SERMON CCXL
Précédente Accueil Remonter Suivante


rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
SERMON CLXXXIV
SERMON CLXXXV
SERMON CLXXXVI
SERMON CLXXXVII
SERMON CLXXXVIII
SERMON CLXXXIX
SERMON CXC
SERMON CXCI
SERMON CXCII
SERMON CXCIII
SERMON CXCIV
SERMON CXCV
SERMON CXCVI
SERMON CXCVII
SERMON CXCVIII
SERMON CXCIX
SERMON CC
CHAPITRE CCI
SERMON CII
SERMON CCIII
SERMON CCIV
SERMON CCV
SERMON CCVI
SERMON CCVII
SERMON CCVIII
SERMON CCIX
SERMON CCX
SERMON CCXI
SERMON CCXII
SERMON CCXIII
SERMON CCXIV
SERMON CCXV
SERMON CCXVI
SERMON CCXVII
SERMON CCXVIII
SERMON CCXIX
SERMON CCXX
SERMON CCXXI
SERMON CCXXII
SERMON CCXXIII
SERMON CCXXIV
SERMON CCXXV
SERMON CCXXVI
SERMON CCXXVII
SERMON CCXXVIII
SERMON CCXXIX
SERMON CCXXX
SERMON CCXXXI
SERMON CCXXXII
SERMON CCXXXIII
SERMON CCXXXIV
SERMON CCXXXV
SERMON CCXXXVI
SERMON CCXXXVII
SERMON CCXXXVIII
SERMON CCXXXIX
SERMON CCXL
SERMON CCXLI
SERMON CCXLII
SERMON CCXLIII
SERMON CCXLIV
SERMON CCXLV
SERMON CCXLVI
SERMON CCXLVII
SERMON CCXLVIII
SERMON CCXLIX
SERMON CCL
SERMON CCLI
SERMON CCLII
SERMON CCLIII
SERMON CCLIV
SERMON CCLV
SERMON CCLVI
SERMON CCLVII
SERMON CCLVIII
SERMON CCLIX
SERMON CCLX
SERMON CCLXI
SERMON CCLXII
SERMON CCLXIII
SERMON CCLXIV
SERMON CCLXV
SERMON CCLXVI
SERMON CCLXVII
SERMON CCLXVIII
SERMON CCLXIX
SERMON CCLXX
SERMON CCLXXI
SERMON CCLXXII
SERMON CCLXXIII
SERMON CCLXXIV
SERMON CCLXXV
SERMON CCLXXVI
SERMON CCLXXVII
SERMON CCLXXVIII
SERMON CCLXXIX
SERMON CCLXXX
SERMON CCLXXXI
SERMON CCLXXXII
SERMON CCLXXXIII
SERMON CCLXXXIV
SERMON CCLXXXV
SERMON CCLXXXVI
SERMON CCLXXXVII
SERMON CCLXXXVIII
SERMON CCLXXXIX
SERMON CCXC
SERMON CCXCI
SERMON CCXCII
SERMON CCXCIII
SERMON CCXCIV
SERMON CCXCV
SERMON CCXCVI
SERMON CCXCVII
SERMON CCXCVIII
SERMON CCXCIX
SERMON CCC
SERMON CCCI
SERMON CCCII
SERMON CCCIII
SERMON CCCIV
SERMON CCCV
SERMON CCCVI
SERMON CCCVII
SERMON CCCVIII
SERMON CCCIX
SERMON CCCX
SERMON CCCXI
SERMON CCCXII
SERMON CCCXIII
SERMON CCCXIV
SERMON CCCXV
SERMON CCCXVI
SERMON CCCXVII
SERMON CCCXVIII
SERMON CCCXIX
SERMON CCCXX
SERMON CCCXXI
SERMON CCCXXII
SERMON CCCXXIII
SERMON CCCXXIV
SERMON CCCXXV
SERMON CCCXXVI
SERMON CCCXXVII
SERMON CCCXXVIII
SERMON CCCXXIX
SERMON CCCXXX
SERMON CCCXXXI
SERMON CCCXXXII
SERMON CCCXXXIII
SERMON CCCXXXIV
SERMON CCCXXXV
SERMON CCCXXXVI
SERMON CCCXXXVII
SERMON CCCXXXVIII
SERMON CCCXXXIX
SERMON CCCXL

SERMON CCXL. POUR LA SEMAINE DE PAQUES. XI. DE LA RÉSURRECTION DES MORTS.

 

ANALYSE. — Il serait trop long et trop fatiguant, pour la plupart même des auditeurs, de montrer que les Evangélistes ne se contredisent pas en insérant, dans le récit des mêmes faits, des circonstances diverses. Il est bon toutefois de soutenir devait vous, contre les objections profanes, le dogme sacré de la résurrection des corps, enseigné formellement dans les Ecritures. Cette croyance ne renferme évidemment rien de contraire à la toute-puissance de Dieu. De plus, comme les corps des élus doivent ressusciter sans défaut et tout glorieux, la bonté Dieu ne peut-elle pas les rappeler à la vie? Troisièmement enfin, plusieurs philosophes païens n'ont-ils pas révélé quelque chose d'analogue quand ils ont enseigné que l’âme de l'homme, immortelle de sa nature, reprend un corps, soit immédiatement, soit longtemps après la mort? Cette opinion se dissipe à la lumière de nos Ecritures. Mais nous parlerons plus longuement de ces philosophes.

 

1. Votre charité se le rappelle : on lit solennellement, durant ces quelques jours , les passages de l'Evangile relatifs à la résurrection du Seigneur ; car aucun, des quatre Evangélistes n'a pu passer sous silence ni sa passion ni sa résurrection. Jésus Notre-Seigneur ayant fait beaucoup de choses, tous, il est, vrai, n'ont pas tout écrit ; l'un a dit ceci et l'autre cela; mais tous s'accordent souverainement avec la vérité. L'Evangéliste saint Jean rapporte même un grand nombre d'actes de Jésus Notre-Seigneur, dont ne parle aucun des autres Evangélistes. Jésus a fait tout ce qui devait se faire alors; et on a écrit tout ce qui doit se lire maintenant.

Pour démontrer que dans les faits rapportés par les quatre Evangélistes , sans aucune exception, comme seraient la passion et la. résurrection du Sauveur, il n'y a entre eux aucune contradiction, il faudrait un travail sérieux. N'est-il pas des hommes qui s'imaginent que les auteurs sacrés sont opposés entre eux, parce, qu'eux-mêmes sont opposés aux intérêts de leur âme ? Aussi plusieurs docteurs se sont appliqués, avec la grâce de Dieu, à prouver le contraire. Cependant, je le répète, (275) si j'entreprends cette tâche devant vous, si je veux traiter ce sujet devant le peuple, la multitude des auditeurs s'affaissera sous le poids de l'ennui, avant d'être ranimée par l'éclat de la vérité: Mais je connais votre foi, c'est-à-dire la foi de ceux qui sont ici et de ceux qui n'y sont pas aujourd'hui, quoique fidèles; je sais que vous avez à la vérité de 1'Evangile une foi si ferme que vous n'avez aucun besoin de mes explications. Savoir défendre nos dogmes, c'est être plus instruit et non plus fidèle. On a la foi alors; on a de plus le moyen de la soutenir. Mais il en est aussi qui sans avoir la science et les autres moyens nécessaires pour là venger, n'en ont pas moins la foi. Quant à celui qui sait la défendre, il est utile à ceux qui chancèlent et non à ceux qui croient, car il ferme les plaies du doute et ,de l'incrédulité. C'est donc un bon médecin ; mais comme tu n'as point la maladie des infidèles, que peut-il guérir en toi ? Il sait appliquer un remède; mais, toi, tu ne souffres pas. «Le médecin est nécessaire, non à qui se a porte bien, mais à qui est malade (1) ».

2. Je n'ai pas dessein toutefois de ne rien vous dire de ce qui peut s'expliquer plus facilement dans le moment actuel et s'entendre avec plus d'avantages. Le Seigneur en ressuscitant a voulu nous montrer, dans sa personne ce que nous devons espérer pour nos propres corps à la fin des siècles; mais cette résurrection des morts donne lieu à beaucoup de discussions : les uns en parlent en fidèles et les autres en infidèles. Ceux qui en parlent en fidèles cherchent à mieux savoir ce qu'on peut répondre aux infidèles; et ces derniers argumentent contre les réclamations et les intérêts de leur âme en disputant contre la puissance du Tout-Puissant. Comment se peut-il faire qu'un mort ressuscite, demandent-ils ? Je réponds : C'est Dieu qui le ressuscite, et, tu demandes, comment cela se peut faire ? Montre-moi, je ne dis pas un chrétien ni un juif, mais un païen, un idolâtre, un esclave des démons, qui ne reconnaisse que Dieu est tout-puissant. Il lui est possible de nier la divinité du Christ, impossible de nier la toute-puissance de Dieu. Eh bien ! ce Dieu que tu crois tout-puissant, je m'adresse à un païen , ce Dieu que tu crois tout-puissant, c'est lui qui d'après moi ressuscite les morts. Si tu dis encore qu'il ne

 

1. Matt. IX, 12.

 

le peut, tu nies qu'il soit tout-puissant ; et si tu admets qu’il soit tout-puissant, pourquoi repousser ce que j'enseigne ?

3. Si nous disions que le corps ressuscitera pour avoir encore faim et soif, pour être malade, se fatiguer et être exposé à se décomposer encore, tu aurais raison de ne pas nous croire. C'est maintenant que la chair,est soumise à ces besoins et à ces souffrances. Pourquoi ? La cause en est au péché que nous avons contracté.dans la personne de l'un d'entre nous; ce péché fait que nous naissons pour nous décomposer. Le péché est réellement l'auteur. de tous nos maux. Ce n'est pas, sans raison que les hommes ont tant à souffrir. Dieu est juste, Dieu est tout-puissant, et assurément nous ne souffririons point de la sorte si nous ne le méritions. Mais ces peines où nous ont jetés nos péchés, Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu les partager sans avoir aucun péché, et en endurant le châtiment sans la faute, il nous a déchargés de la faute et du châtiment :.de la faute, en nous pardonnant nos péchés; du châtiment, en ressuscitant d'entre les morts; car il nous a promis de ressusciter comme lui, il veut que nous vivions dans cet espoir : persévérons-y et nous parviendrons à la réalité. La chair donc ressuscitera incorruptible, elle ressuscitera sans avoir aucun défaut ni aucune infirmité, sans être assujettie à la mort, sans rien avoir pour la charger ou l'appesantir. Pour toi maintenant elle est un lourd fardeau, elle sera plus tard un ornement. Mais s'il est bon que, le corps soit incorruptible, pourquoi désespérer que Dieu doive le rendre tel ?

4. Parmi les philosophes du siècle, les plus grands, les plus doctes, les meilleurs enfin, ont compris que l'âme de l'homme est immortelle; non-seulement ils l'ont compris, mais pour la soutenir ils ont eu recours à tous les arguments qu'ils ont pu imaginer, et ils ont écrit leurs plaidoyers qui sont parvenus à la postérité. Leurs livres sont là, on les lit. Si j'ai dit que ces philosophes sont meilleurs que les autres, c'est qu'il y en a de mauvais. Il en est effectivement qui prétendent que l'homme une fois mort ne conserve aucune vie; or les premiers doivent évidemment être préférés à ceux-ci. De plus, quoiqu'ils s'égarent souvent loin de la vérité, ils s'en rapprochent sur le point même qui les rend supérieurs aux autres.

 

270

 

En effet, comme ils enseignaient, d'après leurs,convictions, que l'âme de l'homme est immortelle, ils durent rechercher les causes de ce qui afflige l'humanité, de tant de chagrins et d'erreurs auxquels sont sujets les mortels; ils s'occupèrent de cette question avec leurs lumières purement humaines, et ils répondirent, comme ils purent, que dans une autre vie l'homme avait commis antérieurement je ne sais quelles fautes, et que ces fautes avaient mérité à l'âme d'être jetée dans le corps comme dans une prison. On leur demanda ensuite ce que deviendra l'homme après la ment. Ici ils se mirent en pièces, ils s'épuisèrent pour répondre de manière à se satisfaire eux-mêmes ou à satisfaire les autres: ils dirent que l'âme des méchants, que l'âme souillée par des moeurs corrompues, une fois sortie du corps, rentre aussitôt dans un autre corps pour y endurer les peines que nous avons sous les yeux ; tandis que l'âme de ceux qui ont vécu dans la justice, monte au haut des cieux, quand elle se sépare du corps, s'y repose, soit au milieu des étoiles et des astres brillants, soit dans quelque retraite inconnue; que là elle oublie tous les maux passés, puis désire de rentrer dans un corps, et qu'elle revient alors souffrir ici de nouveau: D'après eux, par conséquent, toute la différence entre l'âme des pécheurs et l'âme des justes, c'est que l'âme des pécheurs rentré dans un autre corps aussitôt après la mort, au lieu que l'âme du juste jouit d'un long repos, qui pourtant n'est pas éternel; qu'elle tourne ensuite ses affections vers les corps, et.que nonobstant la justice à laquelle-elle s'est élevée elle tombe du haut du ciel dans cet abîme de maux.

5. Voilà ce qu'ont enseigné ces grands philosophes ;voilà ce qu'ont pu découvrir les, philosophes de ce siècle. Aussi l'Ecriture dit-elle en parlant d'eux : «Dieu a convaincu de folie la sagesse de ce siècle ». De quoi donc a-t-il convaincu la folie même? Si la sagesse de ce monde n'est devant Dieu que folie, à quelle distance est de lui la folie véritable? Il est toutefois dans ce monde une espèce de folie qui s'élève jusqu'à Dieu; c'est d'elle que parle ainsi l'Apôtre : « Le monde n'ayant point, avec sa propre sagesse, connu Dieu par les oeuvres de la sagesse divine, il a plu au Seigneur de sauver les croyants par la folie de la prédication ». Il ajoute : « Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse; pour nous, nous prêchons le Christ crucifié. Aux yeux des Juifs, c'est un scandale, une folie aux yeux des Gentils; mais aux yeux de ceux qui sont appelés, soit juifs, soit, gentils, il est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu (1) ».

Depuis que nous est venu ce Christ, Notre Seigneur, la sagesse. même de Dieu, c'est le ciel qui tonne; silence donc dans les marais. Ce qui est vrai, c'est ce qu'a dit la Vérité; et il est manifeste, comme elle l'a enseigné, que le péché est la source des maux qu'endure le genre humain. Or le Christ est établi médiateur entre Dieu et les hommes; entre Dieu juste et les hommes injustes il fallait un homme juste qui prît d'en bas son humanité et d'en haut sa justice; et se trouvât ainsi placé comme au milieu. Il fallait qu'il prît, là une chose, ici une autre; car il serait su ciel s'il y prenait tout, et abattu avec nous sur la terre si tout lui en venait; il ne serait point alors, médiateur: Celui donc qui croit en ce médiateur et qui mène une vie sainte et, fidèle, celui-là, sans doute, quittera son corps et jouira, du repos; mais plus tard il reprendra ce même, corps, lequel sera pour lui, non pas un instrument de supplices mais un ornement véritable, et il vivra dans la société de Dieu durant toute l'éternité: Pourquoi aimerait-il de revenir ici, puisqu'il a son corps avec lui?

Mes bien-aimés, comme je vous ai parlé aujourd'hui de ce qu'enseignent les philosophes mêmes du monde, dont Dieu a réprouvé et, convaincu de folie la sagesse, nous pourrons demain, avec l'aide du Seigneur, revenir plus longuement sur ce sujet,

 

1. I Cor. I, 20-24,

 

Haut du document

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante