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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCCXXXVIII. POUR LA DÉDICACE D’UNE ÉGLISE. III. PURETÉ D'INTENTION.

 

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ANALYSE. — Outre l'avantage matériel que produisent les bonnes oeuvres, elles édifient quand on les voit, et si le Sauveur défend qu'on cherche à montrer le bien qu'on fait, il n'est pas en contradiction avec lui-même, il veut seulement qu'on ne mette point sa fin dernière dans les louanges humaines.

 

1. Lorsque les hommes vraiment bons et religieux montrent le bien qu'ils font en vue de Dieu, ils ne convoitent point les louanges humaines, ils proposent un objet d'imitation. Aussi bien y a-t-il, en fait de bonnes oeuvres, une double charité, la charité corporelle, et la charité spirituelle. La charité corporelle subvient aux besoins de ceux qui ont faim, qui ont soif, qui sont sans vêtements, sans asile; mais en montrant ce qu'elle fait pour eux et en excitant à l'imiter, elle nourrit de plus l'esprit et l'âme. Tel a besoin de recevoir la charité, tel autre, qu'on lui donne bon exemple; car ils ont faim tous deux. L'un veut recevoir de quoi se nourrir, et l'autre veut voir ce qu'il pourra imiter.

Cette vérité nous est rappelée par la lecture même qu'on vient de faire dans le saint Evangile. Aux chrétiens qui croient en Dieu, qui font le bien et qui nourrissent, comme récompense de leurs bonnes oeuvres, l'espoir de la vie éternelle, il y est dit en effet : « Vous êtes la lumière du monde » ; et à l'Eglise universelle, à l'Eglise répandue partout : « Une cité ne saurait être cachée quand elle est assise sur une montagne (1)». — « Dans les derniers temps, était-il dit ailleurs, apparaîtra, établie au sommet des montagnes, la montagne où habite le Seigneur (2) ». C'est cette montagne qui s'est formée d'une petite pierre et qui en grossissant a rempli tout l'univers (3) ; et c'est sur elle que se bâtit l'Église, impossible à dissimuler.

« On n'allume pas non plus un flambeau pour le mettre sous le boisseau; on le place sur un chandelier afin qu'il éclaire tous

 

1. Matt. V, 14. — 2. Isaïe, II, 2. — 3. Dan. II, 34, 35.

 

ceux qui sont dans la maison (1) ». Ce texte vient fort à propos, puisque nous consacrons des chandeliers afin qu'on puisse travailler, à la lumière des lampes qui y seront posées. En effet, tout homme qui fait le bien est un flambeau. Que désigne le chandelier ? « A Dieu ne plaise que je me glorifie, sinon de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ (2) ! » Ainsi donc quand on agit d'après le Christ et en vue du Christ, jusqu'à ne se glorifier qu'en lui, on est le chandelier. Ah ! que ce chandelier projette sa lumière devant tout le monde; que tous voient des actes à imiter; qu'ils ne soient ni lents ni secs; qu'ils profitent de ce qu'ils voient; qu'ils n'aient pas l'œil ouvert et le coeur fermé.

3. Ne pourrait-on se dire que le Seigneur ordonne en quelque sorte de cacher ses bonnes oeuvres quand il s'exprime ainsi « Gardez-vous d'accomplir votre justice devant les hommes, pour en être vus : autrement vous n'aurez point de récompense près de votre Père qui est dans les cieux (3) ? » Il faut résoudre cette question de manière à nous apprendre comment nous devons obéir au Seigneur; sans croire qu'il soit impossible de lui, obéir quand il paraît commander des choses contradictoires.

Il dit d'un côté : « Que vos actions brillent aux yeux des hommes, de façon qu'ils voient vos bonnes oeuvres » ; et de l'autre : « Gardez-vous d'accomplir votre justice devant les hommes, pour en être vus ». Voulez-vous savoir combien il importe de résoudre cette difficulté, car il serait fâcheux qu'elle restât inexpliquée ? Il est des hommes qui

 

1. Matt. V, 15. —  2. Gal. VI, 14. — 3. Matt. VI, 1.

 

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font le bien et qui craignent d'être vus; ils s'appliquent même avec tout le zèle dont ils sont capables, à cacher leurs bonnes oeuvres. Ils cherchent le moment où ils n'aperçoivent personne, et c'est alors qu'ils font des largesses, car ils redoutent de violer cette défense : « Gardez-vous d'accomplir votre justice devant les hommes, pour en être vus ». Or, Dieu n'a point commandé de cacher ses bonnes oeuvres, mais de ne se pas occuper, en les faisant, des louanges humaines. Aussi, après ces mots : « Gardez-vous d'accomplir votre justice devant les hommes », comment termine-t-il ? « Pour en être vus ». Il défend donc de les faire pour être vus des hommes; il ne veut pas qu'on recherche, qu'on se procure ces louanges comme fruit de ce que l'on fait, sans ambitionner rien autre chose, sans rien attendre de plus élevé, de céleste. Ne faire le bien que pour être loué, voilà ce que défend le Seigneur. « Gardez-vous d'accomplir ». — « Dans le but d'être vus » ; gardez-vous de considérer la vue des hommes comme étant votre récompense.

4. Il veut même qu'on voie nos oeuvres; aussi dit-il : « Nul n'allume un flambeau pour le mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin qu'il éclaire tous ceux qui sont dans la maison ». Il ajoute : « Que vos actions brillent aux yeux des hommes, de façon qu'ils voient vos bonnes oeuvres ». Mais sans s'arrêter là, il poursuit : « Et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux (1) ». C'est, en effet, autre chose de rechercher dans les bonnes oeuvres sa propre gloire ou de rechercher la gloire de Dieu. Rechercher sa propre gloire, c'est s'arrêter à la vue des hommes ; rechercher la gloire de Dieu, c'est acquérir la gloire éternelle. Voilà dans quel sens nous ne devons pas, en agissant, rechercher à être vus des hommes : il nous faut faire le bien sans ambitionner comme récompense l'admiration humaine, mais en cherchant la gloire de Dieu dans ceux qui nous voient et qui nous imitent, et en reconnaissant que nous ne serions rien si le Seigneur ne nous faisait ce que nous sommes.

 

1. Matt. V, 16.

 

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