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QUATRE-VINGT-UNIÈME SERMON.
« La louange de Dieu n'est pas belle dans la bouche du pécheur (Eccle. XV, 9); » Non, même celle qui se trouve sur les lèvres du pécheur pénitent ne semble pas belle, parce qu'il éprouve de la confusion an souvenir et à la pensée de ses péchés, et en ressent bien souvent de la componction. Toutefois, la confession sur ses lèvres est utile et fructueuse, bien que les louanges de sa bouche ne soient ni belles ni agréables (Psal. CXLVI, 4). Mais, lorsque, partant des bienfaits de Dieu il s'adonne à célébrer ses louanges divines, quil y trouve ses délices habituelles et fait des progrès dans cet exercice au point que rien ne lui plait davantage, alors la louange de Dieu dans sa bouche est belle il en est de lui comme du cultivateur : quand il répand le fumier sur son champ, il est tout entier couvert de boue et d'immondices; si son travail n'est point beau, du moins il est fructueux ; mais, lorsqu'il ramasse les gerbes de la moisson, alors il est aussi beau que doux.
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