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SERMON CCXV. EXPLICATION DU SYMBOLE. IV.

 

ANALYSE. — Environ huit jours après avoir donné le Symbole à apprendre aux Catéchumènes, on les réunissait pour le faite réciter à chacun d'eux, en particulier. C'est dans une de ces assemblées que saint Augustin prononça le discours suivant. Le lecteur remarquera que le grand Docteur s'attache moins à expliquer chaque détail du Symbole qu'à faire sentir la beauté et la vérité de ce qu'il contient.

 

1. Le Symbole du saint témoignage qui vous a été donné à tous ensemble et que vous avez récité aujourd'hui chacun en particulier, est l'expression de la foi de l'Église notre mère,

foi établie solidement sur le fondement inébranlable, sur Jésus-Christ Notre-Seigneur. « Nul en effet ne saurait poser d'autre fondement que le fondement établi, le Christ (221)  Jésus (1)». On vous a donc donné à apprendre et vous avez récité ce que vous devez avoir toujours dans l'âme et dans le coeur, répéter sur votre couche, méditer sur les places publiques, ne pas oublier en prenant votre nourriture, murmurer même intérieurement durant votre sommeil. Car en renonçant au démon, en dérobant à ses pompes et à ses anges votre esprit et votre âme, vous contractez l'obligation d'oublier le passé, de mépriser votre ancienne vie et de mener, par la sainteté de vos moeurs, une vie nouvelle comme l'homme nouveau que vous revêtirez; ou, comme s'exprime l'Apôtre, oublier ce qui est en arrière et vous élancer vers ce qui est en avant, afin d'atteindre à la palme céleste où vous appelle la vocation de Dieu (2), croire enfin ce que tu ne vois pas pour mériter de posséder ce que tu crois. « Qui, en effet, espère ce qu'il voit? Si donc nous espérons ce que nous ne voyons pas, c'est que nous l'attendons avec patience (3)» .

2. Notre foi, notre règle de salut consiste doue à croire en Dieu, le Père tout-puissant; le Créateur de toutes choses, le Roi des siècles, Roi immortel et invisible. Il est le Dieu tout-puissant, attendu que dès l'origine du monde il a tout créé de rien et qu'antérieur à tous les siècles il a formé et gouverne les siècles. Car il ne grandit pas avec le temps, il ne s'étend pas dans l'espace, il n'est circonscrit par rien de matériel; c'est l'éternité même demeurant en soi pleine et parfaite, sans qu'aucune pensée humaine soit capable de la comprendre et aucune langue de l'expliquer. D'ailleurs si l'oeil n'a point vu, si l'oreille n'a point entendu, si le coeur de l'homme n'a point pressenti la récompense qu'il promet à ses saints ; comment l'esprit pourrait-il concevoir,comment le coeur pourrait-il se représenter l'Auteur même de cette promesse, et comment la langue pourrait-elle en parler dignement ?

3. Nous croyons également en Jésus-Christ, son Fils et Notre-Seigneur, Dieu vrai de vrai Dieu, Fils divin de Dieu son Père, sans qu'il y ait deux dieux. Car le Père et lui sont un (4); il l'insinuait d'ailleurs quand il disait à son peuple par la bouche de Moïse : « Ecoute Israël, aces préceptes de vie; Le Seigneur ton Dieu a n'est qu'un Dieu (5) ».

Si maintenant tu cherches à te représenter comment le Fils éternel est né avant tous les

 

1. I Cor. III, 11. — 2. Philip. II, 13. — 3. Rom. VIII, 24, 25. — 4. Jean, I, 30. — 5. Deut. VI, 4.

 

temps de son Père éternel, attends-toi à ce reproche d'un prophète : « Qui expliquera sa génération (1) ?» Tu ne saurais donc ni te figurer, ni expliquer comment un Dieu naît d'un. Dieu; il t'est seulement permis de le croire afin de pouvoir arriver au salut; aussi l'Apôtre dit-il: « Il faut, pour approcher de Dieu, croire qu'il est et qu'il récompense ceux qui le cherchent (2) »..Veux-tu savoir encore comment il est né après avoir daigné prendre un corps pour notre salut? Ecoute et crois qu'il est né de la Vierge Marie, par l'opération du Saint-Esprit. Et toutefois qui pourrait expliquer aussi cette seconde naissance elle-même? Qui pourrait en effet se représenter convenablement comment un Dieu a voulu naître pour sauver les hommes, comment une Vierge l'a conçu sans connaître aucun homme, comment elle l'a mis au monde sans corruption et comment elle est demeurée Vierge après être devenue Mère? Car il est bien vrai que Jésus-Christ Notre-Seigneur a daigné entrer dans le sein d'une Vierge, pénétrer sans aucune souillure dans le corps d'une femme, féconder sa Mère sans aucune altération, sortir de ses entrailles après s'être formé lui-même, et en les conservant dans toute leur pureté ; unissant ainsi, dans celle qu'il a daigné choisir pour Mère, les honneurs de la maternité à la sainteté de la virginité. Mais qui pourra concevoir, expliquer un tel mystère? Qui pourra donc expliquer aussi cette seconde naissance? Quel esprit en effet pourrait comprendre, quelle langue serait capable d'expliquer, non-seulement comment le Verbe était dès le principe sans que sa naissance eût jamais commencé ; mais encore comment ce Verbe s'est fait chair (3), choisissant une Vierge pour en faire sa Mère, et la rendant Mère pour la conserver Vierge; comment il est Fils de Dieu sans avoir été conçu par une Mère, et comment il est fils de l'homme sans, avoir été engendré par un Père; comment, en venant en elle, il apporte la fécondité à une femme, sans lui ôter son intégrité lorsqu'il la quitte ? Quelles merveilles l Qui peut en parler? Qui peut s'en taire ? Chose étonnante ! en effet. Nous.ne saurions parler et il ne nous est pas permis de nous taire; nous publions au dehors, et nous ne pouvons comprendre au dedans. Ah ! si nous ne pouvons parler d'un tel bienfait de Dieu, c'est que nous

 

1. Isaïe, LIII, 8. — 2. Héb. XI, 6. — 3. Jean, I, 1,14.

 

222

 

sommes trop petits pour en montrer la grandeur; et si nous nous centons contraints de l'en bénir, c'est que nous ne voulons point rester avec, l'ingratitude du silence. Grâce à Dieu, toutefois, puisque nous pouvons croire fidèlement ce que nous ne saurions dignement expliquer.

4. Ainsi nous croyons en Jésus-Christ, Notre-Seigneur, lequel est né, par l'opération du Saint-Esprit, de la Vierge Marie. Cette Vierge bienheureuse a effectivement conçu par la foi Celui qu'avec foi elle amis au monde. Lorsqu'un fils lui eût été promis, elle demanda comment il naîtrait d'elle, qui ne connaissait point son mari, attendu qu'elle ne savait point d'autre manière de concevoir et d'enfanter que par le rapprochement des sexes, non qu'elle l'eût expérimenté jamais, mais la nature le lui montrait souvent dans les autres femmes. L'ange alors lui répondit., : « L'Esprit-Saint descendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; c'est pourquoi ce qui naîtra saint de vous sera appelé le Fils de Dieu ». Et lorsque l'Ange eut ainsi parlé, pleine de foi et recevant le Christ dans son âme avant de le recevoir dans son sein . « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon votre parole (1) ». Que sans le concours de l'homme je conçoive en restant Vierge ; que du Saint-Esprit et d'une Vierge naisse Celui en qui l'Église renaîtra vierge du. Saint-Esprit: Que ce Saint,. qui. naîtra d'une Mère sans avoir de père, se nomme le Fils de Dieu ; car c'est Celui qui est né de Dieu son Père sans avoir de mère, qui a dû se faire fils de l'homme, prendre un corps qui lui permette, à sa naissance, de sortir d'un sein fermé, et plus tard, à sa résurrection, d'entrer dans une demeure fermée également. Ces choses sont merveilleuses parce qu'elles sont divines ; ineffables, parce qu'elles sont incompréhensibles ; et si la bouche humaine ne peut les expliquer, c'est que le cœur de l'homme ne saurait les pénétrer.

Marie crut donc et ce qu'elle crut s'accomplit en elle. Croyons aussi afin de pouvoir en profiter nous-mêmes. Si merveilleuse que soit à son tour cette seconde naissance, songe, ô homme, à ce que ton Dieu, a fait pour toi, à ce que le Créateur a entrepris pour sa créature c'est Dieu qui tout en demeurant dans le sein

 

1. Luc, I, 34-48.

 

de Dieu, c'est l'Éternel qui tout en vivant avec l'Éternel; c'est le Fils qui tout en restant l'égal de son Père , n'a pas dédaigné de se revêtir d'une nature d'esclave, en faveur de ses esclaves, coupables et pécheurs. Ah ! ce n'est point ce que méritaient les hommes. Nos iniquités appelaient plutôt la. vengeance sur nos têtes; mais si Dieu y avait eu égard, qui serait resté debout? C'est donc pour ses esclaves impies et pécheurs que :le Seigneur a daigné se faire homme, naître du Saint-Esprit et de la Vierge Marie.

5. Semblera-t-il peu de chose que pour des hommes; pour des pécheurs, pour des coupables, pour des captifs et pour des esclaves; Dieu même, le Juste, l'Innocent, le Roi suprême, le Maître souverain, soit venu parmi nous revêtu d'un corps humain, se soit montré sur la terre et ait vécu parmi les mortels ? Mais, de plus, il a été crucifié, il est mort et a été enseveli. Ne le crois-tu tuas ? Demandes-tu à quelle époque ? Le voici : c'est sous Ponce-Pilate. Pour écarter de toi tout doute, au sujet même de l'époque, on a eu soin de te faire connaître dans ce Symbole le nom propre du juge. Crois donc bien que sous Ponce-Pilate : le Fils de Dieu a été crucifié et enseveli.

« Il n'y a point, dit-il, de charité plus grande que de donner sa vie pour ses amis (1) ». Est-ce absolument vrai ? Ne peut-on rien de plus ? Non, Jésus-Christ l'a dit. Toutefois, interrogeons l'Apôtre, il ne dédaignera point de nous répondre à son tour. « Le Christ, dit-il, est mort pour les impies ». Il ajoute : « Que nous étions ses ennemis, nous avons été conciliés avec Dieu par la mort de son Fils ». N'est-ce point dans le Christ une charité plus grande, attendu qu'il a donné sa vie, non pour des amis, mais pour ses ennemis? Quel n’est donc pas l'amour, quel n'est pas l'attachement de Dieu pour les hommes, puisqu'il affectionne les pécheurs jusqu'à mourir pour eux ! « Ce qui montre sa charité envers nous, dit aussi l'Apôtre, c'est que dans le temps où nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous (2) ». Crois-le aussi; toi, et pour assurer ton salut ne rougis pas de le confesser : « car on croit de coeur pour être justifié, et on confesse de bouche pour être sauvé (3) » Aussi, pour éloigner de toi l'hésitation et la confusion, dès que tu as commencé à croire

 

1. Jean, XV, 13. — 2. Rom. V, 6, 10, 8. — 3. Ib. X, 10.

 

223

 

as reçu le signe de la croix sur le front, comme sur le siége de la pudeur. Pense à ton front, pour n'avoir pas peur de la langue d'autrui. « Celui qui aura rougi de moi devant les hommes, dit le Seigneur lui-même, le Fils de l'homme rougira de lui devant les anges de Dieu (1) ». N'aie donc pas honte de l'ignominie de cette croix dont Dieu même n'a pas hésité de se charger pour toi, et dis avec l'Apôtre : « Loin de moi la pensée de me glorifier, sinon dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ (2)». Le même Apôtre te répondra encore : « J'ai estimé ne savoir parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (3) ». Ah ! Celui qu'un peuple a attaché à là croix est maintenant fixé au coeur de tous les peuples.

6. Pour toi, qui que tu sois, qui préfères mettre ta gloire dans la puissance plutôt que dans l’humilité, console-toi, tressaille d'allégresse. Après avoir été, sous Ponce-Pilate, crucifié et enseveli, il est le troisième jour, ressuscité d'entre les morts. Tu doutes encore ? Tu crains encore ? Quand on te disait : Crois qu'il est né, crois qu'il a souffert, qu'il a été crucifié, mort et enseveli, tu croyais plus facilement, parce qu'il ne s'agissait .en quelque sorte que d'un homme ; maintenant qu'on ajoute : Le troisième jour il est ressuscité d'entre les morts, tu doutes, mon ami ? Je pourrais te donner beaucoup de preuves, en voici une seulement : Pense à Dieu, songe qu'il est tout-puissant, et ne doute plus. S'il a pu te former du néant, lorsque tu n'existais pas; pourquoi n'aurait-il pu ranimer au milieu des morts cette humanité qu'il avait prise ? Croyons donc, mes, frères ; il ne faut pas un          long discours, quand il s'agit de la foi. Or, c'est cette foi seule qui sépare, qui distingue les chrétiens des autres hommes. Qu'il soit mort et qu'il ait été enseveli, c'est ce que croient aujourd'hui les païens mêmes, c'est ce que virent les Juifs alors ; mais ni les païens ni les Juifs n'admettent que le troisième jour il soit ressuscité d'entre les morts. C'est ainsi que cette résurrection d'entre les morts distingue notre. foi toute vivante de l'incrédulité morte. Aussi l'apôtre saint Paul écrivant, à Timothée lui dit : « Souviens-toi que Jésus-Christ est ressuscité d'entre les morts (4).». Croyons donc, mes frères, et espérons que s'accomplira en nous ce que nous voyons accompli

 

1. Marc, VIII, 38. — 2. Gal. VI, 14. — 3. I Cor. II, 2. — 4. II Tim. II, 8.

 

dans le Christ. C'est Dieu qui nous en a fait la promesse, et Dieu ne trompe point.

7. Après sa résurrection d'entre les morts, il est monté aux cieux et il est assis à la droite de Dieu le Père. Ici peut-être tu ne crois pas encore. Ecoute l'Apôtre : « Celui qui est descendu, dit-il, est Celui-là même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour finir toutes choses (1) ». Ne crains-tu pas d'être châtié par Celui que tu refuses de croire ressuscité ? Carne, pas croire, c'est être déjà jugé (2). Il siège donc aujourd'hui; pour nous servir d'avocat, à la droite du Père, et c'est de là qu'il viendra juger les vivants et les morts. Croyons donc, afin qu'à la vie et à la mort nous soyons au Seigneur (3).

8. Croyons également au Saint-Esprit; car il est Dieu, puisqu'il est écrit : « L'Esprit est Dieu ». C'est par lui que nous recevons la rémission de nos péchés ; par lui que nous croyons à la résurrection de la chair; par lui que nous espérons l'éternelle vie.

Prenez garde toutefois de tomber dans l’erreur en calculant, de croire que j'ai nommé trois dieux en nommant un Dieu pour la troisième fois. Dans là Trinité, il n'y a qu'une seule nature divine; qu'une seule puissance, qu'une même vertu, qu'une seule majesté, qu'un seul nom adorable. C'est ce qu'enseignait à.ses disciples le Christ lui-même, lorsqu'il leur dit, après .sa résurrection d'entre les morts : «Allez, baptisez les nations », non pas aux noms, au pluriel, mais, au singulier, « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (4) ». En croyant ainsi à la divine Trinité et à l'unité des trois personnes divines, prenez garde, mes biens-aimés, de vous laisser séduire et entraîner hors de la foi et de l'unité, de l’Eglise catholique. « Si on vous prêche l'Evangile autrement que vous l’avez entendu, qu'on soit anathème ». Vous voyez ici non pas moi, mais l'Apôtre qui a dit encore: « Que ce soit nous ou un ange qui vous prêche l'Evangile autrement que vous l'ayez ouï, anathème (5) ! »

9. Vous reconnaissez donc clairement, mes bien-aimés, que jusque, dans les paroles du Symbole, on a fait intervenir la sainte Église comme la sanction et le complément des articles de notre foi. Par conséquent fuyez de toutes vos forces ces séducteurs de tout genre

 

1. Ephés. IV, 10. — 2. Jean, III, 18. — 3. Rom. XIV, 8. — 4. Jean, IV, 24. — 5. Matt. XXVIII, 19. — 6. Gal. I, 9, 8

 

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dont les sectes et les noms se trouvent trop nombreux, pour qu'on puisse les énumérer. Nous avons encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous n'êtes pas maintenant capables d'en supporter le poids (1). Il est une chose que je vous recommande d'obtenir par vos prières, c'est de détourner absolument l'esprit  et l'oreille de celui qui n'est pas catholique, afin de  pouvoir arriver à la rémission de vos péchés, à. la résurrection de la chair et à la vie éternelle, par le moyen de l'unique véritable et sainte Église catholique, où on apprend à connaître un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. A lui l'honneur et la gloire durant les siècles des siècles.

 

1. Jean, XVI, 12.

 

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