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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCLXXVI. POUR LA FÊTE DE SAINT VINCENT, MARTYR. III. LA GLOIRE DE DIEU DANS SAINT VINCENT.

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ANALYSE. — La gloire de Dieu se révèle avec éclat : 1° dans la patience et la sagesse que fait paraître le martyr ; 2° dans doreur que montre le tyran ; 3° dans les soins que Dieu prend du corps de saint Vincent et dans les hommages qu'il lui fait rendre, après sa mort, par tout l'univers.

 

1. Dans le récit douloureux qu'on vient de nous lire, mes frères, nous voyons avec éclat un juge féroce, un bourreau cruel et un invincible martyr. Sur son corps sillonné par tant de supplices différents, on avait déjà épuisé tous les genres de torture, et ses membres étaient encore en vie. Malgré tant de miracles qui devaient la confondre, l'impiété ne se lassait point, et sous le poids de tant d'affreuses tortures, la faiblesse humaine ne songeait pas même à fléchir. Qui ne reconnaîtrait ici l'action divine? Comment cette faible poussière pourrait-elle soutenir ces tourments épouvantables, si le Seigneur n'habitait en elle ? C'est donc le Seigneur qu'il faut voir, qu'il faut glorifier, qu'il faut bénir dans toutes ces merveilles. S'il a donné la foi au martyr quand il a commencé par l'appeler, il lui a aussi donné la force pour endurer ces extrêmes souffrances.

Voulez-vous la preuve que ces deux vertus sont également un don de sa main? Ecoutez l'apôtre saint Paul : « Il vous a été octroyé au nom du Christ, dit-il, non-seulement de moire en lui, mais encore de souffrir pour lui (1)». Le lévite Vincent avait donc reçu ces deux vertus; il les avait reçues et voilà pourquoi il les possédait. Comment les eût-il possédées s'il ne les avait reçues? Dans ses paroles brillait une noble assurance et la patience dans ses douleurs. Que nul donc, quand il parle, ne présume de son esprit; que nul en souffrant ne présume de ses forces. C'est Dieu effectivement qui nous accorde la sagesse pour nous faire bien et prudemment parler; de lui aussi nous vient la patience pour

 

1. Philip. I, 29.

 

souffrir le mal avec courage. Rappelez-vous les avis que le Christ Notre-Seigneur adresse à ses disciples dans l'Évangile; rappelez-vous comment le Roi des martyrs revêt ses légions de l'armure spirituelle, leur montre le combat, leur assure des auxiliaires et leur promet la récompense. Après donc avoir dit à ses disciples : « Vous aurez dans le monde des tribulations » ; comme il les. voyait effrayés, il ajouta pour les consoler : « Mais ayez confiance; j'ai vaincu le monde (1)». Ainsi, pourquoi nous étonner, mes bien-aimés, si Vincent a vaincu, appuyé sur Celui qui a vaincu le monde? « Vous aurez dans le monde des afflictions » ; dit-il, mais pour peser sur vous sans vous écraser, pour vous attaquer sans vous vaincre.

2. Le monde fait aux soldats du Christ une double guerre. Remarquez ces mots, mes frères : le inonde fait une double guerre aux soldats du Christ. Il emploie contre eux des caresses pour les séduire, des frayeurs pour les abattre. Ne nous laissons prendre ni par le plaisir que nous ressentons, ni par la cruauté qu'on exerce contre nous, et le monde est vaincu. Pour nous défendre contre ce double assaut le Christ vient à notre secours , et le chrétien par lui est à l'abri de toute défaite.

Sans aucun doute la patience paraît incroyable dans ce martyr, si on y voit une patience humaine; si on y voit la puissance divine, elle cesse d'être admirable. Avec quelle cruauté on laboure le corps de Vincent ! avec quelle sérénité il s'exprime ! Quelle atroce fureur s'exerce sur ses membres ! et quelle tranquillité respire dans ses paroles ! Ne dirait-on pas,

 

1. Jean, XVI, 33.

 

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chose merveilleuse ! que durant le supplice c'est un autre qui souffre et un autre qui parle? Eh bien, mes frères, c'est ce qui avait lieu réellement, incontestablement, c'était un autre qui parlait par la bouche de Vincent, comme le Christ a assuré, dans l'Evangile, qu'il ferait par la bouche de ses martyrs pendant qu'il les disposait à ce genre de combat. « Ne songez d'avance, leur dit-il, ni comment a vous direz, ni ce que vous devrez dire. Car ce n'est pas vous qui parlez, c'est l'Esprit de votre Père qui parle en vous (1)». Ainsi dans Vincent c'était la chair qui souffrait et l'Esprit-Saint qui parlait; de plus, pendant que parlait l'Esprit-Saint, non-seulement l'impiété était confondue, la faiblesse même se fortifiait.

3. A quoi aboutissaient tant de tortures, sinon à nous rendre ce martyr plus illustre? En effet, malgré le nombre et la profondeur de ses horribles blessures, loin d'abandonner le combat, il y redoublait d'ardeur. On aurait dit que la flamme le durcissait au lieu de le brûler, semblable au vase d'argile qui perd toute sa mollesse dans la fournaise du potier, et qui y prend une ferme consistance. Généreux martyr, il pouvait dire à Dacien : Si ton feu ne consume pas mon corps, c'est que « ma force s'est durcie comme l'argile (2) »; c'est qu'il est dit avec vérité dans l'Ecriture : « La fournaise éprouve les vases du potier, et la tribulation éprouve les hommes justes (3)». Mais le feu qui épura et qui durcit Vincent, brûla et fit éclater Dacien. S'il ne brûlait pas, pourquoi tous ses cris? Ses paroles de colère n'étaient-elles pas comme la fumée de ce tison enflammé? Sans doute, il environnait de flammes le corps de ce martyr, dont le coeur était arrosé d'une onde rafraîchissante; mais, comme si les torches de la fureur l'eussent mis en feu lui-même, il brûlait comme un four ardent et embrasait en même temps le

 

1. Matt. X, 19, 20. — 2. Ps. XXI, 16. — 3. Eccli. XXVII, 6.

 

diable qui habitait en lui. N'était-ce pas en effet cet hôte cruel qui se montrait dans les cris furibonds de Dacien, dans son regard terrible, dans son air menaçant, dans les mouvements de tout son corps? Ces signes extérieurs n'étaient-ils pas comme les ouvertures que faisait en éclatant le vase rempli par le démon et à travers lesquelles on le voyait distinctement? Ah ! le martyr souffrait moins sous le poids des tourments, que le bourreau sous le fouet de sa propre rage.

4. Cependant, mes frères, tout cela est passé, la fureur de Dacien comme les souffrances de Vincent; avec cette différence, toutefois, que pour toujours Dacien est dans les supplices, tandis que Vincent est couronné pour toujours. De plus, indépendamment de cette différence dans le sort éternel qu'ils ont mérité l'un et l'autre, considérons combien est brillante, dans cette vie même, la gloire des martyrs. Partout où s'étend l'empire romain, par. tout où est connu le nom chrétien, quel est le pays, quelle est la province qui ne célèbre avec joie la naissance au ciel de Vincent? Et s'il n'avait lu le martyre de Vincent, qui con. naîtrait au contraire le nom même de Dacien.

Si le Seigneur a pris tant de soin du corps même de son martyr, n'était-ce pas pour montrer que lui-même avait dirigé pendant sa vie cet homme qu'il n'abandonna point après sa mort? Vincent donc a vaincu Dacien et avant et après son trépas. Avant son trépas il a foulé aux pieds les tortures, après sa mort il a traversé les mers; mais il a eu pour diriger au milieu des flots ses membres inanimés la main qui l'a rendu invincible sous les ongles de fer. Le bourreau avec ses feux n'avait pu amollir son courage; la mer ne put avec ses eaux submerger son corps. Que voir ici et dans les autres événements de même nature, sinon que « la mort de ses élus est précieuse devant le Seigneur (1)».

 

1. Ps. CXV, 15.

 

 

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