SERMON XCIV
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QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME SERMON. Du progrès de la vie chrétienne ou spirituelle, d'après la figure d'Élie fuyant Jézabel.

 

1. « Élie eut peur de Jézabel, et, s'étant enfui, il alla partout où sa volonté le portait; arrivé à Bersabé, en Juda, il renvoya son serviteur et continua sa marche dans le désert. Lorsqu'il fut arrivé sous un genévrier, il s'y assit à l'ombre, s'étendit et dormit. Alors un ange du Seigneur le toucha et lui dit : Lève-toi et mange. Il regarda et vit à sa tête un pain cuit sous la cendre et un vase plein d'eau. Il mangea donc et but, et il marcha pendant quarante jours et quarante nuits, fortifié par cette nourriture, et parvint à Horeb, appelé aussi la montagne de Dieu (III Reg. 3 à 8). » Or Élie, qui signifie le Seigneur, ou le Seigneur fort, est l'image de tout juste qui souffre persécution pour la justice. Aussi est-il dit : « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice (Matt. V,10). » II craint Jézabel, c'est-à-dire la malice du siècle, la tyrannie du diable, se lève du milieu des tentations qui le poussent au péché, et s'en va partout où le pousse la volonté que lui inspire le Seigneur. Il arrive à Bersabé, en Juda, dans la sainte Église, qui est appelée Bersabé, c'est-à-dire le septième puits, à cause de l'abondance des grâces du Saint-Esprit aux sept dons qui se donne dans soit sein à tous les fidèles; Bersabé signifie encore le puits de la satiété, à cause de la profondeur des mystères de Dieu et de la réfection des saintes Écritures. Il est parlé en ces termes de cette profondeur dans les Psaumes : « Une eau profonde dans les nuées de l'air (Psal. CXVII, 21), » et ailleurs : « Vos jugements sont un profond abîme (Psal. XXXV, 7). » En considérant cette profondeur, l'Apôtre tremble, défaille d'épouvante, et s'écrie : « 0 profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu, etc. (Rom., XI, 33). »

2. Au sujet de cette satiété, on lit dans un psaume : « Il m'a élevé auprès d'une eau qui me nourrit : (Psal. XXII, 2), » et dans un autre « Ils seront enivrés de l'abondance qui est dans votre maison (Psal. XXXV, 9). » Cette ivresse-là n'engendre point le dégoût; au contraire, elle excite de nouveaux désirs et un appétit insatiable. Dans cet Océan des saintes Écritures, l'agneau se promène et l'éléphant est à la nage. Au banquet de la doctrine catholique, chacun, selon la mesure de son intelligence, trouve une table chargée de mets suffisants. C'est un paradis de délices, un jardin où poussent toutes sortes de fruits. Ainsi, en arrivant à Bersabé, c'est-à-dire dans la sainte Église, comme nous l'avons dit plus haut, il court à la confession, qui est figurée par Juda, et il renvoie son serviteur, je veux dire son sens puéril, ou encore la faiblesse de ses premiers actes, et il se dirige vers le désert, c'est-à-dire. vers le mépris du monde. Une fois qu'il y est arrivé, il s'assied, ce qui signifie qu'il se repose de tout tumulte du monde, et chante avec le Prophète : « C'est là pour toujours le lieu de mon repos (Psal. CXXXI, 14). » Il se prosterne, c'est-à-dire il se répute vil et renonce à ses désirs, suivant ce mot de l'Évangile : « Que celui qui veut venir après moi se renonce lui-même (Luc. IX, 23). » Il s'endort à l'ombre d'un genévrier, car dans les parvis de la maison .de Dieu, il cesse d'avoir les sens de son corps adonnés à toutes sortes d'iniquités, et il dit avec le Prophète : « Je dormirai et me reposerai dans la paix (Psal. IV, 9). » C'est alors qu'un ange lui apparaît , et le touche, le réveille pour faire le bien, et le fait lever pour de plus grandes choses. Il regarde à sa tète, c'est-à-dire à Jérusalem, qui est la tête de l'Église, et il trouve un pain cuit sous la cendre, c'est-à-dire le pain de la doctrine d'un Dieu, rude en apparence, mais doux, fortifiant au dedans d'une manière ineffable; puis un vase d'eau, c'est-à-dire une fontaine de larmes avec la componction du coeur. Il mange et il boit, je veux dire il fait ce qu'il entend, et, fortifié par ce qu'il vient de prendre, il marche vers la montagne de béatitude.

 

 

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