SERMON LXXVII
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SOIXANTE DIX-SEPTIÈME SERMON .

 

« Un peuple que je ne connaissais point a embrassé mon service(Psal. XVII, 48). » — Il n'y aurait rien de bien surprenant qu'un peuple connu de Dieu le servît; mais qu'un peuple qu'il ne connaissait point le serve et lui obéisse à la parole, voilà ce qui est vraiment glorieux. Or, les gens connus de lui, et ceux qu'il ne connaît point, les hommes qui le connaissent et ceux, qui ne le connaissent point sont de quatre sortes différentes; les uns, en effet, sont connus de Dieu et le connaissent eux-mêmes; les autres ne sont point connus de lui et ne le connaissent point; ceux-ci sont connus de Dieu, mais ne le connaissent point eux-mêmes; ceux-là ne sont point connus de lui et pourtant le connaissent. Le connaître de Dieu est de rendre heureux ceux qu'il connaît; et le connaître de l'homme est de rendre grâces. Aussi ceux qui sont connus de Dieu et le connaissent eux-mêmes, sont-ils les saints anges, créés heureux par lui, ils sont sans cesse occupés à chanter ses louanges, et à vaquer à son service. Quant à ceux qui ne sont point connus de lui et qui ne le connaissent pas non plus, ce sont des pauvres qui sont pauvre; malgré eux ; ni l'abondance des biens temporels ne les enrichit, ni le service

 

b L'auteur des Fleurs de saint Bernard reproduit ce sermon dans son livre VIII. Chapitre VIII.

 

de Dieu ne les rend heureux. Pour ceux qui sont connus de Dieu, mais ne le connaissent point, ce sont les riches du siècle; comblés de toute sorte de biens qu'ils possèdent en abondance, et pressés par les désirs charnels de ce siècle, ils n'attachent jamais leur coeur aux choses du ciel. Ceux qui ne sont point connus et qui ne connaissent point, ce sont les pauvres volontaires; ni la tribulation, ni la misère, ni aucun autre péril ne sauraient les séparer de la charité de Dieu. Ces derniers sont éprouvés de bien des manières différentes et fatigués par de bien pénibles tribulations, selon ce qui est écrit : « La fournaise éprouve les vases du potier, et la tentation éprouve les hommes justes (Eccl. XXVII, 6). » C'est d'eux encore que le Psalmiste parle en ces termes : « O mon Dieu, mon Dieu, jetez sur moi vos regards, pourquoi m'avez-vous abandonna (Psal. XXI, 1) ? » Ne vous semblent-ils pas inconnus de Dieu ceux qui le prient de jeter un regard sur eux ? Et pourtant quoiqu'ils paraissent abandonnés, cependant ils connaissent Dieu ; quant à ceux qui le connaissent, le même Psalmiste ajoute aussitôt dans le même psaume : « Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et vous ne m'écouterez point, je crierai aussi pendant la nuit, et on ne me regardera point comme fou à cause de tout cela (Ibid. 2). » C'est donc d'eux que Dieu même a dit : « Un peuple que je ne connaissais point a embrassé mon service. » C'est comme s'il avait dit ouvertement à ses anges: Que faites-vous si vous ne me servez, vous que je rends heureux, quand ceux-là que j'abandonne dans leur pauvreté se consacrent à mon service ? Qu'est-ce encore que vous m'obéissiez, vous qui voyez ma face, quand ceux-là même qui entendent seulement ma parole, sans me voir, m'obéissent aussi ? Car si les anges voient Dieu, les hommes ne font qu'entendre sa parole; ils l'entendent, dis-je, et ils lui obéissent, afin de mériter de devenir, un jour, semblables aux anges et de contempler sa face. Ainsi, c'est en écoutant sa parole qu'on mérite de le voir, et c'est en le voyant qu'on est récompensé de l'avoir écouté. Mais il faut commencer par l'écouter, on ne le voit qu'ensuite, selon ce mot de l'Écriture : « Écoute, ma fille, et vois (Psal. XLIV, 11). »   Par conséquent quiconque désire voir Dieu, dans l'avenir, doit commencer par l'écouter dans le présent, et par lui obéir à la parole.

 

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