TRAITÉ LXX
Précédente Accueil Remonter Suivante


rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
TRAITÉ I
TRAITÉ II
TRAITÉ III
TRAITÉ IV
TRAITÉ V
TRAITÉ VI
TRAITÉ VII
TRAITÉ VIII
TRAITÉ IX
TRAITÉ X
TRAITÉ XI
TRAITÉ XII
TRAITÉ XIII
TRAITÉ XIV
TRAITÉ XV
TRAITÉ XVI
TRAITÉ XVII
TRAITÉ XVIII
TRAITÉ XIX
TRAITÉ XX
TRAITÉ XXI
TRAITÉ XXII
TRAITÉ XXIII
TRAITÉ XXIV
TRAITÉ XXV
TRAITÉ XXVI
TRAITÉ XXVII
TRAITÉ XXVIII
TRAITÉ XXIX
TRAITÉ XXX
TRAITÉ XXXI
TRAITÉ XXXII
TRAITÉ XXXIII
TRAITÉ XXXIV
TRAITÉ XXXV
TRAITÉ XXXVI
TRAITÉ XXXVII
TRAITÉ XXXVIII
TRAITÉ XXXIX
TRAITÉ XL
TRAITÉ XLI
TRAITÉ XLII
TRAITÉ XLIII
TRAITÉ XLIV
TRAITÉ XLV
TRAITÉ XLVI
TRAITÉ XLVII
TRAITÉ XLVIII
TRAITÉ XLIX
TRAITÉ L
TRAITÉ LI
TRAITÉ LII
TRAITÉ LIII
TRAITÉ LIV
TRAITÉ LV
TRAITÉ LVI
TRAITÉ LVII
TRAITÉ LVIII
TRAITÉ LIX
TRAITÉ LX
TRAITÉ LXI
TRAITÉ LXII
TRAITÉ LXIII
TRAITÉ LXIV
TRAITÉ LXV
TRAITÉ LXVI
TRAITÉ LXVII
TRAITÉ LXVIII
TRAITÉ LXIX
TRAITÉ LXX
TRAITÉ LXXI
TRAITÉ LXXII
TRAITÉ LXXIII
TRAITÉ LXXIV
TRAITÉ LXXV
TRAITÉ LXXVI
TRAITÉ LXXVII
TRAITÉ LXXVIII
TRAITÉ LXXIX
TRAITÉ LXXX
TRAITÉ LXXXI
TRAITÉ LXXXII
TRAITÉ LXXXIII
TRAITÉ LXXXIV
TRAITÉ LXXXV
TRAITÉ LXXXVI
TRAITÉ LXXXVII
TRAITÉ LXXXVIII
TRAITÉ LXXXIX
TRAITÉ XC
TRAITÉ XCI
TRAITÉ XCII
TRAITÉ XCIII
TRAITÉ XCIV
TRAITÉ XCV
TRAITÉ XCVI
TRAITÉ XCVII
TRAITÉ XCVIII
TRAITÉ XCIX
TRAITÉ C
TRAITÉ CI
TRAITÉ CII
TRAITÉ CIII
TRAITÉ CIV
TRAITÉ CV
TRAITÉ CVI
TRAITÉ CVII
TRAITÉ CVIII
TRAITÉ CIX
TRAITÉ CX
TRAITÉ CXI
TRAITÉ CXII
TRAITÉ CXIII
TRAITÉ CXIV
TRAITÉ CXV
TRAITÉ CXVI
TRAITÉ CXVII
TRAITÉ CXVIII
TRAITÉ CXIX
TRAITÉ CXX
TRAITÉ CXXI
TRAITÉ CXXII
TRAITÉ CXXIII
TRAITÉ CXXIV

SOIXANTE-DIXIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « SI VOUS M'AVIEZ CONNU, VOUS AURIEZ AUSSI CONNU MON PÈRE », JUSQU'A CES AUTRES : « NE CROYEZ-VOUS PAS QUE JE SUIS DANS LE PÈRE, ET QUE LE PÈRE EST EN MOI ? » (Chap. XIV, 7-10.)

LE FILS SEMBLABLE AU PÈRE.

 

Il est la voie qui conduit au Père, et comme il lui est en tout semblable, puisqu'il a la même nature divine, celui qui le connaît connaît aussi le Père sans l'avoir vu.

 

1. Les paroles du saint Evangile, mes frères , ne sont bien comprises qu'autant qu'entre celles qui précèdent et celles qui suivent il y a parfait accord. Quand la vérité parle, il doit y avoir accord entre ce qui précède et ce qui suit. Plus haut, Notre-Seigneur avait dit : « Après que je m'en serai allé, et vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que vous soyez vous-mêmes où je serai ». Ensuite il avait ajouté : « Et vous savez où je vais, et vous en connaissez la voie ». Ces paroles ne signifiaient rien autre chose, comme il le montra, que ceci : Ils le connaissaient lui-même. Ce que c'était qu'aller à lui-même par lui-même (et voilà ce qu'il accorde à ses disciples; il les fait aller à lui-même par lui-même), nous vous l'avons expliqué comme nous avons pu dans le précédent discours. Remarquez le sens de ces mots : « Afin que où je suis moi-même, vous soyez vous aussi » ; où devaient-ils se trouver, sinon en lui-même ? lui-même est en lui-même; et dès lors qu'ils seront, eux aussi, où il est lui-même, ils seront en lui. Il est donc lui-même la vie éternelle, dans laquelle nous nous trouverons, quand il nous aura reçus auprès de lui. Or, cette vie éternelle, qui est lui-même, est en lui, afin que où il est lui-même, nous soyons nous aussi, c’est-à-dire en lui. « Et comme le Père a la vie en lui-même (1) », et que la vie qu'il a n'est autre chose que lui-même puisqu'il la possède, « de même il a donné au Fils d'avoir en lui-même la vie », puisqu'il est lui-même la vie qu'il a en lui-même. Mais est-ce que nous-mêmes nous serons cette vie qu'il est

 

1. Jean, V, 26.

 

lui-même, quand nous commencerons à être dans cette vie, c'est-à-dire en lui-même? Non, certes , parce que lui-même, étant la vie, possède en lui la vie, et il est lui-même ce qu'il a, et ce que la vie est en lui, il l'est lui-même en lui-même. Mais nous, nous ne sommes pas la vie elle-même, nous ne sommes que participants de sa propre vie à lui, et là nous serons de telle sorte, non pas que nous puissions être en nous-mêmes ce qu'il est lui-même, mais que n'étant pas nous-mêmes la vie, nous ayons pour vie Celui qui possède en lui la vie qui est lui-même, parce qu'il est lui-même la vie. Enfin il est dans lui-même sans pouvoir changer, et dans le Père sans pouvoir s'en séparer. Mais nous, si nous voulions être en nous-mêmes, nous nous troublerions en nous-mêmes ; de là cette parole : « Mon âme a été troublée en moi-même (1) », et changés en quelque chose de pire, nous ne pourrions pas rester ce que nous sommes. plais quand par lui-même nous serons venus au Père, ainsi qu'il le dit : « Personne ne vient au Père, si ce n'est par moi »; dès lors que nous resterons en lui, personne ne pourra nous séparer ni du Père, ni de Lui.

2. Unissant donc les paroles suivantes à ce qui précède, Notre-Seigneur ajoute : « Si vous m'avez connu, assurément vous avez aussi connu mon Père ». C'est la même chose que ce qu'il a dit : « Personne ne vient au Père, sinon par moi ». Il ajoute ensuite :

« Et bientôt vous le connaissez et vous l'avez vu ». Mais Philippe, un des Apôtres, ne comprenant pas ce qu'il venait d'entendre, lui dit : « Seigneur, montrez-nous le Père, et il

 

1. Ps. XLI, 7.

 

9

 

nous suffit ». A quoi le Seigneur répond : « Depuis si longtemps je suis avec vous, et vous ne m'avez pas connu, Philippe ? Qui me voit, voit aussi le Père ». Il leur reproche qu'après avoir été si longtemps avec lui, ils ne le connaissaient pas ; mais ne venait-il pas de leur dire : « Et vous savez où je vais, et vous en connaissez la voie » ; et comme ils disaient ignorer ces choses, ne les avait-il pas convaincus qu'ils les savaient, en ajoutant ces mots: « C'est moi qui suis la voie, la vérité et la vie ? » Comment maintenant dit-il : « Depuis si longtemps je suis avec vous, et vous ne m'avez pas connu ? » Car s'ils savaient où il allait, s'ils connaissaient la voie, n'était-ce point parce qu'ils le connaissaient lui-même? Mais cette difficulté se résout facilement, si l'on dit que certains de ses disciples le connaissaient, que d'autres ne le connaissaient pas, et que parmi ceux-ci se trouvait Philippe. Comprenez-le donc, il adressait ces mots: « Et vous savez où je vais, et vous savez la voie », à ceux qui le connaissaient, et non à Philippe, puisqu'il lui disait : « Depuis si longtemps je suis avec vous, et vous ne m'avez pas connu, Philippe? » Pour ceux qui connaissaient déjà le Fils, il leur adressa cette parole relative au Père : « Et bientôt vous le connaîtrez, et vous l'avez vu ». Notre-Seigneur parlait ainsi, à cause de la ressemblance si parfaite qui existe entre le Père et lui ; et cette ressemblance était si grande , qu'à vrai dire ils connaissaient le Père, puisqu'ils connaissaient le Fils qui est son image parfaite. Si tous ne connaissaient pas le Fils, ceux-là, du moins, le connaissaient, auxquels il dit : « Et vous savez où je « vais, et vous savez la voie u, puisqu'il est lui-même la voie. Mais ils ne connaissaient pas le Père; c'est pourquoi il leur dit: « Si vous m'avez connu, vous avez aussi connu mon Père ». C'est par moi que vous l'avez connu lui-même. Car autre je suis moi-même, autre est le Père. Mais, pour les empêcher de le croire dissemblable au Père, il ajoute : « Et bientôt vous le connaîtrez, et vous l'avez a vu ». Ils avaient vu en effet son Fils qui lui est entièrement semblable; mais il fallait les avertir que le Père, qu'ils ne voyaient pas encore, était semblable au Fils qu'ils voyaient. Et c'est ce que signifie ce que Jésus dit ensuite à Philippe . « Qui me voit, voit aussi le Père ». Non pas qu'il fût tout à la fois le Père et le Fils, erreur que la foi catholique condamne dans les Sabelliens, qu'on appelle aussi Patripassiens, mais parce que le Père et le Fils sont à tel point semblables, que qui connaît l'un, les connaît tous les deux. En parlant de deux personnes absolument semblables, voici ce que nous disons à ceux qui voient l'une et veulent savoir quelle est l'autre: En voyant l'une, vous voyez l'autre. C'est en ce sens que Jésus dit: « Qui me voit, voit aussi le Père » ; cela veut dire, non pas, que celui qui est le Fils soit aussi le Père, mais que le Fils ne diffère en rien du Père. Car si le Père et le Fils ne faisaient pas deux, il ne serait pas dit : « Si vous m'avez connu vous avez connu aussi mon Père ». Aussitôt, en. effet, après avoir dit : « Personne ne vient au Père, sinon par moi », il ajoute: « Si vous m'avez connu, vous avez connu aussi mon Père »: parce que moi, par qui on vient au Père, je vous conduirai à lui, afin que vous le connaissiez lui-même. Mais parce que je lui suis tout à fait semblable, « bientôt vous le connaîtrez », puisque vous me connaissez: « et vous l'avez vu », si vous m'avez vu des yeux du coeur.

3. Pourquoi me dis-tu donc, Philippe: « Montrez-nous le Père, et il nous suffit ? Depuis si longtemps je suis avec vous, et vous ne m'avez pas connu, Philippe? Qui me voit, voit aussi le Père ». Si c'est encore beaucoup pour toi de comprendre pareille chose, crois, du moins, ce que tu ne comprends pas. Comment me dis-tu : « Montrez-nous le Père ? » Si tu m'as vu, moi qui lui suis parfaitement semblable, tu as vu Celui auquel je ressemble; et si tu ne peux comprendre encore, « ne crois-tu pas », du moins, « que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? » Ici Philippe aurait pu répondre : Je vous vois, à la vérité, et je vous crois parfaitement semblable au Père ; mais est-il blâmable et mérite-t-il des reproches celui qui de deux personnes semblables aperçoit l'une, et désire aussi voir l'autre ? Je connais l'un des semblables, mais je ne connais encore que l'un sans l'autre; il ne me suffit pas de connaître l'un, si je ne connais pas l'autre. C'est pourquoi a montrez-nous le « Père, et il nous suffit u. Mais le Maître ne reprenait son disciple, que parce qu'il voyait le coeur de son interlocuteur. Philippe désirait connaître le Père, parce qu'il croyait le (10) Père meilleur que le Fils; il ne connaissait donc pas même le Fils, puisqu'il s'imaginait qu'il y avait quelque chose de supérieur à lui. C'est pour redresser ses idées à ce sujet que Jésus lui dit : « Qui me voit, voit aussi le Père. Comment dis-tu : montrez-nous le Père ? » Je vois bien comment tu le dis; tu demandes à voir, non pas une personne qui soit semblable au Fils, mais une personne meilleure que le Fils. « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? » Pourquoi veux-tu voir de la différence dans deux sujets en tout semblables? pourquoi veux-tu connaître séparément ceux qui sont inséparables ? Ensuite, s'adressant non plus à Philippe, mais à tous les disciples, Notre-Seigneur leur dit des choses qu'il ne faut pas discuter dans le peu de temps qui nous reste; nous voulons les expliquer avec plus de soin, s'il veut bien nous accorder son secours.

 

 

Haut du document

 

Précédente Accueil Suivante