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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCCXXXV. POUR UNE FÊTE DE MARTYRS. X. LES MARTYRS DU CHRIST ET LES MARTYRS DE L'OR.

 

ANALYSE. — Le vrai martyr triomphe, non-seulement de toutes les séductions, mais encore de tous les supplices du siècle. Que dis-je? Ce triomphe ne lui suffit pas. L'avare aussi peut tout braver pour s'enrichir; c'est un martyr de l'or. Pour être martyr du Christ, il faut tout endurer pour le Christ.

 

1. Ce jour étant consacré aux saints martyrs, n'est-ce pas de leur gloire que nous devons prendre surtout plaisir à parler? Daigne nous venir en aide le Seigneur des martyrs, car il est lui-même leur couronne.

C'est le cri des martyrs que nous venons d'entendre dans ces éclatantes paroles de l'apôtre saint Paul : « Qui nous séparera de l'amour du Christ? — La persécution? » poursuivent-ils ; « l'angoisse ? la tribulation? la faim ? « la nudité ? les dangers ? le glaive ? car il est écrit : C'est à cause de vous que nous sommes mis à mort chaque jour, qu'on nous regarde comme des brebis d'immolation. Mais, en tout cela nous triomphons par Celui  qui nous a aimés (1) ». Ainsi les martyrs se disent prêts à tout souffrir, sans compter sur eux-mêmes; ils aiment Celui qui se glorifie dans ses serviteurs: « Afin que quiconque se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (2) ».

Les martyrs savaient aussi ce que nous avons chanté un peu auparavant : « Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, tressaillez d'allégresse (3)». Si les justes se réjouissent dans le Seigneur, c'est que les injustes ne savent prendre leurs plaisirs que dans le siècle. Or, les plaisirs sont comme les premiers ennemis à attaquer : il faut triompher du plaisir

 

1. Rom. VIII, 35-37. — 2. I Cor. I, 31. — 3. Ps. XXXI, 11.

 

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d'abord, de la douleur ensuite. Comment vaincre les rigueurs du siècle, si on ne peut en vaincre les caresses? Les caresses du siècle consistent à promettre des honneurs, des richesses, des voluptés; ses menaces, à réduire à la souffrance, à l'indigence, à l'humiliation. Si on ne dédaigne pas ses caresses, comment triompher de ses menaces? Aux richesses sont attachées des jouissances : qui l'ignore? Mais la justice en offre davantage. Goûte à la fois les charmes des richesses et de la justice. Supposons maintenant une tentation; supposons que tu aies à choisir entre la justice et l'opulence, que tu ne puisses posséder l'une avec l'autre, que tu doives sacrifier la justice si tu prends parti pour l'opulence, ou l'opulence si lu prends parti pour la justice; c'est ici qu'il te faut choisir et combattre, c'est ici que nous allons voir si tu n'as pas chanté en vain : « Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, tressaillez d'allégresse» ; si tu n'as pas vainement entendu ces mots: « Qui nous séparera de l'amour du Christ?» L'Apôtre ne dit rien des caresses du monde, il ne te rappelle que ses menaces. Pourquoi? Ah ! c'est qu'il prédisait les luttes des martyrs, ces luttes où ils ont vaincu la persécution, la faim, la soif, l'indigence, l'outrage, enfin la crainte de la mort et les extrêmes fureurs de l'ennemi.

2. Mais aussi vous voyez, mes frères, comment la doctrine du Christ fait tout en eux.. L'Apôtre nous enseigne de préférer au monde entier la charité du Sauveur. Mais quelles transes ne souffrent pas ceux qui cherchent à s'emparer du bien d'autrui? « Est-ce la persécution ? » demande l'Apôtre. Les poursuites intentées contre eux ne les arrêtent pas. Essaie-t-on d'intimider l'avare? Tout en redoutant le supplice, l'avare dérobe, il s'enflamme au larcin. Combien souffrent « la faim», pour réaliser des bénéfices, et allèguent leur faiblesse d'estomac quand nous leur prescrivons le jeûne ! Tout le jour ils trouvent du temps 'pour compter, ils s'endorment même sans avoir mangé. « Est-ce la nudité? » demande encore saint Paul. Que dirai-je ici ? On voit chaque jour des commerçants échapper, dépouillés, du naufragé, et de nouveau s'exposer aux dangers de la mer. Pourquoi braver ainsi ces dangers de chaque jour, si ce n'est pour acquérir des richesses ? « Le glaive » même n'y fait pas obstacle. Faire un faux est un crime capital; en rogne-t-on moins les héritages ? Ah ! si un domaine temporel exerce une telle attraction, que ne doit pas faire l'héritage même du Christ ? Ainsi, l'avare dit dans son coeur, s'il, n'ose le dire de vive voix : Qui nous séparera de l'amour de l'or? La tribulation? l'angoisse? la persécution? A l'or même ils peuvent dire aussi : Pour toi nous souffrons la mort tout le long du jour.

C'est donc avec grande raison que les saints martyrs s'écrient dans un psaume : « Jugez-moi, Seigneur, et distinguez ma cause de celle d'un peuple impie (1)». Distinguez ce que je souffre de tribulations; les avares en souffrent aussi. Distinguez lues angoisses; les avares en endurent aussi. Distinguez les poursuites exercées contre moi; on en exerce aussi contre les avares. Distinguez la faim qui me tourmente; pour acquérir de l'or les avares ont faim aussi. Distinguez ma nudité; les avares aussi se laissent dépouiller pour de l'or. Distinguez ma mort; pour l'or égale. ment se font mourir les avares. Que signifie donc : « Distinguez ma cause ? » Que « pour l'amour de vous nous subissons la mort chaque jour ». Eux souffrent pour de l'or, et nous pour vous. La souffrance est la même, la cause est différente. Mais la cause étant différente, la victoire est sûre.

C'est donc parce que nous voyons cette différence de la cause soutenue par les martyrs, que nous aimons leurs fêtes. Aimons en eux, non ce qu'ils ont souffert, mais les motifs pour lesquels ils ont souffert. Si nous n'aimons que ce qu'ils ont enduré, combien d'hommes se présenteront à nous, qui ont enduré davantage pour des causes mauvaises ! Ainsi, considérons la cause défendue. Voyez la croix du Christ. Tout près l’un de l'autre étaient le Christ et les larrons. Le supplice était le même, la cause diverse. Un des larrons devint croyant, l'autre resta blasphémateur, et le Seigneur, du haut en quelque sorte de son tribunal, les jugea.l'un et l'autre, condamnant à l'enfer le blasphémateur, et menant l'autre en paradis avec lui (2). Pourquoi cette conduite ? Parce qu'avec la similitude des supplices il y avait différence dans la cause. Voulez-vous donc arriver, aux palmes des martyrs? Embrassez leur cause.

 

1. Ps. XLII, 1. — 2. Luc, XXIII, 39-43.

 

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