ANALYSE. Il ne nous reste de ce discours qu'un simple fragment, dont l'idée se trouve dans un des précédents discours (1).
Parce qu'il a souffert pour nous , il a recommandé à notre vénération son corps et son sang dans ce sacrement. D'ailleurs nous sommes nous-mêmes devenus son corps, et par sa miséricorde nous. recevons de lui ce que nous sommes. Rappelez vos souvenirs, car vous ne rayez pas toujours été. Vous avez donc reçu an être nouveau; on vous a apportés sur l'aire sacrée, vous y avez été foulés par les boeufs , en d'autres termes, par ceux qui annoncent l'Evangile ; pendant qu'on prolongeait votre catéchuménat, on vous conservait au grenier; après vous avoir fait inscrire, vous avez commencé en quelque sorte à être moulus sous le poids des jeûnes et des exorcismes ; puis vous
vous êtes approchés de l'eau sainte, vous en avez été pénétrés et vous êtes devenus comme une pâte qu'a fait cuire ensuite la chaleur du Saint-Esprit, et c'est ainsi que vous êtes devenus un pain sacré. Voilà ce que vous avez reçu.
De même que vous voyez l'unité dans ce qui s'est accompli pour vous, ainsi soyez vin, en vous aimant, en conservant une même foi, une même espérance, une indivisible charité. Les hérétiques, en recevant ce mystère, reçoivent ce qui les condamne, puisqu'ils recherchent la division, au lieu que ce pain est un symbole d'unité. Ainsi en est-il du vin ;. malgré la multiplicité des raisins qui ont servi à le former, il est un aussi, il est un avec ses parfums dans le calice, après avoir été foulé (250) sous le pressoir. Vous également, après avoir passé par tant de jeûnes, par tant de travaux, par l'humiliation et le brisement du coeur, vous êtes comme entrés au nom du Christ dans le divin calice ; et vous êtes là, placés sur la table, contenus dans la coupe sainte; Vous y êtes avec nous, puisque nous mangeons et buvons ensemble, puisqu'ensemble nous vivons.
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