SERMON CII
Précédente Accueil Remonter Suivante


rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
SERMON I
SERMON II
SERMON III
SERMON IV
SERMON V
SERMON VI
SERMON VII
SERMON VIII
SERMON IX
SERMON X
SERMON XI
SERMON XII
SERMON XIII
SERMON XIV
SERMON XV
SERMON XVI
SERMON XVII
SERMON XIX
SERMON XVIII
SERMON XX
SERMON XXI
SERMON XXII
SERMON XXIII
SERMON XXIV
SERMON XXV
SERMON XXVI
SERMON XXVII
SERMON XXVIII
SERMON XXIX
SERMON XXX
SERMON XXXI
SERMON XXXII
SERMON XXXIII
SERMON XXXIV
SERMON XXXV
SERMON XXXVI
SERMON XXXVII
SERMON XXXIX
SERMON XL
SERMON XLI
SERMON XLII
SERMON XLIII
SERMON XLIV
SERMON XLV
SERMON XLVI
SERMON XLVII
SERMON XLVIII
SERMON XLIX
SERMON L
SERMON LI
SERMON LII
SERMON LIII
SERMON LIV
SERMON LV
SERMON LVI
SERMON LVII
SERMON LVIII
SERMON LIX
SERMON LX
SERMON LXI
SERMON LXII
SERMON LXIII
SERMON LXIV
SERMON LXV
SERMON LXVI
SERMON LXVII
SERMON LXVIII
SERMON LXIX
SERMON LXX
SERMON LXXI
SERMON LXXII
SERMON LXXIII
SERMON LXXIV
SERMON XXXVIII
SERMON LXXV
SERMON LXXVI
SERMON LXXVII
SERMON LXXVIII
SERMON LXXIX
SERMON LXXX
SERMON LXXXI
SERMON LXXXII
SERMON LXXXIII
SERMON LXXXIV
SERMON LXXXV
SERMON LXXXVI
SERMON LXXXVII
SERMON LXXXVIII
SERMON LXXXIX
SERMON XC
SERMON XCI
SERMON XCII
SERMON XCIII
SERMON XCIV
SERMON XCV
SERMON XCVI
SERMON XCVII
SERMON XCVIII
SERMON XCIX
SERMON C
SERMON CI
SERMON CII
SERMON CIII
SERMON CIV
SERMON CV
SERMON CVI
SERMON CVII
SERMON CVIII
SERMON CIX
SERMON CX
SERMON CXI
SERMON CXII
SERMON CXIII
SERMON CXIV
SERMON CXV
SERMON CXVI
SERMON CXVII
SERMON CXVIII
SERMON CXIX
SERMON CXX
SERMON CXXI
SERMON CXXII
SERMON CXXIII
SERMON CXXIV
SERMON CXXV
SERMON CXXVI
SERMON CXXVII
SERMON CXXVIII
SERMON CXXIX
SERMON CXXX
SERMON CXXXI
SERMON CXXXII
SERMON CXXXIII
SERMON CXXXIV
SERMON CXXXV
SERMON CXXXVI
SERMON CXXXVII
SERMON CXXXVIII
SERMON CXXXIX
SERMON CXL
SERMON CXLI
SERMON CXLII
SERMON CXLIII
SERMON CXLIV
SERMON CXLV
SERMON CXLVI
SERMON CXLVII
SERMON CXLVIII
SERMON CXLIX
SERMON CL

SERMON CII. BIEN VIVRE POUR BIEN MOURIR (1) .

 

ANALYSE. — Bien vivre, pour bien mourir, elle est la proposition de ce petit et admirable discours. Pour savoir en quoi consiste la bonne mort, saint Augustin ne veut pas qu'on s'en rapporte au témoignage des yeux; il veut qu'on consulte la foi. Mais quelle différence la foi nous montre entre les suites de la mort de Lazare et les suites de la mort du mauvais riche ! Ah ! qu'on multiplie avec soin les bonnes oeuvres pour avoir part à l'heureuse mort de Lazare.

 

1. Ce que disait à ses disciples Notre-Seigneur Jésus-.Christ, on récrivait alors et on prenait les moyens de le faire arriver jusqu'à nos oreilles. Ainsi ce sont ses paroles que nous venons d'entendre. Eh! que nous servirait de le voir sans l'entendre? Aujourd'hui encore nous ne perdons rien à  ne pas le voir, puisque nous l'entendons. Il dit donc: «Qui vous méprise, me méprise. » Si ce n'est qu'à ces Apôtres qu'il a dit : « Qui

 

1. Luc, X, 16.

 

vous méprise me méprise, » méprisez-nous; mais si c'est sa parole même qui nous a été adressée, qui nous a appelé et mis à leur place; prenez garde de nous mépriser; l'injure que vous nous feriez pourrait monter jusqu'à lui. Et si vous ne nous craignez point, craignez Celui qui a dit: « Qui vous méprise, me méprise. »

Mais qu'avons-nous à vous dire, nous qui ne craignons vos mépris, que pour avoir à nous réjouir de votre bonne conduite? Que vos bonnes (445) oeuvres nous dédommagent des périls que nous courons; vivez bien, pour ne pas mourir mal.

2. Afin de bien comprendre ces mots: Vivez bien, pour ne pas mourir mal, ne considérez pas ces hommes qui ont pu vivre mal et mourir dans leurs lits; à qui on a fait des funérailles pompeuses, qui ont été mis dans de précieux sarcophages, dans des sépulcres dont la richesse le disputait à la beauté; et si chacun de vous souhaite une telle mort, ne croyez point que j'ai parlé sans motif grave en vous recommandant de bien, vivre pour ne pas mourir mal.

Peut-être pourrait-on m'opposer un homme qui a bien vécu et qui pourtant, selon l'humaine opinion, a fait une mauvaise mort; car il a péri ou d'une chute, ou dans un naufrage, ou sous la dent des bêtes. Un coeur charnel se dit alors Que sert de bien vivre ? Un tel a si bien vécu, et il a fait une telle mort! Ah ! rentrez en vous-mêmes, et si vous avez la foi, vous y trouverez Jésus-Christ, c'est là qu'il vous parlera. Pour moi, je crie, il est vrai ; mais lui, dans son silence, vous instruit bien d'avantage. Si je m'exprime au dehors par un bruit de paroles ; il se fait entendre au dedans en vous inspirant sa crainte. Qu'il imprime donc dans vos coeurs ces mots que je me suis permis de vous adresser : Vivez bien, pour ne pas mourir mal. Car, la foi étant d'ans vos coeurs, Jésus-Christ y est aussi et c'est à lui de vous faire saisir ce que je désire vous faire entendre.

3. Rappelez-vous ce riche et ce pauvre, dont il est parlé dans l’Evangile ; l'un couvert de pourpre et de fin lin, et faisant chaque jour grande chère; l'autre étendu à la porte du riche, souffrant de la faim, cherchant quelques miettes tombées de sa table, couvert d'ulcères et léché seulement par des chiens. Rappelez-vous ces deux hommes. Mais comment vous les rappeler, si le Christ n'est dans vos coeurs ? Dites-moi donc ce que vous lui avez demandé et ce que vous lui avez répondu. Le voici : « Or il arriva que cet indigent mourut et fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi et fut enseveli dans l’enfer. Mais, levant les yeux, lorsqu'il était dans les tourments, il vit Lazare en repos dans le sein d'Abraham ; et s'écriant alors, il dit: Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez Lazare, afin qu'il trempe son doigt dans l'eau et qu'il en fasse, tomber une goutte sur ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. » Cet homme superbe durant sa vie est un mendiant dans les enfers. Ce pauvre, en effet obtenait encore quelque miette; mais lui ne recueille pas une goutte d'eau.

Or dites-moi quel est entre ces deux hommes celui qui est bien mort et quel este celui qui a fait une mauvaise mort ? Ne consultez pas vos yeux, interrogez votre coeur. En consultant vos yeux, ils vous jetteraient dans l'erreur ; tant sont splendides et mondainement fastueux les honneurs qu'on a pu rendre au riche au moment de sa mort! Quelles troupes ne pouvait-il pas avoir de serviteurs et de servantes en deuil ! Quelle armée de clients ! Quelles brillantes funérailles ! Quelle riche sépulture ! On aura sans doute enseveli sous une masse de parfums. En concluerons-nous, mes frères, qu'il a fait une belle ou une triste mort? Au témoignage de l’oeil, sa mort est magnifique; mais si vous consultez votre Maître intérieur, cette mort est affreuse.

4. Or si telle est la mort de ces orgueilleux qui conservent leurs biens sans en rien donner aux pauvres, à quelle mort doivent s’attendre les ravisseurs du bien d'autrui ! N'ai-je donc pas eu raison de dire: Vivez bien pour ne pas mourir mal, pour ne pas mourir comme est mort ce riche ?

Rien ne prouve que la mort est mauvaise, sinon le temps qui suit la mort. En face de cette idée, considérez donc te pauvre Lazare ; croyez-en, non pas vos yeux, car ils vous induiront en erreur, mars votre coeur. Représentez-vous ce pauvre, gisant à terre, couvert d'ulcères, et tes chiens venaient lécher ses plaies. Mais quoi ! vous détournez les yeux, votre coeur se soulève; le dégoût vous suffoque à cette vue ! Ouvrez l’œil du coeur. Ce pauvre est mort et les Anges viennent de l'emporter dans le sein d'Abraham. Aux funérailles du riche, on voyait sa famille en deuil; à celles de Lazare on ne voit pas la joie des Anges: Que répondit enfin Abraham à ce riche ? « Souviens-toi, mon fils, que tu as reçu les biens durant ta vie (1). » Tu ne croyais bien que ce que tu pouvais posséder alors ; tu l'as reçus; mais ton temps est passé, tu as tout perdu et il ne te reste que le, séjour des enfers pour y être tourmenté.

5. N'est-il donc pas à propos, mes frères que nous vous rappelions ces vérités ? Considérer pauvres; soit couchés, soit debout; considérez les pauvres et livrez-vous aux bonnes oeuvres. Vous qui en avez l’habitude, faites-en; faites-en aussi vous qui ne l'avez pas. Que le nombre de ceux qui font le bien croisse avec le nombre des fidèles.

 

1. Luc, XVI,19-25.

 

446

 

Vous ne voyez pas maintenant la grandeur du bien que vous faites. Le paysan, quand il sème, ne voit pas non plus la moisson. Il la confie à la terre et toi, tu ne te confierais pas à Dieu ? Pour nous aussi viendra la récolte. Songe que s'il nous en coûte aujourd'hui d'agir, s'il nous en coûte de faire le bien, notre récompense est assurée, car il est écrit : « Ils s'en allaient et pleuraient en répandant leurs semences; mais ils reviendront avec joie, portant leurs gerbes dans leurs mains (1). »

 

1. Ps. CXXV, 6.

 

 

Haut du document

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante