SERMON LXXXII
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QUATRE-VINGT-DEUXIÈME SERMON. De la garde diligente du coeur.

 

1 « Appliquez-vous avec tout le soin possible à la garde de votre coeur, parce qu'il est la source de la vie (Prov. IV, 23). » Or, le coeur est la source de la vie de deux manières (a) : en premier lieu, on croit de cœur pour obtenir la justice (Rom. X, 10); le juste vit de la foi (Rom. I, 18); et c'est par la foi que le cœur se purifie, ce n'est que des coeurs purs que Dieu est vu, c'est-à-dire connu. Or, la vie éternelle consiste précisément à vous connaître, vous qui êtes seul Dieu, et Jésus que vous avez envoyé (Matt. V, 4). En second lieu, le Christ qui habite maintenant dans nos coeurs est notre vie (Joan. XVII, 3). Or, un jour viendra où il se montrera; alors nous apparaîtrons avec lui dans la gloire (Ephes. III, 17), et celui qui se cache maintenant dans notre coeur, alors passera du cœur au corps, si je puis ainsi parler, lorsqu'il transformera notre corps, tout vil et abject qu'il est, afin de le rendre conforme à son corps glorieux (Philipp. III, 20). C'est ce qui a fait dire à un autre apôtre «Maintenant, nous sommes les enfants de Dieu, et il n'a pas encore apparu ce que nous serons ( I Joan. III, 2). »

2. Mais il faut remarquer comment le sage a dit : « appliquez-vous avec tout le soin possible à la garde de votre cœur (Prov. IV, 23). » C'est un dicton commun chez les gens du monde, que celui qui garde s,on corps, garde un bon château. Mais pour nous il n'en est pas ainsi, et celui qui garde son corps ne garde que du fumier, selon le mot même de l'Apôtre : « Quiconque sème dans sa chair recueillera de la chair la corruption et la mort, et celui qui sème dans l'esprit recueillera de l'esprit la vie éternelle (Galat. VI, 8). » C'est comme s'il avait dit, il vaut mieux garder et soigner le château de l'âme, attendu que c'est de lui que vient la vie éternelle. Mais ce château fort, situé dans un pays ennemi, est attaqué de tous côtés, voilà pourquoi il faut le fortifier avec le plus grand soin de toutes parts, en bas, et eu haut, devant et derrière, à droite et à gauche. Ce qui l'attaque par en bas c'est la concupiscence de la chair qui guerroie contre l'âme, car la chair est pleine de désirs contre l'esprit. Par en haut il est menacé par le jugement de Dieu, car il est horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant (Hebr. X, 31). Celui qui disait «j'ai toujours craint Dieu comme les flots suspendus au dessus de moi (Job. XXXI, 23), avait gardé son cœur assez bien de ce côté. Par derrière, ce qui l'attaque c'est la délectation mortelle qui naît du souvenir des péchés passés; par devant, ce qui l'attaque c'est la tentation, à gauche l'arrogance et les murmures de nos frères à l'esprit inquiet, et à la droite la dévotion même de nos frères soumis et obéissants, car ces derniers peuvent aussi nous nuire en deux manières si nous n'y prenons garde, soit en nous inspirant de la jalousie pour le bien qu'ils font, soit en nous faisant soupirer après une grâce singulière.

3. Aussi, que la rigueur de la discipline veille contre la chair; le jugement de notre propre confession contre le jugement de Dieu; mais que ce jugement soit double, extérieur pour les fautes extérieures, et caché pour les fautes secrètes. C'est ce qui faisait dire à l'Apôtre : « Si nous nous jugeons nous-mêmes, nous ne serons point jugés de Dieu (I Cor. XI, 31). » Contre la délectation qui naît du souvenir des fautes passées, nous avons la fréquence de la lecture; contre les instances de la tentation, la prière, la supplication constante; contre l'inquiétude de nos frères, la patience et la compassion; contre la ferveur de nos frères soumis et obéissants, nous avons les félicitations et la discrétion, les félicitations éteignent la jalousie, et la discrétion l'envie excessive.

 

a Tout ce passage se retrouve dans les Fleurs de Saint Bernard, livre VII. chapitre XIV.

 

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