu, en tous les siècles des siècles. Amen.

 

Haut du document

NOTES DE HORSTIUS ET DE MABILLON. GUERRIC. SERM. V, DE LA PURIF., n. 961. col. 961.

 

Il ne sanctifie pas seul, il ne confesse pas seul. Le prêtre seul est le ministre suffisant et propre de la consécration de l'Eucharistie : c'est de foi, comme il résulte du Canon IV du concile de Nicée, dans lequel les Pères blâment les diacres, qui en certains lieux administrent la communion aux prêtres; ils défendent de le faire désormais et donnent cette raison de leur décret: ni les règles, ni la coutume, disent-ils, n'a appris que ceux qui n'ont pas le pouvoir d’offrir le sacrifice, présentent le corps du Seigneur à ceux qui l’offrent. Le concile de Latran sous Innocent III, rendit la même décision, rapportée dans le Canon Firmiter, extrait de la Trinité. Ce concile, après avoir expliqué la vérité du sacrement, continue en ces termes : Nul ne peut produire ce sacrement, que le prêtre légitimement ordonné, en vertu des clefs de l'Eglise que Jésus-Christ a laissées aux apôtres et à leurs successeurs. Isambert parle à peu près en ces termes, in 3. q. 82, art. 1. Quoiqu'on puisse dire que les assistants, à leur manière offrent aussi, et par le prêtre et avec lui qui est le médiateur et le ministre du peuple. Ainsi On lisait jadis dans le Canon de la messe : et de tous les assistants qui vans offrent ce sacrifice de louanges, auxquelles on a ajouté celle-ci, pour lesquels nous vous offrons ou qui vous offrent, etc.

 

 

Haut du document

 

Précédente Accueil Remonter Suivante