TRAITÉ XXX
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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TRENTIÈME TRAITÉ.

DEPULS CE PASSAGE : « MOÏSE NE VOUS A-T-IL PAS DONNÉ LA LOI, ET NUL DE VOUS NE L’ACCOMPLIT », JUSQU’À CET AUTRE : « NE JUGEZ PAS SELON L’APPARENCE, MAIS JUGEZ AVEC UN JUGEMENT DROIT ». (Chap.VII, 49-24.)

IMPARTIALITÉ.

 

A la vue du miracle opéré par Jésus-Christ le jour du sabbat, les Juifs s’étaient  scandalisés. Moïse, leur dit Jésus, vous a commandé la circoncision pour le huitième jour, et vous la pratiquez sans scrupule le Jour du sabbat, et vous me défendez de guérir un homme La circoncision était ta figure de la guérison spirituelle, et vous trouvez mauvais que je délivre une âme du péché! Vous buvez et mangez pour l’entretien de votre santé, et il me serait interdit de rendre la santé à un malade! Jugez donc impartialement des hommes et des choses.

 

1. La leçon qu’on a lue aujourd’hui dans le saint Evangile suit immédiatement celle dont nous avons naguère donné l’explication à votre charité. Le Sauveur parlait à un auditoire qui était formé par ses disciples et par des Juifs. Pour écouter les enseignements de la vérité, il y avait des hommes sincères et des menteurs; les discours de la charité frappaient des oreilles amies et des oreilles mal disposées: des bons et des méchants entendaient les paroles que leur adressait Celui en qui se trouvait la perfection même. Ils l’écoutaient, et Jésus connaissait les secrètes dispositions de leurs coeurs : il voyait et prévoyait à qui ses paroles profitaient pour le moment, et seraient plus tard utiles. Ecoutons donc l’Evangile, comme si le Seigneur nous parlait en personne ; gardons-nous de dire: Heureux les hommes qui ont pu le voir! Plusieurs de ceux qui l’ont vu l’ont aussi mis à mort; et par contre, quoique nos yeux ne l’aient point contemplé, il en est beaucoup parmi nous pour avoir cru en lui. Les paroles si précieuses tombées des lèvres de Jésus-Christ, on les a écrites pour nous, on nous les a conservées, on nous en a fait lecture pour nous instruire,et nos arrière-neveux, jusqu’à la fin du monde, en auront aussi connaissance de la même manière. Le Sauveur est au ciel, mais, par la vérité, il habite toujours parmi nous. Le corps ressuscité du Sauveur se trouve nécessairement en un seul endroit; mais sa vérité est répandue eu tous lieux. Le Sauveur nous parle, écoutons-le donc, et parlons nous-mêmes de ce qu’il nous dit, selon la mesure de sa grâce.

2. « Moïse », dit-il, « ne vous a-t-il pas donné la loi? Et nul d’entre vous n’accomplit la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir? » La raison pour laquelle vous cherchez à me faire mourir, c’est que nul d’entre vous n’accomplit la loi; car si vous l’accomplissiez, vous reconnaîtriez que ces saintes Ecritures ont annoncé clairement le Christ, et, pendant son séjour au milieu de vous, vous ne le feriez point mourir. Et ils lui répondirent : « La foule lui répondit». Elle lui répondit à la manière d’une foule en tumulte; elle lui fit une réponse qui respirait, non le calme, mais l’agitation. Quoi qu’il en soit, voyez ce que répondit cette foule agitée: « Tu es possédé du démon: qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? » Dire à Jésus: « Tu es possédé du démon », n’était-ce pas un procédé pire que de le faire mourir? C’était, en effet, affirmer que celui qui chassait les démons en était lui-même l’esclave. Que pouvait dire de plus une multitude furieuse? Un cloaque infect, remué jusque dans ses dernières profondeurs, a-t-il jamais exhalé odeur plus nauséabonde? Cette multitude était troublée : par quoi ? Par la vérité. L’éclat de la lumière a blessé une foule d’yeux malades, car les yeux affaiblis ne peuvent supporter la vue de la lumière.

3. Pour le Sauveur, il ne se troubla nullement, mais il demeura calme et tranquille dans sa vérité; il ne rendit ni le mal pour le mal, ni la malédiction pour la malédiction (1). Il aurait pu leur répondre: C’est vous qui êtes possédés du démon, et, en cela,

 

1. I Pierre, III, 9.

 

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il n’aurait dit que l’exacte vérité; car ils n’eussent point tenu à la vérité un pareil langage, s’ils n’avaient subi l’influence de l’esprit de mensonge. Aussi, que leur répondit-il? Ecoutons-le tranquillement, et que ses paroles si calmes descendent en nos coeurs comme un bienfaisant breuvage. « J’ai fait une oeuvre, et vous vous en êtes étonnés ». C’était comme s’il leur disait: Que serait-ce donc si vous contempliez toutes mes oeuvres? Toutes les merveilles de l’univers étaient sorties de ses mains, ils les voyaient, et, cependant, ils ne le reconnaissaient pas, lui qui en était l’auteur. Il n’a fait qu’une oeuvre en leur présence, il a guéri un homme le jour du sabbat, et ils sont tombés dans le trouble. Si un malade relevait de son infirmité le jour du sabbat, tiendrait-il sa guérison d’un médecin autre que Celui au sujet de qui ils s’étaient scandalisés, pour l’avoir vu guérir un homme à pareil jour? La guérison d’un malade peut-elle venir d’ailleurs que de la santé même, que de celui qui donne aux animaux une vigueur pareille à la vigueur rendue par lui à cet homme? Il avait opéré une guérison corporelle. La santé du corps se répare et finit par disparaître sous les coups de la mort; rétablissez-la, vous éloignez la mort pour un moment, mais vous ne lui ôtez pas ses droits. Toutefois, mes frères, la guérison vient toujours de Dieu lui-même, n’importe par qui soit rendue la santé. Qu’elle soit réparée, rétablie et rendue par celui-ci ou par celui-là, elle n’en vient pas moins, en définitive, de Celui qui est la source de toute santé, selon cette parole du Psalmiste: « Seigneur, vous sauverez les hommes et les animaux selon votre grande miséricorde, ô mon Dieu ». Parce que vous êtes Dieu, vos infinies miséricordes vont jusqu’à faire vivre le corps de l’homme, et même les animaux qui ne peuvent proclamer vos louanges : vous donnez aux hommes et aux animaux un principe de vie pareille; mais ne réservez-vous pas aux hommes une vie plus particulière, plus spéciale? Oui, il est un autre genre de vie que les brutes ne partagent pas avec les hommes, qui ne sera pas non plus réservé également aux bons et aux méchants. Après avoir parlé de l’existence que Dieu accorde aussi bien aux bêtes qu’aux hommes, le Psalmiste appelle notre attention sur cette autre vie, que doivent espérer les hommes seuls, non pas encore tous les hommes, mais uniquement les hommes vertueux ; c’est pourquoi il continue et ajoute: «Les enfants des hommes espèrent à l’ombre de vos ailes; ils seront enivrés de l’abondance de votre maison; vous les abreuverez du torrent de vos délices; car en vous est la source de la vie, et, dans votre lumière, nous verrons la lumière (1)». Voilà la vie réservée aux bons, à ceux qu’il désignait sous le nom d’enfants des hommes, quand il disait d’abord : « Seigneur, votre Providence gardera les hommes et les animaux». Eh quoi, en effet? De ce que ces paroles: « Pour les enfants des hommes », viennent après celles-ci : « Les hommes », s’ensuit-il que les hommes n’étaient pas les enfants des hommes, comme si par le mot « hommes », il fallait entendre toute autre chose que par ceux-ci : « Les enfants des hommes ? » Je ne suppose pas néanmoins qu’en s’exprimant ainsi, le Saint-Esprit n’ait voulu mettre aucune différence entre la signification de l’un et la signification de l’autre. Celui-là : « Les hommes », a trait à Adam; ceux-là: « Les enfants des hommes», au Christ; car peut-être « les hommes » sont-ils les descendants d’Adam; et les enfants des hommes sont-ils les fidèles disciples du Christ.

4. « Je n’ai fait qu’une oeuvre, et vous en êtes tout étonnés ». Immédiatement après, il ajoute: « Moïse vous a donné la circoncision ». Il est juste que vous ayez reçu de Moïse le précepte de la circoncision, « non qu’elle soit venue de lui, mais parce qu’elle « est venue des patriarches » ; Abraham l’a reçue le premier de Dieu lui-même (2). « Et vous donnez la circoncision au jour du sabbat ». Par là Moïse vous condamne. La loi vous oblige de circoncire un enfant huit jours après sa naissance (3): la même loi exige que vous vous reposiez le septième jour (4); mais si l’octave de la naissance de votre enfant tombe au jour du sabbat, que ferez-vous? Vous reposerez-vous pour observer le septième jour, ou bien donnerez-vous la circoncision, pour ne point omettre la cérémonie sacrée de l’Octave? Mais, dit-il, je sais ce que vous faites: « vous donnez la circoncision à l’enfant ». Pourquoi ? parce qu’elle exprime une certaine idée de salut, et qu’au jour du

 

1. Ps. XXXV, 7-10. — 2. Gen. XVII, 10. — 3. Lév. XII, 3. — 4. Exode, XX, 10.

 

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sabbat les hommes doivent travailler à leur salut. Ne vous irritez donc pas non plus contre moi parce que j’ai guéri un homme le jour du sabbat; si un homme reçoit, ce jour-là, la circoncision, sans que la loi de Moïse soit violée (car, par l’établissement de la circoncision, Moïse a voulu contribuer en quelque chose au salut de ceux qui la recevraient), pourquoi vous indigner contre moi, lorsqu’en ce jour je travaille au salut d’un homme?

5. Peut-être, en effet, la circoncision était-elle une figure du Sauveur, contre lequel les Juifs s’indignaient parce qu’il soignait et guérissait un malade au jour du sabbat. Il était prescrit de circoncire un enfant le huitième jour après sa naissance ; or, qu’est-ce que recevoir la circoncision, sinon se dépouiller de sa chair? la circoncision signifiait donc l’action d’ôter de son coeur tous les désirs de la chair. C’est par un homme que la mort est venue; c’est aussi par un homme que vient à résurrection des morts (1). Le péché est entré dans ce monde par un seul homme, et la mort par le péché (2). Chacun vient au monde avec le prépuce, parce que chacun naît avec le péché originel, et Dieu ne nous purifie soit du péché, dont nous naissons coupables, soit des fautes que nous y ajoutons par notre mauvaise conduite, qu’au moyen du couteau de pierre qui est Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Car le Christ était la pierre (3). Des couteaux de pierre servaient chez les Juifs à donner la circoncision; et, en se servant d’instruments de pierre, ils préfiguraient le Christ, ils l’avaient sous les yeux, et pourtant ils ne le reconnaissaient pas: ils désiraient même le faire mourir. Mais pourquoi la circoncision se pratiquait-elle le huitième jour? Sans doute parce que le Sauveur est ressuscité le dimanche, c’est-à-dire après le jour du sabbat, qui est le septième. La résurrection de Jésus-Christ, qui s’est faite, à la vérité, le troisième jour après sa passion, a eu lieu précisément le huitième jour, dans l’ordre des jours de la semaine: elle nous a donc aussi circoncis. L’Apôtre nous parle de ceux en qui la véritable Pierre a pratiqué la circoncision; écoute-le, voici ses paroles: « Si donc vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, recherchez les choses du ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu; n’ayez de goût que pour

 

1. I Cor. XV, 21. — 2. Rom. V, 12. — 3. I Cor. X, 4.

 

les choses d’en haut, et non pour celles d’ici-bas (1) ». Il s’adresse à des circoncis le Christ est ressuscité; il vous a dépouillé des désirs de la chair; il vous a délivrés des passions désordonnées; il vous a enlevé ce superflu que vous aviez apporté avec vous en venant au monde, et cet autre, encore plus déplorable, que vous y aviez ajouté par votre mauvaise vie : vous avez été circoncis au moyen de la Pierre, pourquoi donc avoir encore du goût pour les choses de la terre? Enfin, puisque Moïse vous a donné la loi, et qu’en conséquence vous donnez vous-mêmes la circoncision le jour du sabbat, voyez-y la figure et l’annonce de la bonne oeuvre que j’ai accomplie à l’égard de cet homme en lui rendant ce même jour la santé; car je l’ai guéri de telle manière qu’il a recouvré la vigueur de son corps, et que, par la foi, il a obtenu le salut de son âme.

6. « Ne jugez point avec acception de personnes, mais jugez avec un jugement droit». Qu’est-ce à dire? Le jour du sabbat, vous pratiquez la circoncision en vertu de la loi de Moïse, et vous ne vous irritez nullement contre ce saint législateur, et vous vous irritez contre moi parce que, ce jour-là, j’ai rendu la santé à un homme; vous jugez selon les personnes, mais faites donc attention à la vérité. Je ne me préfère pas à Moïse, dit le Seigneur, qui était le Maître de Moïse lui-même. Nous sommes deux hommes différents; regardez-nous comme tels; jugez entre nous, mais jugez équitablement et avec droiture ne condamnez pas Moïse pour m’honorer; comprenez-le bien et honorez-moi. C’était le langage que le Sauveur avait tenu aux Juifs dans une autre circonstance: « Si vous croyiez à Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit (2) ». Mais dans l’occasion présente, il ne voulut point leur parler de la sorte, parce qu’il aurait semblé paraître devant eux avec Moïse comme accusé. En vertu de la loi de Moïse, vous pratiquez la circoncision, même quand le huitième jour coïncide avec le sabbat, et vous ne prétendez pas que ce jour-là je sois libre de me montrer bienfaisant et de rendre la santé aux infirmes? Parce que le Seigneur est tout à la fois l’auteur de la circoncision et du sabbat,, il est, par là même aussi, l’auteur de la santé. Il vous a défendu les oeuvres serviles au jour du

 

1. Coloss. III, 1, 2. — 2. Jean, V, 46.

 

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sabbat; mais parce que vous comprenez bien en quoi elles consistent, vous donnez la circoncision sans crainte d’offenser votre Dieu; car « celui qui commet le péché est l’esclave du péché (1) ». Mais est-ce bien une oeuvre servile que guérir un homme le jour du sabbat? Vous mangez et vous buvez (j’emprunte cette manière de m’exprimer à l’instruction même et au discours adressés aux Juifs par le Sauveur); vous mangez et vous buvez le jour du sabbat, pourquoi? évidemment par le motif que cette action est nécessaire à votre santé. Par là, vous en donnez la preuve convaincante; il n’est pas prescrit d’omettre ce qui a trait à notre santé: «Ne jugez » donc « pas avec acception de personnes, mais jugez avec un jugement droit ». Regardez-moi comme un homme, regardez aussi comme tel votre Législateur, et si vous jugez selon la vérité, vous ne condamnerez ni Moïse ni moi, et par la connaissance que vous aurez acquise de la vérité, vous reconnaîtrez que je suis la vérité (2).

7. Il est très-difficile d’éviter ici-bas le grave inconvénient que le Sauveur nous signale en cet endroit, l’inconvénient de juger avec acception de personnes, au lieu de juger avec impartialité et droiture. C’était sans doute aux Juifs que Jésus adressait cet avertissement; mais nous devons aussi en profiter, c’était son intention : car s’il voulait les convaincre, il prétendait également nous instruire; de ses paroles résultaient pour eux une preuve sans réplique, et pour nous une leçon facile à comprendre. N’allons pas nous imaginer q u’elles ne nous concernent en rien, par cette raison qu’elles ne nous ont pas été directement adressées. Elles ont été écrites, on nous les a lues, pendant qu’on les récitait nous les avons entendues. Il nous semblait qu’elles s’adressaient seulement aux Juifs mais ne nous retirons pas à l’arrière-plan ne les considérons pas comme s’appliquant aux seuls ennemis du Sauveur; ne faisons nous-mêmes rien que la vérité puisse blâmer en nous. Les Juifs jugeaient avec acception de personnes; aussi n’appartiennent-ils pas au Nouveau Testament; aussi ne possèdent-ils point le royaume des cieux en Jésus-Christ, et ne sont-ils pas non plus en union de société avec les saints Anges. Ils demandaient à Dieu les avantages de la terre, car la terre

 

1. Jean, VIII, 34. — 2. Id. XIV, 6.

 

promise, la victoire remportée sur leurs ennemis, la fécondité dans le mariage, le grand nombre des enfants, l’abondance des récoltes, voilà ce que le Seigneur s’était engagé à leur donner; pour leur réserver une pareille récompense, il n’en était pas moins la vérité et la bonté même, car il ne la leur réservait que parce qu’ils étaient des hommes charnels; voilà tout ce qui constitua pour eux l’Ancien Testament. Qu’est-ce que l’Ancien Testament? C’est comme l’héritage destiné au vieil homme. Nous avons été renouvelés, nous sommes devenus l’homme nouveau, parce Jésus-Christ, l’homme nouveau, est venu naître d’une Vierge; se peut-il une chose aussi nouvelle? Parce que la Loi ne pouvait rien renouveler en lui, parce qu’en lui use se trouvait aucun péché, une naissance d’un nouveau genre fut la sienne. En lui donc une naissance nouvelle, en nous un homme nouveau. Qu’est-ce qu’un homme nouveau ? Un homme renouvelé de la vieillesse. En quoi? En ce qu’il désire les choses du ciel, en ce qu’il souhaite posséder les choses éternelles, en ce qu’il soupire après la patrie d’en haut, où l’on n’a plus à redouter les attaques de l’ennemi, où l’on ne perd plus ses amis, ou l’on ne craint plus de rencontrer des adversaires, où l’on vit avec toutes les perfections, sans aucun défaut; où personne ne reçoit le bienfait de la vie, parce que personne n’y succombe aux coups de la mort, où nul homme ne réussit parce qu’aucun n’y supporte de pertes; où, enfin, ni la faim ni la soif ne se font sentir, parce qu’on s’y abreuve d’immortalité et que la vérité y tient lieu de nourriture. Tel est l’objet des promesses qui nous ont été faites, nous appartenons au Nouveau Testament, nous partageons le nouvel héritage, nous sommes devenus les cohéritiers du Sauveur lui-même; nous avons donc des espérances bien autres que celles des Juifs; ne jugeons donc pas avec partialité, mais jugeons avec droiture.

8. Quel est celui qui juge impartialement? Celui qui aime autant les uns que les autres. Une charité égale pour tous écarte toute acception de personnes. Si nous n’honorons pas les hommes d’une manière différente, selon la position qu’ils occupent dans le monde, il est à craindre que nous fassions acception de quelqu’un. Quand nous avons à nous prononcer entre deux personnes liées [553] peut-être par la parenté, ce qui arrive à l’égard d’un père et de son fils, soit que le père se plaigne de la mauvaise conduite de son enfant, soit que le fils accuse la dureté de son père, nous conservons, nous ne détruisons pas les droits qu’a le père au respect de son fils; nous n’accordons point à celui-ci la même considération qu’à celui-là; mais si le fils a raison contre sou père, nous lui donnons gain de cause. Le respect dû à la vérité exige que nous soutenions les droits du fils comme nous soutiendrions ceux du père; nous rendrons donc à celui-ci l’honneur qu’il mérite, mais nous ne permettrons pas que la justice perde ses droits. Voilà le profit que nous devons tirer des paroles du Sauveur; sa grâce nous aidera à le faire.

 

 

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