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SERMON CCCVIII. DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. II. DU SERMENT.

 

ANALYSE. — 1° On doit éviter de se jeter dans l'embarras inextricable où s'est jeté Hérode en faisant un serment téméraire. 2° Si la chose promise avec serment est mauvaise, mieux vaut ne pas la faire, à l'exemple de David. 3° On se rend bien coupable lorsqu'on provoque un faux serment. Histoire de Tutelymène.

 

1. Le trait évangélique que nous avons entendu aujourd'hui, me donne occasion de dire à votre charité: Vous voyez que ce misérable Hérode aimait saint Jean, l'homme de Dieu; mais que dans l'ivresse de la joie et des séductions d'une danseuse, il jura témérairement et promit de donner tout ce que lui demanderait cette jeune fille, qui l'avait captivé en dansant devant lui. Il s'affligea néanmoins lorsqu'il vit qu'on lui faisait une demande cruelle et criminelle ; à ses yeux c'était un crime horrible : mais placé entre son serment et la requête de la jeune fille, craignant tout à la fois et de commettre un forfait sanglant et de se rendre coupable de parjure, pour ne pas offenser Dieu en se parjurant, il prit le parti de l'offenser en versant le sang (1).

Que devait-il donc faire ? me demande-t-on. Répondrai-je : Il ne devait pas s'engager par serment? Mais qui ne voit cette vérité ? D'ailleurs, on ne me consulte pas pour savoir s'il devait prêter ce serment ; mais ce qu'il devait faire après l'avoir prêté. La question est grave. Son serment était téméraire : qui l'ignore ? Il ne l'en a pas moins prêté ; et la jeune fille vient de requérir la tête de saint Jean. Que doit faire Hérode ? Donnons-lui un conseil. Lui dirons-nous : Epargne Jean, ne commets pas ce crime ? C'est conseiller le parjure. Lui dirons-nous : Ne te parjure pas ? C'est exciter au crime. Triste embarras !

Avant donc de vous jeter dans ce filet inextricable, renoncez aux serments téméraires; oui, mes frères ; oui, mes enfants, je vous en supplie, renoncez-y avant d'en avoir

 

1. Marc, VI, 17-28.

 

contracté la funeste habitude. Est-il besoin de vous précipiter dans une impasse où nous ne savons quel conseil vous donner ?

2. Toutefois, en examinant avec plus de soin les Écritures, j'y rencontre un exemple qui me montre un homme pieux et saint tombant dans un serment téméraire et aimant mieux ne pas accomplir ce qu'il avait promis, que d'être fidèle à son serment en répandant le sang humain. Je vais rappeler ce trait à votre charité.

Pendant que Saül persécutait le saint homme David, celui-ci, pour échapper à Saül et à la mort, allait où il pouvait. Or, un jour il demanda à un homme riche, nommé Nabal, occupé de la tonte de ses brebis, les aliments nécessaires pour le soutenir, lui et ses compagnons d'armes. Cet homme sans entrailles les lui refusa, et, ce qui est plus grave, il répondit en l'outrageant. Le saint jura de le mettre à mort. Il avait des armes, en effet, et sans réfléchir assez il fit serment de tirer de lui une vengeance qui lui était facile et que la colère lui représentait comme juste. Il se mit donc en route pour accomplir son serment. L'épouse de Nabal, Abigaïl vint à sa rencontre, lui amenant les aliments qu'il avait demandés. Elle le supplia humblement, le gagna et le détourna de répandre le sang de son mari (1). Ainsi, après avoir fait un serment téméraire, David ne l'accomplit point, inspiré par une piété plus grande.

Je reviens donc, mes très-chers frères, à la leçon que je vous dois. Il est vrai, le saint roi dans sa colère ne répandit pas le sang de cet homme : mais qui peut nier qu'il ait fait un

 

1. I Rois, XXV.

 

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faux serment? De deux maux il a choisi le moindre; le dernier étant moins grave que n'eût été le premier. Bien que considéré en lui-même, le faux serment fait un grand mal. Vous devez donc travailler d'abord et lutter contre votre funeste, funeste, funeste et très-funeste habitude, et faire disparaître les serments que vous avez à la bouche.

3. Cependant si un homme demande de toi un serment, si cet homme n'exige que ce serment pour se convaincre que tu n'as point fait ce qu'il t'attribue et dont il est possible que tu sois innocent, et que tu jures pour le délivrer de ce mauvais soupçon, tu ne pèches pas autant que celui qui exige ce serment, attendu que le Seigneur Jésus a dit : « Que votre langage soit: Oui, oui; non, non. Ce qui est en plus vient du mal (1)». C'est du serment que parlait alors le Sauveur, et il a voulu nous faire entendre ici que le serment vient d'un principe mauvais. Quand on y est provoqué, le principe mauvais est dans celui qui provoque et non dans celui qui jure. Ce principe, d'ailleurs, n'est-il pas commun au genre humain ? Ne repose-t-il pas sur l'impossibilité où nous sommes de voir réciproquement nos coeurs ? Jurerions-nous jamais si nous les voyions ? Qui exigerait de nous un serment, si chacun voyait clairement la pensée même de son prochain ?

4. Ecrivez dans vos coeurs ce que je vais vous dire : Provoquer à faire un serment quand on sait que ce serment sera faux, c'est être plus qu'homicide car alors on tue l'âme, ou plutôt on tue deux âmes : l'âme de celui qui provoque et l'âme de celui qui jure; au lieu que l'homicide ne tue que le corps. Tu sais que tu dis vrai, que ton interlocuteur dit faux : et tu le forces à jurer? Le voilà donc qui jure, qui se parjure, qui se perd: qu'y as-tu gagné ? Ah ! tu t'es perdu aussi, en te rassasiant de sa mort.

 

1. Matt. V, 37.

 

5. Je vais vous citer un trait dont je n'ai point parlé encore à votre charité, et qui est arrivé au milieu de ce peuple, de cette église. Il y avait ici un homme simple, innocent, bon chrétien, et connu de beaucoup d'entre-vous, habitants d'Hippone, ou plutôt connu de vous tous sous le nom de Tutelymène. Qui de vous, citoyens de cette ville, n'a connu Tutelymène? Eh bien ! voici ce que j'ai appris de lui-même.

Quelqu'un, je ne sais qui, refusa de lui rendre ce que Tutelymène lui avait confié, ou ce qu'il devait à Tutelymène, qui d'ailleurs s'était fié à lui. Tutelymène ému lui demanda de faire serment. Le serment fut prêté, Tutelymène perdit son bien, mais l'autre se perdit lui-même. Or, Tutelymène, homme grave et fidèle, ajoutait que la même nuit il fut cité devant le juge, que tout tremblant il fut emporté avec rapidité devant un homme très-grand et admirable qui siégeait sur un trône, et à qui obéissaient de très-grands serviteurs aussi; que dans son trouble on le fit passer par derrière et qu'on l'interrogea en ces termes : Pourquoi as-tu excité cet homme à jurer, puisque tu savais qu'il ferait un faux serment? C'est qu'il me refusait ce qui était à moi, répondit-il. Ne valait-il pas mieux, lui fut-il répliqué, faire le sacrifice de ce que tu réclamais, que de perdre par un faux serment l'âme de cet homme ? On le fit étendre alors et frapper, frapper si fortement qu'à son réveil on voyait sur son dos la trace des coups reçus. Après cette correction, on lui dit : On t'épargne à cause de ton innocence; à l'avenir, prends garde de recommencer.

Cet homme avait commis un péché grave, et il en fut châtié; mais bien plus grave en-. tore sera le péché de quiconque fera ce qu'il a fait après avoir entendu ce discours, cet avertissement, cette exhortation. Prenez garde au faux serment, prenez garde au jugement téméraire. Or, vous éviterez sûrement ces deux maux, si vous détruisez en vous l'habitude de jurer.

 

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