SERMON CXXV
Précédente ] Accueil ] Remonter ]

Accueil
Remonter
SERMON XLV
SERMON XLVI
SERMON XLVII
SERMON XLVIII
SERMON XLIX
SERMON L
SERMON LI
SERMON LII
SERMON LIII
SERMON LIV
SERMON LV
SERMON LVI
SERMON LVII
SERMON LVIII
SERMON LIX
SERMON LX
SERMON LXI
SERMON LXII
SERMON LXIII
SERMON LXIV
SERMON LXV
SERMON LXVI
SERMON LXVII
SERMON LXIX
SERMON LXX
SERMON LXXI
SERMON LXXII
SERMON LXXIII
SERMON LXXIV
SERMON LXXV
SERMON LXXVI
SERMON LXXVII
SERMON LXXVIII
SERMON LXXIX
SERMON LXXX
SERMON LXXXI
SERMON LXXXII
SERMON LXXXIII
SERMON LXXXIV
SERMON LXXXV
SERMON LXXXVI
SERMON LXXXVII
SERMON LXXXVIII
SERMON LXXXIX
SERMON XC
SERMON XCI
SERMON XCII
SERMON XCIII
SERMON XCIV
SERMON XCV
SERMON XCVI
SERMON XCVII
SERMON XCVIII
SERMON XCIX
SERMON C
SERMON CI
SERMON CII
SERMON CIII
SERMON CIV
SERMON CV
SERMON CVI
SERMON CVII
SERMON CVIII
SERMON CIX
SERMON CX
SERMON CXI
SERMON CXII
SERMON CXIII
SERMON CXIV
SERMON CXV
SERMON CXVI
SERMON CXVII
SERMON CXVIII
SERMON CXIX
SERMON CXX
SERMON CXXI
SERMON CXXII
SERMON CXXIII
SERMON CXXIV
SERMON CXXV

CENT-VINGT-CINQUIÈME SERMON.

 

1. « Glorifiez Dieu et portez-le dans voire corps ( I Cor. VI,). » Ailleurs, l'Écriture dit encore : « La sagesse a été justifiée par ses fils (Matt. XI, 19), » et dans l'oraison dominicale. nous disons : « Que votre nom soit sanctifié (Matt. VI, 9). » Le Christ, la vertu de Dieu a et la sagesse de Dieu, est justifié, est sanctifié et glorifié par ses fils. Disons d'abord comment la sagesse est justifiée par ses fils. « Dieu flagelle tout enfant qu'il aime (Hebr. XII, 6), » Mais aux premiers coups de fouet, alors qu'il est encore esclave sous la loi de Dieu et ne sait point comment il sera enfant de Dieu, il murmure, se déclare innocent et appelle Dieu cruel. C'est que, si c'est le Christ, la vertu de Dieu qui se montre à lui, ce n'est point sa sagesse, car le fouet ne lui fait sentir que la puissance de sa vertu, il ne sent pas encore la douceur de la sagesse qu'il goûte par son intelligence. Jésus-Christ «atteint fortement, » par le fouet celui qui se trouve dans cet état, mais, «il le dispose doucement (Sap. VIII, 1), » par l'intellect quand il lui suggère la pensée de l'Apôtre, « de se réjouir dans les tribulations (Rom. V, 3), » et lui fait connaître que « l'affliction produit la patience, la patience, l'épreuve, l'épreuve, l'espérance et que l'espérance ne trompe point. » Alors, il sait qu'il n'est plus puni comme un esclave, mais instruit par le fouet, comme un fils qui sait recevoir l'héritage. Il se confesse pécheur et dit que Dieu est juste et justifie ainsi en lui-même la mère sagesse.

2. Mais à quoi bon confesser ses péchés sous le fouet, si on ne s'en éloigne par la sainte continence? Selon ce qui est écrit : « Soyez saint, selon que moi-même je suis saint (Levit XIX, 2) :» en sorte que, tel est le père, tel soit le fils; de cette manière, le nom du Père sera sanctifié dans la sainteté de ses enfants. C'est ce que nous demandons tous les jours dans la prière, afin que, en même temps que notre Père se plaint en ces termes de plusieurs de ses enfants qu'il trouve mauvais et déréglés, « tous les jours mon nom est blasphémé à cause de vous au milieu des nations (Isa. LII, 5 et Rom. II, 24), » il soit aussi sanctifié à cause des saints. Mais, n'allez pas penser que j'invente que la sainteté est la continence, écoutez, en effet, ce que l'Apôtre dit aux Thessaloniciens : « La       volonté de Dieu est votre sanctification ( I Thess. IV, 3). » Mais de peur que, par ce mot, sanctification, vous entendiez autre chose que la continence, prêtez l'oreille à ce qu'il dit après « C'est-à-dire, que vous vous absteniez de la fornication et que chacun

 

a Ce passage et quelques autres encore de ce sermon se trouvent au livre VIII des Fleurs de saint Bernard, chapitre X, et dans le livre VI, chapitre XVII du même ouvrage.

 

de vous sache posséder le vase de son corps dans la sanctification. » Aussi, appelons-nous saints ceux que nous trouvons fermes dans le voeu de continence, renonçant, non-seulement aux actions illicites, mais encore s'abstenant de toutes paroles impudiques. Voilà pourquoi il est écrit: « Le sage demeure comme le soleil, et le sot change comme la lune (Eccl. XXVII, 12). »

3. Mais comme un fils sage est la gloire de son père, il faut que, non-seulement il sanctifie sa mère, la sagesse par la stabilité de la continence, mais encore qu'il la glorifie par le fruit des bonnes oeuvres, selon ce mot de la Vérité même dans l'Évangile : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes oeuvres, ils glorifient votre père qui est dans les cieux (Matt. V, 16).» Et le Psalmiste, voulant nous peindre le fils de, la sagesse, nous dit : « Heureux l'homme qui est accessible à la compassion et qui prête à ceux qui sont dans le besoin (Psal. CXI, 5). » Voilà une définition du sage aussi juste que courte. En effet, il est heureux au milieu des fouets en confessant son péché, et se réjouit de le voir effacer par la tribulation. Il a pitié de son âme en plaisant à Dieu par la beauté de la continence; il prête au prochain le fruit d'une bonne oeuvre. Voilà le juste, l'homme qui rend à chacun ce qui lui appartient, à Dieu, la confession, à soi-même, la miséricorde et au prochain, la justice. Voilà aussi comment les fils de la sagesse la justifient par la confession des péchés, la sanctifient par le bien de la continence et la glorifient par la fructification des bonnes œuvres. Le premier coup que porte la crainte de Dieu s'adresse à la négligence, attendu que la crainte porte à se tenir sur ses gardes. Si la négligence l'emporte, elle engendre la curiosité. Car, tandis que la terre de notre coeur, laissée inculte par la négligence, ne produit que des ronces et des épines, L'âme qui ne trouve plus de repos en elle est contrainte de se répandre au dehors. Voilà comment la curiosité sort du coeur, elle est combattue par la piété. La piété c'est le culte de Dieu : or, c'est dans le coeur que nous honorons celui que nous savons habiter dans notre coeur. Si la curiosité n'est réfrénée, elle amène l'expérience du mal, car lorsque l'âme se répand au dehors sur beaucoup d'objets, elle trouve facilement l'occasion de goûter quelque plaisir dangereux. Contre l'expérience du mal arrive la science qui nous apprend quelle chose il est sûr ou dangereux d'expérimenter. Mais si l'expérience du mal l'emporte, elle engendre la concupiscence, et la concupiscence passe en affection du coeur.

 

Haut du document

 

 

Précédente Accueil Remonter