SERMON CXCVII
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CXCVII. POUR LE PREMIER JANVIER. I. ORGUEIL ET HUMILITÉ.

 

ANALYSE. — Ce discours n'est pas entier; il est composé de plusieurs fragments qui ne sont pas toujours liés. entre eux et dont le but est de montrer que comme l'orgueil a conduit les païens à tous les désordres oh ils se sont livrés, ainsi l'humilité est le caractère essentiel des vertus chrétiennes.

 

1. « La colère de Dieu éclate effectivement du haut du ciel sur toute l'impiété ». De qui, sinon des Juifs et des Gentils?

On pourrait objecter: Pourquoi, sur l'impiété des Gentils ? Les Gentils ont-ils jamais reçu la loi pour avoir pu la violer? Il est juste que la colère divine éclate sur les Juifs, puisque la loi leur a été donnée et qu'ils ont refusé de l'observer; mais elle n'a pas été donnée aux Gentils. — Regardez, mes frères, et voyez comment l'Apôtre prouve que tous sont coupables et ont besoin tous du salut et de la miséricorde de Dieu. « La colère de Dieu, dit-il donc, éclate du haut du ciel sur toute l'impiété et l'iniquité de ces hommes qui a retiennent la vérité dans l'injustice ». Remarquez-le bien ; il ne dit pas : Ces hommes ne possèdent pas la vérité; mais: « Ils la retiennent dans l'injustice ». Tu pourrais demander encore: Comment leur est-il possible de connaître la vérité, puisqu'ils n'ont pas reçu la Loi? Aussi l'Apôtre continue-t-il: « Car, ce qui est connu de Dieu leur a été manifesté ». Comment encore, sans qu'ils aient reçu la Loi, ce qui est connu de Dieu leur a-t-il été manifesté? Le voici dans la suite du texte : « C'est que ses perfections invisibles; rendues compréhensibles depuis la création du monde par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles, aussi bien que sa puissance éternelle et sa divinité » ; sous-entendu, sont devenues visibles, pour avoir été comprises. Pourquoi en effet considérer l'ouvrage sans remonter à l'ouvrier? Voici la terre et ses produits, voici la mer et les animaux qui la remplissent, voici l'air et les oiseaux qui l'animent, voici le ciel et l'éclat de ses astres, voici tant d'autres merveilles, et tu ne cherches pas quel en est l'auteur ?

Je vois bien ces merveilles, diras-tu, mais je n'en vois pas l'auteur. —Pour les voir il t'a donné les yeux du corps, et l'intelligence pour le voir lui-même. Vois-tu l'âme de l'homme? Les mouvements et la direction imprimée au corps te révèlent l'existence de l'âme que tu ne vois pas: ainsi le gouvernement de tout l'univers et la conduite de l'âme elle-même doivent te faire connaître le Créateur.

Il ne suffit pas toutefois de le connaître. Ces païens le connaissaient; et néanmoins que dit d'eux l'Apôtre? « Que connaissant Dieu ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, ou ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur coeur insensé s'est obscurci ». Pourquoi, sinon à cause de leur orgueil ? Aussi considère ce qui suit: « En disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus fous ». Ils ne devaient point s'attribuer les dons de Dieu, ni se vanter de ce qu'ils tenaient, non pas d'eux-mêmes, mais de lui.

 

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Ils devaient au contraire lui en rendre grâces afin d'êtres guéris par lui et de pouvoir conserver les connaissances qu'il leur avait accordées. En agissant ainsi ils auraient pratiqué l'humilité, ils auraient pu se purifier et s'attacher inséparablement à la beauté suprême qui aurait fait leur bonheur. Mais comme ils étaient orgueilleux, ils furent séduits par cet esprit faux, trompeur et superbe qui leur promit de purifier leurs âmes par je ne sais quelles pratiques d'orgueil, et ils en vinrent ainsi à adorer les démons. Telle est l'origine de tous les usages religieux des païens, représentés comme devant leur communiquer la pureté de l'âme. Aussi remarque comment l'Apôtre enseigne ensuite que c'est pour eux un juste châtiment de leur orgueil, d'avoir été ainsi punis pour n'avoir pas glorifié Dieu comme il doit l'être. « Et ils ont échangé la gloire du Dieu incorruptible contre l'image d'un homme corruptible ». Nous voilà déjà aux idoles, aux idoles des Grecs et des autres peuples qui adorent des images d'hommes.

Mais de tous les genres d'idolâtrie, il n'y en a point de plus accentué ni de plus superstitieux que celui des Egyptiens, car c'est l'Egypte qui a couvert le monde des vains simulacres dont parle ensuite l'Apôtre. Après avoir dit : « Contre l'image d'un homme corruptible », il ajoute en effet : « Des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles ». Dites-moi, mes frères, avez-vous vu dans d'autres temples des statues avec des têtes de chien ou de boeuf, et d'autres représentations d'animaux sans raison ? Ces idoles sont toutes égyptiennes, et l'Apôtre parle des unes comme des autres dans le passage suivant : « Contre l'image représentant un homme corruptible, et des oiseaux, et des quadrupèdes, et des reptiles. Aussi Dieu les a livrés au désir de leurs coeurs, à l'impureté, au point qu'ils déshonorent leurs propres corps en eux-mêmes ». Ces péchés viennent de leur impiété orgueilleuse. Or, en tant qu'ils viennent de l'orgueil, ils sont des châtiments aussi bien que des péchés. Voilà pourquoi ces expressions : « Dieu les a livrés» elles désignent la vengeance de quelque crime, et cette vengeance consiste à laisser commettre ces honteux désordres à ces hommes « qui ont transformé la vérité de Dieu en mensonge ». Qu'est-ce à dire: « Qui ont transformé la vérité de Dieu en mensonge ? » C'est-à-dire qu'ils l'ont « échangée contre l'image représentant un homme corruptible, et des oiseaux, et des quadrupèdes et des reptiles ». Quelqu'un de ces païens aurait pu dire: Moi, je n'adore pas la statue, mais ce qu'elle représente. L'Apôtre dit donc immédiatement; « Ils ont adoré et servi la créature plutôt que le Créateur (1) ». Appliquez ici toute votre attention. Ils adorent la statue même ou l'ouvrage de Dieu. Adorer la statue, c'est transformer la vérité de Dieu en mensonge. En effet, on peut considérer la mer comme étant une vérité, et Neptune comme un mensonge fabriqué par l'homme. Or, c'est changer alors la vérité de Dieu en mensonge, puisque la met est l'ouvrage de Dieu, tandis que la statue de Neptune est de création humaine. C'est aine encore que Dieu ayant fait le soleil, l'homme qui fabrique l'idole du soleil change en mensonge la vérité de Dieu. Afin donc que l’on n'ait pas même le prétexte de dire : Ce n'est pas l'image du soleil, c'est le soleil que j’adore, saint Paul a écrit: «Ils ont servi la créature plutôt que le Créateur »......

2. Ne pourrait-on pas faire cette objection; Sans doute il est né dans l'humilité, mais il a prétendu mettre sa gloire dans l'honneur de ses disciples? Or, il n'a choisi ni des rois, ni des sénateurs, ni des orateurs ; il a préféré des hommes du peuple, des pauvres, des ignorants, des pêcheurs. Le pêcheur Pierre a devancé Cyprien l'orateur ; et si le pêcheur ne s'était montré fidèle d'abord, l'orateur ne serait pas devenu un humble disciple. Que nul donc.ne désespère, si petit qu'il soit ; qu'on s'attache au Christ et on ne sera point déçu dans son espoir.....

3. A quoi prétendait Simon ? N'est-ce pas à la gloire de faire des miracles, à l'élévation que donne l'orgueil ? C'est l'orgueil effectivement qui le porta à croire; qu'on pouvait acheter à prix d'argent le  don de l'Esprit-Saint (2). Ah ! que l'Apôtre était loin de cet orgueil quand avec une humilité si constante, un ferveur spirituelle si brûlante et une prudence si éclairée, il disait : « Ce n'est ni celui qui plante, ni celui qui arrose qui sont quelque chose, mais Dieu, qui donne l'accroissement ». C'est qu'il venait d'écrire ces mots : « J'ai planté, Apollo a arrosé; mais l'accroissement a été donné par Dieu (3) » ; et ces autres : « Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous !

 

1. Rom. I, 18-25. — 2. Act. VIII, 18. — 3. I Cor. III, 7, 6.

 

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« Est-ce au nom de Paul que vous avez reçu le baptême (1) ? » Vois comme il refuse les honneurs dus au Christ, comme il est éloigné de vouloir prendre la place de l'Epoux aux yeux de l'âme infidèle. N'y a-t-il pas du mérite à planter et à arroser ? Cependant « ni celui qui plante, ni celui qui arrose ne sont quelque chose ». Comme il a peur ! Il n'est rien pour le salut de ces âmes qu'il désirait avec tant d'ardeur faire progresser dans les voies du Christ.

4. Il ne voulait pas non plus qu'on espérât en lui, mais seulement dans la vérité dont il était le héraut. Ce qu'il disait valait mieux que lui. « Si nous-mêmes », écrivait-il ; ce n'est pas assez, écoute ce qui suit : « ou un ange vous évangélisait, du haut du ciel, autrement que vous n'avez été évangélisés, qu'il soit anathème (2) !  » Il savait qu'un faux médiateur pouvait se transformer en ange de lumière et prêcher le mensonge. Des hommes superbes cherchent à se faire adorer à la place de Dieu, à se faire attribuer tout ce qu'ils peuvent, à prendre le nom du Christ, à recevoir même, s'ils le pouvaient, plus de gloire que lui: ainsi font le démon et ses anges. Pour les Donatistes, Donat n'est-il pas le Christ? Entendent-ils un païen outrager le Christ ? ils pourront montrer plus de patience que de l'entendre outrager Donat.

5. Cependant le Christ parle dans ses saints. « Voulez-vous éprouver, dit saint Paul, Celui

 

1. I Cor. I, 13. — 2. Gal. I, 8.

 

qui parle en moi, le Christ (1)? » Le même Apôtre disait sans doute aussi : « Ni celui qui plante, ni celui qui arrose ne sont quelque chose, mais Dieu, qui donne l'accroissement ». C'était pour attirer les affections, non pas sur lui, mais sur Dieu en lui. Il ne rend pas moins à plusieurs le témoignage suivant : « Vous m'avez reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ même (2) ». C'est le Christ donc qu'il faut aimer dans ses saints; aussi a-t-il dit : « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger (3) » ; non pas : Vous leur avez donné, mais : « Vous m'avez donné » ; tant est vif l'amour du Chef pour son corps !....

6. Qu'est-ce que Junon ? Junon, disent-ils, est l'air. On voulait tout à l'heure nous faire adorer la mer dans un simulacre de terre ; c'est maintenant pour l'air qu'on réclame nos hommages. Mais ce sont là des éléments dont ce monde est composé, et l'apôtre saint Paul parle ainsi de ce sujet dans une de ses épîtres « Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie, par des raisonnements faux et trompeurs, à propos des éléments du monde (4) ». Ainsi faisait-il allusion à ces esprits qui prétendent expliquer aux sages le sens des idoles. Voilà pourquoi il rapproche de la philosophie, les éléments du monde; il veut qu'on évite, non pas précisément les adorateurs des idoles en général, mais ceux qui paraissent en interpréter plus savamment la signification.

 

1. I Cor. XIII, 3. — 2. Gal. IV, 14. — 3. Matt. XXV, 35. — 4. Colos. II, 8.

 

 

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