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CENT-DEUXIÈME SERMON. Manière de revenir à Dieu.

 

1. Pour revenir à Dieu, il y a une manière tout opposée à celle dont le premier homme est tombé. En effet, placé dans le paradis terrestre, Adam commença par perdre Dieu de vue. Saint Augustin nous atteste, en effet, que ce n'est pas le tentateur qui aurait pu chasser Adam du paradis, si d'abord son âme n'avait commencé par s'élever (August. l. XIV, de civit. Dei, c. 13); car il est écrit avec bien de la vérité : « L'esprit s'élève avant la chute (Prov. XVI, 18). » Ensuite il perdit la justice quand il obéit plutôt à la voix de son épouse qu'à celle de Dieu. En effet, la justice est une vertu qui rend à chacun ce qui lui appartient. En troisième lieu il perdit le jugement, quand, étant repris après sa faute, il semble la faire retomber indirectement sur son auteur en la rejetant sur sa femme; car il dit : « La femme que vous m'avez donnée pour compagne m'a présenté de ce fruit, et j'en ai mangé (Gen. III, 12). »Il faut donc que l'homme, maintenant en exil, revienne à Dieu par les mêmes degrés qui ont conduit le premier homme à la porte du paradis terrestre. En premier lieu donc, il faut faire le jugement; en second lieu, exercer la justice; et enfin pratiquer la circonspection. Or, le jugement pour nous, c'est de nous juger, et de nous accuser nous-mêmes; la' justice est pour le prochain, et la circonspection se rapporte à Dieu.

2. Le Prophète Michée nous fait connaître cette voie pour retourner à Dieu quand il nous dit : « ô homme, je vous dirai ce qui vous est utile, et ce que le Seigneur demande de vous. C'est que vous agissiez selon la justice, que vous aimiez la miséricorde, et que vous marchiez en la présence du Seigneur avec une vigilance pleine d'une crainte respectueuse (Mich. VI, 8). » C'est la voie que nous enseigne aussi le Christ, s'il faut en croire saint Paul quand il nous dit: «La grâce de Dieu notre Sauveur a paru à tous les hommes, et elle nous a appris que, renonçant à l’impiété et aux passions mondaines, nous devons vivre dans le siècle présent avec tempérance, avec justice et avec piété (Tit. II, 11). » Et d'abord « avec tempérance » cela se rapporte à nous, « avec justice, » c'est pour le prochain, « et avec piété, » voilà pour Dieu. Et même il nous parle du regard vers Dieu quand il nous dit : « Étant toujours dans l'attente de la béatitude que nous espérons et de l'avènement glorieux du grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ (Ibid. 13). » Dans plusieurs autres endroits des saintes Écritures, on peut encore trouver, si on le cherche, cette ordre de voie et cette institution de vie ; tel est celui-ci par exemple : « Heureux l'homme qui demeure appliqué à la sagesse, qui s'exerce à pratiquer la justice, et qui pense en lui-même à l'oeil de Dieu qui voit toutes choses (Eccli. XIV, 22). » C'est que, en effet, celui qui se juge lui-même maintenant pour échapper au jugement éternel de Dieu, est fixé dans la sagesse et véritablement sage. L'Apôtre dit, en effet: « Si nous nous jugeons nous-mêmes nous ne serons pas jugés (I Cor. XI, 31). » Il est sage non pas de la sagesse de ce monde, mais de la sagesse du monde invisible et qui fait par une admirable opération de Dieu, que les élus et ceux qui, en ce monde, sont broyés sous les coups et comme écrasés, soient plus tard placés, sans que le. marteau retentisse, dans le palais du vrai Salomon.

 

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