SERMON CCCXXXVI
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMON CCCXXXVI. POUR LA DÉDICACE D'UNE ÉGLISE. I. LE TEMPLE SPIRITUEL.

 

ANALYSE. — De même que pour se soutenir ce temple a besoin que toutes les parties en soient unies entre elles, ainsi pour être le temple de Dieu il est nécessaire que nous soyons unis par le liens de la charité envers Dieu et envers le prochain. Mais aussi, de même que, dans le psaume de la dédicace, Jésus-Christ notre Chef bénit Dieu de sa résurrection et de sa glorification, laquelle est comme la dédicace du temple sacré de son humanité sainte ; ainsi parviendrons-nous un jour à être comme dédiés et glorifiés avec lui.

 

1. La fête qui réunit cette multitude est la dédicace d'une maison de prières. Ainsi, cette maison lest pour nous une maison de prières, et nous sommes, nous, la maison de Dieu. Si nous sommes la maison de Dieu, c'est parce qu'en nous formant dans le siècle nous devons être dédiés à la fin du siècle; et si nous avons de la peine à bâtir, nous aurons de la joie quand viendra pour nous la dédicace.

Ce qui se faisait naguère, lorsque s'élevaient ces murailles, se fait encore, maintenant que se rassemblent ceux qui croient au Christ. Croire, en effet, c'est en quelque, sorte âtre tiré des forêts et des montagnes, comme le bois et la pierre; et s'instruire, être baptisé, se former à la vie chrétienne, c'est être comme taillé, dressé, poli entre les mains des ouvriers et des artisans. On ne devient toutefois la maison du Seigneur, qu'autant qu'on est uni par le ciment de la charité. Si ces pierres et ces bois. n'étaient joints entre eux d'après des règles déterminées, s'ils ne s'étreignaient pacifiquement, si en s'embrassant, en quelque sorte, ils ne s'aimaient à leur manière, qui entrerait ici ? Quand, au contraire, on voit dans un édifice , quelconque, les bois et les pierres parfaitement joints ensemble , on y entre tranquillement et sans en craindre la ruine, Aussi, afin de pouvoir entrer et demeurer en nous comme dans un temple qu'il se bâtissait, le Seigneur Jésus disait-il : « Je vous donne un commandement nouveau, c'est que vous vous aimiez les uns les autres (1). — Je vous donne un commandement nouveau ». Usés de vieillesse, vous n'étiez

 

1. Jean, XIII, 34.

 

pas pour moi un sanctuaire, et nous restiez dans vos débris: afin de vous relever de vos ruines, aimez-vous les uns les autres.

Votre charité doit donc considérer que, dans tout l'univers, cette demeure mystérieuse est encore en construction, ainsi qu'il a été prédit et promis. Aussi, lorsqu'après le captivité, comme on lit dans un autre psaume, ont bâtissait la maison sainte, on s'écriait: « Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; toute la terre, chantez au Seigneur ». Ces mots : « Un cantique nouveau », sont synonymes de ces autres du Seigneur: « Un commandement nouveau ». Qu'y a-t-il, en effet, dans un nouveau cantique, sinon une affection nouvelle ? Le chant est l'expression de l'amour; le cri du chantre sacré est la ferveur de l'amour divin.

2. Aimons, aimons gratuitement, car notre amour a Dieu pour objet; or, qui vaut mieux que Dieu? Aimons Dieu pour lui-même ; pour nous, aimons-nous en lui, mais aussi pour lui. Car c'est l'aimer véritablement un ami, que d'aimer Dieu en lui, soit parce qu'il y est, soit pour qu'il y soit. Telle est la vraie charité : nous aimer pour un autre motif, c'est nous haïr plutôt que de nous aimer. « Celui qui aime l'iniquité, hait », quoi? .Peut-être son voisin ou sa voisine ? Qu'il frémisse : « Il hait son âme (3) ». Haïr son âme, c'est chérir l’iniquité. « Vous qui aimez le Seigneur, détestez le mal (1) ». Dieu,est le bien; toi, tu affectionnes le mal, et dans l'amour que tu as pour toi-même, il y a l'affection du mal comment donc aimes-tu Dieu, puisque tu

 

1. Ps. XCV, 1. — 2 Ib. X, 6. — 3. Ib. XCVI, 10.

 

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aimes encore ce qu'il hait? On t'a bien dit que Dieu nous a aimés (1) ; il est vrai, il nous a aimés, et nous ne pouvons que rougir en considérant ce que nous étions quand il nous a aimés. Aujourd'hui pourtant, nous ne rougissons point : c'est que son amour nous a changés. Le souvenir du passé nous humilie; l'espoir de l'avenir nous réjouit. Pourquoi, d'ailleurs, rougir de ce que nous avons été, sans nous livrer plutôt à la confiance, puisque nous sommes sauvés en espérance? Aussi avons-nous entendu ces paroles : « Approchez de lui et vous serez éclairés, et votre face ne rougira point (2)». Que la lumière vienne à s'éloigner, tu retombes dans l'obscurité et la confusion. « Approchez de lui, et vous serez éclairés ». Ainsi il est, lui, la lumière, et séparés de lui nous sommes ténèbres. T'éloigner de la lumière, n'est-ce pas demeurer dans tes ténèbres ? T'approcher de lui, au contraire, c'est briller, mais non par toi-même. « Autrefois vous étiez ténèbres », dit l'Apôtre à d'anciens infidèles devenus fidèles; « autrefois vous étiez ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur (3) ». Ainsi donc, si avec le Seigneur on est lumière, et ténèbres sans lui; oui, si avec le Seigneur on est lumière, et ténèbres sans lui, « approchez-vous de lui et vous serez éclairés ».

3. Contemplez, dans le psaume de la dédicace que nous venons de chanter, un édifice qui sort de ses ruines.. « Vous avez déchiré mon cilice » ; idée de ruine. Où est l'image de la construction? « Et vous m'avez revêtu de joie »: Voici maintenant un chant de dédicace : « Afin que ma gloire vous célèbre et que je ne sois plus percé ». Qui parle de la sorte ? Reconnaissez-le à son langage. Vous comprendrez peu, si j'interprète ce qu'il dit; je vais donc rapporter ses paroles, vous le reconnaîtrez bientôt et vous l'aimerez dans ce qu'il vous dit. Qui a pu dire jamais: « Seigneur, vous avez tiré mon âme de l'enfer? » Quelle est l'âme délivrée par Dieu, de l'enfer, sinon l'âme dont il est dit ailleurs : « Vous ne laisserez point mon âme dans l'enfer (4)? » Il est question de dédicace et on chante la délivrance; on fait résonner le cantique de la dédicace de la maison sainte, et on dit : « Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous

 

1. I Jean, IV, 10. — 2. Ps. XXXIII, 6. — 3. Eph. V, 8. — 4. Ps. XV,10.

 

m'avez relevé et que vous n'avez pas réjoui mes ennemis de ma ruine (1)».

Considérez ici les Juifs ennemis du Sauveur : ils s'imaginaient avoir mis à mort, avoir vaincu le Christ comme un ennemi ordinaire, s'en être défait comme d'un homme mortel, semblable aux autres hommes. Il ressuscita le troisième jour, et voici son chant : « Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m'avez relevé ». Considérez également ces mots de l'Apôtre : « C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné un nom au-dessus de tout nom (2) ». — « Et vous n'avez pas réjoui mes ennemis de ma ruine ». Sans doute ils se sont réjouis de la mort du Christ; mais à sa résurrection, à son ascension et à la prédication de sa gloire, plusieurs furent percés de douleur. Oui, quand il fut prêché et glorifié avec tant de constance par les Apôtres, plusieurs furent pénétrés de douleur et se convertirent, d'autres s'endurcirent et furent couverts de confusion; il n'y en eut point pour se réjouir. Maintenant que se remplissent les églises, pensons-nous que les Juifs se réjouissent ? Pendant qu'on bâtit, qu'on dédie, qu'on remplit les églises, comment les Juifs se réjouiraient-ils ? Non-seulement ils ne se réjouissent point, ils sont couverts de honte, et on voit l'accomplissement de ce chant d'allégresse : « Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m'avez relevé et que vous n'avez « point réjoui mes- ennemis de ma ruine ». Vous ne les avez point réjouis de ma ruine; mais s'ils croient en moi, vous les réjouirez de mon triomphe.

4. Pour ne pas trop allonger, venons enfin aux paroles que nous avons chantées. Comment le Christ peut-il dire : « Vous avez déchiré mon cilice, et vous m'avez revêtu de joie ? » Son cilice était sa chair, semblable à la chair de péché. Ne dédaigne point ces expressions, : « Mon cilice » : dans ce cilice, dans ce sac était contenue ta rançon. « Vous avez déchiré mon sac ». Ainsi nous sommes-nous échappés. « Vous avez déchiré mon sac». C'est dans la passion que ce sac s'est déchiré. Comment toutefois peut-il dire à Dieu son Père: « Vous avez déchiré mon sac? » Veux-tu le savoir? « Vous avez déchiré mon sac » ; car  « il n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous (3)» . Il a fait, en effet,

 

1. Ps. XXIX, 12, I3, 4, 2. — 2. Philip. II, 9. — 3. Rom. VIII, 32.

 

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par le ministère des Juifs et à leur insu, ce qui devait servir à racheter les esprits éclairés et à confondre les incrédules. Les Juifs savent-ils le bien produit par leurs crimes ? Voyez suspendu le sac mystérieux; l'impie triomphe en quelque sorte ; le bourreau ouvre ce sac d'un coup de lance, et le Rédempteur en fait jaillir notre rançon. Chantés, ô Christ Rédempteur ; gémis, vendeur de Judas; ô juif acheteur, rougis. Et Judas, en vendant, et le juif, en achetant, ont fait l'un et l'autre une mauvaise affaire, ils ont perdu tous deux et se sont perdus eux-mêmes soit en vendant soit en achetant. Vous avez voulu acheter : ah ! qu'il eût mieux valu pour vous être rachetés ! Celui-là a vendu, celui-ci a acheté infortuné commerce, car le vendeur n'a point l'argent et l'acheteur n'a point de Christ. Je demande à l'un : Où est le prix reçu par toi ? à l'autre : Où est ce que tu as acheté? Au premier encore : En vendant tu t'es fraudé toi-même. Sois heureux, chrétien, à toi tout le profit du commerce de tes ennemis ; ce que l'un a vendu et ce qui a été acheté par l'autre, tu l'as gagné.

5. A notre Chef donc, à lui qui a été rois à mort pour le salut de son corps et qui pour son corps aussi a été comme dédié, à lui de dire, écoutons-le : « Vous avez déchiré mon cilice et vous m'avez revêtu d'allégresse » ; en d'autres termes : Vous avez brisé mes liens mortels et vous m'avez revêtu d'immortalité et d'incorruptibilité. « Afin que ma gloire vous célèbre et que je ne sois plus percé ». Qu'est-ce à dire, « que je ne sois plus percé? » Que le bourreau, pour me percer, ne me frappe plus de sa lance. « Depuis, en effet, qu'il est ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus, la mort n'aura sur lui plus d'empire ; car en mourant pour le péché il n'est mort qu'une fois, et revenu à la vie il vit pour Dieu. Nous aussi, poursuit-il, estimons que nous sommes morts au péché et que nous vivons pour Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur (1) ». Avec lui donc nous chantons et nous sommes avec lui dédiés à Dieu. N'espérons-nous pas que les membres suivront leur Chef où celui-ci les a devancés ? « Nous sommes effectivement sauvés en espérance; or l'espérance qui se voit n'est point de l'espérance : qui espère ce qu'il voit ? Si donc

 

1. Rom. VI, 9-11.

 

nous espérons ce que nous ne voyons pas, c'est que nous l'attendons avec patience (1) » ; c'est qu'avec patience nous nous construisons en quelque sorte.

Peut-être même, si nous nous montrons bien attentifs, si nous regardons avec soin, si nous avons l'oeil pénétrant, non pas comme le possèdent les amis aveugles de la matière ; oui, si nous appliquons notre oeil spirituel, pourrons-nous nous reconnaître nous-mêmes, trouver notre langage dans ces paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce n'est pas, en effet, sans raison que l'Apôtre a dit: « Sachant bien que notre vieil homme a été détruit avec lui, pour la destruction du corps du péché et afin que nous ne soyons plus esclaves du péchés ». Ici donc vois ton langage : « Afin que ma gloire vous célèbre et que je ne sois plus percé ». Manquons-nous, hélas ! de traits perçants, maintenant que nous sommes chargés des lourds fardeaux de ce corps mortel ? Si nous n'avons pas le coeur percé, pourquoi nous frapper la poitrine? Mais quand viendra pour notre corps aussi la dédicace pour laquelle le Seigneur nous a servi de modèle, nous ne serons plus percés. D'ailleurs le coup de lance du soldat rappelle la componction que nous fait le péché. Il est écrit « C'est à la femme qu'a commencé le péché, et par elle nous mourons tous (3) ». Rappelez-vous de quelle partie du corps elle a été formée, et voyez d'autre part où la lance a frappé le Seigneur. Rappelez-vous, rappelez-vous notre condition première. Est-ce donc en vain, je le répète, que « notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour la destruction de ce corps de péché, et afin que nous ne soyons plus esclaves du péché ? » Eve donc, à qui remonte le péché, Eve a été prise, pour être formée, du côté de l'homme. Le premier homme dormait et était, couché lorsque ceci arriva ; le Christ mort était suspendu lorsque s'accomplit le mystère. Quels rapports entre le sommeil et la mort, entre un côté et un côté ! Le Seigneur a été percé au siège même du péché. Mais si du côté d'Adam a été formée Eve pour nous donner la mort en péchant ; du côté du Christ a été formée l'Eglise pour nous rendre à la vie en nous enfantant.

6. (4) C'est ainsi qu'en considérant avec plaisir

 

1. Rom. VIII, 24 , 25. — 2. Ib. VI, 6. — 3. Eccli. XXV, 33. — 4. Les Bénédictins remarquent que ce dernier paragraphe peut n'avoir pas été placé ici par saint Augustin.

 

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les murailles toutes neuves de cette sainte église, que nous dédions aujourd'hui au service de Dieu, nous remarquons que nous sommes redevables envers notre Dieu de grandes louanges et envers votre sainteté d'un discours convenable qui traite de la construction d'une maison divine. Notre discours sera convenable, pourvu qu'il renferme quelque chose d'édifiant qui tourne, avec le travail intérieur de Dieu, au profit de vos âmes.

Il faut donc réaliser spirituellement dans nos âmes ce que nous voyons dans ces murailles matérielles ; et avec la grâce de Dieu accomplir dans nos coeurs ce que nous apercevons d'achevé dans ces bois et ces pierres. De plus rendons particulièrement grâces au Seigneur notre Dieu, l'Auteur de tout bien excellent et de tout don parfait; louons aussi sa bonté avec toute la vivacité de notre coeur , car pour la construction de cette maison de prières, il a parlé à l'âtre de ses fidèles, il a excité leur ardeur, il leur a prêté des ressources; quand ils ne voulaient pas encore, il leur a donné de vouloir; pour soutenir ensuite les efforts de leur bonne volonté, il leur a accordé de réaliser leur dessein ; et c'est ainsi qu'au Seigneur, qui « produit dans les siens le vouloir et le faire selon son bon plaisir (1) » , revient la gloire d'avoir tout entrepris et tout achevé. De plus, comme il ne permet jamais que devant lui les bonnes oeuvres soient inutiles, après avoir accordé à ses fidèles la grâce d'agir avec sa vertu, il leur octroiera une récompense proportionnée à des œuvres si méritoires. Nouveau motif pour rendre à notre Dieu de plus amples actions de grâces : non content d'avoir fait élever cette église à la gloire de son nom, il a augmenté la vénération qui lui est due en y faisant placer les reliques de ses saints martyrs.

 

1. Philip. II, 13.

 

 

 

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