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LETTRE V. AU MOINE ADAM.

 

L'an 1123.

 

Saint Bernard l'engage à ne pas suivre l'abbé de Morimond et à ne pas se faire le compagnon de ses courses, ou plutôt de son vagabondage.

 

1. Vos sentiments d'humilité qui me sont bien connus et l'imminence du péril auquel vous vous exposez me font entrer sans autre préambule en matière avec vous, et vous adresser des reproches sans aucun ménagement. Insensé ! qui donc vous a fasciné au point de vous faire sitôt renoncer aux salutaires résolutions dont nous étions l'un et l'autre également tombés d'accord, en présence de Dieu ? Imprudent! songez donc dans quelles voies vous vous engagez, et rentrez de nouveau dans celles du Seigneur.

Avez-vous oublié que vous avez consacré les commencements de votre conversion à Marmoutiers (a), que vous vous êtes mis ensuite sous mon humble direction au couvent de Foigny, et qu'enfin vous avez fait profession définitive à Morimond? C'est là que d'un commun accord avec moi vous avez décidément renoncé à ces courses ou plutôt à ce vagabondage dont Arnold vous avait suggéré la pensée; vous compreniez bien qu'il ne vous était pas permis ,de le suivre s'il ne le lui était pas, à lui, de partir. Or, comment pouvez-vous prétendre qu'il était en règle en quittant Morimond? N'a-t-il pas laissé un lamentable et scandaleux exemple à ceux dont le salut lui était confié, et n'a-t-il pas quitté sou poste sans attendre que celui qui l'y avait placé eût consenti à son départ ?

2. Mais, direz-vous, à quoi bon rappeler tous ces détails? A vous montrer votre inconstance, à vous faire sentir vos contradictions, à vous forcer de les reconnaître et de rougir de vos erreurs, à vous rappeler enfin ce mot de l'Apôtre : « Il ne faut pas vous fier à tout esprit (I Joan., IV, 1), » et cette parole de Salomon: « Ayez beaucoup d'amis, mais choisissez entre mille celui qui doit vous donner des conseils (Eccli., VI, 6). » L'exemple du précurseur de Jésus-Christ vous apprend non-seulement

 

a Pour le monastère de Marmoutiers, près de Tours, voir la lettre trois cent quatre-vingt-dix-septième, et pour celui de Foigny, diocèse de Laon, consulter la soixante et onzième lettre.

 

à ne pas porter de vêtements moelleux et délicats, mais encore à ne pas plier à tout souffle de doctrine, comme un roseau battu des vents (Matth., XI, 7) : l'Evangile vous recommande de ne pas fonder votre maison sur un sable mouvant (Matth., VII, 26), et vous apprend, ainsi qu'aux disciples, à ne jamais séparer la prudence du serpent de la simplicité de la colombe (Matth., X, 16). de voudrais que ces leçons, et beaucoup d'autres encore puisées dans les saintes lettres, vous fissent comprendre tout le mal que vous a fait ce séducteur aux paroles plus douces que le miel; il n'a pu vous arrêter au début, dans la voie du bien, il s'est vengé en vous ôtant la persévérance, et sa méchanceté triomphe de vous ravir la seule vertu qui soit assurée de la couronne. de vous en supplie par les entrailles de la miséricorde du Christ, ne quittez point votre couvent, ou du moins ne l'abandonnez pas avant de m'avoir assigné un rendez-vous où nous puissions conférer ensemble de vos projets, et considérer s'il est possible de trouver quelque remède aux maux que votre départ nous a déjà causés et dont il nous menace encore. Adieu.

 

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