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SERMON CCCXL. POUR LE JOUR ANNIVERSAIRE DE SON SACRE. II. LA CHARGE PASTORALE.

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ANALYSE. — Un double devoir est imposé aux fidèles à l'endroit de leurs pasteurs: 1° l'obligation de prier pour eux; afin que plus attachés au bonheur d'être chrétiens qu'à l'honneur d'être évêques, ils aiment généreusement le Sauveur, soient reconnaissants envers lui et accomplissent les fonctions multiples et difficiles de la charge pastorale ; 2° l'obligation de leur obéir, afin d'assurer leur salut avec celui de leurs pasteurs.

 

1. A la vérité, depuis que ce fardeau, dont j'ai à rendre un compte si difficile, est placé sur mes épaules, la pensée de ma dignité me tient constamment en éveil : toutefois je m'en sens beaucoup plus pénétré et plus ému, quand, en me renouvelant la mémoire du passé, ce jour anniversaire de mon sacre me met si vivement en présence du fardeau dont je suis chargé, qu'il me semble arriver pour m'en charger aujourd'hui seulement.

Or, qu'y a-t-il à craindre dans cette dignité, sinon qu'on n'aime plus les dangers qu'elle renferme, que l'avancement de votre salut? Ah ! aidez-moi donc de vos prières, afin que le.Seigneur daigne porter avec moi ce fardeau qui est le sien. Quand vous priez pour moi, d'ailleurs, vous priez aussi pour vous; car le fardeau dont je vous parle est-il autre chose que vous? Priez pour moi sincèrement, comme je demande pour vous que vous ne me pesiez pas. Jésus Notre-Seigneur n'appellerait pas ce fardeau léger, s'il ne le portait avec quiconque en est chargé. Vous aussi, soutenez-moi, et conformément au précepte de l'Apôtre, nous porterons les fardeaux les uns des autres et nous accomplirons ainsi la loi du Christ (1). Ah ! si le Christ ne les porte avec nous, nous fléchissons; et nous succombons, s'il ne nous porte.

Si je m'effraie d'être à vous, je me console d'être avec vous; car je suis à vous comme évêque, comme chrétien je suis avec vous; le premier titre rappelle des obligations contractées, le second, la grâce reçue ; le premier,

 

1. Gal. VI, 2.

 

des dangers, le second, le salut; en accomplissant les devoirs attachés au premier, nous sommes en proie aux secousses de la tempête sur une mer immense; mais en nous rappelant quel sang nous a rachetés, nous trouvons dans la tranquillité que nous inspire cette pensée, comme un port paisible, et tout en travaillant au devoir qui nous est propre, nous goûtons le repos de la grâce faite à tous. Si donc je suis plus heureux d'être racheté avec vous que de vous être préposé, je ne vous en servirai que mieux, comme l'ordonne le Seigneur, pour ne pas payer d'ingratitude Celui qui m'a obtenu d'être avec vous son serviteur. Ne dois-je pas aimer mon Rédempteur et ne sais-je pas qu'il a dit à Pierre : « Pierre, m'aimes-tu? Pais mes brebis (1) » ; et cela, une fois, deux fois, trois fois? En lui demandant s'il l'aimait, il le chargeait de travailler; c'est que plus est grand l'amour, moins pèse le travail.

« Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'il m'a rendus (2)? » Si je prétends lui rendre en paissant ses ouailles, je ne dois pas oublier que « ce n'est pas moi, mais la grâce de Dieu avec moi » qui accomplit ce devoir (3). Comment rendre à Dieu, quand pour tout il me prévient? Et pourtant, si gratuit que soit notre amour, nous cherchons une récompense en paissant le troupeau sacré. Comment cela? — Comment pouvons-nous dire : J'aime purement afin de pouvoir paître, et : Je demande à être récompensé de ce que je fais? La chose serait impossible; jamais le pur amour n'ambitionnerait de récompense,

 

1. Jean, XXI, 17. — 2. Ps. CXV, 12. — 3. I Cor. XV, 10.

 

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si sa récompense n'était Celui-là même à qui il s'attache (1). Eh ! si nous lui témoignons, en paissant son troupeau, notre reconnaissance pour le bienfait de la rédemption, que lui rendrons-nous pour la grâce d'être pasteurs? Il est vrai, et à Dieu ne plaise que ceci s'applique à nous, c'est notre malice personnelle qui nous rend mauvais pasteurs; mais sans sa grâce, et puisse-t-il nous accorder celle-là, nous ne saurions être bons pasteurs. Aussi « vous prions-nous et vous commandons-nous », mes frères, « de ne recevoir pas en vain », non plus «la grâce de Dieu (2)». Rendez fructueux notre ministère. « Vous êtes le champ que Dieu cultive (3) ». Accueillez, à l'extérieur, celui qui vous plante et vous arrose; à l'intérieur, Celui qui donne l'accroissement.

Il nous faut arrêter les inquiets, consoler les pusillanimes, soutenir les faibles, réfuter les contradicteurs, nous garder des astucieux, instruire les ignorants, exciter les paresseux, repousser les contentieux, réprimer les orgueilleux, apaiser les disputeurs, aider les indigents, délivrer les opprimés, encourager les bons, tolérer les méchants, aimer tout le monde. Sous le poids de devoirs si importants, si nombreux et si variés, aidez-nous de vos prières et de votre soumission, obtenez que

 

1. On peut remarquer ici combien cette doctrine , que l'on retrouve souvent dans saint Augustin, est opposée à ce que soutenait Fénelon quand il fut poursuivi par Bossuet. — 2. II Cor. VI, 1. — 3. I Cor. III, 9.

 

nous soyons moins flattés de vous commander que de vous rendre service.

2. De même, en effet, qu'il est bon pour vous que nous nous appliquions à implorer pour votre salut la divine miséricorde; ainsi faut-il que pour nous vous répandiez vos prières devant le Seigneur. Jugerions-nous peu convenable ce qu'a fait l'Apôtre, et ce que nous savons? Il avait un si vif désir qu'on le recommandât à Dieu dans la prière, que s'adressant à un peuple tout entier, il lui disait d'un ton suppliant : « Priez en même temps pour nous aussi, (1) etc. »

Ainsi devons-nous vous dire ce qui peut nous encourager nous-mêmes et vous instruire. S'il faut, en effet, que nous réfléchissions avec beaucoup de crainte et d'application à la manière dont nous pourrons accomplir sans reproche les fonctions de notre pontificat; vous devez également chercher à accomplir humblement et généreusement tout ce qui vous sera prescrit. Par conséquent, mes bien-aimés, demandons avec une égale ardeur, que mon épiscopat profite et à vous et à moi. Il me profitera, si je dis ce qu'il faut faire; et à vous, si vous faites ce que j'aurai dit. Oui, si nous prions pour vous et si vous priez pour nous saris cesse et avec l'amour parfait de la charité, nous parviendrons heureusement, avec l'aide du Seigneur, à l'éternelle béatitude.

 

1. Colos. IV, 3.

 

Traduction de M. l'Abbé RAULX.

 

FIN DU TOME SEPTIÈME.

 

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