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QUATORZIÈME TRAITÉ.DEPUIS CET ENDROIT DE LÉVANGILE : « CETTE MÊME JOIE EST DONC REMPLIE », JUSQUA « CELUI QUI NE CROIT POINT AU FILS, NE VERRA POINT LA VIE; MAIS LA COLÈRE DE DIEU DEMEURE SUR LUI ». (Chap. III, 29-36.)LE CHRIST, SOURCE DE TOUTE VÉRITÉ.
Saint Jean affirme quil surabonde de joie, car il est uni au Sauveur par la foi et la charité; et, continuant à professer lhumilité la plus profonde, il avoue que le Christ doit être de plus en plus connu et glorifié, parce quil est la source de toute lumière et de toute grâce, tandis que lui-même doit déchoir, chaque jour davantage dans lopinion des hommes, parce quil nest rien et ne sait rien que par lentremise du Verbe. En effet, le Verbe divin est seul pour avoir vu et entendu le Père, pour avoir pu nous en parler. Les hommes, prédestinés à la damnation, ne reçoivent point son témoignage; mais ses futurs élus savent quil est la vérité même, puisque Dieu le Père lui a révélé tous les mystères de son essence infinie, et quil la envoyé pour nous en instruire. Nul autre moyen de posséder la vie, que de croire à sa parole.
1. Cette leçon du saint Evangile nous apprend lexcellence de la divinité de Notre- Seigneur Jésus-Christ et lhumilité de lhomme qui a mérité dêtre appelé lami de lEpoux. Elle nous aide ainsi à distinguer la différence qui se trouve entre un homme et un homme-Dieu. Homme-Dieu, tel est, en effet, Jésus-Christ Notre-Seigneur. Dieu avant tous les temps et homme dans le nôtre; Dieu engendré par son Père, homme né de la Vierge; mais un seul et même Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ Fils de Dieu, Dieu et homme. Pour [425] Jean, privilégié de sa grâce, il a été envoyé devant Notre-Seigneur, il a été éclairé par celui qui est la lumière. Car il a été dit de Jean: « Il nétait pas la lumière ; mais il s devait rendre témoignage à la lumière ». En un sens on peut sans doute lappeler lumière et on lui donne ce nom avec justice; mais il était une lumière demprunt qui en reflétait une autre. Autre, en effet, est la lumière qui éclaire par elle-même et la lumière qui reçoit dailleurs son éclat; ainsi nos yeux sont appelés lumière, et cependant ouvrez-les dans les ténèbres, ils ne verront rien. Au lieu que la lumière qui éclaire, cest par sa nature quelle est lumière, elle séclaire elle-même, sans quune, autre vienne lui communiquer ses rayons, elle luit sans le secours daucune autre, et tous les autres êtres en ont besoin pour ne point rester dans les ténèbres. 2. Cette lumière, Jean la reconnue publiquement, vous le savez pour lavoir entendu. Jésus réunissait autour de lui un grand nombre de disciples ; on vint dire à Jean comme pour laigrir, et lui inspirer de la jalousie: Voilà quil fait plus de disciples que toi. Mais Jean confessa ce quil était, et il mérita de lui appartenir en ne se faisant point audacieusement passer pour ce quétait le Sauveur. Voici donc ce que dit Jean: « Lhomme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel ». Conséquemment, cest le Christ qui donne, et lhomme qui reçoit. « Pour vous, vous me rendez vous-mêmes témoignage que jai dit : Je ne suis pas le Christ, seulement jai été envoyé devant lui. Celui qui a lépouse est lépoux; mais pour lami de lépoux qui se tient auprès de lui et lécoute, il est ravi de joie à cause de la voix de lépoux (2) ». Ainsi Jean na pas pris en lui-même le sujet de sa joie. Car celui qui veut trouver en lui-même le sujet de sa joie, tombera dans la tristesse. Mais celui qui ne veut se réjouir que de Dieu sera toujours dans la joie, parce que Dieu est éternel. Ainsi faisait Jean. « Lami de lépoux », dit-il, « se réjouit de la voix de lépoux », et non de la sienne propre, « et il se tient debout et lécoute ». Sil tombe, il ne lentend pas selon ce qui a été dit de celui qui est tombé, comme il a été dit du diable: « Il ne sest pas tenu dans la vérité (3) ». Ces paroles sappliquent
1. Jean, I, 8. 2. Id. III, 26-29. 3. Id. VIII, 44.
au diable. Lami de lEpoux doit donc se tenir debout et lécouter. Quest-ce que se tenir debout? Demeurer dans la grâce après lavoir reçue. Et il écoute la voix de lEpoux qui doit le réjouir. Ainsi en était-il de Jean. Il savait doù venait sa joie, et il ne sarrogeait point les qualités quil navait pas. Il savait quil recevait la lumière, mais quil ne donnait point. Pour Jésus, « il était la lumière véritable qui », au dire de lEvangéliste, « éclaire tout homme venant en ce monde (1)». Tout homme; par conséquent Jean comme les autres, puisquil était du nombre des hommes. A la vérité, parmi les enfants de la femme nul na paru plus grand que Jean (2); cependant il est du nombre de ceux qui sont nés de la femme. Peut-on le comparer avec celui qui est né parce quil la voulu et dont lenfantement a été tout nouveau, parce que toute singulière a été sa naissance? En effet, les deux naissances de Notre-Seigneur, sa naissance divine et sa naissance humaine, se sont accomplies en dehors de lordre accoutumé. Comme Dieu il na pas de mère, comme homme il na pas de père. Jean était donc un homme comme les autres, mais un homme tellement privilégié de la grâce, que, parmi les enfants nés de la femme, il nen a paru aucun daussi grand que lui. Néanmoins il a rendu à Notre-Seigneur Jésus-Christ un témoignage si éclatant quil na pas craint de lappeler lépoux et de sen dire lami, et de déclarer quil était indigne de dénouer les cordons de ses souliers. Votre charité nous a maintes fois entendu parler sur ce sujet. Voyons donc ce qui suit: le sens men paraît assez difficile à saisir ; mais comme Jean lui-même a dit « que lhomme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel », tout ce que nous ne comprendrons pas, noue le demanderons à celui qui, du haut du ciel. nous départit tous ses dons. Nous ne sommes que des hommes, et nous ne pouvons rien recevoir à moins quil ne nous soit donné par celui qui nest pas un homme. 3. Voici donc ce qui suit: Jean. continue en ces termes: « Ma joie est accomplie ». Quelle est sa joie? Celle que lui cause la voix de lEpoux. Elle est accomplie en moi, ce quil me faut de grâce est arrivé à son comble; je ne prétends à rien de plus, dans la crainte de perdre ce que jai reçu. Quelle est donc
1. Jean, I, 9. 2. Mattli. XI, 11.
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cette joie? « Il est ravi de joie à cause de la voix de lEpoux ». Que lhomme comprenne quil ne doit pas trouver le sujet de sa joie dans sa propre sagesse, mais dans celle quil a reçue de Dieu. Quil nen demande pas davantage, et il ne perdra pas ce quil a trouvé. Plusieurs, en effet, sont devenus insensés parce quils se sont donnés comme sages. Ce sont eux que lApôtre reprend en ces termes: « Ce que lon peut connaître de Dieu leur est connu; car Dieu le leur a manifesté » . Mais Parce que plusieurs dentre eux se sont montrés ingrats et impies, écoutez ce que dit Paul : « Car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, aussi bien que son éternelle puissance et sa divinité, sont devenues visibles, depuis la création du monde, dans tout ce qui a été fait, en sorte quils sont inexcusables». Pourquoi sont-ils inexcusables? « Parce que connaissant Dieu, ils ne lont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces; mais ils se sont évanouis dans leurs pensées, et leur cur insensé fut rempli de ténèbres; ces hommes qui se disaient sages sont devenus fous (1) ». En effet, sils avaient connu Dieu, ils auraient en même temps reconnu que toute leur sagesse ne venait que de lui. Ils ne se seraient donc pas attribué ce quils navaient pas deux-mêmes, mais ils lauraient attribué à celui de qui ils lavaient reçu. Cest pour ne lui en avoir pas rendu grâces quils sont devenus insensés. Ce que Dieu leur avait donné gratuitement, il le leur a ôté puisquils se sont montrés ingrats. Jean na pas voulu se conduire ainsi, il a voulu être reconnaissant; aussi a-t-il déclaré hautement que ce quil avait il le tenait de Dieu, et que toute sa joie venait de ce quil entendait la voix de lépoux: « Ma joie est accomplie ». 4. « Quant à lui, il faut quil grandisse et moi que je diminue ». Quest-ce à dire? Il faut quil sélève et moi que je mhumilie. Comment Jésus peut-il grandir? Comment Dieu peut-il croître? Ce qui est parfait nest pas susceptible daccroissement. Aussi Dieu ne saurait-il ni croître ni diminuer. Car sil grandissait, il ne serait point parfait; sil pouvait diminuer, il ne serait pas Dieu. Puisque Jésus est Dieu, comment peut-il croître? Sil est question de son âge, comme Jésus-Christ a daigné se faire homme, il a été enfant;
1. Rom. I, 19-22.
bien quil soit le Verbe de Dieu, il a été couché dans une crèche; bien quil soit le Créateur de sa mère, il lui a cependant demandé le lait de son enfance: parce quavec lâge Jésus-Christ a grandi dans son corps, cest peut-être le motif pour lequel Jean a dit : « Il faut quil croisse, et moi que je diminue ». Mais même sous ce rapport, que signifie cette parole? Au point de vue de leurs corps, Jean et Jésus étaient du même âge, il ny avait entre eux que six mois de différence (1) ; ils avaient grandi dans la même proportion, et sil avait plu à Notre-Seigneur de demeurer plus longtemps sur la terre avant de mourir et de faire partager à Jean sa longévité, ils auraient vieilli ensemble, comme ils auraient grandi. Pourquoi donc dire: « Il faut quil croisse et que je diminue ? » Dabord Notre-Seigneur avait déjà trente ans (2). A cet âge est-on encore assez jeune pour grandir? Lâge de trente ans nest-il pas le moment où les hommes arrivent à leur retour et commencent à décliner vers un âge où lon devient plus lourd et où lon touche à la vieillesse? Dailleurs, si Jean avait voulu faire allusion à leur enfance mutuelle, il naurait pas dit : « Il faut quil grandisse et que je diminue »; mais: il faut que nous grandissions lun et lautre. Mais lun avait trente ans, lautre aussi, les six mois qui les séparaient ne constituaient pas une différence sensible entre eux: on connaît cette différence parce quon la lit; mais les yeux naident aucunement à la découvrir. 5. Que veulent donc dire ces paroles: « Il faut quil grandisse, et moi que je diminue ? » Grand mystère ! Que votre charité sapplique à le comprendre. Avant la venue du Seigneur Jésus, les hommes se glorifiaient en eux-mêmes; il sest fait homme pour diminuer la gloire de lhomme et augmenter celle de Dieu. En effet, il est venu sans péché, et il a trouvé tous les hommes plongés dans le péché. Puisquil est venu pour remettre les iniquités des hommes, que Dieu leur en accorde le pardon et quils les confessent. Pour lhomme, avouer ses fautes cest shumilier. Pour Dieu, pardonner cest grandir. Si donc Jésus-Christ est venu pour remettre les péchés de lhomme, que lhomme reconnaisse sa bassesse, et que Dieu lui octroie sa miséricorde. « Il faut quil grandisse et moi que je
1. Luc, I, 36. 2. Id. III, 23.
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diminue », cest-à-dire: cest à lui de donner et à moi de recevoir, à lui la gloire, et à moi lhumiliation de laveu. Que lhomme reconnaisse où est sa place, quil avoue à Dieu sa faute, quil écoute lApôtre. Il dit à lhomme orgueilleux et superbe, à lhomme qui veut sélever plus haut quil ne lui appartient: « Quas-tu, que tu ne laies reçu ? Si tu las reçu, pourquoi ten glorifier comme si tu ne lavais pas reçu (1) ? » Que lhomme qui voulait dire sien ce qui nest pas à lui, comprenne quil la reçu, et que par là il diminue; car il est avantageux pour lui que Dieu soit glorifié en lui. Quil diminue en lui-même pour grandir en Dieu. Ces témoignages et cette vérité, Jésus-Christ et Jean en ont tracé le caractère par la nature même de leur mort. Jean a été diminué de la tête, Jésus a exalté sur la croix, et tous deux ont ainsi indiqué le sens de cette parole : « Il faut quil grandisse et que je diminue ». De plus, quand Jésus-Christ est né, les jours commençaient à croître, et la naissance de Jean a coïncidé avec la diminution des jours : et leur naissance et leur mort, par conséquent, ont rendu témoignage à ces paroles de Jean : « Il faut quil grandisse et que je diminue ». Que la gloire de Dieu grandisse donc en nous, que la nôtre diminue, afin quà son tour celle-ci trouve en Dieu sa grandeur. Car lApôtre et lEcriture sainte saccordent pour nous dire : « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (2) ». Veux-tu te glorifier en toi-même? Sans doute tu veux grandir, mais tu grandis mal, et pour ton malheur. Celui qui grandit mal diminue à juste titre. Que lon voie donc croître en toi le Dieu qui est toujours parfait, quon le voie croître en toi. Mieux tu comprends Dieu, mieux tu en saisis les perfections, plus il semble grandir en toi; mais en lui-même, comme il est toujours parfait, il ne saurait grandir. Hier, tu avais quelque intelligence de Dieu, aujourdhui cette intelligence est plus grande, demain elle sera plus grande encore; cest la lumière de Dieu qui grandit en toi, et, en une certaine manière, cest Dieu lui-même, quoique toute sa perfection lui demeure toujours. Ainsi, quand un homme depuis longtemps aveugle vient à guérir, il commence à voir quelque peu la lumière; le lendemain il en voit davantage; le troisième jour encore plus; il semble que la lumière 1. I Cor. IV, V. 2. I Cor. I, 31; Jérém. IX, 23, 24.
grandisse pour lui. Cependant elle demeure toujours ce quelle est, quon laperçoive ou quon ne laperçoive pas. Un phénomène pareil a lieu dans lhomme intérieur. Il grandit en Dieu et Dieu paraît grandir en lui, à la condition pourtant quil diminue, et que de sa propre gloire, il se relève dans la gloire de Dieu. 6. Déjà donc séclaircit et se manifeste dans le sens caché des paroles que nous venons dentendre: « Celui qui est venu den haut est au-dessus de tous ». Vois ce que Jean dit de Jésus-Christ. De lui-même, que dit-il? « Celui qui est sorti de la terre est de la terre et parle de la terre. Celui qui vient den haut est au-dessus de tous ». Voilà Jésus-Christ. « Celui qui vient de la terre est de la terre et parle de la terre ». Voilà Jean. Jean vient de la terre et parle de la terre; est-ce là tout? Ce témoignage quil rend de Jésus-Christ vient-il tout entier de la terre? La voix de Dieu ne se fait-elle pas entendre à Jean, lorsquil rend témoignage du Christ? En quel sens parle-t-il donc de la terre? En ce sens quil parle de lhumanité du Sauveur. Comme hommes, nous sommes de la terre et nous parlons de la terre; sil nous arrive de parler de choses divines, cest que Dieu nous éclaire. Sans cette lumière, nous serions terre et nous parlerions de la terre. Autre est donc la grâce de Dieu, autre la nature de lhomme; cherche ce quest lhomme, considère-le dans sa nature. Il naît, il grandit, il apprend ce qui se passe dordinaire parmi les hommes. Quapprend-il, sinon à avoir de la terre des idées terrestres? Ses paroles, ses connaissances, ses appréciations sont tout humaines. Il est chair, et ses idées et sa science tiennent de la chair. Voilà lhomme. Vienne la grâce de Dieu, quelle dissipe ses ténèbres, comme dit le Prophète: « Seigneur, vous ferez luire ma lampe; mon Dieu, vous éclairerez mes ténèbres (1). Quelle élève lâme humaine, pour lapprocher de ses rayons; et alors lhomme commence à dire avec lApôtre : « Ce nest pas moi, mais la grâce de Dieu avec moi (2) »; et encore : « Je vis, ou plutôt ce nest pas moi qui vis, mais cest Jésus-Christ qui vit en moi ou, en dautres termes : « Il faut quil grandisse et moi que je diminue ». Ainsi Jean, en tant que Jean, est terre et parle de terre;
1. Ps. XVII, 29. 2. I Cor XV, 10. 3. Galat. II, 20.
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et sil lui arrive de dire des choses divines, le mérite en est à Celui qui donne la lumière, et non celui qui la reçoit. 7. « Celui qui vient den haut est au-dessus de tous, et ce quil a vu et entendu il en rend témoignage, et ce témoignage, personne ne le reçoit. Celui qui est venu du ciel, et qui est au-dessus de tous », cest Notre Seigneur Jésus-Christ, dont il a été dit plus haut : « Personne ne monte au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de lHomme qui est au ciel (1)». Il est au-dessus de tous, « et ce quil a vu et entendu, il le dit ». Car le Fils de Dieu a un Père; il a un Père et il lécoute. Quest-ce que le Fils de Dieu entend dire à son Père? Quest-ce qui pourra texpliquer? Quand mon coeur, quand ma langue pourront-ils suffire, mon coeur à comprendre, ma langue à exprimer ce que le Fils de Dieu a entendu dire à son Père? Peut-être le Fils a-t-il entendu la parole du Père? Bien plus, le Fils est la parole même du Père. Vous voyez combien seraient inutiles tous les efforts de lhomme pour comprendre un pareil mystère : vous voyez la caducité de nos appréciations et la pâleur des lumières dune âme enveloppée de ténèbres. Jentends 1Ecriture maffirmer que le Fils dit ce quil a entendu dire à son Père; dans un autre endroit elle massure que ce même Fils est la parole du Père : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». Ce que nous disons passe et senvole ; à peine ta parole a-t-elle résonné hors de ta bouche, quelle nest plus : un peu de bruit, puis, le silence. Peux-tu poursuivre le bruit quelle a fait pour larrêter et le rendre immobile ? Néanmoins la pensée reste telle et, tout en persévérant, elle enfante une multitude de paroles passagères. Que disons-nous , mes frères? Quand Dieu a parlé, a-t-il employé une voix, des sous, des syllabes ? Sil la fait, quelle langue a-t-il parle ? La langue grecque, la langue hébraïque, la langue latine? Car il est indispensable de parler la langue des différentes nations au milieu desquelles on se trouve. Mais ici personne ne peut dire que Dieu ait parlé telle ou telle langue. Examine ce qui se passe en ton coeur. Quand tu conçois une parole que tu veux proférer: (je dirai de mon mieux ce que nous pouvons remarquer en nous, sans vouloir prétendre que
1. Jean, III, 13.
nous devions le comprendre;) quand donc tu conçois une parole que tu voeux proférer, tu as lintention de dire quelque chose, et ce quelque chose, ainsi conçu en ton esprit, est déjà une parole. Cette parole ne sest pas encore fait entendre au dehors; mais elle est déjà née en toi, et elle y demeure jusquau moment où elle en sortira. Mais avant de la laisser sortir, tu fais attention à celui à qui tu dois ladresser, à qui tu parleras. Si cest un latin, tu cherches un mot latin ; si cest un grec, tu ne choisis que dès expressions grecques ; si cest un carthaginois, tu vois si tu connais les termes de sa langue ; enfin, selon la diversité dorigine de ceux qui técoutent, tu emploies des langues diverses pour donner un corps à la parole que tu as conçue intérieurement ; mais la chose nième ainsi conçue nest circonscrite dans les termes daucune langue. Puisquen parlant Dieu nemployait aucun idiome particulier et ne choisissait pas lun de préférence à lautre, comment le Fils la-t-il entendu, puisquil a parlé son Fils même ? Tu as dans lesprit la parole que tu prononces, elle se trouve en toi, elle y demeure à létat de conception spirituelle; car ton âme étant spirituelle, la .parole que tu conçois participe à sa nature tant quelle nest pas revêtue de sons et divisée en syllabes, et quelle demeure dans la conception de ton esprit et dans limage que sen forme ta pensée. Ainsi en est-il de Dieu, il prononce intérieurement sa parole, cest-à-dire il engendre son Fils. Avec cette différence, toutefois, que lenfantement, même intérieur de ta parole, sopère dans le temps ; tandis que Dieu a engendré son Fils en dehors des limites du temps, puisque cest par lui quil a créé tous les temps. Le Fils de Dieu est donc sa parole, il nous a dit, non pas sa propre parole, mais celle du Père ; par conséquent, il nous a dit lui-même en nous disant la parole du Père. Jean nous a enseigné ce mystère comme il le fallait et comme il convenait de le faire; mais nous lavons expliqué comme nous avons pu. Quant à celui qui na pu parvenir à sen faire une idée aussi relevée, il sait où il faut se rendre, frapper, en chercher, en demander lintelligence, il sait qui la lui accordera. 8. « Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, et ce quil a vu et entendu, il en rend témoignage; mais nul ne reçoit son témoignage ». Si personne ne reçoit son [429] témoignage, pourquoi est-il venu ? Nul, veut lire: nul dentre quelques-uns. Il y a tout un peuple préparé pour subir la colère de Dieu, et qui doit être condamné avec le diable; parmi ce peuple personne ne reçoit le témoignage du Christ. Car si tu entends le mot nul dans le sens daucun homme, que signifie ce qui suit : « Mais celui qui reçoit son témoignage atteste que Dieu est véritable? » Ainsi donc, ô Jean, il en est qui reçoivent ce témoignage, puisque vous dites vous-même : « Celui qui le reçoit, atteste que Dieu est véritable ». Peut-être, à cette question, Jean répondrait-il : Je sais pourquoi jai dit: personne ? Cest quil y a un peuple né pour subir la colère de Dieu, et connu à lavance. Car, et ceux qui doivent croire, et ceux qui ne doivent pas croire, Dieu les connaît tous; ceux qui persévéreront dans la foi et ceux à qui il arrivera den déchoir, lieu les connaît encore. Il a compté tous ceux qui parviendront à la vie éternelle, et ce peuple choisi, il le distingue dentre les autres. Et il a communiqué cette science aux Prophètes, et en particulier à Jean; Jean voyait donc les choses à laide dune lumière, mais dune lumière qui ne lui appartenait pas en propre; car, à le considérer en lui-même, il était de la terre et il parlait de la terre; mais par la grâce de lEsprit, quil avait reçue de Dieu, il avait vu quil y attrait un peuple impie et infidèle ; et cest en le voyant plongé dans son infidélité quil a dit : « Le témoignage de celui qui vient du ciel, personne ne le reçoit». Personne parmi quels hommes? Personne parmi ceux qui doivent être mis à la gauche, ceux à qui il sera dit: « Allez au feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges ». Qui sont ceux qui reçoivent ce témoignage? Ce sont ceux qui doivent être placés à la droite, et à qui il sera dit: « Venez, bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde (1)». Ainsi, dans lEsprit de Dieu, Jean voyait les deux peuples divisés, tandis que dans la réalité ils sont actuellement mélangés ensemble, et ce qui nest pas encore séparé par les distances, il le sépare en son esprit. Il les séparait en pensée, il les voyait formant deux peuples, le peuple des fidèles et celui des infidèles. Fixant ses regards sur les infidèles, il dit : 1. Matth. XXV, 31, 34.
« Celui qui est venu du ciel est au-dessus de tous, et ce quil a vu et entendu il lui rend témoignage; personne ne reçoit témoignage ». Ensuite, sa pensée quittant la gauche et se tournant vers la droite, il poursuit en ces termes : « Quant celui qui reçoit son témoignage, il atteste que Dieu est véridique ». Quest-ce à dire : « Il atteste que Dieu est véridique ? » sinon que lhomme est menteur et que Dieu dit la vérité; quaucun homme ne peut dire la vérité, à moins dêtre éclairé par Celui-là seul qui ne peut mentir. Dieu seul est donc véridique, et Jésus-Christ est Dieu. En veux-tu faire lexpérience? Reçois son témoignage, et tu verras que « celui qui reçoit son témoignage atteste que Dieu est véridique ». Qui est ce Dieu véridique? Celui qui vient du ciel et qui est au-dessus de tous. Mais si tu ne le reconnais pas encore pour Dieu, tu ne reçois pas encore son témoignage; reçois-le comme Dieu, et tu attesteras la vérité de son témoignage ; commence par le reconnaître pour Dieu, et tu verras clairement quil est véridique. 9. « Car celui que Dieu a envoyé annonce les paroles de Dieu ». Il est le Dieu véridique, et Dieu la envoyé. Un Dieu a envoyé un Dieu. Réunis-les ensemble, ils ne sont quun seul Dieu; un Dieu véridique a été envoyé par un Dieu. Demande de chacun séparément quel il est : il est Dieu. Demande-le de tous les deux ensemble : il est encore Dieu. Chacun deux ne constitue pas une divinité particulière, en sorte quà eux deux ils en fassent deux. Mais chacun deux est Dieu, et tous deux ne font quun seul Dieu. La charité du Saint-Esprit qui règne entre eux est si vive, la paix et lunion si parfaites, que si tu demandes de chacune des trois personnes ce quelle est, on te répondra Elle est Dieu. Si tu le demandes des trois personnes ensemble, on te répondra encore : Elles sont Dieu. Sil est vrai de dire quun homme attaché à Dieu forme un seul esprit avec lui, suivant la parole formelle de lApôtre : « Celui qui sattache à Dieu est avec lui un seul esprit » ; à bien plus forte raison du Fils, qui est égal au Père et lui est intimement uni. Voici un autre témoignage; écoutez-le. Vous savez combien grande fut la multitude des croyants, au moment où les fidèles vendaient leurs biens et en apportaient
1. I Cor. VI, 17.
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le prix aux pieds des Apôtres, afin quil fût distribué à chacun selon ses besoins. Vous nignorez pas non plus en quels termes lEcriture parle de cette assemblée de saints. « Ils navaient tous quun coeur et quune âme dans le Seigneur (1) ». Si la charité avait fait de tant dâmes une seule âme, et de tant coeurs un seul coeur, que peut faire celle qui unit le Père et le Fils? Elle est sans doute plus ardente que celle qui unissait les chrétiens et faisait de leurs coeurs un seul coeur. Si donc par leffet de la charité les coeurs de plusieurs frères deviennent un seul coeur, et leurs âmes une seule âme, diras-tu que Dieu le Père, et Dieu le Fils sont deux Dieux? Sils sont deux Dieux, la charité entre eux nest donc pas souveraine. Eh quoi ! la charité peut devenir assez parfaite pour ne faire de ton âme et de lâme de ton ami quune seule âme, et elle serait incapable dunir en un seul Dieu le Père et le Fils? Une foi sincère ne peut admettre pareille anomalie. Voyez plutôt la grandeur de la mutuelle charité qui unit les personnes divines : jen trouve en ceci la preuve. Autant dhommes, autant dâmes; si la charité les unit, on dit que cette multitude na quune âme; et pourtant chez les hommes cette union de la charité nest jamais si grande que la pluralité des âmes ne subsiste; mais en Dieu on peut dire quil y a un seul Dieu, mais on ne peut dire quil y en ait deux ou trois. De là, tu dois conclure combien est souveraine et suréminente cette divine charité, puisquil est impossible den imaginer de plus grande. 10. « Car celui que Dieu a envoyé annonce les paroles de Dieu ». Jean parlait ainsi du Christ, pour se distinguer de lui. Eh quoi! Jean lui-même nest-il pas envoyé de Dieu? Nest-ce pas lui qui a dit : « Jai été envoyé devant lui (2)? » Et encore : « Celui qui ma envoyé baptiser dans leau (3)? » Enfin, nest-ce pas de lui quil a été dit : « Voici que « jenvoie mon ange devant vous; il vous préparera la voie ? » Celui-là nannonce-t-il pas aussi les paroles de Dieu, dont il a été dit quil était plus que prophète (4)? Si donc lui aussi a été envoyé de Dieu, si lui aussi annonce les paroles de Dieu, comment pouvons-nous comprendre quil a voulu se distinguer du Christ, lorsquil a dit: « Celui que Dieu a
1. Act. IV, 32. 2. Jean, III, 28. 3. Id. I, 33. 4. Malach. III, 1 ; Matth. XI, 10, 9
envoyé annonce les paroles de Dieu? » Vois ce quil ajoute : « Car Dieu ne donne pas son Esprit avec mesure ». Quest-ce à dire, « car Dieu ne donne pas son Esprit avec mesure? » Nous lisons quelque part que Dieu a donné son esprit avec mesure. Ecoute lApôtre : il nous parle de la « mesure du don de Jésus-Christ (1) ». Aux hommes, Dieu donne avec mesure; à son Fils unique, il donne sans mesure. Comment donne-t-il aux hommes avec mesure? « A lun est donnée par lEsprit la grâce de parler avec sagesse; à un autre, par le même Esprit, celle de parler avec science; à celui-ci, la foi dans le même Esprit; à celui-là, la prophétie; à lun, le don des langues ; à lautre , la guérison des maladies. Tous sont-ils Apôtres? Tous Prophètes? Tous docteurs? Tous font-ils des miracles? Tous guérissent-ils les maladies? Tous parlent-ils diverses langues ? Tous peuvent-ils être interprètes (2)?» Lun a une chose, lautre une autre ; ce qua lun, lautre ne la pas. Il y a dans ces dons de Dieu mesure et partage. En distribuant ses dons aux hommes, Dieu agit donc avec mesure; et la concorde qui en résulte fait, de toute à les parties du corps, un seul corps. Autre, en effet, est le don dagir, octroyé à la main; autre celui de voir, accordé à loeil; autre celui dentendre, concédé à loreille; autre celui de marcher, donné aux pieds; toutefois, cest une âme unique qui fait tout cela, qui agit par la main, qui marche par le pied, qui entend par loreille, qui voit par loeil. Ainsi en est-il des dons accordés aux fidèles : ils sont différents les uns des autres, et Dieu les distribue dans une proportion convenable à chacun des fidèles, comme à autant de membres dun même corps. Mais Jésus-Christ, de qui ils les tiennent, les a reçus sans mesure. 11. Ecoute encore ce qui suit. Jean avait dit du Fils : « Car Dieu ne donne pas lEsprit avec mesure. Le Père aime le Fils, et il a mis toutes choses entre ses mains ». Puis il ajoute : « Il a mis toutes choses entre ses mains », pour le faire connaître la manière spéciale dont « le Père aime le Fils ». Quoi donc, le Père naime-t-il pas Jean? Cependant il na pas mis toutes choses entre ses mains. Le Père naime-t-il pas Paul? Cependant il ne lui a pas non plus commis toutes choses. « Pour le fils, le Père laime », mais à la
1. Ephés. IV, 7. 2. I Cor. XII, 8-10, 29, 30.
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manière dont un père aime son fils, non à celle dont un maître aime son serviteur. Il laime comme Fils unique, et non comme Fils adoptif. Cest pourquoi « il a mis toutes choses entre ses mains ». Quest-ce à dire, toutes choses? Cest-à-dire quil a donné au Fils dêtre aussi grand que le Père lui-même. Il la engendré pour en faire son égal (1). Celui qui était en la forme de Dieu a pu sans usurpation prétendre à légalité avec lui. « Le Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains». Ainsi le Père a daigné nous envoyer son Fils. Mais ne pensons pas quil nous ait envoyé moins que lui. En envoyant son Fils, le Père nous a envoyé un autre lui-même. 12. Telle fut lerreur dans laquelle étaient tombés les disciples du Sauveur; ils voyaient en lui un homme sans y découvrir encore un Dieu. Aussi lui dirent-ils : « Seigneur, montrez-nous le Père, et il nous suffit ». Cétait lui dire: Déjà nous vous connaissons, nous vous bénissons de cette connaissance, nous vous rendons grâces de vous être montré à nous; mais votre Père, nous ne le connaissons pas encore; aussi notre coeur est-il tourmenté par un saint désir de voir le Père qui vous a envoyé. Montrez-le-nous donc et nous ne vous demanderons plus rien nous serons contents lorsquune fois nous aurons vu celui dont la grandeur ne peut être surpassée par aucune autre grandeur. Précieux désir, souhait digne déloges, tuais intelligence bornée. Le Seigneur Jésus, voyant ces hommes si petits se mettre en quête de si grandes choses, comparant sa propre grandeur à leur petitesse, considérant dailleurs quil sétait fait petit pour se placer à leur niveau, répondit à Philippe, celui de ses disciples qui lui avait parlé de la sorte « Depuis si longtemps je suis avec vous, Philippe, et vous ne me connaissez pas? » Et comme ici Philippe aurait pu lui répondre : Sans doute, nous vous connaissons, mais est-ce que nous vous avons dit: Montrez-vous à nous? nous vous connaissons, mais nous cherchons aussi à connaître votre Père; il ajoute aussitôt : « Celui qui ma vu a vu mon Père ». Si donc cest légal du Père qui nous a été envoyé, ne jugeons pas de lui daprès la faiblesse de son humanité, songeons au contraire que si sa majesté sest revêtue de notre chair, elle nen est pas accablée. En effet, Jésus-Christ comme
1. Philipp. II, 6 2. Jean, XIV, 8, 9.
Dieu est resté dans le sein de son Père, il sest fait homme au milieu des hommes, afin que par le Dieu fait homme nous devinssions capables de connaître Dieu. Pourquoi lhomme ne pouvait-il connaître Dieu ? Parce quil était dépourvu de ces yeux du coeur qui pouvaient le lui faire voir. Il y avait, au dedans de lui, une partie malade, et, au dehors, une partie saine : les yeux de son corps étaient sains, ceux de son coeur étaient malades. Le Fils de Dieu sest donc fait homme et sest rendu visible aux yeux du corps. Par là tu devais croire en celui qui se montrait à toi, et devenir assez sain pour apercevoir des yeux de lâme, celui que tu ne pouvais ainsi voir auparavant. « Il y a si longtemps que je suis avec vous,et vous ne me connaissez pas? Philippe, celui qui ma vu, a aussi vu mon Père ». Pourquoi ses disciples ne le voyaient-ils pas? Ils le voyaient, mais ils ne voyaient pas son Père; ils voyaient son corps, mais sa majesté se dérobait à leurs yeux. Ce que voyaient ses disciples qui laimaient, les Juifs qui lont crucifié le voyaient également, cétait à lintérieur que Jésus-Christ se trouvait tout entier; mais il était tout entier à lintérieur dans sa chair, de telle façon quil demeurait aussi en son Père; car il na pas abandonné son Père quand il sest incarné. 13. Les intelligences charnelles ne comprennent pas mes paroles; quelles remettent à plus tard pour comprendre et quelles commencent déjà par croire. Quelles écoutent ce qui suit: « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; mais celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui ». Tous ceux qui naissent sujets à !a mort, portent avec eux la colère de Dieu. Quelle colère de Dieu? celle qui est tombée dès le principe sur Adam. En effet, le premier homme est devenu pécheur, et il a entendu cette condamnation : « Tu mourras de mort (1)»; il est donc devenu mortel ; dès lors les hommes furent sujets à mourir par le fait de leur naissance; car nous sommes nés sous le poids de la colère de Dieu. Cest de cette source quest sorti le Fils de Dieu, n ais sans en apporter avec lui le péché : il sest incarné, mais il a pris notre condition mortelle. Après quil a bien voulu partager avec nous le fardeau de la colère de Dieu, nous montrerons-nous lents à partager
1. Gen. II, 17.
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avec lui sa grâce? Celui donc qui ne veut pas croire au Fils, « la colère de Dieu demeure sur lui ». Quelle colère de Dieu? Celle dont parle lApôtre : « Nous étions par nature enfants de colère comme les autres (1)». Tous nous sommes des enfants de colère, parce que en vertu de la malédiction prononcée contre le péché nous naissons mortels. Crois à Jésus-Christ, qui pour toi sest fait mortel, afin de le posséder plus tard dans le séjour de limmortalité; car, ayant alors part à son immortalité, tu cesseras toi-même dêtre mortel. Il vivait et tu étais mort. Il est mort, afin de te rendre la vie. Il a apporté la grâce de Dieu et fait disparaître sa colère; comme Dieu il a vaincu la mort, afin que la mort ne demeurât pas victorieuse de lhomme.
1. Ephés. II, 3.
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