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SOIXANTE-DIX-HUITIÈME SERMON.
Il y a trois choses : les tentes, les parvis et les maisons. Dans les tentes, se trouvent tous les justes qui vivent et travaillent encore dans leur chair, car c'est sous la tente que vivent les ouvriers et les soldats. Les tentes ont un toit, mais elles n'ont point de fondations et sont portatives ; de même les justes n'ont point de fondement dans le présent; ils sont à la recherche de la cité permanente qui a ses fondements dans les cieux. En effet, leur foi, qui est leur fondement,n'est pas dans les choses t de la terre, mais dans le. Seigneur. Ils ont aussi un toit, c'est-à-dire ils sont abrités et protégés par la grâce. Les parvis touchent à la maison et ils ont une certaine étendue; c'est là que se trouvent les âmes saintes une fois séparées de leur corps, qui ont de l'étendue et délivrées des entraves de la chair. Les parvis ont un fondement mais n'ont point de toits; c'est parce que les âmes qui sont dans l'amour de Dieu ne s'écroulent point, ce qui faisait dire au Psalmiste : « Nos pieds étaient fermes, (Psal. CXXI, 2), » mais elles n'ont point le toit, car elles attendent encore leur couronnement qui ne peut trouver place que dans la résurrection de leurs corps. Mais, après la résurrection, elles seront avec les anges dans la maison qui a un fondement et un toit. Son fondement, c'est la stabilité de l'éternelle béatitude, dont le toit est la consommation et la perfection.
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