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SERMON CCLXIX. POUR LE JOUR DE LA PENTECOTE. III. L'ESPRIT-SAINT ET L'ÉGLISE CATHOLIQUE.

 

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ANALYSE. — En accordant aux premiers disciples sur lesquels il descendit le don de parler toutes les langues, le Saint-Esprit voulait apprendre au monde que pour le trouver il faudrait s'unir à la société religieuse qui parlerait toutes les langues, conséquemment à l'Église catholique. Ceux qui sont séparés de cette Eglise, les hérétiques et les schismatiques, peuvent, il est vrai, avoir conservé le baptême du Christ; mais ils n'ont pas son Esprit. Car premièrement Dieu a montré dès le début du christianisme que l'Esprit-Saint se donnait indépendamment du baptême, avant ou après comme pendant le baptême, auquel par conséquent il n'est pas attaché. Secondement l'Esprit-Saint étant l'Esprit de charité n'habite pas évidemment en ceux qui n'ont pas la charité or aucun de ceux en qui vit l’esprit de discorde n’a la charité ; les Donatistes particulièrement en sont privés puisqu’ils ne cessent de faire contre nous des accusations calomnieuses que défend la charité. Qu'ils ne s'autorisent pas de leur langage religieux ; il faut que la vie, réponde aux paroles ; il faut en particulier conserver dans l'unité la pratique de la charité.

 

1. Nous célébrons, aujourd'hui, comme chaque année, l'avènement de l'Esprit-Saint, et il faut, pour solenniser cette fête, une réunion solennelle, une solennelle lecture et un discours également solennel. Les deux premières conditions sont remplies, puisque vous êtes venus ici en très-grand nombre et puisque vous avez entendu la lecture sacrée. Accomplissons la troisième, et ne refusons pas l'hommage de notre parole à Celui qui a fait à des ignorants le don de parler toutes les langues, qui a attaché à son service, parmi tous les peuples, le langage des savants, et par qui toutes les langues de l'univers sont entrées dans l'unité de la foi.

En effet, « il se fit soudain un bruit du ciel, comme s'il eût soufflé un vent impétueux ; alors leur apparurent diverses langues qui étaient comme du feu, et ce feu se reposa sur chacun d'eux, et ils commencèrent à parler des langues comme l'Esprit-Saint leur donnait de parler (1) ». Ce souffle en effet ne flétrissait point, il ranimait; ce feu ne brûlait point, il fortifiait. Ainsi, s'accomplissait cette antique prophétie : « Il n'y a ni langue ni idiome où ne se fassent entendre leurs paroles » ; et c'était afin, qu'en se répandant de tous côtés pour prêcher l'Évangile, ils réalisassent ce qui suit : « Leur voix s'est répandue par toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités de l'univers (2)». Que figurait effectivement le Saint-Esprit, en accordant.de parler les langues

 

1. Act. II, 2-4. — 2. Ps. XVIII, 4, 5.

 

de tous les peuples, à ces hommes qui n'avaient appris que leur langue maternelle, et en marquant par là sa présence au milieu d'eux? N'était-ce pas que tous les peuples devaient croire à l'Évangile et que l'Église universelle parlerait toutes les langues comme les parlait chacun des premiers fidèles?

Que répondent à cela ces hommes qui re- fusent de s'incorporer et de s'unir à cette grande société chrétienne qui fructifie et se développe au milieu de tous les peuples? Peuvent-ils nier qu'aujourd'hui encore le Saint-Esprit descende dans l'âme des chrétiens? Pourquoi donc ne voit-on ni parmi nous ni parmi eux ce qui était alors le témoignage de son avènement ? Pourquoi personne ne parler t-il toutes les langues, sinon parce que nous voyons accompli ce que signifiait ce don des langues? Comme alors chaque fidèle parlait toutes les langues, ainsi l'unité formée par tous les fidèles les parle toutes aujourd'hui. D'où il suit que membres du corps immense où on les parle toutes, nous les avons toutes encore maintenant.

2. De là on peut conclure encore que tout en gardant le baptême du Christ comme nous reconnaissons qu'ils le gardent, ni les hérétiques ni les schismatiques ne possèdent le Saint-Esprit, à moins qu'ils ne s'attachent à l'unité compacte de l'Église en partageant sa charité. Eux aussi auront alors le don des langues, parce qu'ils appartiendront au corps qui les parle, à ce corps du Christ qui s'étend partout et dans lequel ils conserveront l'unité (369) de l'esprit par le lien de la paix (1). N'être pas retenu par ce lien, c'est être esclave. « Car nous n'avons pas reçu encore une fois l'esprit de servitude pour nous conduire par la crainte; mais nous avons reçu l'esprit d'adoption des enfants qui nous porte à crier : Abba, Père (2) ». Voilà pourquoi nous avons raison de croire que si l'Esprit-Saint a manifesté alors sa présence par le don des langues, c'était pour faire entendre que, maintenant qu'il ne se révèle pas de la même manière, en ne le possède pas, après même avoir été purifié par le sacrement de baptême, quand on est séparé de cette communion qui embrasse tous les peuples.

Afin d'ailleurs d'empêcher de croire qu'en recevant le baptême au nom de la sainte Trinité,on reçoit aussi et conséquemment l'Esprit-Saint, il s'est produit au sein même de l'unité des différences remarquables. Les uns en effet n'ont mérité de recevoir le Saint-Esprit qu'après avoir été baptisés, et il a fallu que pour le leur  donner les Apôtres vinssent à Samarie, où ils avaient été régénérés en leur absence (3). D'autres, mais c'est l'unique exemple qu'on puisse citer, l'ont reçu avant même le baptême: c'est Corneille et ceux qui l'accompagnaient; car pendant que Pierre leur adressait la parole, le Ciel leur accorda ce que ne pouvait plus contester aucune puissance humaine (4). Sur d'autres, et c'est ce qui arriva surtout fréquemment, il descendit pendant que les Apôtres imposaient les maires. Il en est encore sur lesquels il est descendu sans qu'il n'eût aucune imposition de mains et pendant que tous étaient en prière ; comme il est arrivé le jour dont aujourd'hui nous célébrons solennellement la mémoire, pendant qu'au nombre de cent vina âmes les Apôtres et les disciples étaient réunis dans le cénacle. Il en est même, répétons-le, qui l'ont reçu sans que personne imposât les mains, sans que personne priât et pendant que tous écoutaient la divine parole : nous venons de le voir dans la personne de Corneille et de ceux de sa maison. Pourquoi des manières si différentes de se donner, sinon pour qu'on n'attribue rien à l'orgueil humain, mais tout à la grâce et à la puissance de Dieu? Aussi cette distinction si marquée entre la réception du baptême et la réception de l'Esprit-Saint, nous dit hautement de ne pas

 

1. Ephés. IV, 3. — 2. Rom. VIII, 15. — 2. Act. VIII, 14-17. — 4. Ib. X, 44-48.

 

regarder si tôt comme ayant le Saint-Esprit ceux que nous ne nions pas être en possession du baptême. Combien donc l'ont moins encore ceux qui ne peuvent donner aucune preuve de leur amour pour l'unité chrétienne ! « Car la charité de Dieu est répandue dans nos coeurs », non par nous, mais, comme ajoute le texte sacré, « par l'Esprit-Saint qui nous a été donné (1) ». De même donc qu'autrefois le don des langues parlées par tous les peuples révélait sa présence dans un homme ; ainsi la manifeste-t-il aujourd'hui par la charité qui nous unit à toutes tes nations.

3. « Mais l'homme animal, dit l'Apôtre, ne perçoit pas ce qui vient de l'Esprit de Dieu (2)». Et que reproche-t-il à ces hommes de vie animale ? « Chacun de vous répète: Moi je suis à Paul, et moi à Apollo, et moi à Céphas, et moi au Christ. Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés (3)? » De même eu effet que les hommes spirituels aiment l'unité ; ainsi les hommes de vie animale recherchent les divisions. C'est de ces derniers que l'apôtre saint Jude écrit en termes formels : « Ce sont des gens qui se séparent ; hommes de vie animale, ils n'ont pas l'Esprit (4) ». Est-il rien de plus clair ? rien de plus exprès ?

Insensés ! qu'ils cessent donc de se flatter et de nous dire : Eh ! que pouvons-nous recevoir encore en nous réunissant à vous, puisque vous reconnaissez que nous avons le baptême du Christ? — Vous avez le baptême du Christ, leur répondons-nous; venez pour avoir aussi son Esprit. Redoutez cette parole de l'Ecriture : « Quiconque ne possède point l'Esprit du Christ, celui-là n'est point à lui (5) ». Vous vous êtes revêtus du Christ en recevant son sacrement; revêtez-vous de lui encore en imitant ses exemples; « parce que le Christ a souffert pour nous, en nous laissant son exemple pour nous amener à marcher sur ses traces (6) ». Prenez garde « d'avoir seulement la forme de la piété et d'en rejeter la vertu (7) ». Or, quelle est la vertu principale de la piété, sinon l'amour de l'unité? «J'ai vu le terme de la perfection, est-il dit dans un psaume; c'est votre commandement immensément large (8) ». Quel est ce commandement, sinon

 

1. Rom. V, 5. — 2. I Cor. II, 14. — 3. Ib. I, 12, 13. — 4. Jud. 19. — 5. Rom. VIII, 9. — 6. I Pierre, II, 21. — 7. II Tim. III, 5. — 8. Ps. CXVIII, 96.

 

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celui dont il est écrit : « Je vous donne un commandement nouveau, c'est de vous aimer réciproquement (1)? » Pourquoi l'appeler large, sinon parce que c'est « la charité de Dieu répandue en nos coeurs (2)? » Pourquoi est-il le terme de toute perfection, sinon parce « la charité est la plénitude de la loi, et que la loi tout entière se résume dans ces mots : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (3)? » Or, vous ne voulez pas que sans l'avoir vu et sans en avoir la preuve, on croie du mal de vous. Est-ce donc aimer votre prochain comme vous-mêmes que de croire, sans l'avoir vu non plus et sans preuve, du mal de l'univers entier?

4. Vous vous imaginez invoquer le Seigneur Jésus; peut-être même que sans en avoir l'intelligence vous vous appuyez sur ce témoignage de l'Apôtre : « Nul ne peut dire Seigneur Jésus , que par le Saint-Esprit (4) ». Mais c'est à dessein et en lui donnant une acception spéciale que l'Apôtre emploie ici ce mot, dire. Non, « nul ne dit Seigneur Jésus, que par le Saint-Esprit », pourvu qu'il s'agisse du langage des oeuvres et non-seulement du langage des lèvres. Ne peuvent-ils répéter « Seigneur Jésus », ceux dont Jésus lui-même nous dit : « Faites ce qu'ils disent, mais gardez-vous de faire ce qu'ils font (5)? » Toutes les hérésies, celles mêmes que vous condamnez , ne disent-elles pas « Seigneur Jésus? » Jésus assurément n'exclura point

 

1. Jean, XIII, 34. — 2. Rom. V, 5. — 3. Rom. XIII, 10, 9; Gal. V, 14. — 4. I Cor. XII, 3. — 5. Matt. XXIII, 3.

 

du royaume des cieux ceux qu'il trouvera unis à l'Esprit-Saint; il le déclare toutefois: «Ce ne sont pas tous ceux qui me crieront: Seigneur , Seigneur , qui entreront dans le royaume des cieux (1)». Cependant il est bien vrai que « nul ne dit Seigneur Jésus que par le Saint-Esprit », pourvu, je le répète, qu'on le dise par ses oeuvres. Aussi le Seigneur ajoute-t-il : « Mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là entrera dans le royaume des cieux (2)». Dans le même sens l'Apôtre dit de quelques-uns: « Ils se vantent de connaître Dieu, et ils le nient par leurs actions (3) ». Si les actions nient, elles affirment aussi; et tel est le sens qu'il faut donner à ces mots : « Nul ne dit Seigneur Jésus, que par l'Esprit-Saint ».

Donc, si vous ne vous rattachez à l'unité, si vous continuez à vous en séparer, vous mènerez une vie animale, vous n'aurez pas l'Esprit-Saint. Vous y joindrez-vous avec hypocrisie? « plais l'Esprit-Saint qui enseigne la sagesse fuira votre dissimulation (4) ». Ah ! comprenez donc que vous ne posséderez cet Esprit divin qu'en vous attachant de coeur et par une charité sincère à cette unité sainte.

Répondons-leur de la sorte quand ils nous demandent : Qu'avons-nous à gagner? De plus, soyons pour eux, mes frères, des modèles de bonnes oeuvres, sans nous enorgueillir, si nous sommes debout, et sans désespérer d'eux, s'ils sont tombés.

 

1. Matt. VII, 21. — 2. Ib. VII, 21. — 3. Tit. I, 16. — 4. Sag. I, 5.

 

 

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