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SERMON CCCXXIX. POUR UNE FETE DE MARTYRS. IV. PRÉCIEUSE MORT DES MARTYRS.

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ANALYSE. — La mort des saints martyrs est réellement précieuse, 1° parce qu'ils s'y sont voués par reconnaissance, 2° parce que la grâce de Dieu les a aidés à la supporter.

 

1. Ces oeuvres glorieuses des saints martyrs qui jettent partout un si vif éclat sur l'Église, nous montrent en quelque sorte à l'oeil combien nous avons eu raison de chanter : « Aux yeux du Seigneur est précieuse la mort de ses saints »; elle est réellement précieuse, et à nos yeux, et aux yeux de Celui pour qui ils l'ont endurée.

Or, le mérite de tant de morts vient de la mort d'un seul. Combien de morts a achetées en mourant Celui dont la seule mort a donné au grain de froment de se multiplier? Vous lui avez entendu dire, quand il touchait à sa passion, c'est-à-dire à notre rédemption : « Si  le grain de froment tombé à terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits (1) ». — Sur la croix, en effet, il a fait comme un grand paiement; là s'est ouvert le trésor qui contenait notre rançon, c'est au moment où le côté du Sauveur a été ouvert par un- coup de lance, et il s'en est répandu la rançon de l'univers entier. Alors ont été rachetés les fidèles et les martyrs;, mais la foi des martyrs est une foi éprouvée, leur sang en est la preuve. Ils ont, rendu ce qu'ils avaient reçu , ils ont accompli ce que dit saint Jean : « De même que. le.Christ adonné sa vie pour nous, ainsi nous devons donner la nôtre pour nos frères (2)». Ailleurs encore il est dit : «Es-tu assis à une grande table? Considère avec soin ce qui t'est présenté, car tu dois en préparer autant. (3)». — La grande table est celle où sert d'aliments le Seigneur même de la table. Nul ne se donne comme nourriture à ses convives, le Seigneur pourtant, le Christ le fait; il est tout à la fois l'invitateur, la nourriture et le breuvage. Pour

 

1. Jean, XXII, 24, 25. — 2. I Jean, III, 16. — 3. Prov. XXIII, 1, 2.

 

lui rendre ce qu'ils avaient reçu de lui, les martyrs ont donc considéré ce qu'ils mangeaient et ce. qu'ils buvaient à sa table.

2. Comment toutefois auraient-ils pu rendre, si pour rendre ils n'avaient reçu encore de Celui qui leur avait donné d'abord? Aussi dans le psaume où nous avons chanté : « Aux yeux du. Seigneur est précieuse la mort de ses saints », quelle. leçon nous est donnée? On y voit un. homme qui considère combien il a reçu de Dieu; qui examine tous ces bienfaits du Tout-Puissant, qui l'a créé, qui l'a recherché quand il s'était perdu, qui lui a pardonné après l'avoir retrouvé, qui a soutenu sa faiblesse dans le combat, qui ne lui a point manqué dans le danger, qui l'a couronné après la victoire, et qui s'est donné lui-même pour récompense. Or, après avoir réfléchi à tout cela, cet homme s'écrie : « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'il m'a rendus? »  Il ne veut point être un ingrat, il veut, témoigner sa reconnaissance , mais il n'en a pas le moyen.

Pourtant il ne dit pas : « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'il m'a » faits, mais « pour tous les biens qu'il m'a rendus? » Le Seigneur donc ne lui a pas donné, il lui a rendu. S'il nous a rendu, c'est que nous lui avions donné quelque chose. Hélas ! nous lui avions donné nos iniquités, et il nous a rendu ses faveurs : c'est ainsi qu'après avoir reçu de nous le mal pour-le bien, il nous rend le bien pour le mal.

Le prophète; cherche donc ce qu'il rendra; il est embarrassé, il ne trouve pas le moyen de s'acquitter : « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'il m'a rendus? » Puis, comme s'il avait trouvé de quoi rendre : « Je prendrai, dit-il, le calice du salut, et j'invoquerai (564) le nom du Seigneur (1)». Mais quoi? Sûrement il songeait à rendre, et le voilà qui demande à recevoir encore : « Je recevrai le calice du salut !». Qu'est-ce que ce calice? C'est l'amer et salutaire calice de la passion; c'est le calice que n'oserait même toucher, le malade, si le médecin ne le buvait d'abord. Voilà quel est ce calice ; il est sur les lèvres du Christ quand il dit : « Mon Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi (2) ». Ce qui le prouve, c'est que les fils de Zébédée ayant demandé, par l'entremise de leur mère, des places élevées, la faveur de s'asseoir, l'un à la droite, l'autre à la gauche du Fils de Dieu, le Sauveur leur dit : « Pouvez-vous boire le, calice, que moi-même  je dois boire (3)? » Vous voulez de l'élévation ? C'est en traversant la vallée qu'on s'élève sur la montagne. Vous voulez des trônes de gloire ? Buvez d'abord le calice de

 

1. Ps. CXV, 15, 12, 13. — 2. Matt. XXVI, 39. — 3. Ib. XX, 22.

 

l'humiliation. Tel est le calice dont les martyrs disaient : « Je recevrai le calice du salut, et j'invoquerai le nom du Seigneur ».

Ne crains-tu pas de succomber? — Non. — Pourquoi? Parce que « j'invoquerai le nom  du Seigneur ». Comment auraient vaincu les martyrs, si n'avait vaincu en eux Celui qui a dit : « Réjouissez-vous, car j'ai vaincu le monde (1)? » C'est l'Empereur du ciel qui dirigeait et leur esprit et leur langue, qui par eux triomphait du diable sur la terre et qui les couronnait comme martyrs dans le ciel. Oh ! bienheureux ceux qui ont bu ainsi ce calice ! Ils ont mis fin à leurs douleurs et sont couverts d'honneurs.

Réfléchissez-y donc, mes très-chers frères; appliquez toute votre attention et tout votre esprit à ce que vous ne pouvez fixer de l'oeil, et reconnaissez qu' « aux yeux du Seigneur est précieuse la mort de ses saints ».

 

1. Jean, XVI, 33.

 

 

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