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SERMON CCLXXV. POUR LA FETE DE SAINT VINCENT, MARTYR. II. LA GLOIRE DE DIEU DANS SAINT VINCENT.

 

ANALYSE. — Dans cet illustre martyr la gloire de Dieu se révèle de trois manières : 1° par le courage héroïque, surhumain, par lequel il souffre et répond; 2° par les tourments qu'endurent le démon et le juge qui le torturent; 3° par les soins admirables que la Providence prend de son corps, même après sa mort.

 

1. Notre coeur vient d'assister à un grand bien admirable spectacle, et en y attachant le regard de notre âme nous n'y avons pas puisé ce qu'on puise dans les vains théâtres du monde, des voluptés aussi frivoles que funestes, mais un plaisir solide et salutaire, pendant qu'on lisait le martyre glorieux du bienheureux Vincent. Quelle merveille que l’âme invincible de ce grand martyr luttant contre les ruses de l'antique ennemi, contre la cruauté d'un juge impie; contre les douleurs d'une chair mortelle ! Quelle ardeur intrépide ! mais avec l'aide du Seigneur elle est partout victorieuse. Oui, mes très-chers frères, voilà bien certainement ce qui a eu lieu; louons donc cette âme généreuse, mais dans le Seigneur, afin que ceux qui sont doux nous entendent et prennent part à notre joie (1). Que lui a-t-on dit? Qu'a-t-il répondu? De quels tourments a-t-il triomphé ? C'est ce que nous a montré la lecture qu'on vient de faire, c'est ce qu'elle vient de nous mettre en quelque sorte sous les yeux. Quelles tortures dans tous ses membres! et dans toutes ses paroles quelle noble assurance ! Ne serait-on pas porté à croire que celui qui parlait n'était pas celui qui souffrait ? Sûrement ce n'était pas lui. Voici en effet ce que le Seigneur a prédit et promis à ses martyrs : « Ce n'est pas vous qui parlez, c'est l’Esprit de votre Père qui parle en vous (2) ». C'est donc dans le Seigneur que nous devons louer cette âme intrépide. « Qu'est-ce » en effet « que l'homme, si Dieu ne se souvient de lui (3)? » Quelles forces peut avoir la poussière, si elle n'en reçoit de Celui qui nous a tirés de la poussière?

 

1. Ps. XXXIII, 3. — 2. Matt. X, 20. — 3. Ps. VIII, 5.

 

« Que celui qui se glorifie, se glorifie donc dans le Seigneur (1) ».

Du reste, s'il arrive souvent au séducteur, à l'esprit diabolique, de s'emparer tellement de ses faux prophètes ou de ses faux martyrs, qu'on les voit ou se torturer eux-mêmes le corps, ou se rire des tourments qu'on fait tomber sur eux; est-il étonnant que pour appuyer la prédication de son nom le Seigneur notre Dieu livre aux mains des persécuteurs le corps de ses apôtres, et qu'il élève leur âme sur le roc inaccessible de la liberté, afin que de là elle affirme la vérité pendant que le corps est torturé par l'iniquité? Aussi n'est-ce point la souffrance, c'est la justice qui donne la victoire; car ce n'est pas le supplice, c'est la cause qui fait les martyrs. Combien d'hommes ont supporté la douleur, non pas avec constance, mais avec opiniâtreté ! De leur part ce n'était pas vertu, c'était vice; ce n'était pas raison ni droiture, c'était erreur et perversité ; ce n'était pas le démon qui les persécutait, ils étaient tout remplis de lui. Ah ! quelle différence dans notre victorieux Vincent ! En lui était vainqueur Celui dont il était rempli; mais aussi était-il rempli de Celui qui avait mis à la porte le prince de ce monde (2), et qui, en lui permettant de lutter à l'extérieur, voulait qu'il y fût vaincu , comme il l'avait déjà été à l'intérieur, où son trône était renversé. Car une fois chassé de l'âme, il ne cessa de rôder comme un lion rugissant et de rechercher pour mettre en pièces (3). Mais nous sommes défendus contre lui par Celui qui règne en nous après l'en avoir banni.

2. Ne voyons-nous pas d'ailleurs qu'en ne

 

1. I Cor. I, 31. — 2. Jean, XII, 31. — 3. I Pierre, V, 8.

 

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triomphant pas de Vincent, le démon était plus à la torture que n'y était Vincent sous ses coups redoublés? Plus étaient cruels et cruellement imaginés les supplices, plus la victime l'emportait sur le bourreau; et ce qui augmentait la rage de l'ennemi, c'est que sur son corps comme sur un terrain fécond, croissait la palme arrosée de son sang. Il est vrai, le démon reste invisible en exerçant sa fureur, et vaincu invisiblement, c'est invisiblement encore qu'il est tourmenté; mais le juge visible montrait assez à découvert ce que le diable souffrait en secret, et cet invisible ennemi se trahissait par les ouvertures et par les cris du vase d'iniquité qu'il remplissait tout entier. Les paroles de ce malheureux, ses yeux, son air, les mouvements violents de tout son corps, étaient autant de preuves qu'il souffrait bien plus à l'intérieur que ce qu'il faisait endurer extérieurement au martyr. En considérant le trouble du bourreau et le calme de la victime, n'est-il pas bien facile de voir lequel d'entre eux était sous le poids des tortures, et qui les dominait ? Ah ! quelles joies sont réservées à ceux qui règnent dans la vérité, quand déjà en éprouvent tant ceux qui meurent pour elle ! Une fois uni à la source même de la vie, que ne goûtera point le corps devenu incorruptible, quand du milieu des supplices quelques gouttes de rosée lui procurent des voluptés si douces? Mais aussi, que n'endureront pas les impies au milieu des flammes éternelles , quand les seuls désordres de leur coeur irrité produisent en eux de tels ravages ? Que ne souffriront-ils point quand on les- jugera , eux qui dès maintenant sont à la torture quand ils jugent? Quelle puissance n'auront point les futurs arrêts des saints, quand les chaînes d'un martyr mettent en pièces le tribunal de son juge?

3. Mais voici un témoignage magnifique rendu par Dieu même à ses témoins. Après qu'il a soutenu leurs coeurs dans le combat, après leur mort il n'abandonne point leurs corps; c'est ainsi que sur le corps de notre bienheureux Vincent il a opéré un des plus éclatants miracles, en découvrant d'une manière si manifestement divine ce corps que l'ennemi avait tout fait dans sa fureur pour dérober aux regards des hommes, et en montrant qu'il fallait l'inhumer avec un profond respect et l'entourer d'un culte religieux. Le Seigneur voulait qu'il fût ainsi un illustre et immortel témoignage du triomphe remporté par la piété victorieuse sur l'impiété vaincue. Ah ! il est bien vrai que « la mort des saints du Seigneur est précieuse à ses yeux (1) » ; puisqu'il ne dédaigne pas cette poussière du corps que la vie a quitté; puisqu'après même que l'âme invisible est sortie de sa visible demeure, Dieu veilla avec soin sur cette habitation qu'a occupée son serviteur, et puisque pour sa gloire il la fait honorer par ses autres serviteurs fidèles.

Quand en effet le Seigneur fait des miracles sur les corps de ses amis défunts, ne témoigne-t-il pas que pour lui ils ne sont pas morts; et ne veut-il pas, quand il déploie tant de puissance pour honorer une chair inanimée, faire entendre combien sont glorifiées près de lui ces âmes généreuses qui se sont pour lui dévouées à la mort? En parlant des membres de l'Eglise, l'Apôtre a emprunté une similitude aux membres de notre corps : « Nous entourons de plus de respect, dit-il, nos membres honteux (2) ». C'est ainsi qu'en faisant de si éclatants miracles en faveur des cadavres des martyrs, la- Providence du Créateur honore davantage ces restes sans vie ; c'est ainsi que dans ces cendres humaines que la mort a dépouillées de toute beauté, se manifeste avec plus d'éclat l'Auteur même de la vie.

 

1. Ps. CXV, 15. — 2. I Cor. XII, 23

 

 

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