SERMON CCLIV
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SERMON CCLIV. POUR LA SEMAINE DE PAQUES. XXV. TRISTESSE ET JOIE.

 

ANALYSE. — Dieu veut dans sa bonté que nous commencions par la tristesse pour aboutir à la joie. Or, de quoi nous attrister et de quoi nous réjouir ? I. La tristesse qui ne s'applique pas à l'objet pour lequel elle est faite, est comme le fumier qui lest point à sa place, une saleté. Pour n'être pas une saleté, un poison même, il faut que la tristesse pleure le péché et non pas lei vaines calamités du siècle; et le temps à donner à la tristesse est figuré par les quarante jours qui précèdent la résurrection. — II. Quant à la joie, figurée par les cinquante jours du temps pascal, elle doit être produite en nous par la foi aux divines promesses, non-seulement parce que Dieu est fidèle, mais encore parce que Dieu nu nous doit absolument rien, puisque n'ayant de nous-mêmes que le mal, nous n'avons pu lui rien donner. qui ne vienne de lui. Ah ! louons Dieu avec transports du bonheur immense qu'il nous réserve.

 

1. Il ressort, mes frères, il ressort de la misère de notre condition et de la miséricorde de Dieu que le temps de la tristesse précède celui de la joie; qu'on se réjouisse d'abord

pour s'attrister ensuite, qu'on travaillé pour ensuite se reposer, qu'on souffre pour ensuite être heureux. C'est ce qui vient, nous le répétons, de la misère de notre condition et de la (321) miséricorde divine ; car ce temps de tristesse, de travail et de misère, est l'oeuvre de nos péchés; tandis que le moment de la joie, du repos et de la félicité. n'est pas le fruit de nos mérites, mais de la grâce du Sauveur. Nous méritons l'un , nous espérons l'autre ; nous méritons le mal, nous espérons le bien, le bien que nous accordera la miséricorde de Celui qui nous a créés.

2. Mais à l'époque de nos souffrances, ou, comme dit l'Ecriture , durant les jours de notre nativité, nous devons savoir de quoi il faut nous attrister. La tristesse est une espèce de fumier. Or, quand le fumier n'est pas à sa place, c'est une saleté, une saleté qui soulève, dans la maison où il est, tandis que bien placé il féconde les champs. Voyez où le divin Agriculteur veut qu'on place le fumier. « Et qui aurai-je pour me réjouir, dit l'Apôtre, sinon celui qui s'attriste à cause de moi (1)  ? » Ailleurs encore : « La tristesse qui est selon Dieu, dit-il, produit la pénitence pour un salut sans repentance». Etre triste comme Dieu le demande, c'est s'affliger de ses péchés par esprit de pénitence. Or, cette tristesse causée par l'iniquité produit la justice propre à l'âme. Rougis de ce que tu es, afin de pouvoir être ce que tu n'es pas.

« La tristesse qui est selon Dieu produit la a pénitence pour un salut sans repentance. — «Produit la pénitence pour un salut ». Pour quel salut? «Pour un salut sans repentance ». Sans repentance? Qu'est-ce à dire? C'est-à-dire qu'il est absolument impossible de se repentir de ce salut. Nous avons mené, hélas! une vie dont nous avons dû nous repentir, une vie à nous en repentir. Mais nous ne saurions arriver à une vie sans repentance, sans nous repentir de notre vie coupable. Trouvera-t-on, mes frères, j'avais commencé à le dire, du fumier dans un tas de blé bien nettoyé? Toutefois, c'est par le moyen du fumier que le blé parvient à cette pureté, à cette beauté qui réjouit l'oeil : ainsi la laideur conduit à la beauté.

3. C'est donc avec raison que le Seigneur parle ainsi, dans l'Evangile, d'un arbre stérile : « Voilà trois ans déjà que je viens chercher du fruit sur cet arbre, et je n'en trouve point; je vais le couper pour qu'il n'embarrasse point mon champ ». Le vigneron intervient,

 

1. II Cor. II, 2. — 2. Ib. VII, 10.

 

il intervient quand la hache est déjà levée sur ce tronc ingrat et que déjà elle le touche; il intervient comme Moïse intervint près de Dieu, et il s'écrie : « Ah ! Seigneur, laissez-le cette année encore, je vais creuser autour de lui et y jeter une mesure de fumier, s'il porte ensuite du fruit, tant mieux ! dans le cas contraire, vous le couperez (1) ». Cet arbre désigne le genre humain. Dieu l'a visité à l'époque des patriarches; c'est comme la première année. Il l'a visité à l'époque de la loi et des prophètes; c'est comme la seconde. Avec l'Evangile parait la troisième. L'arbre devrait être abattu déjà; mais un Miséricordieux intercède près d'un Miséricordieux. Celui qui est venu faire miséricorde ne s'est-il pas fait intercesseur? Qu'on le laisse, dit-il, cette année encore; qu'on creuse une fosse autour de lui, symbole d'humilité; qu'on y mette une corbeille de fumier, peut-être donnera-t-il du fruit. Ou plutôt, comme il en donne d'un côté sans en donner de l'autre, le Maître viendra et le coupera en deux. Le coupera en deux ? Pourquoi ? Parce qu'il y a dans le monde des bons et des méchants, et que, mêlés maintenant, ils font en quelque sorte partie du même corps.

4. J'ai donc eu raison de le dire, mes frères, le fumier bien placé produit du fruit, tandis qu'ailleurs il n'est que saleté. Voici un homme triste, je rencontre un homme plongé dans la tristesse; c'est une espèce de fumier. Où est ce fumier? Dis-moi, mon ami, pourquoi es-tu triste ? — J'ai perdu de l'argent. — Lieu sale, fruit nul. Ecoute l'Apôtre: « La tristesse de ce monde produit la mort (2) ». Donc il n'y a pas seulement absence de fruit, il y a encore d'horribles dégâts. Je pourrais en dire autant de tout ce qui inspire les joies du siècle, mais ce serait trop long.

Je vois un autre homme affligé, gémissant et pleurant; c'est beaucoup de fumier. Quelle place occupe-t-il? Tout en le voyant triste et versant des larmes, je remarque de plus qu'il prie. Je ne sais quelle bonne idée il me suggère en priant; je cherche pourtant à savoir encore à quoi s'applique sa tristesse. Et s'il allait, dans sa prière, au milieu de ses gémissements et de ses sanglots, solliciter la mort de son ennemi? Oui, s'il pleure, s'il supplie, s'il prie de la sorte, lieu sale, fruit nul. Il y a

 

1. Luc, XIII, 6-9. — 2. II Cor. VII, 10.

 

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même plus dans nos Ecritures : en demandant la mort de son ennemi, il tombe sous le coup de cette malédiction qui pèse sur Juda : « Que sa prière devienne un crime (1) ! »

J'en aperçois un autre qui gémit, qui pleure, qui prie aussi; il y a du fumier; où est-il? je prête l'oreille à sa prière, je lui entends dire : « Seigneur, prenez pitié de moi, guérissez mon âme, car j'ai péché contre vous (2)». Cet homme déplore son péché; c'est le fumier placé dans le champ, j'ai droit d'espérer. Grâces à Dieu, ce fumier est bien placé, il n'est pas inutile, il produira. Nous voici réellement au moment de nous livrer à une tristesse salutaire, de déplorer notre assujettissement à la mort, la multitude de nos tentations, nos faiblesses coupables, les résistances de nos passions, les luttes de nos convoitises toujours mutinées contre nos inspirations saintes; affligeons-nous de tout cela.

5. Ce temps destiné pour nous à la misère et aux gémissements est figuré par les quarante jours qui précèdent Pâques; comme le temps destiné à la joie qui suivra, au repos, à la félicité, à l'éternelle vie, à ce règne éternel dont nous ne jouissons pas encore, est symbolisé par ces cinquante jours où nous chantons les louanges de Dieu. Deux époques en effet nous sont montrées : l'une qui précède la résurrection du Seigneur, l'autre qui vient après; l'une où nous sommes, l'autre où nous espérons être. L'époque de tristesse que rappellent les jours du Carême est pour nous figurée et actuelle; quant à l'époque de joie, de repos et de règne représentée par ces jours-ci, nous la figurons par le chant de l'Alleluia, mais nous ne possédons point encore l'objet de nos louanges, nous soupirons seulement après l'Alleluia véritable. Que signifie Alleluia ? Louez Dieu. Mais nous ne te possédons point encore pour le. louer; et si dans l'Eglise on multiplie ses louanges après la résurrection du Seigneur, c'est qu'après notre résurrection nous les chanterons sans nous interrompre. La passion du Sauveur rappelle le temps actuel, ce temps où coulent nos pleurs. Eh ! que rappellent en effet ces verges, ces chaînes, ces outrages, ces crachats , cette couronne d'épines, ce vin mêlé de fiel, ce vinaigre au bout d'une éponge, ces insultes, ces opprobres, cette croix enfin, ces membres sacrés qui y

 

1. Ps. CVIII, 7. — 2. Ps. XL, 5.

 

sont suspendus, sinon nos jours présents, nos jours de deuil, nos jours de mort, nos jours d'épreuves? Ainsi le temps est laid ; puisse cette laideur être celle du fumier étendu dans la campagne et non laissé dans la maison! Gémissons de nos péchés et non des déceptions de nos vains désirs. Le temps est laid, mais il sera fertile si nous en faisons bon usage. Est-il rien de plus laid qu'un champ couvert de fumier? Il était plus beau avant de recevoir l'engrais; pour devenir fertile, il a dû s'enlaidir. Cette laideur rappelle le temps pré. sent; puisse-t-elle être pour nous une époque de fécondité !

Tournons nos yeux vers le prophète; que dit-il? « Nous l'avons vu ». En quel état? « Sans éclat ni beauté (1) ». Pourquoi? Demande-le à un autre. prophète : « Ils ont compté tous mes os (2) ». Ils les ont comptés pendant qu'il était suspendu à la croix. Quel affreux spectacle que celui d'un crucifié ! Mais cet opprobre conduit ici à la beauté. A quelle beauté? A la beauté de la résurrection. Aussi « est-il le plus beau des enfants des hommes (3) ».

6. Donc, mes frères, louons le Seigneur; louons-le de ce qu'il nous a fait de fidèles promesses, quoique nous n'en ayons point reçu l'accomplissement encore. Estimez-vous peu ces promesses qui font de Dieu notre débiteur? Si ses promesses l'ont rendu notre débiteur, c'est l'effet de sa bonté et non le résultat d'aucune avance de notre part. Que lui avons-nous donné pour qu'il nous doive? Ne vous rappelez-vous point qu'il est dit dans un psaume: « Que rendrai-je au Seigneur? » Ces mots: « Que rendrai-je au Seigneur », dénotent un débiteur et non un créancier qui exige d'être payé. Des avances ont donc été faites; « Que rendrai-je au Seigneur? — Que rendrai-je au Seigneur » ne signifie-t-il pas : Comment m'acquitter envers lui ? Et pour quoi? « Pour tout ce qu'il m'a donné ». Je n'étais pas, il m'a créé ; je me suis perdu, il m'a cherché; en me cherchant, il m'a trouvé; captif, il m'a racheté ; vendu, il m'a délivré, et d'esclave que j'étais il a fait de moi son frère. « Que rendrai-je au Seigneur?» Tu n'as pas de quoi lui rendre. Que lui rendre, dès que tu attends tout de lui ? Mais, un instant ! Que veut-il dire? Pourquoi demande-t-il: « Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu'il

 

1. Isaïe, LIII, 2. — 2. Ps. XXI, 18. — 3. Ps. XLIV, 3.

 

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m'a donné? » Il regarde de tous côtés, et il semble avoir trouvé de quoi rendre. Qu'a-t-il donc trouvé? « Je recevrai le calice du salut ». Tu songeais à rendre et tu veux recevoir encore ! Réfléchis, je t'en prie. En voulant recevoir encore, tu augmentes tes dettes, quand les éteindras-tu? Oui, quand les éteindras-tu, si tu ne cesses d'en contracter? Tu ne le pourras jamais, puisque jamais tu n'auras rien qui Devienne de lui.

7. Ainsi donc, ces mots: « Que rendrai-je? » ne rappellent-ils pas que « tout homme est menteur (1) », comme tu le dis toi-même? Prétendre qu'on rendra à, Dieu quoi que ce soit, c'est être menteur, puisque nous devons tout attendre de Dieu, et que sans lui nous n'avons de nous que le péché peut être ; c'est, de plus, parler de son propre fond. L'homme, hélas! ne possède que trop par lui-même; il y a en lui le mensonge, un trésor de mensonges. Qu'il emploie toutes ses forces à mentir, la source du mensonge ne tarit pas en lui : il peut sans l'épuiser feindre et mentir autant qu'il pourra. Pourquoi? Parce que c'est de lui que vient tout ce qui est pour lui sans mérite, il ne l'a point acheté. Mais pour embrasser la vérité et s'y conformer, il lui faut autre chose que lui-même.

Par lui-même Pierre fut menteur. Comment le fut-il? Le Seigneur promettait de souffrir pour nous. « A Dieu ne plaise ! reprit Pierre; que cela ne vous arrive point ! » C'était un homme menteur. Ecoute le Seigneur même : « Tu ne goûtes pas, lui dit-il, ce qui vient de Dieu, mais ce qui vient de l'homme ». Pierre pourtant dit aussi une vérité. Quand ? Quand il s'écria: «Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant». Comment ce menteur pouvait-il exprimer cette vérité? C'est bien un homme qui dit: « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu

 

1. Ps. CXV, 11-13.

 

vivant ». En effet, qui a dit cela? Pierre. Qu'était-ce que Pierre? Un homme qui a dit cette vérité. Assurément « tout homme est menteur ». Voilà, voilà bien ce qu'il est dans son langage, voilà bien ce que fait de lui sa langue. Comment « tout homme est-il menteur ? » Ecoute : « Tout homme est menteur » par son propre fond. Comment donc Pierre put-il dire alors la vérité ? Ecoute la Vérité même: «Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas ». D'où lui vient ce bonheur? Est-ce de lui ? Nullement. « Car ce n'est ni la chair ni le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux (1) ».

8. Ainsi donc, mes bien-aimés, louons le Seigneur, louons notre Dieu, répétons Alleluia. Représentons durant tous ces jours le jour qui sera sans fin; donnons une idée du séjour de l'immortalité, de ce que sera le temps de l'immortalité; hâtons notre marche vers l'éternelle demeure. « Heureux ceux qui habitent en votre maison, Seigneur; ils vous loueront durant les siècles des siècles (2) ». Ainsi parle la loi, ainsi parle l'Ecriture, ainsi s'exprime la Vérité. Nous entrerons dans cette maison de Dieu qui est placée au ciel. Là nous louerons Dieu, non pas cinquante jours, mais, comme il est écrit, « durant les siècles des siècles ». Nous verrons, nous aimerons, nous louerons; et ce que nous verrons ne s'évanouira pas, et ce que nous verrons ne nous échappera pas, et ce que nous verrons ne se taira jamais: tout sera éternel, tout sera sans fin. Louons, louons; mais ne louons pas seulement de la voix, louons aussi par nos oeuvres; que nos lèvres bénissent, que notre vie bénisse aussi, mais qu'elle soit animée de la charité qui ne.s'éteint pas.

Tournons-nous avec un coeur pur, etc.

 

1. Matt. XVI, 22, 23, 16, 17. — 2. Ps. LXXXIII, 5.

 

 

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