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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CXCI. POUR LE JOUR DE NOEL. VIII. DE LA VIRGINITÉ.

 

ANALYSE. — Tel est l'amour du Sauveur pour la virginité, qu'au moment où il vient se soumettre de grand coeur à tant d’outrages, il ne veut qu'une vierge pour mère, exige de toute son Eglise qu'elle soit vierge de coeur, et comble de ses grâces privilégiées les chrétiens qui gardent la virginité spirituelle et corporelle, à l'exemple de Marie.

 

1. En se faisant chair, le Verbe du Père, par qui tout a été fait, nous donne à célébrer le jour de sa naissance dans le temps; Auteur divin de tous les jours, il a voulu en réserver un au souvenir de sa Nativité. Dans le sein de son Père il est antérieur à la longue suite des siècles; et en quittant aujourd'hui le sein de sa mère, il suit le cours des années. Créateur de l'homme, il se fait homme; il veut ainsi prendre le sein maternel, lui qui dirige les astres, condamner le Pain à endurer la faim, la Fontaine à avoir soif, la Lumière à dormir, la Voie à se fatiguer de la route, la Vérité à être accusée par de faux témoins, le Juge des vivants et des morts à être jugé par un mortel, la Justice à être condamnée par l'iniquité, la Règle à être flagellée, la Grappe à être couronnée d'épines, le Fondement de l'édifice à être suspendu, la Force à être affaiblie, la Santé même à être blessée et la Vie à mourir. Oui, c'était pour endurer en notre faveur ces énormités et d'autres encore; c'était pour délivrer des indignes , puisqu'en souffrant tant de maux pour l'amour de nous, il n'en avait mérité aucun, et qu'en recevant de lui tant de bienfaits nous n'étions pas dignes d'un seul; c'était, dis-je, dans ce but que Fils de Dieu avant tous les siècles et sans avoir eu jamais de commencement, il a daigné dans ces derniers jours se faire fils de l'homme; né de Père sans avoir été formé par lui, il est d'une Mère que lui-même a formée, redevable enfin de l'existence humaine à celle qui jamais et nulle part n'aurait existé sans lui.

2. Ainsi s'accomplit cette prédiction d'un psaume : « La Vérité s'est élevée de terre (1) ». Cette terre est Marie, Vierge après l'enfantement comme avant de concevoir. Comment admettre la perte de l'intégrité dans ce corps dans cette terre d'où s'est élevée la Vérité ? Aussi, quand, après sa Résurrection, le Sauveur était considéré , non pas comme ayant un corps, mais comme étant un pur esprit : « Palpez, dit-il, et voyez, car un esprit n'a chair ni ossements, comme vous voyez que j'en ai (2) ». Or, ce corps jeune et ferme n'entrera pas moins dans l'appartement où étaient les disciples, quoique les portes en fussent fermées (3). Mais s'il a pu, malgré tout son développement , entrer par des portes closes, comment lui aurait-il été impossible, quand il était si petit, de sortir, sans le violer, du sein maternel? Toutefois les incrédules ne veulent admettre ni l'un ni l'autre de ces faits; et qui engage les croyants à les admettre avec

 

1. Ps. LXXXIV, 12. — 2. Luc, XXIV, 38. — 3. Jean, XX, 19.

 

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plus de confiance, c'est qu'ils sont rejetés l'un comme l'autre par les incroyants, par ceux qui ne croient pas à la divinité du Christ. Mais avec la certitude que Dieu même s'est incarné, la foi ne doute pas que ces deux faits ne soient également possibles ; que Dieu ait pu, dans la maturité de l'âge, pénétrer, sans l'ouvrir, dans une maison et montrer son corps à ceux qui s'y tenaient enfermés; qu'il ait pu aussi, devenu petit enfant, sortir comme un époux de son lit nuptial, du sein de la Vierge, sans blesser aucunement l'intégrité de sa Mère (1).

3. C'est là effectivement que le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine afin de s'unir une Eglise immaculée comme son Chef. Aussi l'apôtre Paul dit-il que cette Eglise est vierge, non-seulement à cause des vierges proprement dites qu'il voit en elles ; mais encore à cause de l'inviolable pureté qu'il désirait à toutes les âmes. « Je vous ai fiancés , écrit-il , « comme une vierge chaste pour vous présent au Christ, votre unique Epoux (2) ». Afin donc d'imiter la Mère de son Seigneur, comme l'Eglise ne saurait être, par le corps, vierge et mère tout ensemble, elle l'est par l'esprit. Et quand le Christ veut que son Eglise soit vierge et qu'il la purifie des souillures contractées avec le démon, il aurait, en naissant, dépouillé sa Mère de sa virginité?

O vous qui êtes le fruit de cette incorruptible virginité, vierges sacrées qui foulez aux pieds les noces terrestres et qui voulez rester vierges jusque dans votre corps, célébrez aujourd'hui avec joie, célébrez avec pompe l'enfantement de la Vierge. C'est une femme qui met au monde sans s'être approchée d'aucun homme. Ah ! Celui qui vous a donné d'aimer ce que vous aimez, n'en a point privé sa Mère. Comment croire que guérissant en vous la maladie que vous avez héritée d'Eve, il corrompit en Marie la vertu qui pour vous a tant de charmes?

4. Il est donc sûr que cette Vierge, sur les

 

1. Ps. XVIII, 6. — 2. II Cor. XI,12.

 

traces de qui vous marchez, n'a point connu d'homme pour concevoir son Fils, et qu'elle est restée Vierge tout en le mettant au monde. Imitez-la dans la mesure de vos forces, non point dans sa fécondité, ce qui vous est interdit, mais dans toute sa pureté. Seule elle a pu joindre ces deux faveurs dont l'une a fixé votre choix, et vous perdriez celle-ci en voulant les réunir comme elle. Si elle a joui de l'une et de l'autre, c'est par la grâce du Tout-Puissant devenu son Fils; car au Fils de Dieu seul il était réservé de naître de cette manière pour devenir Fils de l'homme.

Néanmoins, de ce que le Christ ne soit Fils que d'une Vierge, ne concluez pas qu'il vous est étranger. Vous n'avez pu donner naissance à son humanité; mais voyez dans vos coeurs, il y est votre Epoux, et quel Epoux ! Un Epoux à qui vous devez vous attacher comme à l'Auteur de votre félicité, sans craindre qu'il vous ravisse la virginité. Eh ! si tout en naissant corporellement il n'a point ôté la virginité à sa Mère, ne vous la conservera-t-il pas bien mieux encore en vous donnant des embrassements purement spirituels ? Gardez-vous encore de vous croire stériles en demeurant vierges; car la sainte pureté du corps contribue à féconder l'âme. Suivez les recommandations de l'Apôtre ; et puisque vous ne vous souciez ni des choses du monde; ni de plaire à un mari, appliquez-vous aux intérêts de Dieu, cherchez à lui plaire en tout (1) ; plus féconde ainsi que votre corps, votre âme pourra s'enrichir de vertus.

Un mot enfin à vous tous; voici donc ce que j'ai à vous dire, à vous que l'Apôtre a fiancés au Christ comme une vierge chaste Ce que vous admirez extérieurement en Marie, reproduisez-le dans l'intérieur de votre âme. Croire de coeur pour être justifié, c'est concevoir le Christ; confesser de bouche pour être sauvé, c'est l'enfanter (2). Heureux moyen d'unir en vous la plus riche fécondité à une virginité constante !

 

1. I Cor. VII, 32-34. — 2. Rom. X, 10.

 

 

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