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CENT-QUATRIÈME SERMON. Quatre obstacles à la confession.

 

1. Il y a quatre choses qui font obstacle à la confession, ce sont, la honte, la crainte, l'espérance et le désespoir. En effet, les uns sont retenus par la honte et ne sont empêchés de confesser les fautes qu'ils ont faites que par la confusion qu'ils en ressentent. C'est de cette honte que Salomon disait : « Il y a une honte qui amène le péché (Eccli. IV, 25). » Le même disait au contraire, en parlant de ceux qui confessent leurs péchés, « et il y a une honte qui amène la gloire (Ibidem), » deux choses que le Psalmiste nous recommande en ces termes : « Vous avez revêtu la confession et la gloire (Psal. CIII, 2), » et encore « la confession et la gloire sont son oeuvre (Psal. CX, 3). » D'autres sont arrêtés par la crainte : ils appréhendent, en effet, s'ils se confessent, qu'on ne leur impose une lourde pénitence; c'est à eux que s'adressent ces paroles de Job : « Ceux qui craignent la gelée sont accablés par la neige (Job VI, 16). » Il y en a beaucoup qui désirent encore quelque chose en ce monde et pensent qu'ils n'obtiendront point ce qu'ils désirent s'ils se montrent tels qu'ils sont aux hommes. Ce qui arrête la confession de ces derniers, c'est l'espérance, je veux dire l'ardent désir devoir leurs voeux accomplis. C'est eux que le Seigneur menace dans l'Évangile, en disant : « Malheur aux femmes qui seront grosses ou nourrices (Matt. XXIV, 19). » Enfin il y en a aussi qui ne craignent rien de tout cela, et qui n'ont d'autre crainte que de ne pouvoir s'abstenir de pécher après s'être confessés : ce qui les arrête c'est donc le désespoir. On peut leur appliquer avec raison ces paroles : «Une fois au fond de l'abîme, le pécheur n'a plus que du mépris (Prov. XVIII, 3). » II arrive même quelquefois que ces quatre obstacles à la fois, empêchent la confession ; mais l'homme qui succombe sous le faix de ces quatre maux, est bien dûment étendu au fond de son sépulcre; déjà même, comme le mort de quatre jours de l'Évangile, il répand une mauvaise odeur. Il est écrit en effet : «La confession n'est plus pour les morts, parce qu'ils sont comme s'ils n'étaient plus (Eccl. XVII, 26). » Mais si celui qui ne confesse plus ses péchés est mort, il s'en suit que celui qui les confesse revit. Que Jésus vienne donc, et qu'il s'écrie : « Sortez dehors (Joan. XI, 44), » et à sa voix le mort ressuscitera sans retard. Que notre mort entende donc cette exhortation, et qu'il ne diffère point de se confesser.

2. Disons donc à celui que la honte arrête : pourquoi rougissez-vous de confesser votre péché quand vous n'avez pas rougi de le commettre ? Et d'où vient que vous avez honte de confesser à Dieu votre faute, quand vous ne pouvez vous soustraire à ses regards ? Si vous n'osez confesser votre faute à un homme, à un pécheur, que ferez-vous au jour du jugement où votre conscience sera mise à découvert devant  tous les hommes. Il faut donc opposer trois choses à la honte, la considération de la raison, le respect de Dieu qui. nous voit, et la comparaison d'une honte plus grande. De même il y a trois remèdes à opposer à la crainte, il faut songer en effet, combien longue     est la peine de l’enfer; combien elle est grave, combien inutile, tandis que, au contraire, la pénitence de la vie présente est courte, légère et profitable. Contre l'espérance il y a aussi trois remèdes, les biens du siècle futur, qui sont plus grands, plus sûrs et plus durables que ceux de la vie présente, car au prix d'eux tout ce qu'on peut souhaiter en ce monde, est peu de chose, incertain et pour ainsi dire, momentané. De même au désespoir de vaincre le péché, il y a trois remèdes : le premier est l'énergie du bon propos qu'on puise dans la confession. Le second est la grâce de Dieu qu'on mérite par son humilité, et le troisième est le secours qu'on trouve dans la compassion de celui à qui on se confesse.

 

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