SERMON LXXXIV
Précédente Accueil Remonter Suivante


rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
SERMON I
SERMON II
SERMON III
SERMON IV
SERMON V
SERMON VI
SERMON VII
SERMON VIII
SERMON IX
SERMON X
SERMON XI
SERMON XII
SERMON XIII
SERMON XIV
SERMON XV
SERMON XVI
SERMON XVII
SERMON XIX
SERMON XVIII
SERMON XX
SERMON XXI
SERMON XXII
SERMON XXIII
SERMON XXIV
SERMON XXV
SERMON XXVI
SERMON XXVII
SERMON XXVIII
SERMON XXIX
SERMON XXX
SERMON XXXI
SERMON XXXII
SERMON XXXIII
SERMON XXXIV
SERMON XXXV
SERMON XXXVI
SERMON XXXVII
SERMON XXXIX
SERMON XL
SERMON XLI
SERMON XLII
SERMON XLIII
SERMON XLIV
SERMON XLV
SERMON XLVI
SERMON XLVII
SERMON XLVIII
SERMON XLIX
SERMON L
SERMON LI
SERMON LII
SERMON LIII
SERMON LIV
SERMON LV
SERMON LVI
SERMON LVII
SERMON LVIII
SERMON LIX
SERMON LX
SERMON LXI
SERMON LXII
SERMON LXIII
SERMON LXIV
SERMON LXV
SERMON LXVI
SERMON LXVII
SERMON LXVIII
SERMON LXIX
SERMON LXX
SERMON LXXI
SERMON LXXII
SERMON LXXIII
SERMON LXXIV
SERMON XXXVIII
SERMON LXXV
SERMON LXXVI
SERMON LXXVII
SERMON LXXVIII
SERMON LXXIX
SERMON LXXX
SERMON LXXXI
SERMON LXXXII
SERMON LXXXIII
SERMON LXXXIV
SERMON LXXXV
SERMON LXXXVI
SERMON LXXXVII
SERMON LXXXVIII
SERMON LXXXIX
SERMON XC
SERMON XCI
SERMON XCII
SERMON XCIII
SERMON XCIV
SERMON XCV
SERMON XCVI
SERMON XCVII
SERMON XCVIII
SERMON XCIX
SERMON C
SERMON CI
SERMON CII
SERMON CIII
SERMON CIV
SERMON CV
SERMON CVI
SERMON CVII
SERMON CVIII
SERMON CIX
SERMON CX
SERMON CXI
SERMON CXII
SERMON CXIII
SERMON CXIV
SERMON CXV
SERMON CXVI
SERMON CXVII
SERMON CXVIII
SERMON CXIX
SERMON CXX
SERMON CXXI
SERMON CXXII
SERMON CXXIII
SERMON CXXIV
SERMON CXXV
SERMON CXXVI
SERMON CXXVII
SERMON CXXVIII
SERMON CXXIX
SERMON CXXX
SERMON CXXXI
SERMON CXXXII
SERMON CXXXIII
SERMON CXXXIV
SERMON CXXXV
SERMON CXXXVI
SERMON CXXXVII
SERMON CXXXVIII
SERMON CXXXIX
SERMON CXL
SERMON CXLI
SERMON CXLII
SERMON CXLIII
SERMON CXLIV
SERMON CXLV
SERMON CXLVI
SERMON CXLVII
SERMON CXLVIII
SERMON CXLIX
SERMON CL

SERMON LXXXIV. LES DEUX VIES (1).

 

ANALYSE. — Des misères et du peu de durée de la vie présente, que néanmoins on aime beaucoup, saint Augustin conclut combien nous devons nous attacher à la vie bienheureuse et éternelle.

 

1. Le Seigneur disait à un jeune homme : « Si tu veux parvenir à la vie, observe les commandements. » Il ne disait pas: Si tu veux parvenir à l'éternelle vie; mais : « Si tu veux parvenir à la vie : » c'est qu'il n'entend par vie que celle qui dure éternellement. Commençons donc par en inspirer l'amour.

Quelle que soit la vie présente, on s'y attache, et malgré ses chagrins et ses misères, on craint, on tremble d'arriver au terme de cette chétive vie. Puisqu'on aime ainsi une vie pleine de tristesses et périssable, ne doit-on pas comprendre, ne doit-on pas considérer combien la vie immortelle est digne de notre amour? Remarquez attentivement, mes frères, combien il faut s'attacher à une vie où jamais l'on ne cesse de vivre. Tu aimes cette vie où tu as tant à travailler, tant à courir, à te hâter, à te fatiguer. Comment nombrer tous les besoins que nous y éprouvons? Il y faut semer, labourer, défricher, voyager sur mer, moudre, cuire, tisser et mourir après tout cela. Combien d'afflictions dans cette misérable            vie que tu aimes! Et tu crois vivre toujours et ne mourir jamais? On voit tomber les temples, la pierre et le marbre, tout scellés qu'ils sont avec le fer et le plomb ; et l'homme s'attend à ne pas mourir?

Apprenez donc, mes frères, à rechercher la vie éternelle où vous n'aurez à endurer aucune de ces misères, où vous régnerez éternellement avec Dieu. « Celui qui veut la vie, dit le prophète, aime à voir des jours heureux (2). » Quand en effet les jours sont malheureux, on désire moins la vie que la mort. Au milieu des afflictions et des

 

1. Matt. XIX, 17. — 2. Ps. XXXIII,13.

 

angoisses, des conflits et des maladies qui les éprouvent, n'entendons-nous pas, ne voyons-nous pas les hommes répéter sans cesse : O Dieu, envoyez-moi la mort, hâtez la fin de mes jours? Quelque temps après on se sent menacé : on court, on ramène les médecins, on leur fait des promesses d'argent et de cadeaux. Me voici, dit alors la mort, c'est moi que tu viens de demander à Dieu; pourquoi me chasser maintenant ? — Ah ? tu es dupe de toi-même et attaché à cette misérable vie.

 

2. C'est du temps que nous parcourons que l'Apôtre a dit : « Rachetez le temps car les jours sont mauvais (1). » Et ils ne seraient pas mauvais, ces jours que nous traversons au milieu de la corruption de notre chair, sous le poids accablant d'un corps qui se dissout, parmi tant de tentations et de difficultés, quand on ne rencontre que de faux, plaisirs, que des joies inquiètes, les tourments de la crainte, des passions qui demandent et des chagrins qui dessèchent ? Ah ! que ces jours sont mauvais! Et personne ne veut en voir la fin ? et l'on prie Dieu avec ardeur pour obtenir une vie longue? Eh ! qu'est-ce qu'une longue vie, sinon un long tourment? Qu'est-ce qu'une longue vie, sinon une longue succession de jours mauvais?

Lorsque les enfants grandissent, ils croient que leurs jours se multiplient, et ils ignorent qu'ils diminuent. Le calcul de ces enfants les égare, puisqu'avec l'âge le nombre des jours s'amoindrit plutôt que d'augmenter. Supposons, par exemple, un homme âgé de quatre-vingts ans: n'est-il pas vrai que chaque moment de sa vie est pris sur

 

1. Ephés. , 10.

 

Ce qu’il lui en reste? Et des insensés se réjouissent à mesure qu'ils célèbrent les retours de leur naissance ou de celle de leurs enfants! Quelle vue de l'avenir ! Quand le vite baisse dans ton outre, tu t'attristes, et tu chantes quand s'écoule le nombre de tes jours ? Oui, nos jours sont mauvais, ils le sont d'autant plus qu'on les aime davantage. Les caresses du monde sont si perfides, que personne ne voudrait voir la fin de cette vie d'afflictions.

Mais la vraie vie, la vie bienheureuse est celle qui nous attend lorsque nous ressusciterons pour régner avec le Christ. Les impies ressusciteront aussi, mais pour aller au feu. Il n'y a donc de vie véritable que la vie bienheureuse. Or, la vie ne saurait être heureuse si elle n'est éternelle en même temps que les jours ou plutôt que le jour y est heureux; Car il n'y a point là plusieurs jours, mais un seul. Si nous disons plusieurs, c'est par suite d'une habitude contractée dans cette vie. Ce jour unique ne connaît ni soir ni matin; il n'est pas suivi d'un lendemain, parce qu'il n'avait pas d'hier. C'est ce jour ou ces jours, c'est cette vie et cette vie véritable qui nous est promise. Récompense, elle suppose le mérite. Ah! si nous aimons cette récompense, ne nous lassons pas de travailler, et durant l'éternité nous règnerons avec le Christ.

 

 

Haut du document

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante