SERMON LXI
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SOIXANTE ET UNIÈME SERMON . Il y a quatre montagnes à gravir.

 

1. Qui est-ce qui montera sur la montagne du Seigneur (Psal. XXIII, 3) ? » Jésus-Christ s'est élevé une fois avec son corps au plus haut des cieux, et maintenant il monte spirituellement tous les jours dans le coeur de ses élus. Si donc nous voulons monter avec lui, il faut que de la vallée des vices nous nous élevions sur la montagne des vertus. Or, les vices sont de deux sortes (a) : les uns ne nuisent qu'à nous, et les autres nuisent au Prochain ; les uns sont des fautes, les autres des crimes ; mais les uns et les autres sont appelés la vallée des larmes, attendu que la vie des pécheurs doit être pleurée avec un fleuve de larmes. Or, de la vallée des fautes, on monte sur la montagne de la chasteté par la triple continence des membres, des sens et des pensées. La première de ces continences consiste dans la répression des actes, dans la seconde on évite les regards, et la troisième coupe les sentiments dans la racine. On monte de même de la vallée des crimes sur la montagne de l'innocence. Or, voici l'échelle qui y donne accès : « Ne faites point aux autres ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous-même (Matt. VII, 12) : » elle compte trois échelons de crainte ; car il y a la crainte de celui qui souffre et qui peut nous rendre la pareille; celle du pouvoir du supérieur qui peut nous punir, et enfin celle du juge intérieur qui rend à chacun selon ses oeuvres. Quand on est parvenu au haut de cette montagne, on est juste, et on vit de la foi, mais il faut alors, suivant l'Apôtre, souffrir persécution (II Tim. III, 12).

2. Il faut donc passer du mont de l'innocence au mont de la patience où se dresse aussi une échelle à trois échelons dont le premier est la passion du Seigneur, le second la force des martyrs, et le troisième la grandeur de la récompense. On pourrait les nommer les degrés de la pudeur, de même que nous avons appelé ceux de l'innocence les degrés de la crainte. Notez bien que le mont de la patience est, suivant les degrés, ardu, épineux ou aride. 11 est ardu à cause de la difficulté d'imiter la passion de Notre-Seigneur, épineux à cause des aiguillons de la tentation qui sont nombreux; en effet, ce sont les pertes de biens, les paroles de mépris, les souffrances du corps qui éprouvent la constance des saints martyrs ; aride, à cause de la récompense des mérites qui ne s'accorde point en ce monde, mais en l'autre. Après ce mont, il y en a encore un à gravir, mais ce mont est le mont des monts et quand on en a atteint le sommet on trouve que le Seigneur y habite. Aussi est-il écrit : « Il a choisi le séjour de la paix pour sa demeure (Psal. LXXV, 2). » Or, sur ce mont se dresse également une échelle, celle de la charité, ce qui fait dire au Seigneur : « Faites aux hommes tout ce que vous voulez qu'ils vous  fassent (Matt. VII, 4, et Tob. IV, 16). » Or, nous voulons qu'on nous rende le bien que nous faisons, qu'on nous pardonne nos fautes et qu'on nous donne sans pensée de retour.

 

a Tout ce passage se trouve reproduit dans le livre VII des Fleurs de saint Bernard, chapitre XXXI.

 

 

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