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SERMON LXVIII. LA SAGESSE DU SIÈCLE (1).

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ANALYSE. — Quels sont les prudents et, les sages à qui le Père n'a point révélé les vérités chrétiennes, la divinité de son Fils? Il y en a de deux sortes. Ce sont d'abord ceux qui en s'appliquant à l'étude de la créature ne se sont point élevés jusqu'à la connaissance du Créateur. Ce sont ensuite ceux qui après avoir connu Dieu ne l'ont point glorifié par une humble soumission, mais se sont laissés aller aux vaines fumées de l'orgueil.

 

1. Nous avons entendu le Fils de Dieu s'écrier: « Je vous confesse, moi Père, Seigneur du ciel et de la terre. » Pourquoi le confesse-t-il ? De quoi le loue-t-il ? « Parce que, dit-il, vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents et que vous les avez découvertes aux petits. » Quels sont ces sages et ces prudents ? Quels sont ces petits ? Quelles sont les vérités cachées aux sages et aux prudents, révélées aux petits?

Le Sauveur nomme ici sages et prudents ceux dont Paul a dit : « Où est le sage ? Où est le Scribe? Où est l'investigateur de ce siècle? Dieu

 

1. Matt. XI, 25.

 

n'a-t-il pas convaincu de folie les sages de ce monde (1) ? »  Cherches-tu néanmoins à. savoir encore quels sont ces derniers ? Ce sont peut-être ces esprits qui ont beaucoup parlé de Dieu pour en dire des faussetés, qui enflés de leurs connaissances n'ont pu s'élever jusqu'à la connaissance de Dieu, et ont vu Dieu, dont la nature est incompréhensible, dans l'air, dans l'éther, dans le soleil, ou dans quelqu'autre partie distinguée de l'univers. En contemplation devant la grandeur, la beauté et la force des créatures, ils se sont arrêtés là sans découvrir le Créateur.

 

1. Cor. I, 20.

 

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2. Voici leur condamnation dans ces paroles du livre de la Sagesse : « S'ils ont eu assez de force pour connaître l'univers, comment n'en ont-ils pas trouvé le Maître plus facilement (1) ?» Leur crime est d'avoir consumé leur temps, leurs travaux et leurs raisonnements à sonder et pour ainsi dire à mesurer la créature; ils ont étudié la marche des astres, la distance respective des étoiles, la route des corps célestes, et à l'aide de certains calculs ils sont parvenus à connaître et à prédire les éclipses de soleil et de lune avec une telle précision, qu'elles arrivent à l'époque, au jour, à l'heure, de la manière et selon les dimensions qu'ils ont annoncées d'avance. Il faut pour cela beaucoup de travail et de pénétration; mais en cherchant si loin le Créateur, ils ne l'ont pas trouvé, car il était près d'eux-mêmes; et s'ils l'avaient trouvé, c'est qu'ils l'auraient eu dans leurs coeurs. Si donc ils ont pu découvrir ainsi les rapports des astres, la mesure des temps, savoir et prédire les éclipses, n'est-ce pas à bon droit, n'est-ce pas avec une souveraine justice qu'ils sont accusés de n'avoir pas connu, pour avoir négligé de le chercher, Celui qui a formé et ordonné tous ces êtres?

Pour toi ne t'inquiète pas beaucoup si tu ignores les courbes que décrivent les astres et les relations réciproques des corps célestes et des corps terrestres. Contemple la beauté du monde et loue les desseins du Créateur. Contemple et aime Celui qui t'a fait. Sois surtout fidèle à ce point : Aime Celui qui t'a fait, parce qu'il t'a fait à son image pour l’aimer.

3. Mais s'il est étonnant qu'à ces sages occupés de la créature, qu'à ces sages qui ont cherché le Créateur avec négligence et sans pouvoir le trouver, aient été cachées les vérités dont parlait le Christ quand il disait : « Ces choses ont été cachées aux sages et aux prudents;» il est plus étonnant encore que des sages et des prudents se soient rencontrés qui aient pu connaître Dieu. « La colère de Dieu, est-il écrit, éclate du ciel sur l'impiété et l'injustice de ces hommes qui retiennent la vérité dans l'injustice. » Quelle est cette vérité qu'ils retiennent dans l'injustice ? « C'est que ce qui est connu de Dieu est manifeste en eux. » Manifeste par quel moyen? Le voici : « Dieu le leur a manifesté. » Mais comment le leur a-t-il manifesté, puisqu'il ne leur a pas donné sa toi? Comment? « En effet, ses perfections invisibles, rendues compréhensibles,

 

1. Sag. XIII, 9.

 

depuis la création du monde, par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles. »

Il y eut donc des hommes, qu'il ne faut comparer ni à Moïse, le serviteur de Dieu, ni à ces nombreux prophètes qui contemplaient et saisissaient ces merveilles, avec le secours de l'Esprit-Saint, de cet Esprit qu'ils avaient puisé à longs traits avec leur foi et leur piété, et dont ils s'étaient nourris intérieurement ; il y eut, dis-je, des hommes différents qui purent s'élever par le moyen de la créature à la connaissance du Créateur et dire des œuvres de Dieu : Voilà ce qu'il a fait, ce qu'il gouverne, ce qu'il maintient; et après avoir tout créé il remplit tout de sa présente. Ils ont pu tenir ce langage ; car c'est d'eux que saint Paul rappelle le souvenir dans les Actes des Apôtres. Après avoir dit que nous avons en Dieu la vie, le mouvement et l'existence, comme il parlait à ces Athéniens parmi lesquels avaient vécu ces savants illustres, l'Apôtre ajoute aussitôt : « Ainsi que l'ont dit quelques-uns d'entre vous. » Or ce qu'ils ont dit n'est pas de peu d'importance, c'est que « nous avons en Dieu la vie, le mouvement et l'existence. (1) »

4. D'où vient donc qu'il ne faut pas les comparer aux prophètes, et qu'ils sont justement blâmés et accusés? Ecoute les paroles de l'Apôtre que j'avais commencé de rapporter : « La colère de Dieu éclate du haut du ciel sur toute l'impiété, » sur l'impiété de ceux mêmes qui n'ont pas reçu la loi : « sur toute l'impiété et sur l'injustice de ces hommes qui retiennent la vérité dans l'injustice. » Quelle vérité? « Que ce qui est connu de Dieu est manifeste en eux. » Qui l'a rendu manifeste ? « Car Dieu le leur a manifesté. » Comment? « Ses perfections invisibles, rendues compréhensibles, depuis la création du monde, par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles, aussi bien que son éternelle puissance et sa divinité. » Pourquoi les.a-t-il manifestées? « Afin que» ces hommes « soient inexcusables. » Mais en quoi sont-ils coupables, s'il a voulu les rendre inexcusables? « En ce que connaissant Dieu ils ne l'ont point glorifié comme Dieu. »

5. Que dites-vous : « Ils ne l'ont point glorifié comme Dieu ? — Ils ne lui ont point rendu grâces. » — Glorifier Dieu, c'est donc lui rendre grâces? — Sans aucun doute. Qu'y a-t-il de pire que l'ingratitude envers Dieu dans un être qui est créé à son image et qui le connaît? Oui

 

1. Act. XVII, 28.

 

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sûrement, glorifier Dieu, c'est lui rendre grâces. Les fidèles savent en quel lieu et à quel moment on dit : Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. Or qui rend grâces à Dieu, sinon celui qui élève son coeur vers le Seigneur ? Aussi ces hommes déclarés inexcusables sont réellement coupables, parce que connaissant Dieu ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu ni ne lui ont rendu grâces. Et qu'est-il arrivé ? « Ils se sont évanouis dans leurs pensées. » Pourquoi se sont-ils évanouis, sinon pour avoir été orgueilleux? La fumée aussi s'évanouit en montant, et le feu brille et chauffe d'autant plus qu'il s'alimente plus près de terre. « Il se sont évanouis dans leurs pensées, et leur coeur insensé s'est obscurci. » Quoique plus élevée que le feu, la fumée n'est-elle pas noire?

6. Considère enfin ce qui suit, voici le point capital : « En se disant sages, ils sont devenus fous (1). » Ils se sont arrogé ce qu'ils avaient reçu de Dieu, et Dieu leur a repris ses dons. Il s'est caché à ces orgueilleux, lui qui s'était révélé clairement à eux pendant qu'ils cherchaient le Créateur dans la créature.

Le Sauveur dit avec raison : « Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents; » soit à ceux qui dans leurs investigations multipliées

 

1. Rom. I, 18-22.

 

et leurs actives recherches sont parvenus à connaître la créature mais nullement le Créateur; soit à ceux qui connaissant Dieu ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ne lui ont pas rendu grâces et n'ont pu le voir qu'imparfaitement et sans utilité, à cause de leur orgueil. « Vous avez donc caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez révélées aux petits. » A quels petits? Aux humbles. « Sur qui repose mon Esprit ? Sur l'homme humble et paisible qui redoute mes paroles (1). » Pierre a redouté ces paroles; elles n'ont pas été redoutées par Platon. Conserve donc, pécheur, ce qu'a perdu le grand philosophe. « Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez découvertes aux petits. » Vous les avez cachées aux superbes et révélées aux humbles.

Quelles sont ces choses? Quand le Sauveur parlait ainsi, il n'avait en vue ni le ciel ni la terre ; il ne les montrait pas du doigt en tenant ce langage. Qui ne voit en effet le ciel et la terre ? Les bons les voient comme les méchants; car Dieu fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons (2). Quelles sont donc ces vérités? C'est que « toutes choses m'ont été données par mon Père (3). »

 

1. Isaïe, LXVI, 2. — 2. Matt. V, 45. — 3. Ib. XI, 27.

 

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