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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCCXXVIII. SOLENNITÉS ET PANÉGYRIQUES. POUR UNE FÊTE DE MARTYRS. III. LA GRÂCE DE DIEU ET LE MARTYRE.

 

ANALYSE. — Non-seulement l'exemple de Jésus-Christ a inspiré le courage des martyrs, mais c'est son Esprit qui leur a donné de s'attacher à la vérité, puisque par lui-même tout homme est menteur, comme dit l'Ecriture. A ces grâces le Sauveur ajoutera l'éternelle félicité, surtout à la résurrection générale, où se complètera 1e bonheur des saints.

 

1. Nous avons dit dans un psaume, au Seigneur notre Dieu : « Aux yeux du Seigneur est précieuse la mort de ses saints ». La mort des saints martyrs est précieuse, parce que le prix qui les a rachetés est le sang même de leur Dieu; si leur Dieu a souffert le martyre, c'est parce qu'eux-mêmes devaient l'endurer après lui. Il a marché en avant, et quelle (561) foule l'a suivi ! La voie était, fort escarpée, mais il l'a aplanie en y passant le premier ; et c'est parce qu'il y a passé le premier que tous ensuite n'ont pas craint d'y passer. Sa mort jeta la consternation dans l'âme de ses disciples; mais sa résurrection dissipa leur crainte et leur inspira l'amour. A sa mort, en effet, ces disciples tremblèrent et s'imaginèrent que c'en était fait de lui. Quand donc ils le suivirent ensuite, ce fut un effet de la grâce de Dieu, sachez le reconnaître.

Voyez le larron devenir croyant, lorsque les disciples étaient consternés. Avec le Sauveur, en effet,. il y avait un larron sur la croix, et il crut en lui jusqu'à lui dire : « Seigneur; souvenez-vous de moi lorsque vous serez parvenu à notre royaume (1) ». Qui l'instruisait, sinon Celui qui était pendu auprès de lui ? Mais tout cloué qu'il fût près de lui, le Sauveur habitait en.son coeur.

2. Dans le psaume où nous avons lu: « Aux yeux du Seigneur est précieuse la mort de ses saints », il est écrit encore, ce que vous avez également entendu : « J'ai dit dans ma surprise: Tout homme est menteur (2) ». Quoi ! mes frères, tout homme est menteur? Donc les martyrs l'ont été aussi? Mais s'ils se sont montrés véridiques, comment admettre que « tout homme est menteur? » Et pourtant, c'est; l'Écriture qui dit : « Tout homme est menteur ». Assurons-nous que les martyrs étaient. :véridiques ? Nous accusons de mensonge l'Écriture même. D'un autre côté; si elle a raison de proclamer que « tout homme est menteur », il s'ensuit que les martyrs aussi ont été menteurs. Comment prouver; en même temps la véracité de l'Écriture et la véracité des martyrs ? Les martyrs n'étaient-ils pas des hommes ? Or, s'ils étaient des, hommes, comment est-il vrai que atout homme est « menteur ? » Que faire alors ? Nous tâcherons de vous montrer et que l'Écriture est , véridique, et que « tout homme est menteur », et que les martyrs aussi sont véridiques; puisqu'ils sont morts pour la vérité. Si, effectivement, ils portent le nom de martyrs, c'est qu'ils sont morts pour rendre témoignage à la vérité, car martyr est un mot qui vient du grec et qui signifie témoin. Mais si les martyrs ont été de vrais témoins, ils ont dit la vérité, et c'est en la disant qu'ils ont mérité la couronne.

 

1. Luc, XXII, 42. — 2. Ps. CXV, 15, 11.

 

Si au contraire; ce qu'à Dieu ne plaise, ils ont été de faux témoins, ils sent parvenus non pas à la récompense, mais au châtiment, conformément à cette parole : « Le faux témoin ne restera pas impuni (1)». Ainsi donc montrons qu'ils ont été de véridiques témoins. Déjà ils l'ont prouvé eux-mêmes quand, en faveur de la vérité, ils ont voulu faire le sacrifice même de leur vie. Mais, encore une fois, comment alors l'Écriture peut-elle dire : « Tout homme est menteur ? » Prions Notre-Seigneur Jésus-Christ, et lui-même nous résoudra cette question. Comment la résoudra-t-il? Par l'Evangile qu'on vient de vous lire et dont nous venons de vous parler.

3. Quand, en effet, on en faisait la lecture, vous. avez remarqué que le Seigneur Jésus y disait aux martyrs: « Lorsqu'on vous livrera, ne songez ni à ce que vous direz, ni à ce que vous répondrez ; car à l'heure même vous sera donné ce que vous aurez à dire. En effet ce n'est pas vous qui parlez; c'est l'Esprit de votre Père qui parle en vous (2) ». Si c'était vous qui parliez, vous feriez des mensonges, puisque « tout homme est menteur ». Reconnaissant donc que « tout homme est menteur », le Seigneur a donné son Esprit aux martyrs, afin qu'ils ne parlassent pas eux-mêmes; mais son Esprit, afin qu'ils ne fussent pas menteurs, mais véridiques. Ainsi, le motif pour lequel ils ont dit la vérité, c'est qu'ils ne parlaient pas eux-mêmes, mais en eux l'Esprit de Dieu. Maintenant encore, si nous vous parlions de nous-mêmes, nous serions menteurs ; si, au contraire; ce que nous vous disons vient de l'Esprit de Dieu, pour ce motif même nous disons la vérité. Vous aussi, profitez de ceci. ;  si vous voulez énoncer la vérité , ne parlez pas de vous-mêmes ; ainsi vous ne resterez point des hommes menteurs, vous deviendrez de véridiques enfants de Dieu.

4. Tous les hérétiques vont même jusqu'à souffrir pour la fausseté ; ce n'est pas pour la vérité, puisque leurs mensonges attaquent le Christ lui-même. Tout ce que souffrent aussi les païens, les impies, ils l'endurent aussi pour soutenir la fausseté. Que nul donc ne s'enorgueillisse ni ne se vante de ce qu'il souffre ; qu'il montre d'abord que la vérité est sur sa langue. Tu m'étales tes souffrances, moi j'en

 

1. Prov. XIX, 15. — 2. Matt. X,19, 20.

 

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cherche la cause. J'ai souffert, dis-tu.    Pourquoi as-tu souffert? Si nous ne faisons attention qu'aux souffrances, ne.s'ensuit-il pas que les brigands aussi méritent-la couronne? Un scélérat ose-t-il dire : J'ai souffert tout ceci et tout cela? Pourquoi ? C'est qu'on lui répondrait : C'est à cause de tes crimes ; tu endures de sévères châtiments, parce que tu soutenais une cause mauvaise.

Si l'on doit se glorifier de ce qu'on, endure, le diable aussi peut se vanter: Voyez combien' il. souffre quand il voit partout ses temples renversés,. ses idoles brisées, ses prêtres et ses suppôts flagellés ? Ira-t-il dire : Moi aussi je suis martyr, puisque je souffre tant ? — O  homme de Dieu, adopte d'abord la bonne cause, puis tu souffriras tranquillement; car, en souffrant pour la bonne cause, on recevra la couronne ensuite.

5. Aussi bien «la mémoire du juste sera n éternelle, et il ne redoutera point la terrible parole (1) ». Viendra en effet, comme nous le lisons dans l'Evangile, le Juge des vivants. et des morts. Car il est bien vrai que ce que nous voyons maintenant n'était pas, quand d'avance on en prédisait l'existence. Vous voyez maintenant prêcher le, nom du Christ à toutes les nations, les hommes s'attacher au Dieu unique, les idoles délaissées, les démons abandonnés, les temples renversés, les simulacres brisés : rien de cela n'existait autrefois, pourtant on parlait de tout cela, et nos yeux maintenant en sont témoins. Eh bien ! dans les mêmes livres où sont écrits ces événements que nous voyons, où ils ont été écrits quand on ne les voyait pas encore, et qu'on en faisait seulement la promesse, dans ces mêmes livres nous lisons des choses qui ne sont pas encore. Maintenant, en effet, ne sont arrivés encore ni le jour du jugement, ni la résurrection des morts; non, Celui qui était, venu. pour être jugé n'est point venu juger encore: Jugé avec injustice, il jugera conformément à la justice; il diffère de montrer sa puissance, car il veut montrer sa patience d'abord.. Il viendra donc, il viendra comme il a promis de venir, accompagné de ses anges et jetant un vif éclat aux yeux de tous les hommes reprenant leurs corps.

 

1. Ps. CXI, 7.

 

Chacun, en effet, ressuscitera avec la cause qu'il aura embrassée. Mourir maintenant c'est en quelque sorte entrer dans un cachot: chacun paraîtra devant le Juge tel qu'il est en. mourant. C'est maintenant donc qu'on doit, préparer sa cause ; une fois enfermé, nul ne le pourra: Est-on dans la bonne cause? on est admis au repos. Dans la mauvaise? on est condamné aux supplices. Mais après la résurrection on souffrira davantage : ce qu'endurent aujourd'hui les méchants après leur mort, comparé aux peines qui suivront, la résurrection, n'est que comme les tourments qu'on endure, en songe. L'âme souffre; le corps ne souffre pas: Ce qu'on supporte éveillé ne pèse-t-il pas beaucoup plus ?

Quand donc tous seront ressuscités et comparaîtront devant le juste Juge, comme lui-même l'a prédit, il les séparera, comme un berger sépare les brebis d'avec les boucs, il placera les. boucs a sa gauche et les brebis à sa droite. A la droite il dira : «Venez, bénis de mon Père, recevez le royaume qui vous est préparé dès l'origine du monde ». A ces mots tressailleront de joie ceux de la droite, les justes. Quant à ceux de la gauche, il leur dira : « Allez au feu éternel, avec le diable et ses anges (1)». C'est cette parole terrible que ne redoutera point le juste.

6. Ainsi, avant d'avoir recueilli le fruit de leurs mérites, les saints martyrs sont heureux dès maintenant, parce que leurs âmes sont avec le Christ. Mois quel langage pourrait expliquer ce qui leur est réservé pour la résurrection? « Ce que l'oeil n'a point vu, ce que n'a point entendu l'oreille, ce que le coeur de l'homme n'a point pressenti, c'est ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment (2) ». Si nul ne saurait expliquer ce que doivent recevoir les simples et bons fidèles; est-ce sans motif que les mêmes récompenses sont réservées à. ceux qui, pour la vérité, ont combattu jusqu'au sang, qui ne se sont laissé ni charmer par le monde, ni abattre par ses terreurs, ni vaincre par ses tortures, ni séduire par ses caresses? Leurs corps mêmes seront pour eux un ornement magnifique, puisqu'en eux ils ont souffert de si cruels, tourments.

 

1. Matt. XXV, 32-34, 41. — 2. I Cor. II, 9.

 

 

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