SERMON CCLXIII
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCLXIII. POUR LE JOUR DE L'ASCENSION. III. L'ASCENSION, NOTRE ESPÉRANCE.

 

ANALYSE. — Il est certain que par sa mort et par sa résurrection le Sauveur nous a délivrés en faisant perdre au démon les droits qu'il avait acquis sur nous. Mais s'il monte au ciel avec son corps de chair qui n'en est pas descendu, c'est pour nous faire entendre que nous y monterons à sa suite, puisque nous sommes ses membres; c'est pour nous exciter à prendre courage. En vue donc du bonheur, figuré par les quarante jours qu'il a passés sur la terre après sa résurrection, supportons généreusement les fatigues et les travaux que rappellent les quarante jours de jeûne qui ont précédé sa passion.

 

1. C'est en ressuscitant et en montant au ciel que Notre-Seigneur Jésus-Christ a fait briller sa gloire dans tout son éclat. Nous avons célébré sa résurrection le dimanche même de Pâques; nous célébrons son ascension aujourd'hui.

Ces deux jours sont pour nous des jours de tête; car si le Sauveur est ressuscité, c'était pour nous apprendre à ressusciter comme lui; et s'il est monté, c'était pour nous protéger du haut du. ciel. Jésus-Christ est donc également notre Seigneur.et notre Sauveur, soit quand il est attaché à la croix, soit quand il règne au ciel comme aujourd'hui. Sur la croix, il versait notre rançon; au ciel, il rassemble ce qu'il a acheté; et lorsqu'il aura réuni tous ceux qu'il doit attirer à lui dans le cours des siècles, il viendra à la fin des temps, et, comme il est écrit, « il viendra en Dieu, avec éclat (1) ». Il ne viendra pas en se cachant, comme la

 

1. Ps. XLIX, 3.

 

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première fois, mais « avec éclat », comme dit le prophète.

Il devait, pour être jugé, se voiler d'abord; mais pour juger, il viendra avec gloire. Qui aurait osé le juger s'il était venu la première fois dans toute sa majesté ? Aussi l'apôtre Paul dit-il : « S'ils l'avaient connu, jamais ils n'auraient crucifié le Seigneur de la gloire (1) ». Mais s'il n'avait été mis à mort, la mort ne serait pas morte. C'est donc en triomphant que le diable a été vaincu. Il tressaillait, lorsqu'il réussit par ses séductions à faire condamner à mort le premier homme. Il lui donna la mort en le séduisant; mais en mettant à mort le second Adam, il délivra le premier , de ses chaînes. Voilà pourquoi cette victoire de Jésus-Christ Notre-Seigneur, ressuscitant et montant au ciel; c'est ainsi que s'est accompli l'oracle que vous venez d'entendre lire dans l'Apocalypse : « Le Lion de la tribu de Juda a vaincu (1) ». Il porte le nom de Lion, et il a été immolé comme un agneau ; Lion à cause de sa force, Agneau à cause de son innocence; Lion, parce qu'il est invincible, Agneau; parce qu'il en a la douceur. Or cet Agneau, quand on l'a mis à mort, a vaincu par sa mort même le lion qui rôde cherchant quelqu'un à dévorer. Car le diable aussi a été appelé lion, non pas à cause de sa force, mais pour sa férocité. Voici comment s'exprime saint Pierre : « Il faut vous tenir en éveil contre les tentations , car le démon, votre ennemi , rôde en cherchant quelqu'un à dévorer ». Et comment rôde-t-il? « Il rôde comme un. lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer (3) ». Eh ! qui ne tomberait sous les dents de ce lion, si un autre lion, le Lion de la tribu de Juda, ne l'avait vaincu? Voilà donc le Lion contre le lion, l'Agneau contre le loup. A la mort du Christ, le diable tressaillit de joie, et c'est cette mort qui l'a vaincu. Elle a été pour lui comme une amorce, il était heureux de cette mort, en sa qualité de roi de la mort; mais cette mort qui le remplissait de joie a été pour lui un piège; il s'est laissé prendre à la croix du Seigneur; la mort du Sauveur a été pour lui l'hameçon fatal. Voilà en effet que ressuscite Jésus-Christ Notre-Seigneur. Où est la mort qu'on a vue suspendue à la croix? Où sont les dérisions des Juifs? Que sont devenus l'arrogance et l'orgueil qui

 

1. I Cor. II, 8. — 2. Apoc. V, 5. — 3. I Pier. V, 8.

 

 

secouaient la tête devant la croix et qui disaient : « S'il est le Fils de Dieu, qu'il descende de la croix (1) ? » N'a-t-il pas fait plus que ne demandaient ces railleries sacrilèges? N'a-t-il pas fait plus en sortant du tombeau qu'il n'eût fais en descendant de la croix?

2. Et maintenant, quelle gloire pour lui de monter au ciel et de siéger à la droite de son Père ! Si nous ne le voyons pas de nos yeux, nous ne l'avons pas vu non plus suspendu à la croix. C'est la foi qui nous rend certains de tout cela, c'est avec les yeux du coeur que nous le contemplons.

En effet, mes frères, vous l'avez appris, Notre-Seigneur Jésus-Christ est monté au ciel en ce jour : que notre coeur y monte avec lui, Ecoutons l'Apôtre : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, dit-il, cherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu; goûtez les choses d'en haut et non les choses de la, terre (2) ». De même qu'il est monté au ciel sans nous quitter, ainsi l'y accompagnons-nous avant même que se réalisent les promesses faites à notre corps. Il est, lui, élevé au-dessus des cieux; et s'il a dit: « Nul ne monte au ciel que Celui qui en est descendu, le Fils de l'homme qui est au ciel (3) »; ce n'est pas pour nous une raison de n'espérer point habiter, avec les anges, leur magnifique et céleste demeure. Ces paroles sont destinées à rappeler l'unité qui fait de lui notre Chef et de nous son corps. S'il monte au ciel, ce n'est pas pour se séparer de nous; car il en est descendu et il n'a garde de nous l'envier. Au contraire, il semble nous crier: Soyez mes membres, si vous voulez monter ici. Pour y arriver, déployons donc toute notre vigueur, aspirons-y de tous nos voeux. Songeons sur la terre qu'on compte sur nous dans le ciel. C'est alors que nous dépouillerons cette chair mortelle, dépouillons le vieil homme dès aujourd'hui. Le corps s'élèvera facilement au plus haut des cieux, pourvu que l'esprit ne soit pas accablé sous le fardeau de ses iniquités.

3. Je sais bien que, frappés des objections faites par les hérétiques, plusieurs se demandent comment le Seigneur, descendu du ciel sans corps, y est remonté avec son corps, ce qui semble contraire à ces paroles sorties de sa propre bouche:  « Nul ne monte au ciel que

 

1. Matt. XXVII, 40. — 2. Coloss. III, 1, 2. — 3. Jean, III, 13.

 

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« Celui qui en est descendu». Or, prétendent-ils, son corps n'est point descendu du ciel, comment donc a-t-il pu y monter (1) ? Mais Jésus n'a point dit : Rien ne monte au ciel que ce qui en est descendu; il a dit.: «Nul ne monte au ciel que Celui qui en est descendu» ; ce qui a rapport à la personne même et non à son vêtement. Le Seigneur est descendu du ciel sans le vêtement de son corps, il y est remonté avec ce vêtement. N'est-ce pas toujours la même personne qui est descendue et qui est remontée? Si, en nous unissant à lui comme ses membres, il n'a pas cessé pour ce motif d'être le même; à combien plus forte raison le corps qu'il a pris dans le sein de la Vierge ne saurait-il avoir en lui une personnalité différente. Quand un homme gravit une montagne, un mur ou tout autre lieu élevé, ne dit-on pas que celui qui y monte ainsi est le même que celui qui en est descendu, lors même qu'il serait descendu sans vêtements et qu'il remonterait couvert de ses habits; lorsqu'il serait descendu sans armes et qu'il remonterait tout armé? Or, de même qu’on peut dire de lui alors : Nul ne monte que celui qui est descendu, quoiqu'il remonte avec ce qu'il n'avait pas en, descendant; ainsi nul ne monte au ciel que le Christ, parce que nul autre que lui n'en est descendu, quoiqu'il ensuit descendu sans son corps et qu'il y remonte avec son corps, quoique nous devions y monter nous-mêmes; non pas en vertu de notre propre force, mais en vertu de l'unité contractée entre lui et nous. N'est-on pas deux, dans l’unité d'une seule chair? grand sacrement considéré dans le Christ et dans l'Eglise (2). Aussi le Christ dit-il lui-même : « Ainsi donc ils ne sont plus deux, mais une seule chair (3) ».

4. Pourquoi a-t-il jeûné au moment de la tentation, avant sa mort, et quand il avait besoin encore de nourriture; tandis qu'il a mangé et qu'il a bu après sa résurrection, aux jours de sa gloire, et quand il n'avait plus besoin d'aliments? C'est qu'il voulait en jeûnant nous montrer ce que nous devons souffrir, et en ne jeûnant pas nous donner une idée des

 

1. Voir Comb. chrét. chap. XXV. — 2. Eph. V, 31, 32. — 3. Matt. XI, 6.

 

délices qu'il goûte. Ces deux périodes de sa vie ont duré l'une et l'autre quarante jours. Ce fut en effet pendant quarante jours qu'il jeûna, lorsqu'avant sa mort il fut tenté dans le désert, ainsi qu'il est écrit dans l'Evangile (1); et pendant quarante jours aussi il vécut avec ses disciples après sa résurrection , allant et venant, mangeant et buvant, comme s'exprime saint Pierre dans les Actes des Apôtres (2). Ce nombre de quarante jours semble désigner ce qu'ont à parcourir de ce siècle ceux qui sont appelés à la grâce par Celui qui n'est pas venu abolir, mais compléter la loi. Cette loi contient effectivement dix préceptes. De plus la grâce de Jésus-Christ est répandue dans tout l'univers, et l'univers est divisé en quatre parties. Or dix multiplié par quatre donne quarante. Aussi « ceux que le Seigneur a rachetés ont-ils été rassemblés par lui de tous les pays, de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Midi (3) ». Ainsi donc lorsqu'avant sa mort il jeûna l'espace de quarante jours, il semblait crier : Abstenez-vous des désirs de ce siècle; et lorsque durant quarante jours encore il mangeait et buvait après sa résurrection, il semblait dire hautement : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation du monde (4)». Le jeûne s'unit en effet aux fatigues de la lutte, attendu que celui qui combat sur l'arène s'abstient de tout (5) ; et la nourriture se prend avec l'espoir de parvenir à cette paix qui ne sera parfaite qu'au moment où se sera revêtu d'immortalité ce corps dont nous attendons la rédemption. Nous ne nous glorifions pas encore de l'avoir obtenue, mais nous vivons dans cette espérance. Pour montrer en nous ce double mouvement, l'Apôtre a dit : « Que l'espoir vous porte à la joie, que l'affliction vous trouve patients (6) » ; joie désignée par la nourriture, affliction rappelée par le jeûne. Sitôt en, effet que nous sommes entrés dans la voie du Seigneur, jeûnons aux vanités du siècle présent; et nourrissons-nous des promesses du siècle à venir, n'attachant point ici notre coeur et puisant là haut ce qui doit l'alimenter.

 

1. Matt. IV, 1, 2. — 2. Act. I, 3, 4, 21. — 3. Ps. CVI, 2, 3. — 4. Matt. XXVIII, 20. — 5. I Cor. IX, 25. — 6. Rom. XII, 12.

 

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