SERMON CVIII
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CENT-HUITIÈME SERMON. Des saignées spirituelles.

 

Il y a deux causes pour tirer du sang à l'homme; ou bien il en a trop, ou bien il l'a mauvais. Une abondance excessive de sang n'est pas moins dangereuse que son altération. Or, le sang de notre âme c'est notre volonté, car, de toutes les humeurs du corps, le sang est par excellence le soutien de notre nature, la vie de notre âme est dans notre volonté. Il faut donc nous tirer aussi de la volonté quand elle est mauvaise, parce qu'elle est une cause de maladie spirituelle. Oui, qu'on la diminue du moins puisqu'on ne peut la tirer tout-à-fait et nous en saigner à blanc. Il faut en ouvrir, en couper la veine avec le fer de la componction, afin de livrer passage au consentement du péché, si on ne peut en laisser couler toute espèce de sentiment. Est-ce que vous pensez qu'il ne peut point y avoir dans l'âme une abondance inutile de sang même bon ? Écoutez comment un sage médecin nous apprend qu'il faut nous tirer du sang de la justice. » Ne soyez pas trop juste (Eccl. VII, 17), » nous dit-il. Ce qui se rapporte parfaitement à ces paroles de l'Apôtre: «Ne pas être plus sage qu'il ne faut, mais être sage avec sobriété (Rom. XII, 3). » Qui doit-on éviter de saigner, si la justice et la sagesse ont besoin d'être saignées elles-mêmes ? Est-il un sang plus utile ? Et pourtant, rappelez-vous bien que d'être juste à l'excès, ce n'est point être juste, et qu'on ne saurait appeler sagesse, une sagesse ivre de sagesse, si je puis parler ainsi. Ainsi évidemment en est-il du sang du corps, s'il devient trop abondant, ce n'est plus un aliment pour lui, mais un détriment. Si donc vous trouvez encore du charme à pécher, vous avez le sang gâté, il faut vous hâter d'opérer une saignée. Si vous voulez faire pénitence, il faut châtier votre corps, affliger vos membres et vous juger vous-même, pour ne point tomber entre les mains du Dieu vivant : cela est juste, j'en conviens; mais il ne faut pas aller trop loin, ou sinon, vous devez réprimer cette ardeur immodérée, de peur qu'elle ne nuise à l'union et ne serve l’indiscrétion.

 

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