LET. XX-XXI
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LETTRE XX. AU CHANCELIER HAIMERIC SUR LE MÊME SUJET.

 

LETTRE XXI. A MATTHIEU, LÉGAT DU SAINT SIÈGE (a).

NOTES DE HORSTIUS ET DE MABILLON

 

 

Vers l'an 1127

 

Au très-illustre seigneur Haimeric, chancelier de la sainte Eglise romaine, le frère Bernard de Clairvaux , salut et prières.

 

Puisque j'ai commencé, souffrez que je vous parle jusqu'à me rendre, importun, mais je ne vous solliciterai que pour la charité, pour la vérité et pour la justice. Quoique je sois trop peu de chose pour avoir à Rome des affaires qui me concernent personnellement, je ne puis pourtant pas regarder les affaires de Dieu comme m'étant étrangères; c'est pourquoi si je jouis auprès de vous de toute la faveur que plusieurs m'accordent, je vous prie de m'en donner la preuve en cette circonstance, dans la personne des envoyés de monseigneur l'archevêque de Reims : car je suis sûr qu'ils ne soutiennent et ne réclament rien que de juste.

 

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LETTRE XXI. A MATTHIEU, LÉGAT DU SAINT SIÈGE (a).

 

Saint Bernard s'excuse avec esprit de n'avoir pas voulu se mêler des affaires pour lesquelles il l'avait appelé.

 

1 . Mon coeur ne demandait certainement pas mieux que d'obéir, mais mon corps n'était pas aussi bien disposé; consumé par les ardeurs d'une fièvre violente et épuisé par des sueurs abondantes, il était trop faible pour céder à l'esprit qui le portait à agir. Je ne demandais donc pas mieux que de vous obéir, mais mon bon vouloir, dans son ardeur, est venu se heurter contre l'obstacle dont je viens de vous parler. En fut-il véritablement ainsi? Que mes amis le disent, eux qui, sans agréer aucune de mes excuses, se servent des liens de l'obéissance que j'ai vouée à mes supérieurs pour m'arracher tous les jours de mon cloître et m'entraîner dans les villes : je les prie de vouloir bien remarquer aussi que mon excuse n'est ;pas un prétexte de mon invention, mais quelque chose de bien vrai qui ne m'a fait que trop souffrir, et qu'ainsi ils apprennent qu'il n'y a pas de projets contre les projets de Dieu. Si je leur avais répondu: « J'ai ôté mes habits, comment pourrai-je me résoudre à les reprendre? je me suis lavé les pieds, irai-je de nouveau les salir (Cant., V, 3)? » ma réponse les aurait fâchés. Qu'ils se fâchent maintenant contre les desseins de Dieu s'ils ne veulent s'y soumettre, car c'est lui qui m'a mis hors d'état de sortir quand même je le voudrais.

2. C'était, disent-ils, un cas des plus graves et la nécessité se trouvait des plus pressantes. Il fallait alors recourir à quelqu'un qui fût à la hauteur des choses importantes qu'il s'agissait de traiter. Si on m'estime tel, je dirai, moi, que non-seulement je pense, mais que je sais fort bien que je ne le suis pas. Après tout, les choses que vous avez tant à coeur de confier aux soins de votre ami, au risque de troubler sa chère solitude, sont faciles ou ne le sont pas : si elles le sont, on peut donc les mener à bonne fin sans moi; si elles ne le sont pas, il m'est impossible de les terminer, à moins que vous ne m'estimiez au point de me croire capable de ce qui n'est pas possible aux autres, et fait pour les choses importantes et difficiles.

Mais s'il en est ainsi, Seigneur mon Dieu, comment se fait-il que vos desseins se trouvent entravés par moi? pourquoi avez-vous mis sous le boisseau la lumière qui, placée sur le chandelier, aurait pu éclairer? Ou pour parler sans figures, pourquoi m'avez-vous fait moine et m'avez-vous caché dans votre sanctuaire pendant ces jours de trouble et de désordres, si j'étais indispensable au monde, et nécessaire aux évêques eux-mêmes, qui ne peuvent remplir leur mission sans moi? Mais voilà encore un service de mes amis, ils sont cause que je semble parler avec humeur à un homme dont la pensée seule me rassérène l'âme et me fait du bien. Néanmoins sachez donc, mon père, car c'est à vous que je m'adresse, sachez que bien loin d'éprouver de l'humeur contre vous, je me sens tout disposé à me soumettre à vos ordres; mais soyez assez bon pour m'épargner toutes les fois que vous jugerez; à propos de le faire,

 

a Matthieu fut d'abord chanoine de Reims, puis religieux de l'ordre de Cluny du couvent de Saint-Martin-des-Champs, enfin cardinal et évêque d'Albano; ce fut un homme d'une rare vertu, selon Pierre le Vénérable, cette lettre lui fut adressée en 1128, au moment où le concile de Troyes allait s'assembler .

 

NOTES DE HORSTIUS ET DE MABILLON

 

LETTRE XXI.

 

15. Au légat Matthieu. Il était d'une famille très-distinguée du Rémois, et devint chanoine de Reims; mais il ne tarda pas à renoncer à tout pour entrer dans l'ordre de Cluny ; il fit profession au monastère de Saint-Martin-des-Champs, à Paris; il devint évêque d'Albano et fut fait cardinal par le pape Honorius II, en 1125. Envoyé en France en qualité de légat du saint Siège, il présida, en 1137, le concile qu'il avait convoqué à Troyes, et auquel saint Bernard se rendit, mais à contre-coeur. Voici en quels termes Jean Michel parle de la célébration de ce concile dont il fut le secrétaire : « Le jour de la fête de saint Hilaire, l'an 1128 de Notre-Seigneur, réunis à Troyes, sous la conduite de Dieu.... etc. » Pierre le Vénérable s'étend beaucoup sur la vie et les vertus de Matthieu dans le livre III des Miracles, chap. III et suivants. (Note de Mabillon.)

 

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