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SERMON CCXXXIII. POUR LA SEMAINE DE PAQUES. IV. LE SALUT PROMIS (1).

 

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ANALYSE. — En quoi consiste le salut que promet Jésus-Christ lorsqu'il envoie ses Apôtres prêcher l'Évangile? Ce salut ne consiste pas dans la santé du corps, attendu que les animaux en peuvent jouir comme nous, mais dans la santé spirituelle à l'âme Il comprend même la résurrection du corps qui sera accordée aux justes, à la fin des siècles, à l'instar de la résurrection de Jésus-Christ.

 

1. Vous avez entendu la lecture du saint Evangile relative à la résurrection du Christ. C'est sur cette résurrection qu'est établie notre foi. Les païens, les impies et les juifs croient bien la passion du Sauveur, mais les chrétiens seuls croient sa résurrection.

Comme la passion rappelle les souffrances de la vie présente , ainsi la résurrection est l'indice de la béatitude de la vie future. Travaillons durant cette vie, réservons pour l'autre notre espoir. Voici le moment d'agir, ce sera alors le moment de jouir. Si l'on se porte lâchement au travail, n'y aurait-il pas impudeur à en réclamer le salaire ? On vient de rappeler encore ce que le Seigneur disait à ses disciples après sa résurrection. Il les envoya prêcher l'Évangile ; c'est un fait accompli, l'Évangile est prêché, il est parvenu jusqu'à nous; il est bien vrai que « leur voix a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde (2) ». Ainsi l'Évangile en avançant et en avançant toujours est arrivé jusqu'ici et jusqu'aux limites de l'univers. Mais les paroles adressées aux disciples nous rappellent brièvement ce que nous avons à faire et ce que nous avons à espérer. Voici ces paroles, vous vous les rappelez : « Celui qui croira et qui recevra le baptême , sera sain et sauf (3) ». Ici donc le Sauveur nous demande la foi et nous offre le salut : « Qui croira et recevra le baptême sera sain et sauf. ». En face d'une telle récompense, le travail demandé n'est rien.

2. « Celui qui croira et qui recevra le baptême sera sain et sauf ». Mais quoi ? Ceux qui entendaient parler ainsi n'avaient-ils pas

 

1. Marc, XVI, 16. — 2. Ps. XVIII, 5. — 3. Marc, XVI, 16.

 

la santé ? N'y a-t-il pas beaucoup d'hommes en santé qui croient, qui avaient la santé même avant de croire ? Ils l'avaient sûrement; mais combien est vaine la santé des hommes (1) ! Que vaut en effet cette santé dont jouissent comme toi tes animaux ? Et pourtant d'où vient-elle encore, sinon de Celui dont il est écrit : « Vous donnerez la santé Seigneur, aux animaux comme aux hommes »; et dont il est dit ensuite: « Selon l' abondance de votre miséricorde, ô mon Dieu ». Telle est en effet cette abondance de votre miséricorde que de vous découle la santé et sur le corps des hommes mortels, et sur la chair des animaux mêmes. Voilà pour tous cette miséricorde immense. Mais pour vos enfants? C'est vous, Seigneur, qui donnerez la santé aux animaux comme aux hommes. Nous donc, n'aurons-nous rien de plus? N’aurons-nous que ce que vous donnez aux hommes quels qu'ils soient et à leurs troupeaux ! La chose est impossible.

Qu'aurons-nous donc? Écoute: « Mais les enfants des hommes espéreront à l'ombre de vos ailes; ils s'enivreront de l'abondance de votre maison, vous les ferez boire au torrent de vos délices, car en vous est la source de vie (2) ». C'est le Christ lui-même qui est cette source de vie. Jusqu'à ce que s'épanchât sur nous cette source de vie, nous avions la santé dont jouissent les animaux. Mais vers nous que s'est dirigée cette source de vie, c'est pour nous qu'elle est morte. Nous refusera-t-elle sa vie après avoir subi nous la mort? Voilà, voilà la santé qui n'est pas vaine. Pourquoi? Parce qu'elle ne dépérit

 

1. Ps. LIX, 13. — 2. Ps. XXXV, 7-10.

 

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3. Remarquez avec soin ces expressions différentes : « Vous donnerez la santé, Seigneur, aux animaux comme aux hommes » ; aux hommes, à ceux qui sont du parti de l'homme proprement dit : « Quant aux fils des hommes », quant à ceux qui appartiennent au Fils de l'homme, « ils espéreront à l'ombre de vos ailes ». Représentez-vous ici deux hommes; ranimez votre foi , éveillez votre coeur; rappelez-vous d'un côté l'homme en qui nous avons été séduits, et d'autre part l'homme qui nous a rachetés. Est-ce que le premier était fils de l'homme ? Adam était homme, il n'était pas fils de l'homme. Jésus-Christ au contraire se dit constamment fils de l'homme; c'est pour reporter nos souvenirs sur cet homme qui ne fut point fils de l'homme; c'est pour nous montrer la mort dans l'un, dans l'autre la vie; dans l'un le péché, le pardon dans l'autre; les chaînes dans l'un, dans l'autre la délivrance; la condamnation dans celui-là, l'acquittement dans celui-ci. Ces deux hommes différents sont donc désignés par ces paroles : « Vous donnerez la santé, Seigneur , aux animaux comme aux hommes ». Aux hommes, à ceux qui appartiennent encore à l'homme , vous leur donnerez la santé que vous donnez aux bêtes. Aussi bien, comme il est écrit : « L'homme élevé en gloire n'a point compris ; il s'est comparé aux animaux sans raison et leur est devenu semblable (1) ». C'est pourquoi, à ces hommes qui se sont faits semblables aux animaux en ne comprenant pas et en s'abaissant au niveau des êtres dont, par leur création même, ils devaient être les maîtres, vous donnerez la santé comme aux animaux.

4. Mais est-ce de cette santé qu'il est dit : « Qui croira et recevra le baptême sera sain et sauf? » Il s'agit ici d'une santé bien différente; c'est de la santé dont jouissent les anges. Ne la cherchez point sur la terre ; elle est précieuse, mais elle n'y est pas ; elle ne vient pas de nos contrées, il n'y a point ici de santé pareille. Elevez votre coeur. Pourquoi chercher ici une telle santé ? Cette santé y est venue pourtant, mais elle y a trouvé la mort. Est-il vrai qu'en venant parmi nous après, s'être incarné, Jésus-Christ Notre-Seigneur a trouvé dans nos régions cette espèce de santé ? N'est-il pas vrai plutôt qu'en venant de sa patrie il

 

1. Ps. XLVIII, 13.

 

a apporté ici un trésor précieux, tandis qu'il n'a trouvé dans la nôtre que ce qui s'y rencontre partout ? Qu'y a-t-il ici en abondance ? On naît ici et l'on y meurt ; la naissance et la mort, voilà des choses dont la terre est pleine; aussi le Sauveur est-il né pour mourir ensuite.

Mais comment est-il né ? Il est venu parmi nous, mais ce n'est pas en suivant le chemin que nous avons suivi, car il descendait du ciel et venait de la part de son Père. Toutefois il est né sujet à la mort. Il est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie. Est-ce comme nous sommes nés d'Adam et d'Eve ? La concupiscence a eu part à notre naissance, non pas à la sienne ; car la Vierge Marie n'a ressenti ni embrassements humains, ni ardeurs de convoitise, et c'était pour l'en préserver qu'il lui fut dit : « Le Saint-Esprit descendra en vous et la vertu du Très-haut vous couvrira de son ombre (1) ». Cette Vierge Mère le conçut donc sans aucun commerce charnel, elle le conçut par la foi; et s'il naquit mortel, c'était en faveur des mortels. A quel titre était-il mortel ? C'est qu'il avait une chair semblable à la chair de péché (2); non pas une chair de péché, ruais une chair semblable à la chair de péché. Que renferme la chair de péché ? Le péché et la mort. Et que subit la chair semblable à la chair de péché ? Non pas le péché, mais la mort. Avec le péché elle aurait été une chair de péché, et sans la mort elle n'eût pas été semblable à la chair de péché. Voilà comment nous est venu le Sauveur ; il est mort, mais pour tuer la mort ; il amis en lui un terme à la mort que nous redoutions; il l'a prise et l'a étouffée, comme un puissant gladiateur s'empare d'un lion et le fait expirer.

5. Où est maintenant la mort? Cherche dans le Christ, elle n'y est pas; elle y a été, mais elle est morte en lui. O vie suprême, vous êtes la mort de la mort. Courage, mes frères, en nous aussi la mort mourra. Ce qui s'est fait d'abord dans le Chef se fera aussi dans les membres; en nous aussi la mort mourra. Mais quand ? A la fin des siècles, à la résurrection des morts; que nous croyons sans élever contre elle le moindre doute. « Qui croira et recevra le baptême sera sauvé ». Continue à lire, voici de quoi t'effrayer. « Mais

 

1. Luc, I, 25. — 2. Rom. VIII, 3.

 

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qui ne croira pas sera condamné ». Il est donc vrai qu'en nous la mort mourra et qu'elle vivra dans les damnés. Là où elle ne mourra point, elle sera éternelle, attendu que les supplices le seront; tandis qu'elle mourra en nous et qu'il ne sera plus question d'elle. En voulez-vous la preuve ?

Je vais vous rappeler quelques paroles des saints qui triomphent : vous les méditerez, vous les chanterez dans votre coeur, elles vous enflammeront d'espérance, elles vous attireront à la foi et aux bonnes oeuvres. Écoutez donc ces paroles que répéteront lès triomphateurs quand sera anéantie la mort; quand en nous la mort sera morte comme elle l'est dans notre Chef. « Il faut, dit l'Apôtre saint Paul, que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que mortel il revête l'immortalité. Alors s'accomplira cette parole de l'Écriture : La mort a succombé dans sa victoire ». Je vous ai dit qu'en nous-mêmes la mort serait anéantie : « C'est que la mort a succombé dans sa victoire » ; la mort est ainsi devenue la mort de la mort. Elle succombera pour ne plus se montrer. Pour ne plus se montrer, qu'est-ce à dire? Pour n'exister plus ni dans l'âme ni dans le corps. « La mort a succombé dans sa victoire ». Réjouissez-vous, heureux triomphateurs, réjouissez-vous et répétez : « O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon (1)? » Saisis-tu , t'empares-tu , triomphes-tu, soumets-tu, frappes-tu et immoles-tu encore? «  O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon ? » N'a-t-il pas été brisé par mon Seigneur ? Quand tu t'es attaquée à lui, ô mort, tu. t'es anéantie pour moi.

Voilà donc le salut réservé à « qui croira et aura reçu le baptême, tandis que sera condamné celui qui ne croira point ». Evitez cette condamnation; aimez et espérez le salut éternel.

 

1. I Cor. XV, 53-55.

 

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