SERMON LXXXIX
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QUATRE-VINGT-NEUVIÈME SERMON. Du baiser que l'Épouse désire, ou du Saint-Esprit.

 

1. « Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche Cant. I, 1). » Par la bouche du Père on entend le Fils : « Or, personne ne tonnait le Fils si ce n'est le Père, et personne ne tonnait le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils a voulu le révéler (Matt. XI, 27). » Mais quel que soit celui à qui la double révélation du Père et du Fils soit faite, elle ne saurait l'être que par le Saint-Esprit. Voilà pourquoi lorsque Pierre eut dit au Seigneur : « Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, » il reçut de lui cette réponse : « Vous êtes bien heureux Simon Barjona, » c'est-à-dire fils de la colombe, selon les interprètes, « car ce n'est ni la chair ni le sang qui vous l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux (Matt. XVI,17). » De même l'Apôtre, après avoir dit : « L'oeil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu  (I Cor. II, 10), » et le reste, ajoute aussitôt : « Mais Dieu nous l'a révélé par son esprit. » Il semble donc que l'Épouse des Cantiques avait la grâce du Saint Esprit qui lui faisait connaître que le Fils est égal au Père. Elle ne dit point: « Qu'il me baise de sa bouche ; il n'y a que le Fils qui puisse parler ainsi, une créature quelle qu'elle soit ne pouvait le faire, attendu qu'il n'en est pas qui soit égale au Père; mais elle dit, a d'un baiser de sa bouche. » Or, le baiser est commun à celui qui le donne, et à celui qui le reçoit; si donc le Père et le Fils se donnent un baiser, quel peut être ce baiser sinon le Saint-Esprit même ?

2. C'est donc ce baiser que l'Épouse. brûle de recevoir quand elle dit: «Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche: » et c'est le baiser qu'elle reçut, en effet, s'il faut en croire saint Paul qui dit : « Vous êtes des enfants, Dieu a envoyé dans vos coeurs l'esprit de son Fils qui vous fait crier; mon Père, mon Père (Gal. IV, 6). » C'est le baiser que promettait aussi le Sauveur lui-même quand il exhortait ses disciples à persévérer dans la prière, et leur disait: « Si donc vous autres, tout méchants que vous êtes vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses aussi, » c'est-à-dire, le bon Esprit, à ceux qui les lui demandent (Matt. VII, 11)? » Par l'impression de ce baiser, l'âme raisonnable reçoit de son époux le Verbe de Dieu, la connaissance et l'amour de la vérité qui sont comme les deux lèvres que la vertu et la sagesse de Dieu impriment sur sa bouche, car la sagesse donne la connaissance, et la vertu l'amour. L'âme a de même aussi deux lèvres avec lesquelles elle baise son époux, ce sont la raison et la volonté. Le propre de la raison est de percevoir la sagesse et celui de la volonté est de percevoir la vertu. Si la seule raison perçoit la connaissance de la sagesse sans que la volonté ait l'amour de la vertu, le baiser n'est pas complet, de même si la volonté seule reçoit l'amour sans que la raison reçoive la connaissance, ce n'est encore qu'un demi « baiser » mais le baiser est plein et parfait, quand la sagesse éclaire la raison et la vertu touche la volonté.

 

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