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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCLIII. POUR LA SEMAINE DE PAQUES. XXIV. RÉHABILITATION DE SAINT PIERRE (1).

 

ANALYSE. — Saint Pierre ayant eu le malheur de renier son Maître jusqu'à trois fois, Jésus pour lui faire réparer sa faute lui demande une triple protestation d'amour. De plus il lui ordonne de paître son troupeau. Il l'invite enfin à le suivre jusqu'à la mort, en mourant crucifié comme lui, au lieu que saint Jean mourra d'une mort paisible et sans avoir le corps déchiré.

 

1. L'évangile de l'apôtre Jean, ou plutôt l'évangile selon saint Jean vient de finir avec l'histoire des apparitions du Seigneur à ses disciples après sa résurrection. Le Sauveur donc s'adresse à l'apôtre Pierre, qui l'a renié à la suite de sa présomption; il s'adresse à lui après avoir triomphé de la mort et recouvré la vie, il lui dit : « Simon, fils de Jean », ainsi se nommait Pierre, «m'aimes-tu ? » Pierre répondait ce qu'il sentait dans son coeur. S'il répondait ce qu'il sentait au coeur, pourquoi le Seigneur le questionnait-il, puisqu'à ses yeux ce coeur était ouvert ? Aussi Pierre s'étonnait-il, et il s'entendait avec quelque peine interroger de la sorte par Celui qu'il savait instruit de tout. Une première fois il lui est dit: « M'aimes-tu? » Lui de répondre : « Je vous aime, Seigneur, vous le savez ». Une seconde fois : « M'aimes-tu ? » Et une seconde fois : « Vous connaissez tout, Seigneur, vous savez que je vous aime ». A cette troisième demande : « M'aimes-tu? » Pierre s'attriste. Pourquoi, Pierre, t'attrister de redire jusqu'à trois fois ton  amour? As-tu oublié la triple manifestation de ta crainte? Laisse ton Seigneur te questionner; c'est ton médecin, il t'interroge pour te

 

1. Jean, XXI, 15-25.

 

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guérir. Ne te laisse pas aller à la peine; attends, redis assez de fois ton amour pour effacer tous tes reniements.

2. Chaque fois cependant, chaque fois, chacune des trois fois qu'il l'interroge et que Pierre proteste de son amour, le Seigneur Jésus lui recommande ses agneaux; il lui dit : « Pais mes agneaux, pais mes brebis ». N'est-ce pas comme s'il lui demandait : Que me rendras-tu pour cet amour que tu me portes? Eh bien ! déploie cet amour même en faveur de mes brebis !  Que me rendras-tu pour cet amour, puisque c'est moi qui te l'ai donné? Voici comment montrer, voici comment exercer cet amour que tu as pour moi : « Pais mes agneaux ».

Maintenant , comment paître    ces chers agneaux du Seigneur? Avec quel amour paître des brebis qu'il a rachetées à si haut prix? La suite le montre. Après que Pierre a répondu par trois fois, comme il le devait, qu'il aimait le Seigneur, et après que Jésus lui a confié ses brebis, il lui parle des souffrances qui l'attendent, et il montre ainsi que tous ceux à qui il conte ses brebis doivent les aimer jusqu'à être disposés à mourir pour elles. C'est d'ailleurs ce que dit encore saint Jean dans une épître où il s'exprime ainsi : « De même que île Christ a donné pour nous sa vie, de même devons-nous donner la nôtre pour nos frères (1) ».

3. Avec une présomption superbe , Pierre avait répondu au Seigneur : « Je donnerai ma vie pour vous ». Il n'avait pas encore la force d'accomplir sa promesse. Afin de l'en rendre capable, le Seigneur le remplit donc de charité; voilà pourquoi il lui demande m'aimes-tu? » et pourquoi Pierre répond : « Je vous aime »; il n'y a en effet que la charité qui puisse être fidèle à une semblable promesse. Qu'avais-tu donc, Pierre, quand tu reniais? Que redoutais-tu? Tout ce que tu redoutais, c'était la mort. Mais Celui que tu as vu mort te parle maintenant plein de vie ; ne crains donc plus la mort ; cette ennemie tant redoutée de toi a été vaincue par lui. Il a été suspendu à la croix, attaché avec des clous, il a rendu l'esprit, reçu un coup de lance, puis on l'a mis au tombeau. Voilà ce que tu craignais pour toi en le reniant; tu tremblais d'endurer ce qu'il a enduré, et c'est en redoutant

 

1. I Jean, III, 16.

 

la mort que tu as renié la vie. Ouvre les yeux maintenant : N'es-tu pas mort en craignant de mourir?

Oui, il est mort en reniant son Maître, mais en pleurant il est ressuscité. Que lui dit encore le Sauveur? « Suis-moi ». C'est qu'il connaissait combien il avait mûri. Vous vous rappelez ce trait, sans doute, ou plutôt parce que ceux qui l'ont lu se le rappellent, apprenons-le à ceux qui ne l'ont pas lu et rappelons-le à ceux qui l'ont perdu de vue. Pierre donc avait dit : « Je vous suivrai partout où vous irez » ; et le Seigneur lui avait répondu: «Tu ne saurais me suivre maintenant, mais plus tard tu me suivras (1). —Tu ne le peux maintenant » ; tu le promets bien, mais je connais ta force; je vois les pulsations de ton coeur, et je dis à mon malade ce qu'il en est : « Tu ne « saurais maintenant me suivre ». En lui parlant ainsi le Médecin ne voulait pas le désespérer, car il ajouta aussitôt : « Mais plus tard tu me suivras ». Tu guériras et tu me suivras. Aujourd'hui, au contraire, c'est parce qu'il voit ce qui se passe dans son coeur et quel amour il lui a inspiré qu'il lui dit: « Suis-moi ». Je t'avais dit: « Tu ne le saurais maintenant » ; je te dis aujourd'hui : « Suis-moi ».

4. Il s'éleva alors une question que je ne dois pas passer sous silence. Quand le Seigneur eut dit à Pierre : « Suis-moi » , Pierre jeta les yeux sur le disciple que Jésus aimait, sur Jean, l'auteur même de cet Evangile, et il dit à Jésus : « Celui-ci, Seigneur, que deviendra- t-il? » Je sais que vous l'aimez; ne vous suivra-t-il pas comme moi ? Le Seigneur reprit : « Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne: toi, suis-moi ». Le même Evangéliste, celui qui a écrit ce trait et de qui il a été dit : « Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne », rapporte aussitôt, en son nom, que cette parole fit courir parmi les frères le bruit que ce disciple ne mourrait point; et, pour détruire cette opinion, il ajoute: « Or, Jésus ne dit pas qu'il ne mourrait point, il dit seulement : Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne : toi, suis-moi ». C'est ainsi que pour dissiper le bruit qu'il ne mourrait point, Jean lui-même fait cette réflexion, et pour nous ôter cette idée : Ce n'est pas de telle manière, dit-il, que s'est exprimé le Sauveur, mais de telle autre.

 

1. Jean, XIII, 37, 36.

 

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Pourquoi maintenant le Seigneur a-t-il ainsi parlé ? Jean ne l'explique pas; il nous invite donc à frapper pour nous faire ouvrir, s'il est possible.

5. Voici donc, autant que le Seigneur daigne me faire la grâce de le comprendre, de plus avancés comprennent mieux sans doute; voici comment il me semble qu'on peut résoudre cette difficulté. De deux manières, soit en rapportant au martyre de Pierre les paroles du Seigneur, soit en les appliquant à l'Evangile de saint Jean.

En les rapportant au martyre, « Suis-moi », souffre pour moi, souffre ce que j'ai souffert. Le Christ a été crucifié; Pierre l'a été aussi, et comme lui il a ressenti les clous, il a eu le corps déchiré. Jean, au contraire, n'a point souffert cela ; et « je veux qu'il demeure ainsi » signifierait donc : Je veux qu'il s'endorme sans avoir été meurtri ni déchiré, et qu'il m'attende ainsi : « Toi, suis-moi » ; pour toi j'ai répandu mon sang, répands le tien pour moi. Voilà donc un premier sens qu'on peut donner à ces mots : « Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne; toi, suis-moi » ; je ne veux pas qu'il souffre, mais toi.

En les appliquant à l'Evangile de saint Jean, voici l'interprétation qu'on peut leur donner, me semble-t-il : Pierre a parlé du Seigneur dans ses écrits; les autres ont parlé de lui aussi , mais ils considèrent son humanité principalement. Le Seigneur Jésus est Dieu et homme. Qu'est-ce qu'un homme? Une âme et un corps. Et le Christ? Il est par conséquent Verbe, âme et corps. Quelle âme, puisque les bêtes mêmes ont des âmes? Le Christ est le Verbe, une âme raisonnable et un corps; il est tout cela. Il est bien question de sa divinité dans les écrits de Pierre, mais c'est surtout et éminemment dans l'Evangile de saint Jean; c'est lui qui a dit: « Au commencement était le Verbe ». Il s'élève au-dessus des nues, au-dessus des astres, au-dessus des anges, au-dessus de toute créature, il arrive jusqu'au Verbe qui a tout fait. « Au commencement  était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu; il était en Dieu dès le commencement. Tout a été fait par lui (1) ». Mais qui voit ce Verbe? Qui s'en fait une idée? Qui comprend bien ? Qui même prononce convenablement ces paroles? On les comprendra quand le Christ sera venu. « Je veux que cela reste ainsi jusqu'à ce que je vienne ». J'ai expliqué comme j'ai pu; il peut, lui, parler plus clairement à vos coeurs.

 

1. Jean, I, 1-3.

 

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