SERMON CXCIV
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CXCIV. POUR LE JOUR DE NOEL. XI. LE PAIN DE VIE.

 

ANALYSE. — En naissant de son Père, Jésus-Christ est l'aliment des Anges, et il se fait l'aliment des hommes en naissant de à Mère. Mais si les hommes s'attachent à vivre de lui sur la terre, ils jouiront de lui comme les Anges dans le ciel et seront pleinement heureux. Pourquoi hésiter?

 

1. Ecoutez, enfants de lumière, adoptés pour faire partie du royaume de Dieu; mes très-chers frères, écoutez; écoutez, justes, et tressaillez dans le Seigneur, ainsi vos coeurs droits seront dignes de chanter ses louanges (1). Ecoutez ce que vous savez, rappelez-vous ce qui vous a été dit, aimez ce que vous croyez et publiez ce que vous.aimez. Puisque nous célébrons le retour anniversaire de ce grand jour, attendez les quelques mots qu'il réclame. Le Christ est né; comme Dieu, de son Père, de sa Mère, en tant qu'homme; de son Père, sans nuire à son immutabilité, de sa Mère, sans altérer sa virginité; de son Père, sans avoir de Mère, de sa Mère, sans avoir de Père ; de son Père en dehors du temps, de sa Mère en dehors de l'homme; de son Père comme principe de vie, de sa Mère comme anéantissant la mort; de son Père comme dirigeant tous les jours, de sa Mère comme consacrant  (170) celui-ci. Quand il a envoyé Jean devant lui, il a voulu qu'il naquît au moment où les jours commencent à diminuer; pour lui, il est né quand les jours commencent à grandir emblème mystérieux de ce que Jean devait dire plus tard : « Il faut qu'il croisse et que je diminue (1) ». C'est qu'en soi, la vie humaine doit décroître , et croître en Jésus-Christ; « en sorte que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes , mais pour Celui qui est mort et qui est ressuscité dans l'intérêt de tous (2) » ; et que chacun de nous dise avec l'Apôtre : « Je vis, mais ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi (3)» ; à lui de croître, à moi de diminuer.

2. Les anges lui adressent des louanges dignes de lui; aussi bien est-il leur aliment éternel, il leur communique une incorruptible vigueur. Mais c'est comme Verbe de Dieu qu'ils vivent de sa vie, participant à son éternité et partageant son bonheur. Ils le louent magnifiquement comme Dieu dans le sein de Dieu, ils glorifient en lui le Dieu qui réside au plus haut des cieux. « Pour nous, qui sommes son peuple et les brebis de ses mains (4) », travaillons, dans la mesure de notre faiblesse, à mériter la paix par notre bonne volonté, après nous être réconciliés avec lui. N'est-ce pas aujourd'hui que les anges eux-mêmes, en célébrant avec transport le Sauveur qui nous est né, ont dit : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes de bonne volonté (5) ? » Si donc les anges le louent avec magnificence, louons-le, nous, avec obéissance. Ils sont ses messagers, nous sommes son troupeau. Il couvre d'un mets divin leur table dans les cieux, il remplit aussi notre étable sur la terre. Ce qui couvre leur table, c'est Celui dont il est écrit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». Ce qui remplit notre étable, c'est Celui dont il est dit : « Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous (6) ». Ainsi, pour permettre à l'homme de manger le pain des anges, le Créateur des anges s'est fait homme. Les anges le louent par leur vie même, et nous par notre foi ; eux, en jouissant, et nous, en demandant; eux, en saisissant, et nous, en cherchant; eux, en entrant, et nous, en frappant.

 

1. Jean, III, 20. — 2. II Cor. V, 15. — 3. Gal. II, 20. — 4. Ps. XCIV, 7. — 5. Luc, II, 14. — 6.  Jean, I, 1, 14.

 

3. Quel est en effet celui d'entre nous qui connaît tous les trésors de sagesse et de science enfermés dans le Christ et cachés sous le voir de sa pauvreté matérielle ? Car « pour nous il s'est fait pauvre quand il était riche, afin de nous enrichir par sa pauvreté (1)»; il s'est montré pauvre, lorsque pour anéantir la mort il s'est revêtu de notre mortalité. Toutefois il n'a point perdu alors ses richesses, il nous les a promises pour plus tard. Qu'elles sont grande les jouissances qu'il cache pour ceux qui le craignent et qu'il montre à ceux qui espèrent en lui (2) ! Car nous ne connaissons que, partiellement et jusqu'à ce qu'arrive ce qui est par fait. Or pour nous rendre capables de goûter ainsi ce qui est parfait, Celui qui comme Dieu est égal au Père et qui comme serviteur est devenu semblable à nous , nous réforme su l'image de Dieu même. Fils unique de Dieu, à venu fils de l'homme, il élève en grand nombre les fils des hommes jusqu'à la dignité de fils de Dieu; par sa nature visible de serviteur, il nourrit ses serviteurs et en fait des enfants capable de voir la nature même de Dieu. « Nous sommes les enfants de Dieu, est-il écrit, et ce que nous serons n'apparaît pas encore : Nous savons que quand Dieu apparaîtra nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est (3) ». Pourquoi en effet ces expressions de trésors de sagesse et de science, de divines richesses, sinon pour dire que Dieu nous suffit? Pourquoi parler encore de grandes jouissances , sinon pour faire entendre qu'il nous satisfait pleinement ? « Montrez-nous donc votre Père , et c'est  assez (4) ». Aussi est-il dit par l'un de nous est-il dit en nous ou pour nous dans u psaume : « Je serai rassasié, lorsque se manifestera votre gloire (5) ». De plus, comme le Père et le Fils font un, voir le Fils, c'est vous aussi le Père (6) ; et « le Seigneur des vertus est » par là même « le Roi de gloire (7) ». En se tournant vers nous, il nous montrera face, et nous serons sauvés, et nous seront rassasiés, et cela nous suffira.

4. Ah ! disons-lui donc du fond du coeur : « J'ai recherché votre présence, je la rechercherai, Seigneur; ne détournez pas de moi votre face (8) ». Et qu'à notre coeur aussi lui-même réponde : « Celui qui m'aime garde mes

 

1. II Cor. VIII, 9. — 2. Ps. XXX, 20. — 3. I Jean , III, 2. — 4. Jean, XIV, 8. — 5. Ps. XVI, 15. — 6. Jean, X, 3 ; XIV, 9. — 7. Ps. XXIII, 10. — 8. Ps. XXVI, 8, 9.

 

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commandements; de plus, celui qui m'aime sera aimé par mon Père; moi aussi je l'aimerai et je me révélerai à lui (1) ». Ceux à qui il parlait ainsi le voyaient bien des yeux du corps, entendaient sa voix, et considéraient l'homme en lui; mais ce qu'il promettait de montrer à ceux qui l'aiment, c'est ce que l'oeil n'a point vu, ce que l'oreille n'a point entendu, ce qui ne s'est point élevé dans le coeur de l'homme (2), c'est lui-même encore.

Jusqu'à ce que s'accomplisse cette promesse, jusqu'à ce que le Sauveur nous montre ce qui nous suffira; en attendant que nous puisions en lui, la vraie source de vie, le rassasiement même; pendant que vivant de la foi nous sommes éloignés de lui; pendant que nous

 

1. Jean, XIV, 21. — 2. I Cor. II, 9.

 

avons faim et soif de la justice, et qu'avec une ardeur ineffable nous aspirons à contempler la beauté de la nature même de Dieu, célébrons avec une humble dévotion le jour où il naît comme esclave. Incapables encore de contempler ce qu'il reçoit du Père qui l'engendre avant l'aurore, chantons ce qu'il reçoit de sa Mère qui l'enfante dans la nuit. Nous ne voyons pas encore le nom qu'il porte dès avant le soleil (1) ; considérons dans le soleil sa tente qu'il y a placée. Nous ne voyons pas encore le Fils unique subsistant dans le sein de son Père; rappelons-nous l'Epoux sortant du lit nuptial (2). Nous ne pouvons nous asseoir encore au festin de notre Père; saluons la crèche de Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

1. Ps. LXXI, 17. — 2. Ps. XVIII, 6.

 

 

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